Ce trajet nous emmenait entre Dong Van et la petite ville de Bao Lac, nous rapprochant doucement d’Hanoi. Étape d’environ 100 km, mais nous partions avec les déjà presque 40 km du matin vers la boucle de Dong Van et il était donc 14h30 passé. Il ne fallait donc pas trop traîner…
Si vous avez suivi un peu les autres articles, vous ne serez pas étonné d’apprendre qu’on arrivait une fois de plus de nuits…
Ma Pi Lèng Pass et le canyon de Tu San
Situé dans le district de Meo Vac, le col de Ma Pi Lèng était sans aucun doute le « highlight » du jour. On croisait régulièrement des enfants et personnes des ethnies Tày, Hmong ou Dao pour ne citer que celles-là, parfois en mode « rêveur » sur les bords des routes, d’autres fois en mode travailleur, portant des hottes sur le dos.
Pourtant à seulement 9 km au sud de Dong Van, il nous a fallu 1h pour l’atteindre !
C’est dire si les paysages entre temps nous ont déjà pas mal scotché et si la route est aussi bien tortueuse.
Route qui a aussi son histoire. Son nom d’abord, « Hanh Phuc », qui signifie « bonheur ». C’était autrefois une voie d’accès particulièrement dangereuse pour se rendre dans les régions de Dong Van et Meo Vac.
Jusqu’au début des années 60, seuls les chevaux pouvaient passer sur cette route, ce qui donna d’ailleurs le nom au col, car d’après la langue locale, Ma Pi Lèng signifie « le nez du cheval ».
Mais après 5 ans de durs labeurs, des volontaires ont creusé une route dans la montagne, afin de relier la ville de Hà Giang au district de Mèo Vac.
C’est depuis cette époque que la route prit le nom de « route du bonheur », car celle-ci participa à améliorer les conditions de vie des habitants locaux.
Un must que je recommande, cette route offre des paysages absolument spectaculaires.
Le col atteint les 2 000 m d’altitude, et la vue dégagée sur la multitude de pics autours du point de vue aménagé est juste fabuleuse.
Le tableau visuel était tellement surréaliste que j’avais vraiment cette sensation d’avoir devant moi une véritable peinture vivante.
Et je ne le savais pas au moment de notre passage, mais une des particularités de ce site, c’est le canyon de Tu San, au fond duquel coule la rivière Nho Qué. Avec sa profondeur de 800 m (pour une longueur de moins de 2 km), cela en fait le canyon le plus profond du Viêtnam et de toute l’Asie du Sud-Est.
C’est donc après en avoir pris plein les yeux que nous poursuivions cette route qui décidément porte bien son nom, car c’est bien le sourire suspendu sur les lèvres que nous avions pendant cette heure à côtoyer le col de Ma Pi Lèng.
Meo Vac, la « jumelle » de Dong Van
C’est après une petite dizaine de kilomètres supplémentaires que nous arrivions vers Meo Vac. Cette ville est aussi souvent un lieu de bivouac pour les voyageurs se rendant dans cette partie nord du Viêtnam.
C’est un peu la « jumelle » de Dong Van en ce sens qu’elle possède cette même ambiance de petite ville montagnarde, avec également son marché du dimanche.
C’est dans cette partie de notre trip en moto que nous croiserons d’ailleurs le plus de touristes, preuve que la région commence à attirer (bon, on n’a pas croisé plus de 3 ou 4 motos, mais tout de même).
Dans notre cas, on ne faisait qu’y passer et alors que nous approchions 17h, nous avions encore 76 km à faire, on n’avait pas trop le choix.
Bao Lac, étape qui aurait pu être bien…
C’est là qu’on voit l’impact et l’importance du choix des dates dans la programmation d’un séjour, particulièrement ici au nord du Viêtnam.
En effet, en dehors des paysages magnifiques, le principal atout est la présence de toutes ces minorités ethniques aux costumes tous aussi variés et colorés que possible.
Malheureusement, la plupart des marchés ayant lieu le dimanche et vu la durée de notre séjour, les seuls que nous avions pu voir furent ceux de Bac Ha et Lung Phin.
Si vous le pouvez donc, faites en sorte de découper votre séjour entre Bac Ha et Bao Lac sur une semaine (ce qui peut pour le coup paraître un peu long aussi…), histoire devoir leur marché du dimanche respectif.
