Grosse journée en perspective, avec pour commencer, la visite du temple de la dent sacrée, haut lieu de pèlerinage pour les bouddhistes. Nous allions ensuite admirer le point de vue depuis le Grand Bouddha blanc dominant la ville et son lac avant de rejoindre le bord de celui-ci pour assister au spectacle de danse traditionnelle réservée la veille.
Balade au pays de Kandy, la suite !
L’histoire de la dent
Si la ville de Kandy fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco, c’est en grande partie grâce à son temple de la dent. Fondé en 1595, celui-ci doit sa « célébrité » de par la relique présente en ces lieux.
Comme le nom du temple le suggère, il s’agit d’une dent. En effet lorsque le prince Siddhartha Gautama, le dernier Bouddha, mourut, il fut incinéré à Kushinagar en Inde (autre haut lieu de pèlerinage Bouddhiste). Parmi les cendres furent retrouvés entre autres une dent intacte qui fut conservée.
Si la dent resta dans un premier temps en Inde, elle finit par arriver au Sri Lanka clandestinement. Elle séjourna notamment à Anuradhapura, Polonnaruwa puis Dambadeniya (à chaque changement de capitale…) avant d’être apporté à Kandy où elle est encore aujourd’hui.
Celle-ci est dans un écrin en or (plus précisément, en ensemble d’écrins, 7 boites empilées telles des poupées russes) qui est visible au public que très rarement. C’est notamment le cas lors de la procession de la fête du Esala Perahera, la 2e plus grosse célébration au Sri Lanka après le nouvel an bouddhiste (qui a lieu en avril).
Je vous conseille de lire l’excellent article de mes amis belges d’Un sac sur le dos, qui ont eu la chance d’assister à cette fête exceptionnelle.
Sri Dalada Maligawa : Le temple de la dent
C’est le nom Cinghalais du temple. Le prix du billet d’entrée était de 1000 Roupies chacun, sachant qu’il faut se couvrir, Jitima a dû payer 200 Roupies pour louer un sarong parce que ses genoux étaient visibles…
L’entrée se fait d’abord en passant par un détecteur de métaux et une fouille, ceci dus en grande partie au fait qu’il y eut un attentat perpétré par les indépendantistes Tamoul en 1998.
Arrivé dedans quelques marches donnent accès à un couloir devant lequel se trouve le sanctuaire de la relique. A l’étage se trouve l’autel où les fidèles déposent des fleurs et viennent prier chaque jour en nombre, souvent en famille.
Jitima, prisent par l’ambiance du lieu et surtout, en tant que bouddhiste elle-même, est restée un moment en méditation / prière. Me laissant le temps d’observer la scène de dévotion autour de moi et de m’imprégner du lieu.
Après ce moment de sérénité, nous poursuivions notre découverte du temple. D’abord en prenant le temps d’observer les détails des sculptures décorant les différents bâtiments qui composent le temple, puis en nous rendant vers le « nouveau palais » (new palace).
Après cela, nous rejoignions une cour. Située derrière le sanctuaire, on y trouvent une salle d’audience et un ancien tribunal, car l’enceinte du temple était avant tout un palais royal.
Il y a également le musée national de Kandy (que nous n’avons pas visité), qui comporte des outils, bijoux et armes datant du Royaume de Kandy (compris entre sa fondation en 1469 et 1815 avec l’arrivé des Britanniques) et de l’ère coloniale par les Britanniques.
La place royale et sacrée
Juste à côté du complexe du temple de la dent se trouve se la place royale et sacrée qui comporte un petit temple avec un Bouddha couché, une sorte de préau ou se retrouve essentiellement des femmes, toutes de blanc vêtues.
Plusieurs d’entre elles me sollicitèrent pour avoir une photo d’elle. Ça fait toujours bizarre d’avoir ces demandes de portraits, et comme toujours dans ces cas, j’essaye de demander l’adresse pour pouvoir envoyer les photos, ce qui est mieux que de « juste » prendre la photo, autant aussi la recevoir !
Il y a aussi un arbre de bodhi, symbole du bouddhisme par excellence, pour rappel, c’est sous un arbre de la bodhi, aussi appelé figuier des pagodes, que le Bouddha a atteint la bodhi, c’est-à-dire l’Éveil ou connaissance suprême.
C’est justement pour en faire un symbole fort que les Britanniques construisirent une église en ces lieux (l’église Saint Paul) pour asseoir leur pouvoir notamment religieux.
Après cette visite du temple de la dent, nous étions en mode impro… car rien de vraiment prévu. C’est dans ces moments-là que l’on apprécie notre guide papier, un petit coup d’œil nous permettra de choisir notre prochaine étape de ce jour, le grand Bouddha blanc que l’on aperçoit bien depuis le lac.
Situé au sommet de la petite colline de Bahirawakanda, ce Bouddha offre une chouette vue sur le lac et une bonne partie de la ville de Kandy.
Où manger à Kandy ?
Avant d’aller faire cette visite du Bouddha, nous prenions le temps de déjeuner. Nous avions choisi le Bake House, qui propose des genres de petits en-cas pour pas cher, une bonne assiette pour moi dont en voici une illustration made by Jitima ci-dessous :
Comme indiqué sur le croquis le tout ne m’a coûté que 169 Roupies ! Tandis que Jitima qui se prenait un plat à part, en avait pour 616 Roupies ! Appréciant l’endroit, nous y retournerons d’ailleurs ici-même pour notre dîner, qui nous coûtera cette fois-ci 750 Roupies pour nous 2.
Ce fut l’occasion aussi de nous re-balader un peu dans les rues de la ville, avant de dénicher un tuk tuk pour nous rendre au point de vue, comprenant après vérification, que ça ferait un peu loin à pied.
