Direction la station de bus de Kandy en ce matin de notre 7e journée au Sri Lanka. Après un trajet en tuk tuk de 200 roupies depuis notre guesthouse nous prenions un bus à air climatisé que nous a coûté 380 roupies.
Où dormir à Dambulla ?
La guesthouse à notre destination étant très proche du temple d’or, nous limitions ainsi les frais. En revanche, il n’y avait pas grand chose autour. À savoir qu’à l’origine, on pensait changer d’hôtel chaque jour, à savoir pour nos prochaines étapes qu’étaient, Polonnaruwa, Anuradhapura et Sigiriya avant de revenir sur Colombo.
Finalement malgré la chambre pas terrible de notre GH, la Green Hut à Dambulla, on décida de s’en servir de « base » pour les jours à venir, car les anciennes capitales sont toutes à une distance raisonnable de Dambulla permettant de faire le trajet dans la journée. Cela nous évitait de nous trimbaler nos sacs chaque jour et le faible coût de la GH en question nous fit faire des économies.
Seul bémol, j’avais prévu un plutôt bon hôtel pour Sigiriya, histoire de se faire un peu plaisir sur la fin du voyage. Donc on devait bouger là de toute façon pour notre dernière étape avant le retour à Colombo.
Donc voilà mon conseil, même s’il n’y a pas grand chose, restez sur Dambulla pour visiter toutes les villes historiques du coin. Et quitte à faire ça, prenez un hôtel plutôt dans le « centre » de Dambulla.
Alors qu’on a dû aller à Sigiriya y dormir puisque l’hôtel était déjà réservé (et pas donné), ce fut d’autant un mauvais choix qu’au final le bus pour repartir sur Colombo se prend de toute façon depuis Dambulla… Sans compter que l’hôtel à Sigiriya n’était pas un bon choix d’emplacement, c’était particulièrement une mauvaise stratégie.
Reprenons le fil du sujet si vous le voulez bien (enfin, à moins de sauter entre les lignes, pas trop le choix vous me direz 😉 )
Le trajet en bus entre Kandy et Dambulla est d’un peu moins de 3h (190 Rs chacun). Nous prenions d’abord notre déjeuner à la guesthouse, histoire de prendre des forces pour la suite de la journée. Si le lieu n’est pas terrible, le proprio est lui, bien accueillant et le repas était correct.
L’avantage de notre emplacement étant qu’il suffit littéralement de traverser la route en terre devant et la route principale à proximité pour entrer dans le temple d’or qui est donc le temple au pied du rocher où se trouvent les fameuses grottes à Dambulla.
Monter aux grottes depuis le temple d’or
Petit effort du jour, monter les marches. Les grottes étant perchées sur un rocher de 160m de hauteur surplombant la vallée environnante. En récompense, en plus des grottes elles-mêmes qui sont superbes et valent le détour, c’est une sacrée vue sur toute la région que vous aurez en haut !
Il faut compter une dizaine de minutes pour atteindre le temple des grottes, pas un effort surhumain donc, mais vraiment à la portée de tous, prévoyez juste de l’eau parce qu’il n’y en a pas ni en route, ni au sommet, si vous croiserez des vendeurs, ceux-ci auront normalement des fleurs pour faire des offrandes, mais pas de l’eau…
Origine des grottes de Dambulla
L’origine de ces grottes aménagées en temple fait suite à la fuite du roi Valagama (aussi connu sous le nom de Vattagamani Abhaya), chassé d’Anuradhapura par les Tamouls et qui se réfugia dans ces grottes, il y a de cela plus de 2000 ans.
Une fois son trône récupéré, il transforma ces grottes en sanctuaire pour remercier les divinités. Les plus connus sont un groupement de 5 grottes qui incluent aujourd’hui plus de 150 statues de Bouddhas (la plus grande est un Bouddha de 15m allongé) et des milliers de peintures sur les murs, ajoutés au fur et à mesure par les rois du Sri Lanka.
Les peintures sont exceptionnellement bien conservées après tous ces siècles, les premières rénovations n’ayant eu lieu que dans les années 60, la plus importante s’étant étalée entre 1982 et 1996.
Quelques chiffres :
La grotte la plus longue fait 150 m de long, le rocher 340 m de hauteur. Si l’on visite ce groupement de 5 grottes dont l’aménagement actuel date principalement des années 30, il faut savoir que le rocher abrite en tout plus de 80 grottes ! Certaines avaient déjà un rôle à la préhistoire puisqu’on y trouva des ossements humains.
Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991, il est défini comme un haut lieu de pèlerinage au Sri Lanka depuis des siècles. Ils expliquent pour résumer que le site est réputé pour, je cite : « ses peintures murales bouddhiques couvrant une superficie de 2 100 m2 et par ses 157 statues ».
Voilà donc de quoi vous donner envie de visiter les grottes et faire un passage par Dambulla ! Qui fait aussi partie de ce qu’on appelle le triangle culturel du Sri Lanka. Ce n’est pas donné (presque 10€ !) mais je pense que ça les vaut !
Petit tour d’horizon des 5 grottes principales composant le temple.
Grotte n°1 : Devaraja Viharaya
La première grotte dite du roi divin. Plutôt petite, elle comporte un grand Bouddha allongé de 15 m, les peintures murales sont à la base ancienne mais on été régulièrement restaurée accumulant des siècles de couches de peintures, la dernière en date étant du siècle dernier.
Grotte n°2 : Maharaja Viharaya
La deuxième grotte, la plus grande, est nommée « temple du grand roi ». Sans doute la plus spectaculaire des grottes. Elle mesure 52m de long et 23m de large, sans compter que le plafond atteint par endroit 7m, sacrée volume !