En général, chaque marché, selon la région, possède un type d’ethnie majoritaire. Si à Bac Ha et environs l’ethnie qui dominaient les étals étaient les Hmong fleuris, ici à Bao Lac, ce sont notamment les Lolo noirs.
Point de marché pour nous, mais juste une étape intermédiaire avant d’atteindre Cao Bang.
Sur la dernière partie avant de rejoindre Bao Lac, nous croisions quelques villages, des rizières et des paysages un peu moins impressionnant (bon surtout après avoir vu le Ma Pi Leng… ça paraissait presque « fade »), mais, comme lot de consolation, on aura droit à un joli spot et point de vue sur les montagnes au moment du coucher de soleil.
Avant de terminer les 30 derniers kilomètres de nuit… encore une fois de plus. C’est donc vers 19h30 (au moins on est régulier au niveau timing d’arrivé, mdr) qu’on arrivait à Bao Lac.
Se posant encore la question de « ou dormir »…
On continuait le long de cette route en mauvais état, se demandant s’il y a bien un centre-ville ici. On croise a priori quelques hôtels, mais ce n’est qu’après un pont, à côté duquel se trouve le marché (ordinaire, pas celui des ethnies, encore qu’il a peut-être lieu au même endroit, mais au quotidien cela a nettement moins de charme…) qu’on trouvait notre bonheur.
Un hôtel, qu’on apercevait depuis le pont, nous attira vite l’œil, car dans le fond, la moto ça épuise, donc trouver un hôtel pas trop dégueu prend un minimum de sens histoire de pouvoir récupérer de la journée; et vu le prix, autant ne pas se gêner (Sauf que pour l’anecdote, et cela est relatif à tous les hôtels dans le nord, à l’exception d’Hanoi, les matelas étaient systématiquement dur…)
On posait donc nos valises au Duc Tai Hotel (Pour un tarif que je mettrais quand j’aurais la main sur ce fameux carnet de notes… Mais moins de 20$ pour sûr).
J’avais repéré un coin, peu avant d’arriver vers le pont, avec des restaurants et les lieux avaient l’air un peu animé. C’est là qu’on mangera notre dîner, dans ce resto qui ressemblait à un genre de cantine.
Comme c’était la première fois qu’on voyait un café qui était plutôt « design » et au cadre différent, accueillant, cela nous a attirés comme des mouches et on décidait de se poser là pour prendre un dessert.
Nelfe
Superbe !!!
Bon, je ne m’y risquerai pas en scooter… Dommage que les locations de voitures ne soient pas plus répandues !
Romain
Merci ! Il n’y a pas plus de risque en moto qu’en voiture… vu le peu de circulation !
Nelfe
Alors ça se tente… Mais vu comment j’ai serré les fesses à Koh Chang en Thaïlande sur la route en lacet au sud ouest de l’île (bon la circulation était quand même bien présente) c’est à voir.
Merci pour la découverte en tout cas !
Romain
Oui ça se tente, vu le décor, ce serait dommage de s’en priver 😉 De rien pour la découverte ! Le blog est justement là pour ça 😉
Tugdual
Ça donne extrêmement envie ! Prendre une moto et aller à la découverte de ces superbes panoramas, ces petits villages et cette vie à des années lumières de la notre qui ne cesse d’attiser ma curiosité. Un très bel article 😉
Romain
Merci encore et même réponse que sur Facebook 😉 C’est tout ce que je te souhaite !
Cyn
Ah quel plaisir de te lire! J’ai moi aussi parcouru le Vietnam en moto (du Sud au Nord pendant un mois) mais je ne suis pas passée par le chemin dont tu parles dans cet article. En tout cas, je compte y retourner pour revivre cet expérience et en profiter pour aller là où je n’ai pas eu le temps d’aller la dernière fois! 🙂 Si tu veux, j’ai également posté quelques articles à propos du Vietnam sur mon blog!
Romain
Salut ! Merci pour ton commentaire, ca fait bien plaisir !! Je suis allé faire un tour sur ton blog, belle plume je dis dire et sacré aventures !
Le nord du Vietnam est vraiment sublime, je te souhaite d’y revenir, pour ma part j’aimerai bien compléter en allant cette fois-ci à l’ouest du nord. Mais j’ai trop d’autres choses à voir rien qu’en Asie avant de m’y re-intéresser.
Cyn
Merci! 🙂
Oui, carrément sublime le Vietnam! C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses à découvrir en Asie et dans le monde en général! Je te souhaite plein de voyages! 🙂