Pour clôturer cette visite du triangle culturel, il nous restait à visiter Sigiriya, surtout connu pour son « rocher du lion », en raison de la présence du lion massif en brique construit sur un plateau juste avant le sommet du rocher.
Lion dont il ne reste aujourd’hui que les pattes. C’est probablement un des sites les plus connus du Sri Lanka. Pour nous rendre là-bas nous prenions direct un tuk tuk après qu’on nous aie convaincu que ce serait plus simple, car le bus n’empruntant que la route principale, il nous faudrait de toute façon un transport pour rejoindre notre hôtel. Soit.
Un hôtel au milieu de la nature
Le trajet depuis Dambulla (à peine 30km) nous coûtait 120 Roupies. L’hôtel se voulait d’être un peu plus confortable car nous en étions à la fin de notre séjour. Notre hôtel, le Kumbukgas Mankada était pour ça plutôt bien, mais il avait un gros bémol, il est complètement isolé, au milieu de la cambrousse un peu au nord du rocher.
[EDIT : depuis notre passage, l’hôtel a changé de nom, il s’appelle maintenant le Kumbukgaha Villa, a l’air mieux géré et ils ont même une piscine !]
Pas évident à trouver par notre tuk tuk, ça c’est le premier point. Je n’avais pas vraiment fait gaffe aux distances quand j’ai réservé… Et comme y a vraiment rien dans les parages, obligé de louer le tuk tuk privé, bien évidemment hors de prix, pour nous rendre au site historique.
1200 Roupies, soit 10 fois le prix pour venir ici, c’est ce que nous coûta le tuk tuk de l’hôtel !
Ajouté à cela les 60$ d’entrée au site (30$ par personne), une journée pas très économique en somme… Mais bon, nous y sommes.
Petite histoire de Sigiriya
Sigiriya aurait d’abord servi de monastère à des moines bouddhistes, en effet les lieux au pied du rocher principal, haut de 370m, sont entouré d’arbres et de rochers creusés sous lesquels les moines appréciaient la méditation.
Mais lorsque le roi Kassapa (Kashyapa I d’Anuradhapura) pris le pouvoir par la force en faisant la peau à son père, il redouta la colère de son frère, l’héritier du trône, qui promit de venger son père. Kassapa quitta alors rapidement Anuradhapura et choisit Sigiriya pour son rocher imposant, « posé » au milieu d’une vaste plaine, qui donne des allures de forteresse naturelle.
Il y fit construire un palais au sommet et aménagea des jardins et un complexe système d’irrigation et de gestion de l’eau permettant l’eau courante pour le roi et sa cours au sommet du rocher. Le tout en un temps record et tout en pierre (y compris des bâtiments de 2 étages, une piscine privée, etc) et devint alors la capitale de son royaume.
Mogallana, le frère de Kassapa fini bel et bien par monter son armée et viens en découdre avec le frangin qui se croit tranquille dans sa citadelle.
Pour la fin, là, personne n’a l’air d’accord, car selon les versions que j’ai pu trouver, il aurait été empoisonné avant la bataille par sa propre femme qui aurait complotée avec un général allié au frère, les 3 autres versions indiquant que Kassapa avait pensé à tout sauf à un état de siège…
Ce que fît subir son frère en l’encerclant avec son armée. Et dans le dernier cas, il aurait combattu vaillamment, mais perdu et dans tous les cas, il est mort. Et dans le dernier cas, il aurait combattu vaillamment, mais perdu et dans tous les cas, il est mort.
Après ça, le site de Sigiriya fût rendu aux moines avant d’être complètement abandonné quelques siècles plus tard.
L’ascension du rocher du lion
L’ascension se fait un plusieurs étapes, d’abord par la traversée des jardins, enfin ce qu’il en reste bien sûr, n’oublions pas que tout ça a plus de 1500 ans ! Puis c’est la montée des marches, au milieu de la végétation (non dense) et des rochers qui abritent des sièges de méditations.
Viens ensuite après encore quelques marches la montée d’un escalier métallique en colimaçons (ajouté il y a 2 siècles pour les premiers « touristes » de l’époque) menant aux fameuses fresques nommées les « demoiselles de Sirigiya », peintes à même la paroi du rocher, ce sont des images uniques des femmes du Ceylan (l’ancien nom du Sri Lanka) médiéval.
Puis c’est un passage le long du mur « miroir » (Qui au moment de notre visite ne m’a pas particulièrement attiré, car je pensais l’installation moderne ! Je n’ai donc pas fait gaffe aux vieux « graffitis ») avant le plateau intermédiaire où se trouvent les fameuses pattes du lion.
Les fresques du rocher du lion
Arrivé en haut des escaliers de pierres, nous arrivons sur la partie à flanc du rocher. Nous longeons le mur « miroir » puis empruntons un escalier en colimaçon pas tout jeune pour accéder à une paroi abritant de très belles fresques.
Les fresques, protégées par la paroi rocheuse sont en excellente condition. Il y en avait à l’origine plus de 500, mais lorsque la citadelle fut abandonnée à la mort du roi Kassapa, le site servit alors de monastère bouddhiste comme je le disais plus tôt dans l’article, et beaucoup de ces peintures furent effacés, à cause de leur caractère érotique, pour ne pas perturber la méditation…
Bon, en même temps fallait le chercher pour méditer à cet endroit… Il en reste aujourd’hui à peu près vingt dont certaines en excellentes conditions.
Arrivé à la partie intermédiaire avant le sommet, je prenais le temps de reprendre mon souffle.
