
Gyeongbokgung : visite du plus grand palais royal de Séoul
S’il y a bien un site majeur à voir absolument en Corée du Sud et à Séoul, c’est bien le palais de Gyeongbokgung.
C’est un peu l’équivalent du Grand Palais à Bangkok ou Versailles en France, pour comparer l’importance. Et si on dénombre cinq grands palais à Séoul, qui font parties des visites classiques dans la capitale, le palais de Gyeongbokgung est le plus grand et important du pays.
La construction remonte à 1395, au tout début de la dynastie Joseon (l’époque la plus influente de Corée) pour abriter la famille royale. Sa fondation concrétise au passage le changement de capitale, l’ancienne étant alors la ville de Kaesong, à 50 km au nord de Séoul et faisant aujourd’hui partie de la Corée du Nord. Son emplacement est alors considéré comme étant béni des dieux, siégeant entre la montagne Bugaksan et le mont Namsan en face. C’est pourquoi son nom signifie « Palais grandement béni par le ciel ».
Informations pratiques
Se rendre au palais
Il est aisé de se rendre au Palais, ce dernier étant au cœur de Séoul, au bout du Gwanghwamun Square, sorte de Champs-Élysées local.
Addresse: 161, Sajik-ro, Jongno-gu, Seoul
Le moyen le plus rapide et efficace pour se déplacer à Séoul. Vu l’importance du site, il y a évidemment des sorties de métro à proximité, qui ne demanderont que quelques minutes de marche.
- Ligne 3, Gyeongbokgung Station (Government Complex-Seoul), sortie 5
- Ligne 5, Gwanghwamun Station, sortie 2
Petite précision : le site est ouvert en soirée certains soirs de l’année (voir ci-dessous). La sortie de métro n°5 de la ligne 3 étant alors fermée à ces horaires, il vous faut alors emprunter la sortie n°4 à la place.


Si vous sortez par la station Gwanghwamun, vous longerez la place Gwanghwamun sur 400 m, une allée au milieu de l’imposante avenue faisant face au palais. Vous aurez le palais face à vous avec au milieu du square, une statue du roi Sejong, un important souverain du XVe siècle. Si vous vous retournez, vous verrez un socle avec la statue debout de l’amiral Yi Sun Shin, véritable héros de guerre, connu pour être un fin stratège, grâce à sa flotte de cuirassés (bien avant l’apparition moderne de ces vaisseaux de guerre) appelés « bateau-tortue ».
En raison de son emplacement central, il peut y avoir du trafic. Comme dit précédemment, le métro est le meilleur moyen d’atteindre le palais de Gyeongbokgung. Cependant, depuis l’aéroport d’Incheon ou en dehors de Séoul, le bus peut être un moyen pratique de s’y rendre. Depuis l’aéroport d’Incheon, prenez le bus n° 6011.
Horaires et tarifs du palais de Gyeongbokgung
Plan du palais Gyeongbokgung
Pour vous repérer quant aux indications que je vais préciser ci-après, voici un plan du palais Gyeongbokgung. J’indique les numéros correspondants aux photos et explications associés, histoire que si vous ne faites pas cette visite guidée, vous saurez à peu près ce qui vous entoure.
1. Gwanghwamun (grande porte extérieure)
2. Heungnyemun (porte intérieure)
3. Geunjeongjeon (salle du trône)
4. Sajeongjeon Hall
5. Sujeongjeon Hall
6. Gangnyeongjeon (quartiers du roi)
7. Gyotaejeon (quartiers de la reine)
8. Amisan (terrasse avec jardin)
9. Jagyeongjeon (quartiers de la reine mère)
10. Donggung (résidence du prince)
11. Gyeonghoeru (pavillon royal)
12. Hyangwonjeong (pavillon royal)
13. Geoncheonggung (résidence royale)
14. Jibokjae (librairie et salle de réception)
15. Taewonjeon Hall (sanctuaire)
16. Sinmumun (porte Nord)
17. National Palace Museum of Korea
18. National Folk Museum of Korea

