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Wat Ratchaburana

Wat Ratchaburana

วัดราชบูรณะ

  • Emplacement : Parc historique d’Ayutthaya
  • Fondation : 1424
  • Tarif d’entrée : 80 ฿
  • Horaires : 8h-18h30 (tous les jours)
illustration prang wat ratchaburana ayutthaya thailande

Le Wat Ratchaburana, qui peut se traduire par « temple de la restoration royale » a été construit en 1424 par le roi Borommarachathirat II, en mémoire de ses deux frères ainés. À l’origine, on y accédait par bateau puisque ce dernier était situé sur les rives d’un important canal, le Khlong Pratu Khao Pluak (qu’on peut traduire par « canal de la porte au riz non moulu« , rien que ça), qui a depuis disparu pour devenir une route au début du XXe.

Le Wat Ratchaburana est un temple qui ressemble globalement, à son illustre voisin, le Wat Mahathat. La configuration est la même, avec un bâtiment rectangulaire de chaque côté du prang central de style khmer. Pour autant, il est nettement mieux conservé  et s’avère donc intéressant à visiter pour mieux comprendre l’allure originelle de ses temples.

prang central du wat ratchaburana ayutthaya
Wat Ratchaburana
Mon avis


Le Wat Ratchaburana peut facilement se combiner avec le Wat Mahathat. Il a l’avantage d’être peu visité alors qu’il est pourtant bien mieux préservé que son voisin, avec notamment sa tour centrale (le prang) qui reste entière. Ce n’est pas à proprement parlé un « immanquable » mais définitivement un temple intéressant.

Histoire du Wat Ratchaburana

Le Wat Ratchaburana a été fondé en 1424 par Borommarachathirat II, un roi qui n’était initialement pas destiné à régner. Il était en effet le plus jeune des trois fils du roi Intharacha (r. 1409-1424). À cette époque, chacun des trois frères gouvernait une cité importante au nord-ouest de la jeune capitale d’Ayutthaya.

L’aîné, Chao Ai Phraya, dirigeait la puissante cité de Suphan Buri. Son cadet, Chao Yi Phraya, administrait San Buri (devenue Phraek Sriracha, dans le district de Sankha Buri, situé entre Chainat et Singburi), une ville nouvellement conquise située sur la rivière Noi. Quant au benjamin, Chao Sam Phraya, il était en poste à Chainat, ville nouvellement fondée sur les rives du fleuve qui portera plus tard son nom — Chao Phraya, qui est à l’origine un titre de noblesse.

photo aerienne du wat ratchaburana ayutthaya
Vue aérienne du site (photo des années 80 il me semble).

Chainat marquait alors la limite nord du royaume d’Ayutthaya. Au-delà commençait le royaume de Sukhothaï, alors en déclin mais encore indépendant. À la mort de leur père, Chao Ai Phraya et Chao Yi Phraya conduisirent chacun une armée d’environ 500 hommes vers Ayutthaya pour revendiquer le trône. Les deux princes s’affrontèrent dans un duel monté sur des éléphants, juste aux portes de la ville, près du canal Khlong Pratu Khao Pluak et du pont dit « du marché au charbon » (Saphan Pa Than).

L’issue fut tragique : les deux frères s’égorgèrent mutuellement et moururent sur place. Le plus jeune, Chao Sam Phraya, devint ainsi héritier par défaut. Il fut proclamé roi sous le nom de Borommarachathirat II et entreprit aussitôt d’honorer la mémoire de ses frères.

Il fit d’abord ériger deux chedis sur le lieu même du combat — visibles encore aujourd’hui au carrefour faisant face au Wat Ratchaburana, à proximité des vestiges du vieux pont en brique. Puis, il ordonna la crémation des deux princes et la construction d’un temple sur leur site funéraire : ainsi naquit le Wat Ratchaburana.

panneau wat ratchaburana ayutthaya
Panneau relatant l’histoire de la fatrie.

Après cette fondation, peu d’événements sont documentés jusqu’à la destruction du temple en 1767 lors de la chute d’Ayutthaya. Mais en 1957, la situation prit un tournant inattendu. La découverte d’objets précieux dans les cryptes du Wat Mahathat attira une vague de pilleurs vers les ruines de la ville. Un groupe réussit à forcer la crypte souterraine du Wat Ratchaburana, emportant des tablettes votives en or, des insignes royaux, des pierres précieuses et des images de Bouddha. Les voleurs furent finalement arrêtés, mais une partie importante du trésor avait déjà été écoulée sur le marché noir international.

Pour prévenir d’autres pillages, le Département des Beaux-Arts lança dès l’année suivante une vaste campagne de fouilles et de restauration. De nombreux objets inestimables furent mis au jour : ils sont aujourd’hui conservés et exposés au Musée national Chao Sam Phraya, spécialement créé pour accueillir ces trésors. Le musée doit d’ailleurs son nom au roi fondateur du temple, Chao Sam Phraya.

Architecture du Wat Ratchaburana

Le Wat Ratchaburana présente une architecture très similaire à celle du Wat Phra Ram, du Wat Phutthaisawan et de son voisin immédiat, le Wat Mahathat. Tous ont été construits dans les premières décennies qui ont suivi la fondation d’Ayutthaya. Le monastère est orienté vers l’est, dans l’axe du soleil levant, suivant un modèle inspiré directement des temples d’Angkor. L’ensemble architectural symbolise le mont Meru, centre de l’univers dans la cosmologie hindoue.

