

Champassak autrement : du Vat Phou à Don Daeng, une boucle de 2 jours au fil du Mékong
Quand on pense à Champassak, c’est souvent le célèbre Vat Phou qui vient en tête. Et pour cause : cet ancien temple khmer classé à l’Unesco, perché sur une colline dominant le Mékong, mérite à lui seul le détour.
Mais au-delà de Vat Phou, la région réserve d’autres belles surprises. Je vous propose une boucle de deux jours au départ de Paksé, pour découvrir une autre facette du sud Laos : le charme tranquille du vieux Champassak, la traversée du Mékong jusqu’à l’île paisible de Don Daeng et sa plage, un temple perdu dans les bois, et enfin une pause fraîcheur au bord d’une cascade isolée.
Jour 1 – Vat Phou et Champassak
Comme je ne suis pas matinal, je ne suis pas parti de bonne heure ce matin-là. De plus, j’ai pris le temps avant de sortir de Paksé, en me baladant vite fait dans la vieille ville, histoire de voir quelques maisons d’architecture coloniale (j’en parle dans mon article dédié à Paksé) et surtout prendre mon petit-déj dans un café du coin.
Sur la route du Vat Phou
Je quittais Paksé peu avant 11h, contournait la petite montagne du Wat Phousalao en sortie de la ville avant de m’engager sur la petite route de campagne longeant le Mékong. Je me retrouve alors à suivre une route, encadré à ma gauche par des habitations des quelques villages que je traverse, tandis qu’à ma droite, le paysage est surtout composé de rizières avec les monts Pasak en arrière-plan.




Comme il n’y a que 45 min pour se rendre au Vat Phou (aussi orthographié Wat Phu) depuis Paksé, je prends mon temps et m’arrête régulièrement faire quelques photos. Que ce soit les maisons, les vaches qui traînent ou les marchands en bord de route, tout est prétexte pour poser le pied quelques secondes.
À un moment, je m’enfonce un peu dans un village, histoire de voir la vie locale et notamment atteindre les berges du Mékong. À cette période de l’année (novembre), le niveau est assez bas pour permettre aux habitants d’exploiter le sol fertile humide des rives de la rivières, devant alors de véritables jardins agricoles.










Je suis parti depuis moins d’une heure lorsque j’atteins mon hôtel (qui s’appelait The View at Champasak Resort mais renommé depuis en Jenda The View), situé un peu à l’écart au sud de Champassak. Comme il est même pas midi, j’en profite pour faire mon check-in, ça me permet de poser mes affaires pour éviter de me les trimballer toute la journée.
Et vu l’heure, je décide de rester manger dans leur restaurant, qui bénéficie d’un cadre reposant avec vue sur le Mékong. Lorsque je redécolle de ma base, il est alors 14h passé mais il me faudra même pas 10 minutes pour arriver à l’entrée du site du Vat Phou.




Le Vat Phou : un temple khmer au cœur du sud Laos
Le Vat Phou (ou Wat Phou, ວັດພູ) est un ancien sanctuaire khmer situé au pied du mont Phou Kao, à une dizaine de kilomètres de Champassak. Il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2001, et considéré comme l’un des sites archéologiques les plus importants du Laos.
Un peu d’histoire
Comme je le fais souvent, j’aime bien remettre un peu de contexte historique pour comprendre ce qui vous entoure. À savoir que le site était déjà un lieu sacré à l’époque pré-angkorienne, avec des cultes animistes liés à la montagne, puis hindouistes autour du dieu Shiva. Les structures qu’on voit aujourd’hui datent essentiellement des 11e et 12e siècles, à l’époque de l’empire khmer, quand Vat Phou formait une sorte de “province religieuse” connectée à Angkor par une ancienne voie sacrée de plus de 200 km.