Brève histoire du palais Gyeongbokgung
Je l’évoquais en intro, le palais Gyeongbokgung était le principal palais royal de la dynastie Joseon, fondée au couronnement du nouveau roi, Taejo (Yi Seong-gye) en 1392. À noter que cette dynastie marqua durablement le pays et qui fut par ailleurs la dernière de l’histoire de la Corée.
Le nouveau roi Taejo décréta la localité de Hanyang (qui deviendra Séoul) comme étant sa nouvelle capitale dès 1394. L’emplacement ayant été choisi en fonction du principe chinois du Fengshui. La construction du palais Gyeongbokgung se termine en 1395. Si le nom du palais indique un temple sous la protection des cieux, on ne peut pas dire que ce fut une réussite…
En résumé, voici les grandes dates à retenir :
1592-1598 : c’est une période d’invasion japonaise, qu’on appelle la guerre d’Imjin. L’acharnement systématique des troupes japonaises sur les sites incarnant le pouvoir, n’épargnera pas le palais du roi qui sera en grande partie détruit par les flammes. Suite à ce tragique épisode, Changdeokgung, un palais secondaire, a été reconstruits et servis de palais principal durant près de trois siècles.
1867 : le prince régent Heungseon restaure le palais Gyeongbokgung sous le règne du roi Gojong (1852 – 1919). Il compte alors plus de 500 bâtiments restaurés, s’étalant sur 40 hectares.
1910-1945 : c’est la période d’occupation japonaise. Le palais est démantelé et une bonne partie des bâtiments (80 %) sont détruits pendant la colonisation japonaise.
1927 : la porte de Gwanghwamun est enlevée. Pour asseoir leur pouvoir, le Japon impérial construit une architecture massive dans la zone avant du palais pour abriter le gouvernement général japonais qui bloquait la vue du palais.
1990-2009 : au fil du temps, le palais a été restauré petit à petit. Il faut attendre la fin des années 90 pour que l’imposant bâtiment japonais soit rasé. À la fin 2009, on estime que 40 % des structures qui existaient avant l’occupation japonaise de la Corée ont été restaurées ou reconstruites.
2009- : la Corée du Sud est actuellement dans une nouvelle phase de restauration prévue sur 20 ans pour rendre tout la splendeur du site comme à son origine.
Assister à la relève de la garde au palais de Gyeongbokgung
Avant d’aborder le vif du sujet sur la visite en elle-même, je voulais vous parler d’un aspect indissociable de la visite de ce palais, la cérémonie de la relève de la garde. Une cérémonie très symbolique, qui n’a pas la même aura que celle du célèbre palais de Buckingham à Londres mais peut être intéressante à y assister.
Cérémonie de relève de la garde
La Corée du Sud prends très à cœur la sauvegarde de sa culture et son patrimoine. À Séoul, le code vestimentaire et la procédure reprends le style de l’époque de la dynastie Joseon, mais il ne s’agit pas de « vrais » garde. Ce sont des comédiens, qui, depuis 1996, permettent cette « reconstitution » avec les uniformes traditionnels et armes en main. Le tout est orchestré avec une musique traditionnelle jouée en arrière-plan.
La cérémonie de la relève de la garde a été instituée pour la première fois en 1469 sous le (court) règne du roi Yejong, lorsque les gardes de jour changeaient avec ceux en poste de nuit.
Les gardes royaux de la dynastie Joseon étaient par définition responsables de la garde ainsi que de la patrouille des palais royaux et des portes de la ville. Le commandant des gardes de la porte, appelé Sumunjang, était le chef militaire qui dirigeait ces gardes royaux.

Crédit photo : by ddol-mang / CC BY-SA
Gardes de services devant la porte
La parade du palais royal
Autre « spots » à gardes
Quitte à évoquer le sujet, je voulais signaler que si jamais vous loupez la présence des gardes au palais Gyeongbokgung (comme nous…), il y a plusieurs autres sites où c’est possible. Les premiers qu’on verra pour notre part étaient postés devant la porte Daehanmun, qui sert d’entrée principale pour accéder au palais Deoksugung. Un garde était posté de chaque côté sans broncher.
Le coup de bol et bon timing s’est présenté à nous en se rendant à la porte Namdaemun (« Grand porte du Sud », son vrai nom étant Sungnyemun, ce qui signifie « Porte des cérémonies élevées »), située à 500 m du palais Deoksugung. S’il n’y avait personne en arrivant, alors qu’on traînait dans la zone, on voit soudainement arriver un contingent de gardes, tout costumé et qui opéra justement une cérémonie, brève, de relève de la garde.
Concrètement, il est censé y avoir des gardes présent toute la journée, tous les jours sauf les mardis, et hors jours de pluie, ou lorsque le temps est trop froid ou trop chaud.
Il y a une cérémonie spéciale à l’ouverture (10h00) et à la clôture (16h00). Par la suite, les gardes changent de quart toutes les 30 minutes et vous avez neuf gardes qui patrouillent trois fois par jour à la porte – à l’ouverture, à midi (12h30 exactement) et à la fermeture. Vu qu’à notre passage, il était 14h20, je sais pas si on a juste assisté à un « simple » changement d’équipe mais ce que j’en retiens, c’est qu’après une belle série de photos, j’étais satisfait de cette expérience.

