Wat Phra Si Sanphet
วัดพระศรีสรรเพชญ์
- Emplacement : Parc historique d’Ayutthaya
- Fondation : 1350
- Tarif d’entrée : 80 ฿
- Horaires : 8h-18h30 (tous les jours)

Le Wat Phra Si Sanphet était le plus important temple à Ayutthaya puisqu’il s’agissait du temple royal, équivalent au Wat Phra Kaew à Bangkok de nos jours. Il faisait partie du complexe du palais royal. La partie résidentielle n’a pas survécu aux incendies de la chute d’Ayutthaya en 1767, mais le temple reste un témoignage de la grandeur de l’ancien centre névralgique du royaume.
LE temple royal (par opposition aux « autres » temples sous patronage royal) est un temple privé à la famille royale uniquement. Le site était exclusivement utilisé pour des cérémonies royales, même s’il n’y avait pas de moines qui vivaient sur place. C’est ce qui expliquerait la proximité avec le Wihan Phra Mongkhon Bophit, situé hors des murs du Wat Phra Si Sanphet, pouvant alors accueillir les vénérables hommes de foi.


C’est clairement un incontournable. Le Wat Phra Si Sanphet étant l’ancien temple royal, c’est la pièce maîtresse du vieux Ayutthaya. Ces trois chedis sont un symbole de la cité antique et la taille du complexe rappel l’importance de cet édifice religieux.
Histoire du Wat Phra That Si Sanphet
Le temple est fondé dès 1350 par U Thong, futur Ramathibodi I, sur un terrain servant alors de résidence royale. À l’origine, il se compose simplement de trois bâtiments en bois appelés « Prasat », typiques d’un palais royal.
Un siècle plus tard, le roi Borommatrailokkanat (règne à partir de 1448) fait construire un nouveau palais plus au nord et consacre l’ancien en terre sacrée, posant les bases du Wat Phra Si Sanphet. Son successeur Ramathibodi II ajoute en 1492 deux chedis, puis en 1499 le grand viharn (Vihara Luang), destiné à abriter une imposante statue de bronze de 16 m de haut, la Phra Sri Sanphetdayan, qui donnera son nom au temple. En 1530, un troisième chedi est érigé par Borommaracha IV pour conserver les cendres de Ramathibodi II.

À partir de 1629, le temple est restauré par Prasat Thong, puis enrichi sous le règne de Narai (Ramathibodi III), qui ajoute un édifice en croix grecque à l’ouest des chedis et probablement les mondops rectangulaires intermédiaires. À son apogée, le Wat Phra Si Sanphet abrite d’innombrables statues en or serties de pierres précieuses ainsi que des trésors offerts par les puissances étrangères désireuses de s’allier au royaume.
En 1742, Borommakot le restaure encore et fait bâtir à côté le Wihan Phra Mongkhon Bophit, toujours actif aujourd’hui malgré sa destruction partielle en 1767. Cette année-là, l’invasion birmane ravage Ayutthaya : le temple royal est incendié et pillé, ne laissant subsister que les trois grands chedis visibles aujourd’hui.

Architecture du Wat Phra Si Sanphet
Le Wat Phra Si Sanphet est aligné selon une orientation Est-ouest. Les trois grands chedis reposent sur une plateforme surélevée et prennent la forme de grandes cloches, une architecture classique de l’époque d’Ayutthaya. Le tout était entouré par une galerie couverte, avec son alignement de statues de Bouddha.

Parce qu’il s’agissait de l’emplacement originel du palais royal, le Wat Phra Si Sanphet a ceci de particulier qu’il est encore entouré par les restes d’une muraille dont on peut voir les restes d’un poste de garde sur le coin sud-ouest de cette fortification, à côté de l’entrée principale.

Parmi les autres bâtiments notables, le Prasat Phra Narai, reconnaissable à sa forme en croix, une salle de réception royale, et deux viharns secondaires qui encadraient le principal, « Vihara Luang » contenant le Phra Si Sanphet.