Partie basse du Vat Phou.
Parmi les structures notables, on trouve sur place :
- des lacs artificiels appelés « barays« ,
- une allée monumentale encadrée de pierres dressées semblables à des lingams,
- deux bâtiments symétriques appelés palais nord et sud (le nord étant aussi surnommé « palais des hommes » et le sud « palais des femmes« ),
- des escaliers de pierre qui grimpent à flanc de colline,
- et au sommet, les ruines du sanctuaire principal et autour, plusieurs rochers sculptés ainsi qu’une source sacrée, qui coule toujours.
Joli panorama sur la vallée et le Mékong
Ce qui rend le site particulièrement marquant, c’est son environnement : le temple est adossé à la montagne Phou Kao, reconnaissable à son pic (qui culmine à 1 416m), évoquant la forme symbolique du lingam associé à la divinité Shiva — c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a été choisi à l’époque.
À l’accueil, je comprends vite qu’on ne peut pas aller plus loin à moto. Je laisse donc ma bécane sur le parking et grimpe dans une navette mise à disposition, qui m’emmène — seul — jusqu’au pied de l’allée de pierre. En chemin, on longe les grands bassins d’eau, ces réservoirs typiques de l’époque angkorienne, avec en toile de fond la silhouette de la montagne.
Je traverse cette allée dallée sur près de 300 mètres, orientée ouest-est — de la montagne vers le Mékong —, dans une ambiance qui donne vraiment l’impression de remonter le temps. J’arrive ensuite au niveau des deux bâtiments rectangulaires, appelés palais nord et sud. Comme je ne croise personne à ce moment-là, à part quelques locaux posés à l’ombre d’un palmier, j’ai presque le sentiment d’avoir le site pour moi tout seul.
Je finis par croiser mes premiers touristes — des Laotiens — au pied du majestueux escalier. On sent que ces marches ont été foulées pendant des siècles : elles ont du vécu. On ne monte pas tout d’un coup, car le temple est construit en terrasses. Après une première volée de marches, j’arrive sur un palier, avec sur le côté un autel abritant une statue sous une ombrelle. Je ne saurais dire s’il s’agit de Shiva ou de Bouddha, mais les locaux s’y arrêtent volontiers pour prier ou déposer des offrandes.










Face à moi, les marches se poursuivent, encadrées par deux superbes frangipaniers aux branches tordues. La pente est plus raide sur cette dernière portion, mais plus je grimpe, plus la vue sur la plaine devient intéressante.
En contrebas, la plaine du Mékong s’étale à perte de vue. Tout en haut se trouve l’ancien sanctuaire. Quelques dames y tiennent un petit stand, vendant des fleurs que les fidèles déposent encore aujourd’hui. Le lieu, malgré son état un peu délabré, conserve toute sa sacralité. L’ambiance est paisible, et étonnamment peu touristique.




Je découvre le sanctuaire quasiment seul. J’admire les linteaux sculptés au-dessus des portes, et la finesse des bas-reliefs encore bien visibles — notamment une représentation d’une devata (divinité féminine). À l’intérieur, quelques statues de Bouddha au regard expressif se dressent au milieu d’offrandes et de bâtons d’encens.










Au moment de ma visite, le sanctuaire était encore dans son jus : la moitié arrière totalement envahie par la végétation. Sur le côté, on distingue les restes de ce qui était autrefois une petite bibliothèque, destinée à abriter des textes religieux.




En grimpant un peu derrière le temple, on accède à la source sacrée, située au pied d’un immense bloc de roche. Une gouttière en pierre y canalise l’eau dans une vasque taillée dans la roche, qui remplit toujours sa fonction des siècles après sa construction.




Je ne sais pas si des moines vivent encore sur place, mais je croise une habitation en bois sur pilotis, qui a sans doute eu cette fonction. En m’éloignant un peu de la zone principale, je tombe sur plusieurs rochers sculptés : certains en relief, comme l’Elephant Rock, d’autres en creux, comme ce lézard géant assez surprenant. On devine aussi d’anciennes marches, vestiges probables d’autres structures aujourd’hui disparues.










Après un bon moment passé au sommet, je redescends en croisant quelques locaux qui montent à leur tour. Une fois en bas, je m’attarde quelques instants dans le palais nord, pour en capturer son architecture sans toit, figée dans le temps.