La porte fortifié Sungnyemun (Namdaemun) et ses gardes, à Séoul.
Visite des différentes structures du palais
Rentrons cette fois dans le vif du sujet concernant la visite du palais en elle-même. Je vais dans un premier temps aborder les numéros 1, 2 et 3 correspondant à la carte, ce qui représente le cœur de cet ensemble imposant.
Notez la présence sur chaque côté de la porte, des socles avec une statue d’une sorte de lion. C’est celle qu’on voit sur la vieille photo plus haut et c’est surtout le haetae, un animal de la mythologie coréenne. Il a la forme d’un lion recouvert d’écailles ou d’un pelage avec une corne sur le front.
Aussi appelé haechi, il est devenu en 2008 le symbole officiel de Séoul et est globalement perçu comme un fort symbole national. Ils vont généralement de paire, pas juste pour faire joli, mais parce que ça représente un couple, mâle et femelle, des protecteurs souvent placés à l’entrée des bâtiments importants.
1. La porte Gwanghwamun
C’est par sa grande porte principale, devant la place portant le même nom, Gwanghwamun, que vous ferrez votre entrée dans le complexe du palais de Gyeongbokung.
Le palais Gyeongbokgung étant le principal palais de la dynastie Joseon, les portes étaient construites comme des forteresses avec de hauts murs en pierre et trois entrées voûtées. C’est une configuration que l’on retrouvait aussi au Vietnam. À savoir que l’arc central est uniquement utilisé par le roi tandis que le(s) prince(s) héritier(s) et les fonctionnaires du gouvernement utilisaient les entrées latérales.
L’architecture présente un double toit, typique de la Corée. Une cloche à l’intérieur du bâtiment servait à annoncer l’heure de la journée. La porte Gwanghwamun a d’abord été reconstruite en 1968, dans une version « provisoire » en béton, mais a depuis été complètement restaurée en remplaçant sa structure d’origine.
À l’époque de la dynastie Joseon, la place devant de la porte Gwanghwamun servait aux citoyens pour se rassembler et exprimer leur opinion politique. Derrière le palais, se trouve la Maison Bleue, actuelle résidence du président Coréen (équivalent à l’Elysée donc) mais aussi avec la proximité de l’ambassade américaine de l’autre côté de la rue, la place Gwanghwamun sert encore aujourd’hui de lieu de manifestations et d’événements politiques importants. C’est d’ailleurs ce qu’on pouvait constater avec des tracts et protestations anti-communistes qui ont l’air quasi quotidienne.


2. Heungnyemun (La deuxième porte intérieure)
Juste après avoir franchi la grande porte, vous trouverez le comptoir pour acheter les tickets d’entrée sur votre droite. Sauf si vous portez un costume traditionnel, n’oubliez pas de les prendre 😉 Si c’est votre premier palais à Séoul, prenez le package évoqué plus haut pour 10 000 W, comme ça, vous serez paré pour les visites suivantes.
C’est une vaste grande cour séparant la porte principale de la porte secondaire Heungnyemun. L’occasion d’évoquer la foule qui peut occuper les lieux. Ça va sans dire qu’en tant qu’immanquable à Séoul, ça y va en terme de selfie et de nombreux locaux viennent chaque jour visiter leur patrimoine, magnifiquement restauré, il faut le dire.
C’est aussi le cas de la porte intérieure, Heungnyemun, qui a été restaurée dans son état d’origine, après que le bâtiment colonial du gouvernement japonais a été démoli. C’est la porte qui entoure un cloître avec une cour intermédiaire avec celle entouré la salle du trône, Geunjeongjeon.
Il y a du monde, et pourtant, je tiens à préciser qu’on arrivait tard. Pour préciser les circonstances, on débarquait fraîchement depuis Bangkok le matin même, le temps de passer à l’hôtel et rejoindre le palais en passant par la promenade de Cheonggyecheon, on entrait dans le palais Gyeongbokgung que vers 16 h.



