Arashiyama ne vous dit peut-être rien; mais si je vous dis, Kyoto et bambous; vous devriez alors avoir cette image en tête de cette belle allée entourée de bambous montant jusqu’au ciel. Une image aussi iconique de Kyoto que celle des torii alignés de Fushimi Inari.
Alors attention, parce que résumer Arashiyama à la bambouseraie serait parfaitement trompeur, car il y a bien plus à voir qu’une forêt de bambous ! Et tant mieux, car autrement, je ne suis pas sûr que le déplacement en vaudrait la chandelle.
Arashiyama : coin nature et promenade
Le quartier ne se limite pas qu’aux bambous et possède largement de quoi y passer une bonne demi-journée voire même la journée entière. Ce dont on ne disposait pas malheureusement… C’est une zone de nature populaire qui a servi de lieu de promenade pour la cour impériale, rien que ça.
C’est pour ça qu’on peut visiter dans ce coin le complexe impérial de Daikaku-ji, qu’on ne verra pas. Une star japonaise y avait aussi trouvé son bonheur à Arashiyama et l’on peut visiter aujourd’hui sa villa et ses jardins, Okochi Sanso (juste au bout à droite de la forêt de bambous). Par contre si celle-ci est relativement préservée du tourisme, c’est parce que son entrée est plus chère que les tarifs habituels (comptez 1000 ¥, incluant un petit thé et un petit gâteau).
Si l’envie vous en dit, il y a des balades possible en bateau sur la rivière Hazu, la rivière en amont de la Katsura, dont le changement de nom se fait au niveau du pont Togetsu-kyo, pont qui joint les parties nord et sud d’Arashiyama.
Cette balade se fait entre la localité de Kameoka et Arashiyama. La rivière traverse alors entre les 2 montagnes via des rapides (rien de dangereux), sur une embarcation manipulé par 3 bateliers aguerris. Un moment qu’on avait prévu, mais vite laissé tomber, faute de temps (2 h pour compléter le trip, sans compter de se rendre au point de départ, et c’était mieux pour notre budget aussi, parce que 4 100 ¥ par adulte, ouch).
Des temples et des jardins
On débarquait direct de notre trip dans les montagnes du nord de Kyoto et on se garait au parking du temple Tenryu-ji. Pour autant, on ne commençait pas par cette visite, car on avait surtout faim…
On se dirigeait donc vers la rivière puisqu’on venait de passer devant et on avait bien vu que c’est là où se concentre les commerces et restaurants. On se prenait un repas tout simple dans un restaurant juste à côté du pont.
Une fois la panse bien remplie, je pensais maintenant à chercher les fameux bambous. Parce que le truc tout con, c’est que je ne savais pas concrètement où c’était sur place… Sur le moment, je suivais donc bêtement la foule en traversant le pont Togetsu-kyo.
On atterrissait de l’autre côté au pied des escaliers menant à Iwatayama, une petite montagne abritant des singes, avec en plus un point de vue sur Kyoto et Arashiyama. Ayant l’habitude de côtoyer des singes en Thaïlande, et devant débourser 550 ¥ non prévue pour y accéder, on décide de faire l’impasse (c’était plus une question de temps et d’envie que de budget pour être franc).
Du coup, on n’est pas plus avancé sur quoi faire… On était passé depuis le parking devant les jardins du temple Hogon-in, mais on voulait cibler au mieux, car après Arashiyama, on était toujours dans l’idée de visiter le temple Kiyomizu-dera en fin d’après-midi (ce qu’on n’aura finalement pas le temps de faire).
Du coup, on se dit qu’on va retourner au parking et voir cette fois de l’autre côté. À commencer par le temple d’à côté, le Tenryu-ji. En regardant sur Google Maps un instant, j’avais finalement repéré où était cette fameuse forêt de bambous. Constatant que c’était à côté de ce temple, je me disais qu’il fallait que j’y accède via les jardins du temple ou à travers celui-ci…
Le temple de Tenryu-ji
Comme on n’était pas sûr de comment procéder, on se décidait à prendre le combo temple + jardin à 800 ¥, autrement, c’est 500 ¥ pour les jardins seuls, ce qui, entre nous, suffit amplement, car on ne voit pas grand chose en plus du temple qu’on ne voit déjà depuis les jardins…
On se déchaussait et on accédait donc à l’intérieur du temple. Fidèle au style épuré, principalement vide avec des tatamis au sol, je ne cacherai pas une certaine lassitude en me disant intérieurement « oui bon, encore un temple… »
On peut déjà bien voir le jardin du Sogenchi. Un couloir en bois nous mène à l’arrière où se trouve un autre hall du temple. Celui-ci a l’air de servir de lieux d’études pour les moines. Il y avait aussi des panneaux décorés de motifs sur les côtés donnant un certain charme au bâtiment, rien de transcendant non plus.