La navette me ramène à mon point de départ — l’occasion de faire une dernière photo du Vat Phou, avec la montagne se reflétant dans l’un des bassins. J’aurai passé un peu moins de deux heures sur place, sans avoir vu le musée (construit peu après ma visite).
Autres lieux d’intérêt dans les environs
Ce jour-là, la météo était maussade (donc pas idéale pour les photos), et je tenais à faire un tour à Champassak avant de retourner à mon hébergement — mon temps étant limité car la nuit tombe vite en fin d’année. Du coup, je n’ai pas pris le temps de visiter d’autres sites autour du Vat Phou, mais pour être complet, voici ce qu’on trouve dans les parages :
Je ne suis pas allé voir Prasat Hong Nang Sida, une petite ruine située à 2 km au sud du temple. Ce sanctuaire fait depuis plusieurs années l’objet de fouilles et de travaux de restauration. En rejoignant le Mékong, un peu à l’écart, vous trouverez le Wat Muang Kang, un temple local avec de vieux bâtiments récemment rénovés.


« Buddha in Vat Sisumang ».
Enfin, en revenant vers Champassak, je me suis arrêté devant une statue de Bouddha que vous trouverez sur Google Maps sous le nom Buddha in Vat Sisumang. Rien d’exceptionnel, la statue date du 19e siècle, mais elle est encadrée par deux arbres de la bodhi, dont les racines de l’un ont ensevelies partiellement les jambes du Bouddha. D’après les locaux, il aurait été bâti sur un ancien site angkorien.
Passage dans la vieille ville de Champassak
Comme je savais que le lendemain je n’aurais pas vraiment l’occasion de m’y attarder (je devais rentrer à Paksé pas trop tard chopper un bus pour Savannakhet), je tenais à faire quelques photos avant la tombée de la nuit et regagner mes pénates.


Rue principale de Champassak.
Aujourd’hui, Champassak (parfois orthographié avec un seul s) est un petit bourg paisible à une trentaine de kilomètres au sud de Paksé, surtout connu pour sa proximité avec le site du Vat Phou. Mais autrefois, et je l’ai appris en rédigeant cet article, c’était bien plus que ça : la capitale d’un petit royaume indépendant, le royaume de Bassac, aussi appelé royaume de Champassak.
En se baladant dans la rue principale, qui suit un axe nord-sud le long du Mékong, on a plus l’impression d’être dans un village qu’une ville. Les maisons mélangent les styles, avec notamment des fermes traditionnelles en bois sur pilotis, mais on peut encore voir plusieurs maisons coloniales françaises (plutôt bien conservées pour certaines), ainsi que quelques bâtiments liés à la royauté locale — comme l’ancienne résidence du dernier roi de Champassak, Chao Ratsadanai, dont le fils deviendra plus tard Premier ministre du pays.










Certaines maisons sont un peu à l’abandon mais beaucoup sont très bien entretenues et reconverties en hôtels, cafés ou restaurants, souvent avec pas mal de charme, comme la superbe Residence Bassac. C’est d’ailleurs dans cette zone que vous trouverez l’animation — somme toute relative — pour vous restaurer le soir venu si vous logez dans les parages. Je testais justement ce soir-là le Homemade Riverside Restaurant, situé pratiquement en face du Résidence Bassac, parfait pour manger au calme en bord de fleuve.
Jour 2 – Don Daeng, Wat Tomo et Tad Koy Loy
Pour cette deuxième journée, je me suis dit que ce serait plus intéressant de revenir par l’autre rive, histoire de ne pas refaire exactement la même route qu’à l’aller. J’avais repéré un petit service de bateaux locaux pour traverser le Mékong, ce qui tombait plutôt bien.
Petite précision, histoire d’être transparent : ce que je raconte ici est en réalité un rassemblement de deux venues différentes, espacées de deux ans. Lors de mon premier passage, j’avais bien suivi le programme de la veille, mais le lendemain je m’étais simplement contenté de traverser le fleuve pour aller voir la peu connue cascade de Tad Koy Loy, un peu en retrait, mais parfaite pour une pause fraîcheur avant de rentrer sur Paksé.




C’est en revenant dans la région deux ans plus tard, à la fin d’un trip sur le plateau des Bolovens, que j’ai pris le temps de découvrir l’île de Don Daeng et de visiter le Wat Tomo, tout proche.
Traversée du Mékong
De base, que vous comptiez visiter Don Daeng ou non, je vous recommande vraiment de faire la traversée. C’est une expérience en soi — et surtout, comme c’était mon raisonnement, ça permet de ne pas revenir à Paksé par la même route, ce qui apporte un peu de variété au paysage.