1- Les trois principaux chedis
L’attraction principale, visible dès l’arrivée, ce sont les trois imposants chedis, seuls survivants de la dévastation provoquée par les troupes birmanes. L’épisode a marqué durablement les esprits : encore aujourd’hui, certains nationalistes thaïlandais gardent une rancune vive envers cette période.
Comme évoqué dans la partie historique, les trois chedis n’ont pas été érigés en même temps. Le premier fut construit à l’est, suivi de celui aujourd’hui situé au centre, tous deux en 1492 sous le règne de Ramathibodi II, pour abriter les cendres de son père et de son frère aîné, Borommaracha Thirat III, qui régna seulement trois ans. Le troisième chedi, à l’ouest, fut ajouté en 1530 par son fils et successeur Borommarachathirat IV, pour accueillir les cendres de Ramathibodi II.
À leur apogée, les flèches des chedis étaient recouvertes de plaques dorées (probablement en or massif). Les Birmans pillèrent et endommagèrent l’ensemble en 1767. Au début du XXe siècle, seul le chedi oriental était encore debout.
Malgré les destructions, des vestiges remarquables ont été découverts. En fouillant le chedi oriental, le Département des Beaux-Arts a mis au jour une série de stupas miniatures imbriqués les uns dans les autres comme des poupées russes, renfermant des reliques sacrées. Ces objets sont exposés au Chao Sam Phraya National Museum.
Des centaines de petites statues de Bouddha en bronze, cristal, argent, plomb et or ont également été retrouvées : la majorité se trouve désormais au Musée national de Bangkok, d’autres sont visibles dans un viharn du Wat Pho.


2- Les mondops
Ces constructions étaient situées entre chaque chedi. Leur date exacte est inconnue, mais elles n’ont probablement pas été ajoutées avant le milieu du XVIe siècle, sous le règne du roi Narai.
Par définition, un mondop est un bâtiment carré et fermé de l’architecture religieuse thaïlandaise, doté d’un toit pyramidal à plusieurs niveaux surmonté d’une flèche. Pour mieux visualiser, pensez au mondop doré adjacent au chedi du Wat Phra Kaew à Bangkok.

Le terme vient du mot sanskrit mandapa, désignant des pavillons dans les temples hindous. Leur fonction varie : bibliothèque sacrée (ho trai), abri pour des objets religieux ou lieu de recueillement. À Ayutthaya, leur rôle exact reste incertain tant ils ont été endommagés. Aujourd’hui, seules subsistent les bases en brique, sauf pour le mondop oriental dont quelques murs sont encore visibles (il était un temps possible d’y accéder, obtenant ainsi une vue sur tout l’est du site).
3- Viharn Phra Si Sanphet
Véritable pièce maîtresse du temple, ce viharn monumental de 50 m de long fut spécialement construit pour abriter la statue principale commandée par Ramathibodi II : le Phra Sri Sanphetdayan, « le Saint, Splendide et Omniscient ».
La statue, en bronze, pesait 64 tonnes et était recouverte de 343 kg d’or pur, un travail qui prit plus de trois ans. Elle devint l’objet central de vénération du royaume et assura la renommée du temple, qui prit alors officiellement le nom de Wat Phra Si Sanphet.

Lors du pillage d’Ayutthaya, les Birmans firent fondre le revêtement d’or, endommageant gravement la statue. Plus tard, le roi Rama I fit transférer le noyau en bronze à Bangkok : il fut enchâssé dans un chedi du Wat Pho, où il est toujours présent sous le nom de Phra Chedi Sri Sanphetdayan (le chedi central orné de mosaïques vertes dans la grande cour).
4- Viharns secondaires
Deux viharns secondaires encadraient le Viharn Phra Si Sanphet, chacun abritant une statue importante. Au nord se trouvait le viharn de Phra Buddha Lokanat (« protecteur du monde »), avec une statue debout récupérée après le sac et aujourd’hui visible au Wat Pho. Au sud, se dressait une statue assise de Phra Palelai, entourée d’un naga ; elle fut totalement détruite en 1767.

