Comment obtenir son permis de circuler pour le nord du Vietnam
C’est non sans une certaine forme d’excitation que je me levais ce matin-là. Ayant bien récupéré de la journée un peu longue d’hier, il me tardait de découvrir les paysages du plateau karstique de Dong Van, un géoparc qui fait partie du réseau mondial (crée par l’UNESCO) depuis 2010.
Welcome to Frontier Area (again): direction Dong Van !
Mais comme je l’évoquais dans l’article précédent, il y a juste un point à respecter afin de pouvoir circuler dans les régions les plus au nord, au-delà de la capitale provinciale qu’est Ha Giang. La raison officielle étant que celle-ci est toujours sous contrôle militaire et que les hôteliers ont obligation de notifier tous les étrangers de passage.
Pour voyager dans la province de Ha Giang, vous avez donc besoin d’acquérir un « permis d’entrer dans la zone frontalière ».
Mais rassurez-vous, rien de bien compliqué pour se faire. La plupart des hôtels et des chambres d’hôtes à Ha Giang peuvent vous aider à obtenir votre permis, mais ils se prendront évidemment une petite commission au passage.
Nous sommes donc allés directement à l’office de l’immigration de Ha Giang puisque tel était le plan…
Round 1 : Office de l’immigration à Ha Giang
Oui oui, y’a encore du « round » dans l’air… Vous le sentez venir le fail du jour ? Pour trouver l’immigration, ce n’est pas trop compliqué. J’avais repéré son emplacement auparavant d’où le choix de l’emplacement de l’hôtel, qui, dans ce cas, avait été réservé à l’avance.
Concrètement, celui-ci est situé au 415a de la rue Tran Phu peu avant un carrefour avec la rue Nguyen Thai Hoc (où se trouve notre hôtel).
Voir la carte ci-dessous, indiquant au passage l’emplacement des restaurants repérés et/ou testés et autres repères sur Ha Giang.
Les heures d’ouverture indiquent apparemment : tous les jours (sauf jours fériés vietnamiens) de 08h00 jusqu’à 20h00 et fermé pour le déjeuner de 13:00 à 13:30.
Apparemment… Sauf comme par hasard ce jour… On arrivait devant pour trouver portes closes avec un couple de voyageurs à l’air un peu dépité sur le perron. Un message sur une simple feuille en A4, posé là sur le mur, a l’air d’indiquer qu’il rouvrirait cet après-midi, à 13h30… (c’est ce qu’on devine, c’était écrit en Viet, sinon, ce serait trop facile…)
Le fait est que ce jour, nous avions une longue route de 150 km, et le but est quand même d’arriver avant la nuit. Donc partir vers 14h serait trop tard, et rester une journée ici ne nous arrangeait pas trop par rapport à notre planning…
Heureusement, j’avais regardé pas mal d’infos à ce sujet, et après revérification sur le net, je confirmais qu’il est maintenant possible d’obtenir le permis ailleurs qu’à Ha Giang, soit, directement à Dong Van ou Meo Vac.
Pour autant, on prenait le temps de petit-déjeuner avant de partir vers 10h30.
Prochain arrêt : Tam Son
Après avoir passé quelques petites villes aux larges avenues presque vides, des paysages déjà pas trop mal, le long d’une route qui se perd dans un dédale de bosses et de montagnes aux formes variées, et certains points de vue qui m’ont littéralement scotché un moment; c’est à Tam Son qu’on arrivait .
Situé dans le district de Quan Ba, Tam Son est connu pour son point de vue sur les montagnes absolument superbe, mais plus particulièrement pour ses 2 bosses, surnommées « Fairy Bosom », ce qui se traduit plus ou moins par les « seins féeriques »… (Après la rivière aux fées de Mui Ne, voilà une autre référence à ces créatures mystique au Vietnam).
En les voyants comme ça côte à côte, on comprend aisément pourquoi ce doux sobriquet leur a été donné.
En plus de cette vue sur cette « belle paire », nous décidions de nous arrêter dans la ville pour déjeuner.
Il est alors 13h, et nous avions parcouru à peine 50 km en 2h30… Soit une moyenne de 20 km/h… (Bon, je vais quand même un peu plus vite en vrai, mais avec les nombreux arrêts, ça fait sacrement descendre cette moyenne, qui plus vraisemblablement se situe dans les 40 km/h hors stops).
Le petit resto dans lequel nous nous étions arrêté avait l’air récent et propre, c’est agréable. Pendant qu’on attend nos riz frit, on apprécie le repos. Les rues sont assez calmes, ici une dame déplace son buffle, là des gens discutent devant leur porte, des enfants nous regardent au loin d’un air timide.
Tam Son n’a pas à proprement parlé vraiment du charme, mais on y a croisé quelques maisons typiques qui ajoutent un certain cachet au décor.
Les paysages karstiques du géoparc de Dong Van
Les paysages suivent mais ne se ressemblent pas. C’est aussi ce que j’apprécie dans ce trip. Bien que nous soyons essentiellement entourés par des montagnes, celles-ci ont toutes des aspects différents, la nature les entourant incluses.
Tantôt, ce sera des rizières, plus loin, une large vallée, d’autres fois tout devenait plus étroit, là, ce sera plutôt des pins, tandis qu’ailleurs, ce sera d’autres types d’arbres bordant les routes, etc.