La traversée du Mékong à Champassak.
Dans tous les cas, il est facile de rejoindre l’île de Don Daeng directement depuis la rive de Champassak, en embarquant au Public Boat Pier, situé à côté du théâtre d’ombres, lui-même attenant au Tourist Information Center. Mais je ne suis pas sûr que ces derniers permettent la traversée avec scooter.
Pour rappel dans mon cas, j’étais véhiculé. Pour faire traverser un deux-roues, il faut donc se rendre environ 2 km plus au nord, dans la localité indiquée comme Pha Pin sur Google Maps. Vous trouverez le quai « Champassak Terminal West » reliant le « Champassak East Terminal« , situé lui au village de Ban Muang.




Ce dernier est équipé de ferries locaux, assez sommaires (tout en bois), mais capables d’embarquer des deux-roues — et même des voitures pour les plus gros.
Explorer l’île paisible de Don Daeng
Je vous propose de poursuivre l’aventure. Cap sur Don Daeng, une grande île d’environ 10 km de long posée au milieu du Mékong. Son nom signifie simplement “île rouge”, un panneau sur place expliquant son origine par une légende locale. D’après ce que j’ai compris, elle est englobée dans la zone préservée par l’Unesco en raison de sa proximité avec le Vat Phou.
L’île n’étant accessible que par bateau, vous n’y croiserez aucune voiture. Si vous suivez cette boucle dans son ensemble en indépendant, vous devriez, comme moi, être déjà équipé d’un scooter ou d’une moto. Mais si vous optez pour une visite à la journée depuis Champassak, il vous faudra louer des vélos pour en profiter pleinement.


Panneau d’informations sur l’île de Don Daeng.
Dans ce dernier cas, il me semble possible d’en louer à l’un des hôtels de l’île, notamment La Folie Lodge (s’ils vous débarquent là-bas ; ils les prêtent gratuitement si vous y logez), ou sinon via votre guesthouse à Champassak — certaines en proposent.
Ma traversée du Mékong
Pour une question de cohérence dans le récit, je vais raconter la visite telle que je l’ai réalisée sur le moment. Et comme je venais d’Attapeu, je suis arrivé à Don Daeng après la visite du Wat Tomo, en venant de la rive Est, mais plus au sud que Ban Muang.
J’avais repéré la localité de Ban Pak Tuay, d’où il me semblait possible de rejoindre le village situé juste en face, là où se trouve le Vat Puaylaow. En arrivant, c’était assez déroutant : aucun affichage officiel, aucun quai signalé…
Mais en demandant à un habitant, je finis par trouver quelqu’un avec un bateau prêt à me faire traverser. Et bonne nouvelle : avec quelques planches posées entre deux barques, il y avait bien la place pour caser ma petite moto.




Premiers pas
En moins de dix minutes, j’étais de l’autre côté, débarqué au cœur de l’île. Il ne me restais plus qu’à suivre le chemin qui la traverse d’est en ouest pour rejoindre l’autre rive, là où se trouvent la plupart des villages.
L’île est justement rythmée par la vie de ces villages — chacun semble avoir son propre temple. On peut donc en déduire qu’il y en a au moins 7 ou 8 répartis sur cette étendue de terre.








À noter : les chemins sont parfois sablonneux ou irréguliers, mieux vaut être à l’aise en deux-roues.
C’est le cas notamment dans cette zone transversale : les premiers mètres me font traverser un secteur agricole dédié à la culture du riz, malheureusement vide lors de ma venue (hors saison).

Visite d’un temple local : Vat Pa Phonsamek
Après un peu plus d’1,5 km, j’arrive dans une partie boisée. Un panneau m’indique un petit temple local : le Vat Pa Phonsamek.
Je commence à avoir faim à ce moment-là, mais tant qu’à passer à côté, autant jeter un œil. Depuis le chemin principal, je bifurque à gauche en suivant le panneau, et m’enfonce dans la forêt sur 300 mètres. J’arrive sur une petite clairière dégagée, entourée de petits chedis ou piliers dispersés autour du temple — je suppose qu’il s’agit de structures ayant servi à déposer des urnes funéraires.
Constat immédiat : je suis seul, l’endroit est totalement désert. Le temple se résume à quelques poteaux soutenant un toit, avec un seul mur au fond. Il abrite un pilier coiffé d’un bouton de fleur de lotus, ainsi que les restes d’un vieux chedi. Faute d’infos sur place, je ne saurais dire de quand ça date…