Par contre, je ne m’attendais pas particulièrement à cette mode ici aussi, de s’habiller de manière traditionnelle pour visiter un site historique. C’est un phénomène qu’on avait pu constater déjà l’année d’avant au Japon. Je ne sais pas qui a eu l’idée en premier, mais pour l’anecdote, c’est aussi quelque chose que l’on peut croiser en Thaïlande, notamment aux ruines d’Ayuttaya.
3. Geunjeongjeon, la salle du trône
Geunjeongjeon signifie « gouvernement diligent ». C’était la salle du trône des rois de la dynastie Joseon, pour gérer les affaires importantes de l’État telles que les couronnements, les réunions du cabinet, les visites d’État, etc.
La salle actuelle a été construite en 1867, après avoir été incendiée lors de l’invasion japonaise en 1592. Symbolisant la monarchie sacrée, c’est la grande salle du palais. Elle est au milieu d’une place pavée de pierre, l’allée menant à la salle est délimitée par des stèles avec des inscriptions dessus. Elles indiquent la position des fonctionnaires du tribunal, alignés ici par rang (comme indiqué sur les stèles de pierre) pendant les fonctions officielles à Geunjeongjeon.


La salle Geujeongjeon repose sur un socle en pierre, qu’on accède par une série de marches décorées avec des motifs floraux gravées dans la pierre. Les balustrades sont également taillées dans la pierre et des statues d’animaux (dont le haetae, forcément) disséminées çà et là complètent la déco.
On remarque tout de suite l’imposant toit particulièrement coloré. Si on peut y voir une certaine similitude avec les toits japonais dans l’architecture, les toits coréens sont nettement plus décorés, avec des motifs colorés, le tout étant dominé par un joli vert.










La salle Geujeongjeon en elle-même reste en assez sobre en soit. Pratiquement pas de meubles malgré un vaste espace, mais un plafond superbe. Dans une alcôve au plafond, se trouve une paire de dragons à sept griffes, qui symbolisent le roi et l’État. Derrière le trône se trouve une peinture avec une montagne à 5 sommets, où sont répartis des deux côtés le soleil et la lune.





4. Sajeongjeon Hall
Sajeongjeon servait de bureau principal du roi pour gérer les affaires de l’État. Les dirigeants de Joseon y tenaient là des assemblées matinales quotidiennes avec les plus hauts fonctionnaires. On y retrouve un tableau similaire à celui de la salle du trône.
Un des bâtiments servait également de bibliothèque aux rois, ils y étudiaient des classiques de la littérature chinoise et cherchaient conseils auprès d’un groupe d’érudits sur la meilleure manière de se montrer juste. On ne s’éternise pas trop dans le coin avant de poursuivre, parce sinon on n’a pas fini de visiter…
Après je dis ça mais ça m’empêche pas, fidèle à moi-même, de vous servir une « grosse » série de photos de l’endroit.










11. Gyeonghoeru Pavilion
On se rendait ensuite devant le pavillon Gyeonghoeru. Entouré par un bassin, c’est l’un des spots les plus photogénique du palais.
Le pavillon Gyeonghoeru servait de salle de banquet royale. Elle était utilisée lors d’importants événements d’État, pour les fêtes royale, les réceptions de diplomates étrangers et certains rituels.
Les fenêtres des pièces composant l’étage encadrent la vue magnifique sur la montagne Inwangsan. Par ailleurs, les 12 chambres du pavillon se réfèrent aux 12 mois de l’année tandis que les 24 piliers extérieurs soutenant la structure représentent les 24 termes solaires.
Les membres de la famille royale et les invités spéciaux avaient également l’habitude de faire du bateau sur l’étang. En 1997, le projet de nettoyage de ce dernier a révélé deux sculptures de dragon en bronze, reposant au fond de la vase. Chaque dragon pesait 66,5 kg et mesurait près 1m50 de haut.. La croyance voulant que le dragon contrôle l’eau et par conséquent, les pluies. Ils ont donc volontairement déposé ces dragons dans l’étang pour protéger l’architecture en bois contre le feu, mais espérer des précipitations permettant une récolte prospère.
Pour info, cette paire de dragons est actuellement exposée au Musée National du Palais (sur la gauche après la grande porte Gwanghwamun).
Le pavillon actuel a été reconstruit en 1867, après avoir complètement brûlé lors de l’invasion japonaise en 1592. Si d’autres structures du palais ont depuis re-brûlé ou été détruites à nouveau, ce pavillon a au moins survécu jusque-là. Cela en fait donc le plus ancien de la nouvelle restauration encore présent.




