Tour des baies de Phi Phi Ley et Phi Phi Don, avec arrêt à Bamboo Island, le temps d’une excursion à la journée en bateau à longue queue privé.
Phi Phi fait partie de ces destinations que beaucoup rêvent de voir… et que certains regrettent ensuite. Si découvrir Phi Phi en une journée reste l’une des excursions les plus populaires du sud de la Thaïlande, le décalage entre les images de carte postale et la réalité sur place — surfréquentation, tours standardisés — peut vite transformer l’expérience en déception.
Il suffit d’ailleurs de parcourir les avis laissés par certains visiteurs pour mesurer le fossé entre l’image de Maya Bay et l’expérience vécue. Beaucoup évoquent une visite trop encadrée, bruyante, sans baignade possible, et une impression de parcours imposé qui laisse peu de place au plaisir.
Cette journée en long-tail privé autour de Phi Phi Ley et Phi Phi Don permet surtout d’illustrer ce que propose ce type d’excursion, et les points à connaître pour en tirer le meilleur aujourd’hui.
1. Pourquoi choisir un bateau à longue queue privé
À Phi Phi, le format de visite compte presque autant que les lieux eux-mêmes. La majorité des excursions à la journée suivent un itinéraire standard, avec des horaires imposés et des arrêts chronométrés, au sein de groupes souvent présentés comme « réduits », mais qui rassemblent en pratique une dizaine de personnes — parfois bien plus. Résultat : on voit pas mal de choses, mais rarement dans de bonnes conditions.
Opter pour un bateau à longue queue privé permet surtout de reprendre la main sur le rythme de la journée. Ce n’est pas une garantie de tranquillité absolue, mais un moyen de limiter certaines frustrations.
- Horaires plus souples
Pouvoir partir plus tôt, s’attarder sur un spot ou au contraire écourter un arrêt fait une vraie différence, notamment pour des sites très réglementés comme Maya Bay. - Accès à des criques moins fréquentées
Le long-tail permet de longer les côtes, de s’arrêter dans des baies secondaires et de profiter de zones que les tours groupés survolent rapidement ou n’accèdent tout simplement pas. - Pauses ajustables selon l’envie
Baignade, snorkeling, simple arrêt photo ou navigation continue : le programme reste modulable, sans dépendre du rythme d’un groupe. - Un coût à relativiser
À deux ou trois personnes, le prix d’un bateau privé devient souvent raisonnable au regard du confort et de la liberté gagnés, surtout comparé aux excursions standardisées.
Ce choix permet d’aborder l’archipel de manière plus fluide et plus cohérente, en mettant l’accent sur la navigation et les paysages plutôt que sur l’enchaînement forcé des arrêts, et ça fait toute la différence.
2. Itinéraire de la journée
Certes, partir très tôt peut éviter une partie de la foule, mais pas besoin non plus de se lever aux aurores pour bien profiter des lieux : de notre côté, le départ se faisait à 8h depuis le quai principal.
Notre batelier nous attendait comme convenu au point de rendez-vous dans le village, à proximité du quai de départ. On rejoignait ensuite son bateau à longue queue, aligné parmi les nombreux autres le long de la plage de Tonsai.
➜ Phi Phi Ley : falaises, lagons et site emblématique
Après une petite demi-heure de navigation, on arrivait aux abords de Phi Phi Leh et on passait devant la première « attraction » de l’île, systématiquement incluse dans les tours : la grotte dite des Vikings.
Viking Cave
La grotte est exploitée pour la récolte des nids d’hirondelles, utilisés dans la soupe de nid d’oiseau, une activité locale limitée mais à forte valeur économique. Si l’accès à l’intérieur est interdit, la Viking Cave reste un arrêt fréquent des excursions en bateau, autant pour son histoire que pour observer, depuis l’extérieur, les installations attestant de cette activité toujours bien présente.
De son nom local, Tham Phraya Nak, la Viking Cave doit son surnom aux peintures visibles sur ses parois, représentant des navires de passage dans ces eaux turquoise, alors que les marins s’abritaient dans ces cavités naturelles creusées par l’érosion des vagues.