Enfin, loin, pour moi ça l’aurait fait, puisqu’il y avait à peine plus d’1 km, mais une bonne partie étant en montée (point de vue oblige!), ça aurait été un peu trop dur pour Jitima ( (pour rappel, elle pâtit encore un peu de son opération récente).
Le Bouddha blanc du point de vue de Kandy
Il nous aura fallu débourser 500 Roupies pour qu’un tuk tuk nous emmène au sommet (ça inclus le retour en ville aussi) et 400 roupies (pour nous 2) pour monter les quelques marches montant au pied du Bouddha. Payer l’entrée du temple n’est pas indispensable, la vue au pied des escaliers y est suffisante.
Le nom de la colline, Bahirawakanda, aussi écrit Bahirawa kanda en Cingalais, signifie littéralement, la colline du gnome. En effet, une légende voudrait qu’un gnome amateur de chair fraîche hantât cette colline, ce qui donna lieu à plusieurs sacrifices de jeunes filles vierges qui, faute de gnome, mourraient essentiellement de déshydratation ou de faim voire mangés par les chacals…
Seule la dernière victime aurait été sauvée par son petit ami qui serait monté sur la colline pour la délivrer et s’enfuir vers Colombo, avant de pouvoir revenir sur Kandy « grâce » à l’arrivée des Britanniques dans la région, mettant fin à cette terrible tradition…
Trêve de glauqueries, nous voilà au sommet de cette colline qui domine la ville. Il faut admettre que la vue est belle, et pourtant, ça n’a pas l’air de vraiment attirer du monde… Il faut savoir que beaucoup de voyagistes passent en coup de vent pour voir le temple de la dent et qu’au final, Kandy est assez peu touristique. Facile donc de se retrouver les seuls touristes du coin.
Spectacle de danses traditionnelles à Kandy
Pour conclure cette 6e journée, marquant la moitié de notre séjour au Sri Lanka, nous allions comme prévu voir le spectacle de danse traditionnelle, juste à côté du temple de la dent dans la foulée de notre visite du grand Bouddha blanc.
Le spectacle commençait à 17h30, mieux vaut arriver un peu avance pour avoir une place correcte. Nous avions payé 500 Roupies pour les billets d’entrée au Kandyan Art Associations Hall.
Nous étions justement suffisamment en avance pour avoir des places devant, certains réservent des places à l’avance et sont signalées par des cartons posés sur les chaises.
Il n’y a pas mal de place en tout car c’est dans un véritable théâtre, possédant 2 étages de sièges, que se passe la représentation. Par contre l’état général laisse à désirer. On nous donnait le programme qui est disponible dans plusieurs langues dont le français. Après un peu d’attente, le show démarrait.
Traditional Kandyan and Low Country Dances : spectacle culturel à Kandy
Le spectacle se composait de plusieurs types de danses, dont la troupe, composée d’hommes et femmes, se partage les rôles (sous entendu les danseurs dansent plusieurs styles chacun).
Le tout se fait sous fond de rythmes de tambours et de chants selon les danses. A noter qu’ici, le titre du spectacle était « Traditional Kandyan and Low Country Dances« .
Il faut savoir qu’il y a 3 types d’écoles de danses au Sri Lanka, le style de Kandy (appelé Kandyan, plutôt dans les collines), celui du sud (Low Country) et le centre (Sabaragamuwa). Les danses de Kandy sont devenues typiquement Cinghalaises, dans le sens de réprensentant le style du pays entier à part entière.
A ce spectacle il y avait dans l’ordre :
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- Danse de Pooja : Les danseuses, gracieuses, portant des lampes à huile font une offrande (Pooja) de leurs compétences en danses pour les divinités (Natuma signifie simplement « danse »)
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- Panteru Natum : Le nom de cette danse viens du nom de l’instrument l’accompagnant, le panteru, qui est une percussion similaire à un tambourin.
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- Danse du Cobra : Une danse se voulant recréer les mouvements d’ondulations du célèbre serpent.
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- Danse du masque : Aussi appelé danse diabolique (devil danse), cette danse fait partie d’un cérémonial toujours utilisé pour conjurer le mauvais sort s’abattant sur une personne ou une famille.
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- Mayura wannama : Appelé la danse du paon, c’est tout de bleue vêtue que les danseuses illustrent la séduction telle un paon.
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- Danse de Raban : là encore le nom provient du nom de la percussion accompagnant les danseurs, la danse étant en elle même proche d’un numéro de cirque puisque consistant à faire tourner des disques en bout de tiges.
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- Danse de Ves : Exclusivement masculine, cette danse est la plus ancienne et faisait partie d’un rituel de purification.
Ensuite, les artistes se regroupent pour saluer la foule, tout le monde se lève alors que retentit l’hymne national. Après cela, le spectacle est presque terminé, le clou étant la marche sur les braises.
Pour se faire les performeurs font d’abord un rituel de bénédiction à la déesse Pattani (une gardienne des divinités), puis ceux-ci commencent à montrer leur « pouvoir » à ne plus ressentir la douleur en faisant notamment rouler la torche brûlante sur la langue (âme sensible s’abstenir !) et enfin vient la marche sur les braises…
Impressionnant, rien à dire. Chapeau à tous les artistes de cette soirée !
Après cela nous allions au Queen’s hotel, juste à côté du temple de la dent pour nous renseigner sur le bus pour aller à Dambulla, notre prochaine étape.
Est on passé à côté de quelque chose ? Kandy, ça vous dit ?
beuvart
de bien belles photos et un bel article sur un temple chargé d’une riche histoire,,,,,,,,,,,,,,,,,,j’aurais bien aimé etre avec vous pour visiter ce haut lieu!
Romain
Merci, rien ne t’empêches d’y aller sans moi aussi 😉