15. Taewonjeon Hall
On se précipitait ensuite au prochain spot à voir, car il était déjà 17 h et certaines zones commencent alors à fermer (ça demande un certain temps à faire sortir tout le monde d’ici à la fermeture à 18 h en mai). Nous voilà les derniers à rentrer dans l’ensemble de bâtiments appelé Taewonjeon, situé tout au fond du palais, proche de la porte Nord (Sinmumun).
Le hall principal de Taewonjeon abritait le portrait du roi Taejo, fondateur de la dynastie Joseon. Les autres bâtiments composant cet ensemble situé au coin nord-ouest du palais Gyeongbokgung étant nommés Binjeon Hall, Honjeon Hall et Yeongjeon Hall, Taewonjeon Hall. Chacun possèdait une fonction précise, s’apparentant à des sanctuaires, ou à défaut, des sites religieux.
Binjeon Hall est l’endroit où les membres de la famille royale décédée étaient déposés juste après leur mort. Tandis que Honjeon Hall conservait les tablettes mortuaires pendant deux ans avant de les déplacer au sanctuaire de Jongmyo. Enfin, le Yeongjeon Hall servait à exposer les portraits des défunts et c’est aussi là que se déroulaient les rites funéraires.
Au début du XXe siècle, l’ensemble composant le Taewonjeon Hall a été démantelé et l’actuel n’est qu’une réplique. C’est d’ailleurs ce que j’entends souvent comme reproche à la Corée. Elle a subi de lourds dommages suites aux différentes guerres, du coup, il n’y a plus grand chose d’origine, mais quasiment que des reconstructions, répliques.




Cela se ressent, c’est vrai, mais d’une, ce n’est pas vraiment de leur faute, et de deux, il faut laisser le temps au temps aussi. Dites vous que ces bâtiments seront peut-être toujours visités dans 400 ans si pas d’autres guerres (bon en Corée, c’est pas gagné, avec son voisin…), et que ce sera donc ancien à un moment donnée.
Après ce passage éclair, on passait derrière l’étang au pavillon, dans un ensemble de bâtiments non numérotés sur le plan, donc je ne sais pas à quoi ils correspondent. Alors le design reste similaire à ce qu’on avait alors pu voir jusque là, donc rien de transcendant, on s’éternisait pas non plus alors que l’heure tournait, le palais allait bientôt fermer.





12, 13. Hyangwonjeong Pavilion et palais de Geongcheonggung
On commençait à presser le pas vu qu’on venait de fermer les portes du Taewonjeon Hall derrière nous. Pour nous simplifier la vie, il se trouve que le Hyangwonjeong Pavilion, et toute la zone, était fermée pour restauration lors de ma visite….
C’était le jardin personnel de l’empereur Gojong et de sa reine, Myeongseong. Gojong régna de 1867 à 1907 et fut le dernier roi de la dynastie Joseon et premier sur les deux seuls empereur de l’empire Coréen, qui s’écroula avec la colonisation du pays par le Japon en 1910. C’est ce dernier qui a entrepris la plupart des travaux de rénovation du palais (entamé par son père qui s’occupait de la régence lorsque son fils était encore mineur), après avoir été laissé à l’abandon pendant plus deux siècles.