Si la plupart évoquent des jonques d’anciens marchands chinois, certaines font aussi penser à des drakkars, d’où cette appellation. Pour les curieux j’ai trouvé une photo de l’intérieur de cette grotte avec la peinture ici.
Pi Leh Bay
Quelques minutes plus tard, on entrait dans Pi Leh Bay (parfois orthographié tout attaché Pileh), ce fameux lagon encaissé entre des falaises abruptes.
C’est un détail auquel on ne pense pas forcément : on a souvent tendance à vouloir partir très tôt pour arriver « avant tout le monde ». Si cela peut fonctionner côté fréquentation, le rendu visuel n’est pas toujours optimal, certaines baies restant longtemps à l’ombre selon leur orientation.
Ce fut notre cas en arrivant à Pi Leh : certes vide de monde, mais encore en grande partie à l’ombre, les hautes falaises empêchant le soleil d’éclairer pleinement l’eau à cette heure-là. Le rendu était donc un peu plus terne, même si cela n’enlève évidemment rien à la beauté des lieux — mais bon, c’est le photographe en moi qui parle.
On en profitait quand même pour faire un arrêt baignade dans ces eaux peu profondes et apprécier le calme relatif du lieu, avant de reprendre la route une trentaine de minutes plus tard vers Maya Bay.
Maya Bay
C’est peu après que le soleil fasse une apparition encore timide au-dessus des falaises qu’on quittait le lagon de Pi Leh. Il ne faut ensuite que quelques minutes pour rejoindre l’arrière de la plage de Maya Bay.
Ça me fait toujours bizarre de me dire que j’ai connu une époque où cet accès, aujourd’hui bien aménagé, existait déjà, mais comme une simple alternative au débarquement qui se faisait alors directement sur la plage, face à la baie.
À l’époque, il n’y avait qu’un simple filet à escalader à même la roche, avec un petit côté aventurier pirate débarquant sur son île secrète. De nos jours, l’arrivée se fait via un ponton flottant, suivi d’un escalier en dur et d’un chemin aménagé menant, par l’arrière, au comptoir où vous devrez régler le ticket d’entrée du parc national.
Il ne reste plus qu’à suivre le chemin serpentant au milieu de cette jungle perdue avant de voir apparaître LA plage, celle qui a fait fantasmer des générations entières suite au succès du film éponyme sorti en 2000.
Lorsque j’y arrive, j’ai la chance de n’y croiser qu’un couple, déjà pressé de faire ses photos Instagram. Je me remémore alors les quelques brasses que j’avais pu faire ici, il fut un temps, alors qu’aujourd’hui la baignade y est interdite afin de protéger les fonds marins. Il reste seulement toléré de se mouiller jusqu’aux genoux ; au-delà, vous serez rapidement rappelé à l’ordre.
On circule donc principalement le long de la plage, ce qui change forcément la manière de découvrir le site, même si l’effet wow est toujours bien là pour ma part.
L’avantage de laisser la nature respirer, c’est que la baie, autrefois remuée en permanence par les pales des bateaux débarquant en nombre, affiche désormais une eau d’un vert émeraude limpide, avec un calme bien plus propice à la contemplation face à ce type de décor.
Pendant que beaucoup enchaînent les séances photo dans des poses parfois interminables, j’en profite pour me rendre tout au bout de la plage, encore à l’ombre à cette heure-là. C’est là, au pied de la falaise, que j’apercevrais furtivement quelques requins à pointes noires, revenus depuis reprendre possession de ce lagon aux eaux peu profondes.
Le temps passe vite dans un tel environnement et, après une trentaine de minutes sur place, il est déjà temps de revenir vers notre embarcation, alors que la plage commence à se remplir. Pour autant, la découverte de Maya Bay ne s’arrête pas là : même sans s’approcher à nouveau de la plage, les tours prévoient généralement un arrêt au large, à l’entrée de la baie.
Pour ceux qui le souhaitent, une zone délimitée du côté de la petite plage de Loh Samah, nichée discrètement dans un recoin de la baie, permet également de se baigner, à l’écart du passage des bateaux et suffisamment distante de la plage principale de Maya Bay afin de limiter l’impact sur le fragile récif.
Dans notre cas, on se contentait d’un rapide coup d’œil sans se mouiller, en gardant nos distances, avant de poursuivre l’excursion et de quitter Phi Phi Leh pour revenir en direction de Phi Phi Don.