Des villages, des temples et une plage
En repartant du temple, j’arrive quelques minutes plus tard de l’autre côté de l’île. J’y croise mes premières maisons, mais aussi les premiers habitants, comme ses jeunes à vélo sortant de l’école, qui me regardent passer d’un oeil curieux.
Sur cette partie de Don Daeng, des champs me séparent de la vue sur le Mékong, alors qu’on voit la montagne de Bassac en arrière plan, on oublie vite qu’on est bien sur une île. Peu après, je passe devant l’un des petits temples actif de l’île, le Vat Bangxai, où je m’arrête faire deux trois photos.
Juste en face, j’y trouve un chemin d’accès menant à un grand banc de sable formant littéralement un plage. Ca donne vraiment un paysage assez irréaliste. Une plage avec vue sur la montagne, qui l’eut cru !














Pause déjeuner à « La Folie Lodge »
Comme je le disais plus haut, j’avais déjà faim en arrivant sur l’île. Il faut dire aussi qu’avant d’accoster là, je venais de me taper la longue piste depuis Sanam Xai après avoir visité les deux cascades du coin (Sepa Waterfall et Sae Pong Lai Waterfall si ça vous intéresse).
Autant dire que j’étais claqué et que me poser un peu me ferait le plus grand bien. J’avais repéré l’endroit en préparant mon itinéraire, et c’était la raison principale de ma venue sur l’île, je m’étais promis une petite récompense… qui est venue sous la forme d’un repas bien mérité : un bon burger !










J’avoue qu’en arrivant, j’avais un peu honte. Après 75 km de piste sablonneuse (sans compter le détour par le Wat Tomo), j’étais franchement pas très présentable : crasseux, en sueur, et le pantalon couvert de poussière rouge. Mais qu’importe — au Laos, personne ne vous juge. Et malgré le standing du Folie Lodge, j’ai été accueilli avec le sourire.
Après mon repas, j’en ai profité pour faire quelques photos de l’établissement mais n’étant pas client pour la nuit, je n’ai pas osé m’enfoncer dans leur beau jardin. En revanche, je me suis avancé sur la rive pour jeter un oeil à leur propre « plage », visible à cette période de l’année.




Après une coupure d’une heure, il me fallait repartir car je ne pouvais pas non plus me permettre de m’éterniser alors que l’après-midi était déjà bien entamé.
Pointe nord et retour sur la terre ferme
La Folie Lodge est à moins d’un kilomètre du nord de l’île. En guise de balade digestive, j’enfourchais donc ma petite moto aussi poussiéreuse que moi pour rejoindre la pointe où le Mékong se scinde en deux. Je tombe peu après sur un autre temple de l’île, le Vat Ban Huadone, mais j’y vois aucune activité donc je ne m’éternise pas.
J’arrive jusqu’à un accès menant sur le banc de sable. De la paille forme un chemin de fortune pour éviter que les motos s’embourbent puisqu’il s’agit là du principal point d’accès sur Don Daeng si vous arrivez des terminaux de Champassak évoqués plus haut.










Il s’avère que le jour où j’ai fait cette visite, c’est par ce point là que je ressortais justement de l’île, plutôt que de devoir revenir à mon point d’entrée, vu que c’était plus proche de Paksé.
Alors que j’attendais un bateau pour me ramener au Champassak West Terminal, je vois au loin un groupe de pêcheurs ratissant la zone à la main (pêches aux crustacés ?), dans l’eau peu profonde à cet endroit.




J’ai passé à peine deux heures sur Don Daeng, ce qui reste très peu vu la taille de l’île. Pour en profiter tranquillement et faire un vrai tour complet, mieux vaut compter au moins 3 à 4 heures, surtout si vous le faites à vélo.
Petit détour au Wat Tomo
Comme je l’ai déjà évoqué, mon parcours dans la région s’étant fait différemment de ce que je suggère dans cet article, je place la visite du Wat Tomo après Don Daeng, car cet ordre me semble plus logique pour boucler l’itinéraire que je vous propose dans cet article. Entre autres parce que Don Daeng est plus intéressante à visiter et que si le timing est trop juste, c’est clairement le Wat Tomo que je “sacrifierais” en premier.