Cette grotte doit son nom aux deux statues de rois qu’elle contient. L’une d’elles est visible à côté de l’entrée sur la gauche, une statue en bois peint du roi Valagamba. L’autre statue est plus à l’ intérieur et représente Nissanka Malla.
Cette salle possède à elle seule 53 images de Bouddha, un petit stupa (5 m de haut tout de même) ainsi que d’impressionnantes fresques murales.
Grotte n°3 : Maha Alut Viharaya
La 3e grotte du nom de Maha Alut Viharaya (le grand nouveau temple) est plus récente, elle servit pendant longtemps comme pièce de stockage avant sa reconversion en sanctuaire sous le règne du roi Kirti Sri Rajasinha de Kandy à la fin du XVIIIe.
Pour l’anecdote, elle n’est séparé de la grotte n°2 que par un mur de maçonnerie. Les peintures dans la grotte racontent l’histoire de Bouddha avant et après avoir atteint l’éveil (le nirvana).
Grotte n°4 : Pascima Viharaya
La 4e grotte est plus petite également, nommée Pascima Viharaya, ce qui signifie le temple occidental. Malgré son nom, ce n’est pourtant pas la grotte la plus à l’ouest puisqu’il s’agit de la grotte n°5.
Grotte n°5 : Devana Alut Viharaya
Nous voilà à la 5e et dernière grotte, la plus petite, nommée Devana Alut Viharaya, a été rajoutée par un chef de clan local au siècle dernier. Servant autrefois aussi d’entrepôt, elle a été simplement appelée Second Nouveau Temple…
Le rocher de la colline fait office de toit, tandis que les cotés sont des murs artificiels.
Des grottes, une vue
Au delà des grottes elles mêmes (dont au final surtout la numéro 2 vaut le détour), c’est comme je le disais la vue qui a un certain intérêt et l’ambiance des lieux, étonnement paisible au moment de notre visite, moins d’une dizaine de personne à tout péter.
On y croise quelques singes devant les grottes, mais la plupart son surtout avant l’entrée, donc pas de soucis à avoir si vous en avez peur (ça peut arriver…).
A côté de l’entrée, ne loupez pas la stèle portant une inscription datant du XIIIe.
Retour au sanctuaire du temple d’or
Sur le chemin de la descente, nous croiserons tout un contingent de collégiens, manifestement en sortie scolaire (il était donc temps qu’on parte). Le long du chemin, on peut apercevoir outre les singes qui se servent des fils électriques comme d’un « téléphérique », une superbe vue sur le rocher de Sigirya, à quelque 19km de là.
Le temple d’or au pied du rocher comporte un grand bouddha assis de 30 m, en faisant d’après ce que j’en ai lu, le plus haut du monde (en position assise, faut préciser). La base de Bouddha fait office de musée dont le prix d’entrée est inclus dans le ticket pour les grottes royales (3000 Roupies si ça vous intéresse, hors de prix pour nous…).
Petit tour à Dambulla City
Après cette visite des grottes, nous avions encore un peu de temps libre avant la fin de la journée. Nous décidions donc d’aller faire un tour dans le « centre » de Dambulla. Enfin, juste la rue principale traversant la ville… Bon concrètement y’a pas grand chose à voir
Mais bon, c’était plus histoire de rencontrer un peu la population locale, sachant que les 3/4 des touristes ne restent jamais à Dambulla. Beaucoup sont des tour-opérateurs en bus se contentant de débarquer au temple d’or, visitent et puis s’en vont à Sigiriya ou autre…
On y arrivait après avoir pris un tuk tuk depuis la grotte moyennant 150 Rs. On passait devant un genre de grand marché couvert façon Rungis, qui marche 24h/24… son horloge, puis on demandait à nous déposer alors qu’on voyait pleins de commerces le long de la grande rue.
On croisait donc peu d’étrangers et c’est avec beaucoup de sourires et de regards curieux que l’on déambulera autour de la rue, cette même rue d’où l’on prendra le bus d’ailleurs pour aller dans les villes historiques des environs car il n’y a pas de terminal de bus à proprement parlé à Dambulla.
La ville paraît petite alors qu’il y a tout de même 66 000 habitants, soit l’équivalent d’une ville comme Ajaccio ou Levallois-Perret (exemple pas anodin puisque j’y travaillais avant mon expatriation en Asie).
On mangeait dans le seul restaurant qui avait l’air propre et attirant, mais le choix dans le menu était limité.
SCHALL
Merci pour vos commentaires qui vont me servir pour mon prochain voyage qui va me conduire du Sri Lanka, en Malaisie, Java, Borneo, Bali et d’autres. Juste une petite précision le Boudha du Temple d’Or à Dambulla qui mesure 30 m étant assis est loin d’être le plus grand au monde car j’ai vu en Thailande à Ang Thong un Bouhda assis mesurant 95m!!
Romain
Bonjour,
En effet, résident en Thailande je connais évidemment le grand Bouddha d’Ang Thong, c’est un problème de vocabulaire je pense, car si l’on prend le célèbre Bouddha assis d’Hong Kong, c’est considéré comme le plus grand du monde, dans sa catégorie, à savoir assis certes (34m) mais surtout en bronze. Hors, au moment de la rédaction de cet article il me semble que dans son genre (type de matériaux ou peut être même au moment de sa construction en 2001, c’était alors le plus grand, de son genre, celui d’Ang Thong ayant été achevé en 2008). Pour éviter la confusion je vais reformuler dans l’article 😉