Et tout ça, ça nous a fait traîner. Outre les pauses indispensables pour reposer nos derrières, c’est quand même aussi dommage à mes yeux de se contenter de tracer jusqu’à notre étape du jour sans s’arrêter, après tout, on n’est pas juste là pour rouler non plus.
Bon OK, y’a aussi un juste-milieu… Car il était déjà presque 17h30 lorsque nous arrivions seulement vers le début du géoparc, alors qu’il nous restait encore 40 km avant d’atteindre Dong Van même.
Et autant dire qu’avec ces routes sinueuses, 40 km paraissent un peu interminable…
Après une énième pause pour admirer ce paysage aux airs un peu chaotique, qui me faisait penser à un décor de film (je ne sais pas trop pourquoi, mais sur le moment, j’avais surtout cette impression de fouler le sol du Mordor…), puis, plus loin, pour un dernier plein d’essence, ce n’est que peu après 19h (arrivant donc de nuit une fois de plus…), que nous arrivions sur la rue principale de Dong Van, à la recherche d’un hôtel.
On croisait quelques Homestay, mais ce n’est qu’en arrivant devant la façade du Hoang Ngoc Hotel que l’on décidait de s’arrêter jeter un œil. Il est situé directement sur notre droite vers le milieu de la longue avenue principale (je communiquerais le prix quand je remettrais la main sur ce « fameux » carnet où tout a été noté…)
Le prix et la chambre convenant, on décidait donc de poser nos valises ici. C’est à ce moment-là qu’on nous demandait, en plus de nos passeports, le fameux permis… Ben oui, c’est pour ça que j’écris l’article à la base !
L’espace d’un moment, j’ai cru qu’on n’allait pas nous le demander, mais si, nous voilà concrètement confronté à la possession de ce fameux bout de papier.
J’ai eu un cours moment de panique, me demandant alors si le service d’immigration locale, ou en l’occurrence ici à Dong Van, le poste de police, serait ouvert vu qu’il est 19h passés…
Je serais vite rassuré par la demoiselle de l’accueil, qui parlait un minimum l’anglais (ça changeait un peu, vu le manque de dialogue jusqu’à présent…), il y a encore quelqu’un au poste, quelques pâtés de maisons plus loin.
Avant de nous laisser nous installer, il fallait donc nous rendre direct au poste pour faire les permis.
Final Round : Comment obtenir votre permis
Le processus pour obtenir votre permis à Dong Van est juste extrêmement simple ! Avec votre tête d’étranger, les officiers présents sauront normalement direct pourquoi vous êtes là.
On croisait d’abord 2 policiers à l’entrée, ne parlant pas du tout l’anglais, mais nous demandant de patienter un instant.
Arrivait alors le supérieur qui allait s’occuper de notre cas. Ce fut probablement l’une des personnes parlant le mieux l’anglais dans toute cette partie nord de notre roadtrip en moto… Et quand je dis ça, je veux dire, un bon niveau d’anglais, vraiment ! Ça faisait bizarre.
Pour en revenir au fil du sujet, il vous faut donc remettre votre passeport original. Si, comme nous, vous êtes en moto, il faut également remettre un papier, normalement donné par votre loueur avant le départ (surtout si vous lui avez signalé votre parcours), sur lequel est inscrit le numéro de la plaque d’immatriculation de votre compagnon de route.
Tendez 200 000 Dong par personne, le coût du permis, soit environ 10$ et voilà !
Pendant que celui-ci remplissait les documents, il nous posait quelques questions classiques (d’où vous venez, allez, etc.), de manière chaleureuse et curieuse, pas genre interrogatoire de police. J’étais pour ma part tellement content d’être arrivé à ma destination et que tout marche comme sur des roulettes avec ce permis que j’avais presque un air euphorique…
L’affaire fut pliée en quelques minutes et avec le sourire !
Est-ce indispensable ?
Certains seraient tentés de se dire que tout ça n’est qu’une manœuvre pour rapporter des sous à l’état sur le « pauvre » dos des touristes que nous sommes…
À vrai dire, les contrôles en tant que tel sont plutôt rare (on n’a jamais été contrôlé par la police sur les routes pour ça), mais comme expliqué plus haut, les hôtels vous le demanderont systématiquement.
Il vaut mieux éviter tout problème et amende ou autre comme possible conséquence et acquérir le permis, après tout, ce n’est que 10$.
Fin de journée et petit changement de programme
Pour faire simple, on terminait cette journée en mangeant au restaurant situé juste à côté de l’hôtel. Et c’est en voyant une des photos accrochées sur les murs que je décidais du programme du lendemain.
Revenir un peu en arrière ! Car je m’apercevais que Dong Van, ce n’est pas QUE des montagnes.
Je vous dévoilerais bien sur la suite au prochain épisode !
Avez-vous entendu parler de Dong Van et sa région ? Toujours pas tenté par un roadtrip dans le nord du Viêtnam 😉 ?
Hypno 180
Merci pour cet article très intéressant !!!! Vos photos sont très attrayantes ça donne vraiment envie !!!! Ouf vous me rassurez pour le permis vietnamien, j’avais peur que ce soit plus compliqué à se procurer ^^. Je pars en mars prochain et j’ai déjà hâte d’y être, vous avez suscité encore plus ma curiosité, un grand merci