➜ Phi Phi Don : baies, plages et snorkeling
Wang Long Bay
Il a fallu environ vingt minutes de navigation pour revenir le long des flancs de l’île principale. Au milieu de l’imposante falaise qui occupe toute la façade ouest de Ko Phi Phi, on s’engouffre alors entre de hauts pans de roche recouverts de végétation à leur sommet.
Ça donne vraiment l’impression d’arriver dans un monde perdu. À part nous, on ne croise d’ailleurs que deux autres bateaux dans les parages au moment où l’on se retrouve face à la petite plage, encerclée par les falaises.
On remarque une petite cabane accessible par une échelle rudimentaire depuis la plage. Cette installation serait liée à la récolte des nids d’hirondelles, comme à Viking Cave, mais à une échelle bien plus discrète. Cet abri sert de poste de travail temporaire pour les collecteurs et permet notamment de stocker du matériel.
Avec les restrictions actuelles, je ne sais pas s’il est toujours possible de pique-niquer ici, comme certaines photos plus anciennes pouvaient le laisser penser. Quoi qu’il en soit, ce n’était ni l’heure ni dans nos plans : après quelques photos, on reprenait la route vers la prochaine étape, Monkey Beach.
Monkey Beach
Après Maya Bay, c’est sans doute la plage la plus connue de Ko Phi Phi, systématiquement incluse dans les tours à la journée. Je ne vous fais pas un dessin sur l’origine de son nom : l’archipel abrite une colonie de singes, des macaques crabiers, et cette plage leur sert parfois de terrain de jeu.
De mon côté, j’ai déjà eu suffisamment d’occasions d’observer nos lointains cousins à l’œuvre, mais pour ceux qui n’en ont jamais vus, mieux vaut ne pas être trop déçus si ce n’est pas le cas ici. Évidemment, personne ne peut prédire leur présence ou non à cet endroit.
Il est certes courant d’en apercevoir sur Monkey Beach — d’où son nom — mais cela reste des animaux sauvages, libres de leurs déplacements. Il n’y a donc aucune garantie d’en voir lors de votre passage.
C’est un peu frustrant de repartir de Monkey Beach sans avoir croisé de singes, mais c’est aussi ça, la nature à l’œuvre. Le jour de notre visite, justement, aucun singe à l’horizon. Personnellement, ça ne me dérange pas tant que ça : le côté imprévisible et chapardeur de ces animaux, habitués à la présence humaine, ne me rassure pas toujours.
Au moins, cela nous laissait tout le loisir d’apprécier la beauté de cette plage isolée, accessible uniquement en bateau. En toile de fond, au large, on distingue un amas rocheux qui constitue une partie du nord-est de Ko Phi Phi, vers lequel on se dirigera par la suite.
Monkey Beach est bordée d’arbres — ce qui explique aussi pourquoi elle plaît tant aux singes — et, côté pratique, ça offre des zones d’ombre appréciables pour se poser sans cramer au soleil.
Nui Beach
Pour rejoindre notre prochaine étape du jour, on passe au large de la baie située au nord de Phi Phi Don, alors qu’on aperçoit la plage de Loh Dalum. Bien visible, on reconnaît le Phi Phi Rim Khao Hotel, un établissement problématique de l’île, construit sur la petite colline située entre les deux baies.
Ce dernier n’a jamais été autorisé à ouvrir depuis sa construction, son emplacement ayant été jugé trop instable et risqué au regard des règles d’urbanisme et de sécurité. Dommage qu’on n’ait pas empêché sa construction en amont, plutôt que de laisser cette verrue gâcher la vue. Trois ans après notre visite, l’hôtel est d’ailleurs toujours inutilisé.
En approchant de Nui Beach, on croise quelques kayakistes, qui profitent des environs à leur rythme — et à la force des bras. La configuration est plus ouverte qu’à Wang Long Bay, mais on se retrouve de nouveau face à une plage encaissée entre des falaises couvertes de végétation.