5- Chom Thong Palace Hall
Situé au nord-ouest du viharn principal, le Chom Thong Palace Hall (ou Phra Chom Thong Tinang Throne Hall) est parfois appelé à tort Sala Chom Thong, à tort car généralement les salas sont considérés comme des espaces couverts mais dépourvus de murs, alors qu’il s’agit ici d’un véritable édifice fermé. Il servait probablement de salle d’audience royale et d’espace d’étude pour les moines, où étaient conservés des manuscrits bouddhistes.
C’est l’un des bâtiments les mieux conservés : ses hauts murs et ses deux rangées de piliers subsistent. Une reproduction fidèle est visible à Muang Boran (Ancient City), au sud-est de Bangkok.

6- L’Ubosot (salle d’ordination)
De façon surprenante, l’enceinte comprenait aussi un ubosot, bien qu’aucun moine ne résidât sur place — l’espace étant réservé à la famille royale. Sa présence est attestée par les huit stèles sema entourant traditionnellement ce type de bâtiment.
De la structure originelle, seuls quelques éléments ont survécu, notamment des panneaux de porte en bois finement sculptés représentant des gardiens, aujourd’hui conservés au Musée national Chao Sam Phraya.
7- Prasat Phra Narai
Construit sous le règne du roi Narai, ce bâtiment en croix grecque, appelé Prasat Phra Narai, mêle influences européennes (plan en croix rappelant les églises) et indo-persanes (ogives des fenêtres). Cette hybridation reflète l’ouverture internationale du royaume à cette époque, marquée par le commerce avec des communautés japonaise, perse, portugaise, française et hollandaise installées aux abords d’Ayutthaya.
La façade orientée vers les chedis abritait une statue assise aujourd’hui décapitée ; seul subsiste le corps en brique recouvert autrefois de plâtre et probablement de dorures. On peut par ailleurs voir les couches de brique attestant d’un agrandissement de cette statue à un moment donnée, sans remplacer l’ancienne structure.


8- Ensemble de chapelles et chedis secondaires
Enfin, l’enceinte comportait une vingtaine de petites chapelles, chacune associée à un chedi secondaire disposé tout autour. Moins imposants que les trois chedis principaux, ils étaient destinés à recevoir les cendres de membres de la famille royale au fil des générations.


Wihan Phra Mongkhon Bophit
Certes, il s’agit d’un temple à part entière, mais sa proximité immédiate avec le Wat Phra Si Sanphet rend la visite des deux sites indissociable. C’est d’ailleurs le seul temple de l’enceinte du parc historique à avoir été restauré de manière aussi complète, notamment en raison de l’importance de la statue qu’il abrite : une imposante image assise du Bouddha.
Lors de la chute d’Ayutthaya en 1767, le toit du viharn s’est effondré sur la statue, provoquant la perte d’un bras, mais la tête et le tronc sont restés étonnamment intacts. Grâce aux restaurations successives, menées dès la période de Rama V puis renforcées dans les années 1950 avec l’aide du gouvernement birman, la statue et le temple a retrouvé son aspect actuel. Aujourd’hui encore, le Wihan Phra Mongkhon Bophit est un lieu actif de culte et de cérémonies, très fréquenté par les Thaïlandais venus y prier ou faire des offrandes.
Sa silhouette massive et son toit restauré contrastent avec les ruines voisines du Wat Phra Si Sanphet, offrant une belle transition entre vestiges historiques et pratique religieuse vivante. Outre la statue, vous avez à l’intérieur quelques têtes de Bouddhas exposées ainsi que des photos montrant l’état du temple avant sa renaissance.


Emplacement du Wat Phra Si Sanphet
BON à savoir
Le Wat Phra Si Sanphet est accessible depuis 3 endroits bien distincts du temple.
Depuis l’ouest : considéré comme l’accès principal puisqu’il y a un grand parking et un marché touristique couvert pour faire du shopping (pas obligatoire de passer au travers pour entrer).
Depuis l’est : vous pouvez longer le temple depuis le Wat Phra Ram, où il y a un parking non loin de l’allée menant direct au Wihan Phra Mongkhon Bophit. Il y a là quelques marchands ambulants proposant des boissons fraîche et de quoi grignoter.
Depuis le sud : un autre accès est possible depuis le parking à côté du point de départ pour les balades à dos éléphants (qu’on soit clair, je ne vous invite pas à en faire hein). Depuis cette zone, vous passerez au passage devant une maison traditionnelle sur pilotis (Kum Khun Phaan).


Photos du Wat Phra Si Sanphet