Crédit photo : Joseph Park / CC BY-SA
À l’arrière du complexe, il décide de se construire une résidence à l’écart, le palais de Geongcheonggung (n°13 sur le plan) afin de profiter de leur temps privé au calme. La résidence a été construite en 1873, cinq ans après la reconstruction du palais de Gyeongbok. Face à cette résidence se trouve l’étang Hyangwonji, aménagé avec le pavillon Hyangwonjeong au milieu et un pont en bois le reliant. C’est la pièce maîtresse de ce jardin jouxtant le palais, pensée pour être un lieu de détente, propre à la famille royale.
Ça a l’air aussi très photogénique, dommage qu’on ai pu y jeter un œil, en fin d’après midi, il y avait une belle lumière.
14, 18. Jibokjae et le National Folk Museum of Korea
À côté de la résidence Geongcheonggung, se trouve Jibokjae, en fait composé de trois bâtiments, avec les halls Hyeopgildang et Parujeong. Ces trois structures se trouvaient initialement dans le palais de Changdeokgung. Ils ont ensuite été transférés à Gyeongbokgung lorsque le roi Gojong a déménagé de sa résidence d’alors pour intégrer le palais nouvellement rénové en 1888. Le roi Gojong a utilisé ces bâtiments comme bibliothèque et salle de réception pour les délégations étrangères.
Comparé à d’autres bâtiments, Jibokjae Hall est différent car il présente une architecture chinoise qui était considérée comme «moderne» à cette époque.
Occultant donc toute cette partie, on avait en vue le n°18 du plan, le musée folklorique national de Corée, reconnaissable à sa pagode dépassant allègrement les autres bâtiments. C’est l’un des deux musées intégrés au palais (l’autre étant le National Palace Museum of Korea, déjà mentionné et correspondant au numéro 17). On ne l’aurait pas particulièrement visité de toute façon et il s’agit là de construction plus moderne.
9, 10. Jagyeongjeon et Donggung
En rejoignant la porte principale, alors qu’on était relativement seul depuis notre passage au hall Taewonjeon, on commençait à revoir un peu de monde, en repassant à côté de la résidence Jagyeongjeon (n°9).
La salle Jagyeongjeon servait de quartier de résidence pour la reine Sinjeong, celle par qui le roi Gojong est arrivé au pouvoir, alors que ce n’est pas son descendant (mais avait le pouvoir en tant que douairière la plus âgée). La salle a été construite lorsque le père de Gojong, Daewongun (alors le régent Heungseon) avait entamé la reconstruction du palais de Gyeongbokgung. Malheureusement, le bâtiment est parti en fumé sitôt terminé…. Mais la nouvelle structure a été restaurée dans la foulée en 1888.
Non loin de Jagyeongjeon, se trouve la résidence Donggung (n°10 du plan), celle du prince héritier. Cette résidence est à l’est de la salle du trôn e, ce qui n’est pas complètement anodin, car alors que le soleil se lève de l’est, ce palais symbolise donc la futur ascension du prince héritier qui monte sur le trône.
Si cette configuration n’était pas d’origine au palais de Gyeongbokgung, elle fut ajoutée par le roi Sejong en 1427. N’ayant évidemment pas survécu à l’histoire tragique des lieux, le bâtiment actuel a été reconstruit en 1999.
Si on regarde la plan, on s’aperçoit qu’il n’y a normalement rien entre ces deux résidences. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Je n’ai pas trouvé de plan à jour alors que ces bâtiments sont apparemment terminés depuis 2015…




6, 7 et 8. Gangnyeongjeon, Gyotaejeon, jardin d’Amisan
C’est tout une zone qu’on zappera totalement faute de temps. Elle est située à l’arrière du hall Sajeongjeon (derrière la salle du trône pour rappel).
Elle comprend les quartiers du roi (Gangnyeongjeon, n°6) et de la reine (Gyotaejeon, en n°7). Le hall Gangnyeongjeon a été incendié trois fois dans l’histoire, y compris pendant le règne du roi Sejong en 1397-1450, qui en fut l’instigateur.
Il a été reconstruit à la fin du 19e siècle comme le reste, mais a été démantelé pour être utilisé comme matériau de reconstruction des quartiers d’habitation du palais de Changdeokgung en 1918. Le bâtiment actuel n’ayant été reconstruit qu’en 1995, en utilisant des spécifications basées sur le plan d’origine.
Destin similaire pour les quartiers de la reine, le Gyotaejeon Hall ayant été démonté en même temps. Ses matériaux ont quant à eux été utilisés pour construire la salle Daejojeon du palais de Changdeokgung.
Le n°8 enfin, correspond au jardin d’Amisan. Situé derrière les quartiers de la reine (Gyotaejeon), l’Amisan consiste en un monticule artificiel, qui symbolise le mont Emei (situé dans le Sichuan en Chine). Cette montagne sacrée étant alors considérée comme la plus belle et la plus mystérieuse de cette époque.
Il y a des terrasses de plantes à fleurs disposées harmonieusement sur le monticule. On peut également remarquer des cheminées, qui fonctionnaient comme des échappements du système de chauffage du hall Gyotaejeon.
Retour à la salle du trône
Pour compléter notre boucle autour du palais de Gyeongbokgung, on passait devant la porte Est, Geonchunmun, bien plus modeste en apparence que la principale. On rejoignait le cloître entourant la salle du trône sous une belle lumière de fin d’après-midi, alors qu’on pressait les derniers récalcitrants comme nous à sortir.
Ce fut l’occasion de faire quelques photos de la place auparavant si vivante et maintenant vide avec seulement le staff attendant de pouvoir fermer toutes les portes.

Un couple en tenue traditionnelle, le hanbok, en train de se diriger comme nous vers la sortie en cette fin d’après-midi.




Que faire aux alentours de Gyeongbokgung ?
- Bukchon Hanok Village
- Quartiers d’Insadong
- Promenade le long de Cheonggyecheon
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Francis
Au top votre article, merci.