Le décor est plus brut, presque sauvage, avec une impression d’isolement renforcée par l’absence d’infrastructures visibles. J’ai presque l’impression qu’à tout moment, des dinosaures vont débarquer derrière cette végétation exotique à souhait. En face, les îlots rocheux semblent vouloir masquer l’existence de ce petit havre de paix, accentuant encore le caractère retiré de la plage.
Avec peu de bateaux à l’ancre au moment de notre passage, l’arrêt se prête bien à une baignade tranquille ou simplement à profiter du site, sans autre attente que celle de savourer le lieu.
Ce mélange de sable clair, de rochers en tranches et d’eau turquoise confère à Nui Beach une atmosphère très particulière. Moins exposée que les autres arrêts de la journée, elle donne vraiment l’impression d’un lieu à part, presque confidentiel.
On est loin de l’agitation que l’on associe souvent à Ko Phi Phi et ce côté plage discrète, plus intime et préservée, m’a laissé une vraie impression de privilège. On va pas se mentir, pour moi ça a été un véritable coup de cœur et un des highlights de la journée jusqu’à présent car une belle découverte d’un lieu que je ne connaissais pas.
Loh Lana Bay
Il est peu après midi lorsqu’on quitte le décor de Nui Beach et qu’on reprend la navigation vers notre prochaine étape. Quelques minutes suffisent à nous amener devant Loh Lana Bay, une baie large d’environ 400 m et qui, malgré cette taille, reste étonnamment peu exploitée.
Vu du large, on ne distingue pas les vestiges du seul resort qui occupait tout le terrain derrière la plage. Difficile de dire avec certitude si cet ensemble a été abandonné à la suite du tsunami de 2004 mais le site n’a manifestement jamais été réhabilité depuis vu ce qu’on peut voir par satellite.
Le long du rivage ouest de la baie, on distingue sinon une série de petites cabanes sur pilotis, serrées le long de l’eau. De ce que l’on peut distinguer à cette distance, il ne s’agirait pas de simples abris temporaires mais des maisons modestes liées à la vie locale et à la pêche, installés au pied de la végétation dense qui monte vers les collines enveloppant la baie.
C’est avec justement une sacrée vue sur l’ensemble de la baie que l’on posait l’ancre pour une petite baignade improvisée, alors complètement seuls dans les parages, profitant de cette étendue d’eau tranquille et peu fréquentée.
Depuis notre point de mouillage, on perçoit toutefois une trace bien visible de l’activité touristique de Phi Phi. En surplomb, sur le versant voisin, on distingue quelques villas du Phi Phi Holiday Resort, jouxtant le Sunset Restaurant and Bar, rappelant que cette impression d’isolement reste toute relative. On profitera de cet arrêt une trentaine de minutes avant de reprendre le large.
➜ Bamboo Island (Ko Mai Phai)
Pour rejoindre notre dernière étape du jour, on passe devant une petite île intermédiaire — que je n’avais jamais remarquée auparavant — Ko Yung. Elle s’étire sur près d’un kilomètre, avec plusieurs plages visibles sur sa façade est, que nous longions en bateau.
On ne s’y arrêtait pas car cela aurait impliqué d’ajouter environ une heure de visite supplémentaire, et donc le budget correspondant. Surnommée « l’île moustique » (son nom thaï), Ko Yung est toutefois réputée pour ses fonds marins, facilement accessibles en snorkeling
Quand on arrive sur Ko Mai Phai, aka Bamboo Island, la vision est assez digne des Caraïbes. Le sable fin, très clair, qui contraste fort bien avec le beau ciel bleu qu’on avait ce jour-là, et l’eau translucide qui complète ce tableau idyllique… oui, je me répète un peu, mais même moi, qui ne suis d’ordinaire pas très « plage », je suis conquis !
C’est un détail, mais même le fait de débarquer sans artifice, à descendre directement du bateau avec l’eau chaude des tropiques jusqu’aux genoux, rend l’expérience encore plus appréciable.
Par contre, je remarque tout de suite un changement sur l’île, car dans mon souvenir, la forêt visible en bord de plage, où l’on avait déjeuné lors de notre précédent séjour ici, me semblait bien plus présente… Ça donne presque un côté « désert », alors que toute la pointe nord se retrouve aujourd’hui dépourvue de végétation.