Pour poursuivre, il serait dans ce cas logique de finir le tour du nord de Don Daeng en revenant par la côte est et quitter l’île par le même point par laquelle j’y accédais, Pak Tuay. Il y a alors 9 km pour rejoindre le Wat Tomo, dont seulement 2 km sur route goudronnée…
Le Wat Tomo, nettement plus petit et moins impressionnant que le Vat Phou, est aussi bien moins connu. Situé à l’écart, caché dans la végétation, ce temple en ruines n’a peut-être pas la grandeur de son voisin « d’en face », mais il dégage une vraie aura mystique. On est entouré par une forêt d’arbres majestueux, et l’endroit, un peu laissé en l’état, offre une ambiance unique — surtout si, comme moi, vous y êtes seul.




Un panneau explicatif à l’entrée m’apprend qu’un premier temple existait ici à la même période que la construction du Vat Phou (entre le 7e et le 9e siècle), et que ce qu’on voit aujourd’hui est issu d’une reconstruction datée du 11e ou 12e siècle.
Le bâtiment principal est une structure rectangulaire avec deux excroissances latérales. On y trouve un linteau bien conservé, des fragments de nagas sculptés, un piédestal, des morceaux de murs… et surtout, un tapis de pierres disséminées dans la forêt, juste à côté de la petite rivière Huay Tomo, un affluent du Mékong.
J’ai croisé absolument personne et l’accès est libre, donc si vous avez l’âme d’un explorateur, le Wat Tomo vous attend !














Fin de la boucle : détente à la cascade de Tad Koy Loy
Pour remettre encore une fois du contexte, c’est le lendemain de ma visite du Vat Phou et Champassak que je traversais le Mékong afin de rejoindre Paksé. Mais plutôt que de tracer sans rien visiter, j’avais repéré cette petite cascade qui ne me faisait pas faire un gros détour. En effet, Tad Koy Loy Waterfall est située à moins de 6 km de la route principale.
Après Laos oblige, c’est 6 km de piste… Le sol, tantôt sableux, tantôt dur et cabossé est teinté de ce rouge si caractéristique, qui s’infiltre dans tous vos vêtements (évitez de porter votre t-shirt favori, vous risquez de le ruiner façon teinture locale lol). Mais globalement, l’accès y reste facile à cette saison (toujours novembre). Je croise des gamins sortant de l’école, dont certains m’adressent un large sourire en me voyant passer.
Un grand panneau de toile m’indique bien la cascade à une bifurcation, alors qu’il me reste 500 m à parcourir. Quand j’arrive sur place, j’aperçois au bord de l’eau de petites salas en bois (sorte de paillote sur pilotis) avec un toit en feuilles de palmier — parfaite pour une pause à l’ombre, et pour certaines, les pieds dans la rivière.
La cascade en soi n’est pas très grande mais l’eau est belle et on est entouré par la forêt, offrant un cadre agréable pour se poser. Certaines familles sont d’ailleurs présente pour pique-niquer et profiter de ce site naturel qui incite à se détendre. Je n’en profiterai pas plus personnellement car après 20 min sur place, je devais déjà repartir choper mon bus pour Savannakhet à Paksé.










Boucle autour de Champassak : l’essentiel à retenir
- 2 jours, c’est l’idéal pour profiter du coin sans courir.
- Vat Phou, à faire le matin pour la lumière et la fraîcheur.
- Don Daeng, c’est le bon plan pour ralentir. Pas de voitures, juste la nature, des villages et des chemins de terre.
- Le Wat Tomo, s’il a un côté sympa, reste facultatif à mes yeux, à intégrer selon votre timing.
- Tad Koy Loy, c’est le bonus pour ceux qui veulent un coin vraiment tranquille.
- Le tout se fait sans grande difficulté, à condition d’être un peu débrouillard (surtout pour la traversée et la cascade).
- Et franchement, le sud Laos, ça se savoure comme ça : à son rythme, au fil du Mékong.
- Envie d’enchaîner avec la boucle du plateau des Bolovens ? → bientôt en ligne !