Pour la partie finale, je partais seul, Jitima étant épuisée, la chaleur et son opération quelques mois plus tôt n’aidant pas. De plus et là, c’est un conseil qui parait évident, mais prenez de l’eau avec vous ! Habitués à la Thaïlande, et même aux autres sites ici même au Sri Lanka, où nous pouvions généralement trouver des vendeurs de boissons fraîches régulièrement, ici à Sigiriya point de cela.
En partant le matin, je pensais qu’on trouverait sur place. Que nenni, résultat une matinée entière avec une chaleur assez forte et rien à boire…
Ce n’est pas ça qui allait me décourager et tandis que la miss se reposait à l’ombre des quelques arbres sur le plateau, à la base des « pattes du lion » et des restes de quelques monuments, je montais seul les dernières marches, à flanc de rocher, dont on voit les traces des marches d’origine, dont on se demande comment ils arrivaient à monter ça à l’époque, avec un roi en chaise à porteurs sur les épaules…
Au sommet du rocher du lion
Au sommet, il ne reste malheureusement plus grand chose, mais voici une idée de ce que cela donnait :
La vue est superbe, les principaux restes sont la piscine du roi Kassapa, le trône de pierre, le reste n’étant que les bases des murs et chemins entre les bâtiments. Sur le chemin du retour vers le parking (où notre chauffeur nous attendait) nous repassions vers une autre section de jardins, le jardin « d’eau », le jardin dit « des blocs de rochers » (Boulder Garden) et des jardins en terrasses.
Il faut savoir comme je l’évoquais, que le roi disposait de l’eau courante par un ingénieux système très en avance pour l’époque. Alimenté grâce à un réservoir d’eau construit par son propre père, quelques années plus tôt, l’eau est acheminé depuis le réservoir situé à plus de dix kilomètres du site grâce à une canalisation souterraine dont la pente est très douce (à peine 50cm de différence de niveau entre le réservoir et l’arrivé à Sirigiya !)
L’acheminement de l’eau vers le sommet du rocher se faisait uniquement par un système de citerne et de différence de pression, point d’intervention humaine, très en avance, je vous disais ! Parait-il aussi qu’il y avait des jets d’eau dans les jardins. L’eau arrivait dans la grande citerne principale qui alimentait tout d’abord la piscine, puis l’eau s’écoulait dans une autre citerne plus petite qui alimentait les jardins et les autres bâtiments.
De retour sur la route près du site, la faim et la soif nous tenaillaient, car pas de point de vente d’eau le long de la visite, nous avons dévoré nos sandwichs, et comme nous nous savions « coincés » à notre hôtel, nous en profitions pour nous prendre à manger pour ce soir, le tout pour 1000 roupies (repas dej + dîner + eaux).
Dans les villages près de Sigiriya
De retour à notre hôtel, il nous restait encore l’après-midi, Jitima était fatigué (n’oublions pas qu’elle avait subi une opération importante il y a seulement quelques mois) mais je tenais à aller faire un tour sur le chemin que nous venions d’emprunter avec le tuk tuk. Après avoir croisé des maisons et des gens, je voulais aller à leur rencontre. Je partais donc seul. Une petite après midi comme je les aime, au contact de la population en toute simplicité.
Cela donnera droit à quelques séances photos inédites comme cette famille vaquant à la lessive, toilette/rasage, pendant que les enfants jouent tranquillement dans ce ruisseau.
Pratiquement toutes les personnes passant par là à vélo, à pied ou autres me souriront. Plus loin, c’est une famille dans son jardin, en train de profiter de la balançoire. Je passerai à côté d’une école fermée, d’un petit stade local, de boutique vide de leur vendeur avec tous les produits sur l’étalage, des maisons plus ou moins modestes, pas mal de gens, dont cette famille ne parlant pas anglais, mais m’invitant à prendre un verre d’eau chez eux…
Gêné, car ne sachant pas d’où ils sortent cette eau, je ferais vite fait semblant de boire, mais cela me mettait mal à l’aise face à la gentillesse du geste et le verre restera plein lorsque je partais quelques minutes plus tard…
Enfin je croiserai un groupe de jeunes, en train de papoter là sur le chemin, pas longtemps avant que je rebrousse chemin. Je venais alors de marcher quelques 3 km et le ciel commençait à se faire menaçant. Un des jeunes parlait un peu anglais, il m’expliquait que je pouvais faire un tour vers un lac juste un peu plus loin sur la droite, je n’irais pas car je ferais donc demi tour quelques centaines de mètres plus loin, craignant que la pluie face une apparition.
Sur le retour je croiserais encore pas mal de gens, dont les gamins, amusés par ma présence. A peu près à mi-chemin un tuk tuk m’aborde et me propose instantanément de me déposer plus loin.
Un ancien soldat de l’armée proposa de me ramener sur un bout du chemin. Celui-ci me dit que c’est par pur plaisir et ne demande pas d’argent. Ayant laissé Jitima seule à l’hôtel au milieu de nulle part (certes restée enfermée dans la chambre), je me dis pourquoi pas rentrer plus vite alors que je sens que la pluie approche.
Celui-ci me montra son énorme cicatrice à la jambe alors qu’il avait sauté sur une mine du LTTE puis il me montra sa carte d’ancien combattant l’air fier. Il me déposa à moins d’1 km de mon arrivée avant de bifurquer dans une autre direction. Merci à lui !
Le reste de la journée sera glandouille, trie photos un peu mais surtout repos. Demain départ pour Colombo, annonçant la fin de notre séjour au Sri Lanka.
Ci-dessous une carte des lieux comprenant notre hôtel en haut, le point de retour de ma balade et le site du rocher du lion de Sirigiya.
Avez-vous eu le temps de vous balader un peu autour du rocher ? des avis, bons plans à partager ?