En fait, c’est surtout le travail de l’érosion. En regardant par curiosité sur Google Earth Pro, j’ai vite compris que ce n’est pas la forêt qui a disparu, mais bien le littoral qui a reculé, transformant nettement la forme de l’île, en particulier sur son flanc est.
Deux images satellites prises à une dizaine d’années d’intervalle suffisent à s’en rendre compte.
Avant
AprèsPetit aparté : contrairement à nos précédents passages ici, il n’est désormais plus autorisé de manger sur Bamboo Island, une mesure mise en place pour limiter les déchets et préserver le site.
De notre côté, on s’est fait avoir : j’en étais resté à l’organisation des excursions à la journée où la pause déjeuner faisait tout simplement partie du programme sur l’île. Or, le timing faisait qu’on arrivait pile à l’heure du déjeuner. Sur place, les règles sont bien appliquées et, au passage, les tickets du parc national sont vérifiés.
On a donc mangé rapidement et discrètement, à l’écart, en veillant évidemment à repartir avec tous nos déchets — mais ce n’est clairement pas quelque chose à prendre comme un exemple ou une habitude. Si vous prévoyez une excursion similaire aujourd’hui, le plus simple reste d’anticiper et de déjeuner avant l’arrivée.
Passé ce petit moment d’embarras, il était temps d’explorer un peu l’île, qui se résume essentiellement à une balade le long de sa façade nord.
La vue est particulièrement dégagée et on distingue très clairement les îles et îlots qui bordent les côtes de Krabi. Dans la direction d’où l’on a débarqué, c’est Ko Jum qui se profile au loin, tandis que plein nord, on aperçoit nettement Ko Poda et, derrière, le continent, pourtant situé à plus de 20 km.
En rejoignant le bout de la plage, on passe devant un groupe de touristes en train de se dorer la pilule à l’ombre des arbres qui recouvrent l’île et débordent sur la plage à cet endroit.
On traverse ensuite une zone légèrement rocailleuse, qui fait la liaison avec une autre plage, arrivée au niveau de l’angle de la façade ouest. De là, on a vue sur Ko Yung, l’île que l’on longeait précédemment en bateau.
On est resté un moment à faire quelques photos et à profiter du calme, alors que seul un couple avait fait le même choix que nous en venant se balader dans le coin. Bamboo Island, c’était un peu le clou du spectacle qui clôturait parfaitement cette superbe journée.
Mais comme toute bonne chose a une fin, il était temps de revenir vers notre bateau. Au total, on sera tout de même resté une heure sur ce petit coin de paradis.
Il nous restait ensuite une trentaine de minutes à apprécier les paysages en mer avant de rejoindre Phi Phi Don, croisant au passage un bateau de pêche local, lui aussi de retour au bercail.
3. Infos pratiques
Durée réelle de la sortie
Contrairement à beaucoup d’excursions vendues comme « à la journée », le temps passé sur l’eau peut varier fortement selon la formule choisie, mais tourne généralement autour de 5 h.
Dans notre cas, le départ s’est fait à 8h depuis Phi Phi Don, avec un retour vers 15h15 si je reste précis. Une journée complète de 7 heures — bien loin des tours compressés sur une demi-journée. Ce format long, outre le fait d’en voir plus, permet d’enchaîner les sites sans se presser et d’ajuster le rythme au fil de la journée.
Tarif (ordre d’idée)
Lors de notre sortie, le tarif était de 4 000 THB pour le bateau. Il se basait sur une formule de 6 heures à 3 500 THB, à laquelle nous avions ajouté une heure supplémentaire facturée 500 THB.
À noter que les tarifs ont augmenté depuis. La formule équivalente est aujourd’hui affichée autour de 4 500 THB pour 6 heures, ce qui porterait une sortie similaire à environ 5 000 THB pour une journée de même durée.
De base, le tarif dépend évidemment du nombre de personnes, de la saison et de la durée convenue avec le batelier si vous faites appel à quelqu’un directement sur place. À titre indicatif, une sortie en long-tail privé en demi-journée se situe généralement dans une fourchette de 2 500 à 4 000 THB pour le bateau.
Pour revenir à notre cas, on était tous les deux, et le coût reste raisonnable au regard du temps passé et de la flexibilité offerte, surtout comparé aux tours organisés classiques.