C’est un schéma classique qu’on retrouve notamment à Phnom Bakheng, Preah Rup, East Mebon, Baphuon ou Ta Keo (tous dans la zone historique d’Angkor) : une tour centrale entourée de quatre tours d’angle en quinconce, l’ensemble étant lui-même délimité par une cour et une galerie.

dessin reconstruction wat ratchaburana
Reconstruction du Wat Ratchaburana. Dessin par K. Anuwat Toenjohem (provenant du site architectural Moleskine)

Comme pour la plupart des temples construits après l’établissement d’Ayutthaya, le style est essentiellement khmer : structures en latérite et briques recouvertes de stuc finement décoré de bas-reliefs. Le Wat Ratchaburana ne fait pas exception. À l’origine, il suivait un plan en quinconce, avec son prang central entouré d’une galerie couverte et de quatre tours d’angle. L’ensemble était ceint d’un fossé rempli d’eau, représentation symbolique des océans entourant le mont Meru.

Ce n’est que plus tard que des bâtiments rectangulaires furent ajoutés selon un axe est-ouest, reflet de l’évolution vers un style architectural plus spécifiquement thaï. Le viharn occidental fut intégré à la galerie existante, tandis que la salle d’ordination (ubosot) fut construite légèrement à l’écart, à l’ouest.

plan wat ratchaburana ayutthaya1 – Le prang central

C’est l’élément le plus emblématique du temple. Malgré son âge, il est particulièrement bien conservé : il avait déjà résisté en grande partie à la destruction de 1767, ce qui a permis sa restauration dans un état remarquable. Son architecture est typique des prangs du début de la période d’Ayutthaya.

Une particularité notable est la petite salle intérieure, ou cella, accessible par un porche oriental, qui abrite la crypte. Trois séries d’escaliers — à l’est, au nord et au sud — permettent d’y accéder. En 1958, le Département des Beaux-Arts y a ajouté un escalier pour faciliter la descente. La crypte se compose de deux niveaux très étroits (attention aux claustrophobes).

– Au premier niveau, on distingue encore des peintures murales représentant des mandarins et des motifs d’influence chinoise.
– Au niveau inférieur, accessible à une seule personne à la fois, les fresques sont mieux préservées et illustrent des épisodes de la vie du Bouddha, ses disciples et des motifs floraux.

À l’extérieur, la structure est souvent comparée à un bourgeon de lotus ou à un épi de maïs. On y voit encore plusieurs sculptures d’origine, notamment celle d’un Garuda — l’oiseau mythique de la tradition hindoue, devenu emblème de la monarchie thaïe — ainsi que des représentations du Naga, le serpent à multiples têtes, gardien des eaux et de la terre.

2 – Le viharn

Situé à l’est du prang, le viharn fut intégré dans la structure préexistante de la galerie périphérique. L’entrée principale se trouvait à l’est, mais plusieurs accès secondaires existaient également. L’édifice comportait peu de fenêtres, utilisées principalement pour laisser entrer un peu de lumière et aérer l’intérieur.

Son toit à plusieurs niveaux, soutenu par une série de colonnes surmontées de motifs floraux en forme de lotus, s’est effondré lors de l’incendie de 1767. Ses quatre murs subsistent toutefois, ce qui reste relativement rare à Ayutthaya.

3 – L’ubosot

L’ubosot est situé légèrement à l’ouest, non accolé à la galerie comme le viharn. Accessible par un porche surélevé, il présentait une structure similaire mais de dimensions plus modestes. Les siècles l’ont davantage endommagé : il n’en subsiste aujourd’hui que la base en brique.

vue sur ubosot au wat ratchaburana ayutthaya
Vue sur les ruines de l’ubosot.

4 – Viharns et chedis secondaires

Comme dans la majorité des grands temples d’Ayutthaya, le Wat Ratchaburana comportait plusieurs viharns subsidiaires et une série de chedis secondaires, ajoutés progressivement au fil des années. Ils présentent des styles variés et des états de conservation très inégaux, ce qui rend l’exploration du site particulièrement intéressante.

Emplacement du Wat Ratchaburana

BON à savoir

Le Wat Ratchaburana est considéré comme un temple secondaire. En tant que tel, il n’y a ni boutiques souvenirs ni commodités autour (y’a même pas de parking). Toutefois, la présence du Wat Mahathat de l’autre côté de la route les séparant implique que vous en avez non loin.

Je tiens également à évoquer ici la présence de quelques restaurants dans la rue faisant face au temple, dont le Boran, un café restaurant jouant sur la Thaïlande d’antan, avec des structures en bois et même une reconstitution d’épicerie à l’ancienne à l’arrière. Il y a également le Walk In Cafe, situé à 300m, où j’ai l’habitude de déjeuner. Notez que ces derniers font aussi guesthouse sous le nom de Grandparent’s Home Hotel, car ils ont quelques chambres derrière le restaurant.

Quelle durée de visite
Comptez minimum 30 min pour faire le tour du temple.
Tenue correcte
Comme toujours, même si c'est une ruine, il est exigé de porter une tenue correcte. Mesdames, prévoyez de quoi vous couvrir les jambes et pour tous, les épaules.
Meilleure période pour visiter
Pour cette région centrale de la Thaïlande, un peu toute l'année reste appréciable. Novembre à février restant l'idéale pour éviter les fortes chaleurs et la pluie. Pour éviter un trop mauvais temps, évitez mai, septembre et octobre.
Comment s'y rendre ?
Comme pour tout le parc historique, louez un tuk tuk à la journée reste le plus simple. L'autre option classique étant de louer des vélos (les guesthouses en mettent souvent à disposition gratuitement pour leurs hôtes) mais la circulation est parfois délicate, sans compter la chaleur possiblement lourde.
Souvenirs
Rien de spécial autour mais il y a de quoi faire chez son voisin le Wat Mahathat plus la rue en face le temple.
Stationnement
Pas de parking dédié pour ce temple. Il y a par contre un espace avec quelques places pour les vélos juste devant.

Photos du Wat Ratchaburana