Pour remettre dans le contexte, c’est lors de mon séjour prolongé à Vientiane que je faisais cette petite sortie hors de la ville (hors parc du Bouddha, situé de l’autre côté de la capitale). Ayant une journée complète, et alors que j’avais déjà visité l’essentiel de Vientiane, je voulais m’extirper et prendre une dose de nature.
Sachant que j’y allais en scooter, je voulais pas me lancer dans un trop long trajet et en cherchant sur la carte, je tombais sur un point de vue, vous l’avez vu dans le titre : Phou Phanang View Points. Cela représente un trajet de moins de 30 km, donc pas trop crevant, sachant qu’avec les routes défoncées du Laos, il faut plus compter dans les 1 h pour un tel parcours que les 45 min optimistes de Google.
Temple local et pause-déjeuner au bord du Mékong
Me voilà ce jour à me diriger vers l’Ouest. Comme j’avais essentiellement prévu que cette visite, j’ai traîné dans la matinée, partant pépère peu avant midi.
Pour éviter les surprises, il vaut mieux rouler un minimum prudemment, le Laos n’est pas fait pour tracer rapidement d’un point à un autre. Je roule comme ça pendant environ 20 min, le temps d’arriver au premier arrêt que j’avais prévu, étant alors au 2/3 du parcours total. Je me retrouve dans un temple local au bord du Mékong (repéré sur la carte en « Tham Phra Temple« ). Un escalier bordé d’un long serpent, le fameux Naga, mène au bord du fleuve. En face, à seulement 200 m, se trouve la rive côté Thaïlande, où se trouve un autre temple.
À mi-chemin, sur un côté de l’escalier, un espace de prière est aménagé en hauteur, à flanc de rocher. Le temple est plus grand que ce que j’imaginais et manifestement attire pas mal les locaux, alors plutôt nombreux à prier. Je ne pense évidemment pas que beaucoup d’étrangers s’arrêtent par là et j’attire du coup un peu les regards et quelques sourires, notamment des moines présents me souhaitant la bienvenue.
Toutefois, je ne m’attardais pas trop, car j’ai encore un peu de route et l’inconnu de la durée nécessaire pour effectuer ma balade jusqu’au point de vue. Je ne roulais cependant pas très longtemps, car pour rappel, on est autour de midi, d’où la faim qui commence à se manifester.
J’avais repéré au préalable un restaurant dans les parages, celui du River Moon Camping, un établissement plutôt huppé et décidemment populaire, à seulement 1 km du temple. Je repartais le ventre plein après 13 h et arrivais près de mon objectif vers 13h45.
Mission : Trouver le point de départ de la randonnée
En tant que tel, il faut savoir qu’en rentrant le nom du lieu « Phou Phanang View Points« , ça n’indique pas un endroit précis en guise de point de départ. J’avais constaté qu’il est possible de passer par le Wealth Coffee, où j’avais par ailleurs hésité à m’arrêter manger à l’origine, et cela permettait au passage de voir un autre lieu repéré dans le coin, Rocky Canyons (dont je ne sais pas si c’est naturel ou des restes d’une ancienne carrière ou quelque chose du genre).
L’inconvénient de passer par le Wealth Coffee, c’est que ça me demanderait logiquement de consommer quelque chose une fois sur place, bon ça encore c’est pas bien grave, mais surtout, de ce que j’en comprenais, il faudrait me garer à côté du café, ce qui me faisait presque 1 km à marcher jusqu’au Rocky Canyons.
En regardant la carte et en passant par une route de campagne intermédiaire, j’estimais pouvoir m’approcher plus près pour entamer la montée au point de vue et trouver un accès publique au lieu de rejoindre un établissement privé. De ce fait, je déviais de la route principale juste avant une station essence (en jaune sur la carte ci-dessous), mais le point tel que rentré sur le GPS, me faisant en gros rejoindre le Rocky Canyons et me faisait poursuivre dans un premier temps sur la portion de route en rouge sur la carte.