Opérateur utilisé : nous sommes passés par Longtail Boat Phi Phi, que j’avais réservé en amont. La communication a été simple, le timing respecté, et la durée réellement effectuée correspondait bien à ce qui avait été convenu.
Meilleure heure de départ
Partir tôt permet d’éviter une partie de la foule sur les sites les plus fréquentés, notamment Maya Bay. On peut se dire que tout le monde aura la « même idée », mais Ko Phi Phi étant assez festif, beaucoup de personnes traînent le matin, laissant une vraie marge aux lève-tôt.
En revanche, comme évoqué plus haut, un départ trop matinal ne garantit pas toujours les meilleures conditions visuelles. Généralement, partir entre 7h30 et 8h constitue un bon compromis : suffisamment tôt pour limiter l’affluence, tout en laissant au soleil le temps d’éclairer correctement les baies encaissées.
Mer calme et saison
Les conditions en mer jouent énormément sur le confort de la sortie. En saison sèche (environ de novembre à avril), la mer est généralement plus calme autour de Phi Phi, rendant la navigation plus agréable, surtout en long-tail.
En saison des pluies, les sorties restent possibles, mais il faut accepter une mer parfois plus formée et une visibilité réduite pour le snorkeling. Le site utilisé précise d’ailleurs que les itinéraires sont adaptés durant cette période (de mai à octobre), avec une exploration plutôt orientée vers la partie est de Phi Phi Don, incluant par exemple Loh Moo Dee, Loh Ba Kao ou Laem Tong, selon les conditions météo et maritimes.
Avec ou sans snorkeling
La majorité des excursions incluent un ou plusieurs arrêts baignade ou snorkeling, avec l’équipement fourni. L’intérêt varie selon l’état de la mer et les sites visités, mais certains spots comme Bamboo Island ou les abords de Phi Phi Don s’y prêtent bien par mer calme.
À noter que tout se fait à la carte : libre à vous de privilégier la baignade, l’exploration ou simplement l’observation depuis le bateau.
Long-tail ou speedboat ?
Le speedboat permet de couvrir plus de distance en moins de temps, mais au prix d’un rythme plus soutenu, de groupes plus importants et d’une expérience souvent plus bruyante — un peu le format bétaillère.
Le long-tail privé, plus lent mais plus souple, offre une approche plus progressive des sites, des arrêts ajustables et une sensation de sortie « à la carte » bien plus agréable pour ce type d’itinéraire.
Dans mon cas, la réponse est clairement positive. Cette journée en long-tail privé autour de Phi Phi Leh, Phi Phi Don et Bamboo Island m’a permis de (re)découvrir l’archipel dans de très bonnes conditions, sans courir après le temps et en gardant une vraie liberté dans le déroulé.
Évidemment, il faut être honnête : Phi Phi n’est plus une destination confidentielle depuis longtemps, et certains sites comme Maya Bay sont aujourd’hui très encadrés et parfois surchargés. Il faut donc y aller en étant conscient de cette réalité et en mettant toutes les chances de son côté pour obtenir les meilleures conditions possibles.
Car bien organisée, l’excursion reste une expérience marquante. Dans le cadre d’un tour en bateau privé bien calé, en acceptant les contraintes actuelles et en ajustant ses attentes, la journée reste très belle — surtout pour les paysages marins autour de Phi Phi Leh et Bamboo Island.
Je recommande donc cette sortie si :
- vous optez pour un long-tail privé,
- vous adaptez les horaires pour éviter les pics de fréquentation,
- vous acceptez que certains lieux soient réglementés et possiblement bondés,
- et que vous cherchez avant tout à profiter des paysages, des lagons et des plages plutôt qu’à tout cocher à la chaîne.
À l’inverse, si l’idée est de suivre un tour groupé standard, avec des arrêts chronométrés, des groupes importants et peu de marge de manœuvre, l’expérience risque d’être bien moins agréable — et parfois frustrante.
En résumé, Phi Phi reste spectaculaire, mais ce n’est pas une destination qui se découvre au hasard. La différence ne tient pas tant aux lieux eux-mêmes qu’à la manière de les aborder. Bien préparée, cette excursion à la journée peut encore laisser de très beaux souvenirs.
