Passer la frontière entre Aranyaprathet (Thailande) et Poipet (Cambodge)

Traverser une frontière peu paraître anodin si vous y êtes habitué. Si c’est la première fois, et plus particulièrement à traverser une frontière terrestre, il y a quelques conseils qui ne sont pas de trop pour que cela se passe sans accroc, d’autant que la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge entre la ville d’Aranyaprathet et Poipet s’avère un brin chaotique.

Se rendre à la frontière depuis Bangkok

Depuis Bangkok, vous aurez des minivans faisant le trajet vers la frontière (de l’ordre 400 ฿). Vous avez aussi des bus spécialisés sur des trajets transfrontaliers, avec par exemple Giant Ibis qui fait un parcours Bangkok – Siem Reap, qui sera généralement la destination suivante après Poipet.

Certains vans ou bus partent très tôt en matinée vers 1h30-2h00 afin d’arriver parmi les premiers à la frontière. Cela peut être préférable car il peut y avoir beaucoup de monde à partir de midi, avec des attentes de plus de 2h parfois.

Si jamais, il est aussi possible de prendre le train, mais les horaires sont limités (deux par jour).

Quel que soit votre transport (bus, taxi ou train), il s’arrêtent normalement très proche du point de sortie de la Thaïlande, Khlong Luek Border Checkpoint.

Visiter le marché frontalier d’Aranyaphrathet

Avant de quitter la Thaïlande, et si vous en avez le temps et la curiosité, je vous invite à faire une petite visite au marché local. Comme souvent aux frontières, les villes sont animées par le commerce transfrontalier. L’occasion de voir comme un bout du Cambodge, sans y être encore. On y vend un peu de tout, de la nourriture aux vêtements.

L’accueil y était globalement chaleureux car ici, peu d’étrangers viennent voir ce qu’il s’y passe, la plupart se contentant de juste traverser la frontière.

Sortir de Thaïlande

Souvent, direct en sortant de votre bus ou taxi, en arrivant sur la zone, vous vous ferez aborder par des « guides » ou des personnes se présentant comme des officiels avec des badges, qui sont là pour vous guider à travers les différentes étapes que je vous décris là. De base, ils vont vouloir vous accompagner pour faire votre visa Cambodgien, et proposer des services aux tarifs gonflés pour faire les photocopies nécessaires, photo d’identité etc. 

À part si vous allez à la frontière à l’arrache sans y être préparé, Ces derniers ne sont pas indispensables donc passer votre chemin et poursuivez jusqu’au poste frontière. Rendez-vous dans le bâtiment de l’immigration Thaïlandaise pour se faire. Similairement à l’aéroport si déjà testé, vous faites la queue pour passer devant l’officier d’immigration et avoir votre tampon de sortie avec la date. N’oubliez pas de vérifier que vous ayez bien votre papier « departure card » (T.M.6) avant cette étape et qu’il soit bien rempli.

Dès que vous sortez de ce hall par-derrière, vous allez traverser le « no mad’s land », où techniquement vous n’êtes plus en Thaïlande, ni encore vraiment au Cambodge dont la délimitation officielle se fait par le petit ruisseau que vous traverserez par un pont, vous menant au poste frontière du Cambodge. Là aussi, vous allez vous faire encore aborder par des personnes se proposant de vous accompagner dans les démarches.

La frontière entre Aranyaprathet (Thaïlande) et Poipet (Cambodge).

C’est vite déroutant si l’on y est confronté pour la première fois. Pour résumer – N’ÉCOUTEZ PERSONNE – et tracez votre chemin en traversant le petit pont. S’il pourrait y avoir des personnes sincères dans le lot (car certains sont de vrais aides), la plupart vont vous embrouiller en ajoutant des étapes inutiles et surtout, demander plus cher que les 30$ du visa de base. Ils profitent de l’ignorance et de la peur des touristes novices de passer devant les officiels.

Rentrer au Cambodge

Le procédé reste suffisamment facile pour faire au plus simple, par vous-même. Une fois le petit pont traversé, vous vous retrouverez devant le nouveau bâtiment (ça change des espèces de tentes qu’il y avait il a 10 ans). Rentrez dans le bâtiment de l’immigration cambodgienne et demandez le formulaire à remplir. Une fois complété, donnez les 30$ (changez avant, c’est mieux, car si vous payez en Baht ou autre, vous y perdrez au change) et une photo d’identité.

Depuis maintenant quelques années (j’y ai eu droit en 2016), il y a une corruption assumé où, sans raison, on vous demande 100 Bahts (2,5€) supplémentaire pour obtenir le tampon pour votre visa (depuis le Covid, ils peuvent évoquer un pseudo certificat médical à obtenir comme c’est le cas entre la frontière entre les 4 000 îles au Laos et le Cambodge, aussi très sujette aux arnaques).

Comme j’étais avec mes parents, je n’ai pas cherché et j’ai bêtement payé… Pourtant et qu’on soit clair, ce n’est pas officiel donc PAS OBLIGATOIRE ! La loi est formelle, un visa, c’est 30$ point. Sachez que si vous êtes patient, ils feront typiquement passer d’abord ceux qui veulent bien payer sans réfléchir, puis éventuellement, discretos à un moment où y’a moins de monde, on vous laissera finalement passer si vous ne payez pas ce supplément, mais c’est même pas garanti…

Votre visa en poche, il reste plus qu’à le faire inspecter par les agents quelques mètres plus loin en ressortant du bâtiment de l’immigration. Vous passez devant la série de casinos, attirant les Thaïlandais car c’est illégal chez eux. Après ça, c’est au tour des agents touristiques Cambodgiens de vous aborder, pour vous demander où vous allez et proposer leur service de transport.

Se rendre à votre prochaine étape au Cambodge

De base, on vous fait prendre une navette (gratuite) jusqu’au terminal de bus. Jusque-là, on se dit tout va bien… Oui, sauf que ce terminal est une véritable arnaque. Officiellement, vous achetez le ticket et on vous explique que le bus partira lorsque celui-ci sera suffisamment plein…

C’est-à-dire pratiquement jamais… Ou du moins, peut franchement prendre du temps. Et c’est à ce moment là que des « gentils » chauffeurs de taxi viendront vous proposer leur service pour terminer votre route jusqu’à Siem Reap, si telle est votre destination).

Au terminal de bus archi vide de Poipet… on sent l’arnaque arriver…

Une autre option bus, mais il vous faudra aussi être patient, c’est via une compagnie locale Vireak Buntham. L’avantage est que leur comptoir se trouve directement à côté du rond-point Kbal Spean, qui est juste après la frontière. L’inconvénient, c’est qu’il y a des bus que le soir…

D’après les dernières infos, il y en a un à 21h puis 22h, et arrivent respectivement à 23h50 et 00h55. Les deux coûtent 11 $. J’ai toutefois cru comprendre que si vous y êtes en journée, ils peuvent proposer des vans pour un tarif similaire, donc à voir…

Si vous allez à Phnom Penh, il y a plusieurs compagnies de bus, notamment Vireak ou encore Cambolink 21 Express qui semble avoir meilleure réputation. Quel que soit votre choix, c’est aux alentours des 600-700 bahts pour une durée d’environ 8h à 9h.

Ça fait plusieurs années qu’on entends parler de la rénovation de la voie ferrée et de la gare de Poipet, accessible à pied depuis la frontière puisqu’elle se trouve à 400 m après le rond-point, justement traversé par les rails qui passent là au milieu de cette place. S’il y a eu un temps un service limité, je ne trouve à ce jour aucune info quant à des trains réguliers traversant le pays au départ de Poipet…

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