On rebrousse chemin, se rechausse et on se dirige cette fois vers le jardin, en montrant notre ticket déjà pris. Le cadre avec le jardin est agréable, c’est indéniable. L’avantage, vu l’heure, c’est qu’il y avait quand même pas une foule énorme.
Toutefois l’envie de voir les bambous se faisant plus grande, on est resté tout juste 10 min à en faire le tour (contre 20 min dans le temple). Et c’est en atteignant la partie arrière du jardin, après le hall secondaire du temple qu’on croisait là nos premiers bambous. On touchait au but.
La forêt de bambous de Sagano
Techniquement, la forêt de bambous en elle-même se situe dans un quartier différent d’Arashiyama, en l’occurrence, vous l’avez lu dans le titre, c’est à Sagano. De par la popularité de sa voisine, le terme Arashiyama, qui à la base fait référence au mont Arashi, la montagne située au sud de la rivière Katsura, désigne au final toute la zone y compris celle au nord de la rivière.
Contrairement à ce que j’avais pu croire, son accès est gratuit (son ouverture par contre semble limitée aux horaires d’ouvertures des temples proches, en gros 8h30-16h30, mais je ne trouve pas confirmation à cette info).
A noter aussi au bout du compte qu’il n’est pas nécessaire de passer par le temple Tenryu-ji pour voir la forêt de bambous, celle-ci est en libre accès depuis la rue commerçante principale.
Nous en finissions donc avec le jardin du Tenryu-ji qui, en effet, rejoint le chemin vers le passage dans la forêt de bambous, et ça y est, on y arrivait. C’était en fin d’après-midi vers 16 h et ce que j’espérais s’avéra plutôt vrai, il n’y avait pas tant de monde que ça (disons que ça aurait pu être pire).
En revanche, fallait oublier la notion de photo « parfaite » avec cette allée vide, semblant si paisible et sujette à la réflexion profonde. Je ne pouvais que me consoler dans la contemplation des lieux, avec les quelques nanas en kimonos permettant d’ajouter une petite touche à l’endroit.
Première déconvenue, c’est vraiment pas grand, tout juste 200 m. J’espérais marcher un peu pour trouver un coin plus calme, mais on arrive en fait à un carrefour, menant d’un côté à droite à la villa Okochi Sanso et la gare de Torokko Arashiyama et de l’autre, cela monte à un poste d’observation, qui a un point de vue sur la rivière se faufilant entre les montagnes, je vous dis ça, je viens de le voir en rédigeant l’article, c’est bête y’avait que 250 m à faire…
Ce qui m’a le plus déçu quelque part, ce ne sont pas les gens, le fait que ce soit petit non. Mais comme le train passe à côté, on l’entend passer à intervalles réguliers. Ça casse complètement le truc, qui, en photo, à l’air vraiment si mystérieux, apaisant, même avec d’autres gens, mais là, le train qui passe, ça te ramène direct à la réalité, ben ouais, t’es juste dans un petit de verdure en bout de la ville…
On prenait le temps de regarder un peu les boutiques et grignoter un coup avant de poursuivre votre notre prochaine visite, à défaut du Kiyomizu-dera, avoir un aperçu du quartie d’Higashiyama. La rue commerçante est encore en pleine effervescence à cette heure.
On croise notamment les magasins louant des kimonos, je ne peux m’empêcher de penser à la Thaïlande, qui a sorti (ou copié ?) la même idée de locations de costumes à Ayutthaya.
Comment se rendre à Arashiyama
Il y a 2 stations proches d’Arashiyama. Une sur la partie au nord de la rivière, la station Arashiyama, terminus de la ligne Keifuku Dentetsu-Arashiyama, elle vous mène direct aux commerces et au temple Tenryu-ji par exemple.
L’autre, sur la rive droite est la station également du nom d’Arashiyama, mais de la ligne Hankyu-Arashiyama et c’est aussi son terminus. Elle demande environ 10 min de marche pour atteindre la zone principale.
Si vous voulez vous rendre directement aux bambous, vous pouvez emprunter la ligne Sagano qui passe par la station Torokko Arashiyama, au pied de la forêt. À la station d’avant, Torokko Saga, partent des petits trains touristiques, qui suivent la voie ferrée longeant le flanc de la colline et la rivière jusqu’à la vallée de l’autre côté (Fumeoka). Comptez 1 200 ¥ et 1 h de temps pour faire l’aller-retour.
Vous pourriez ne faire que l’aller moyennant la moitié (600 ¥) sur 20 min et faire le retour en bateau via la Hazu Gawa comme évoqué plus haut.
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