J’arrivais alors devant un portail fermé… j’hésitais à me lancer sur un chemin partant à gauche, censé rejoindre le Wealth Coffee, mais alors que la route pour arriver jusque là est déjà particulièrement cabossée, je sentais pas trop cette option et me disais à l’instant que la meilleure alternative était de revenir 500 m en arrière, où d’autres chemins avaient de me rapprocher du pied de la colline.
C’est ainsi que je me retrouve sur un terrain vague, à côté d’une petite maison, là où j’ai placé mon point de repère comme étant un « parking ». Pour l’anecdote, peu avant d’arriver, je croisais un local et lui demandait si ça mène bien au « Phou Phanang View Points« , sans que ce dernier ne semble connaître, rassurant…
Ce doute sera vite dissipé, car en me garant, un monsieur sortait justement de la maison à côté duquel je laissais le scooter et lui demandait de nouveau si c’est bien là pour aller au « Phou Phanang View Points« , ce dernier confirme alors aussitôt, en m’indiquant le chemin à suivre depuis là où je me trouve. Ce même monsieur m’annonce une randonnée d’environ 30 minutes pour atteindre le sommet, me confortant dans l’idée que « ça devrait le faire, c’est pas trop long ».
L’ascension
Je spolie direct, je mettrais le double… Démarrant ma petite promenade à 14h, je n’arrivais en effet au point de vue qu’à 15h. Si on trace un trait tout droit, on voit que la distance est de 700 m, la rando totale, même en comptant les petites déviations fait ainsi moins d’un kilomètre, on pourrait en effet se dire « easy ». Mais déjà, il faut noter le niveau d’élévation. Au pied de la colline, on est à environ 190 m d’altitude, contre 470 m au point de vue, soit un dénivelé de 280 m, si on calcule le pourcentage de la pente, on est entre 35 et 40%, donc plutôt soutenue.
Si on ajoute à ça la chaleur, et mon manque de préparation, j’en ai clairement chié ! À tel point que j’ai pensé abandonner plus d’une fois ! Dès que la montée a commencée, je faisais genre moins de 100 pas avant de sentir le besoin de faire une pause… En plus, je m’enfonçais vers l’incconu, sans connaître l’état global du chemin, et la peur que plus j’allais monter, plus ça allait devenir la jungle et en chier encore plus…
Jusqu’alors, il faut savoir que je n’ai croisé absolument personne et aucun panneau indiquant le chemin comme étant le bon. Ce n’est qu’après deux, trois breaks, que je croisais une première personne, un chasseur, fusil sur l’épaule, en train de redescendre.
Peu après, je remarquais que le chemin, que je trouvais étonnamment bien dégagé jusque-là, est en réalité bien balisé. Si on observe son environnement attentivement, on remarque en effet des rubans de couleurs et surtout, des bouteilles plastiques enfilées en bout de branche çà et là. Sans être non plus nickel propre, je fus aussi agréablement surpris de constater la présence de plusieurs sacs-poubelles répartie le long du parcours.
Je ne vous cache pas que ça m’a rassuré et participé dans ma motivation à poursuivre cette dure épreuve, car sur le moment, je le vivais comme tel.
Mes pensées se résumant à « qu’est-ce que je fous là » et « mais quand est-ce que j’arrive !! »
Sur la fin (je ne le savais pas encore), je vois littéralement un mur de pierre à franchir, ça monte sec, mais je ne me décourage pas, notamment parce que je me fais la réflexion que visuellement, on commence à arriver sur une zone intéressante, car jusqu’alors, c’était une jungle assez quelconque, avec vue partielle sur la vallée.
Vu la difficulté de cette partie-là et le temps passant, je me doutais bien que j’approchais sérieusement du haut. Et en effet, 10 minutes plus tard, j’arrivais devant une échelle en bois tandis que je vois un chemin qui continue sur la gauche.
La récompense
Je m’attendais pas à trouver autre chose qu’un point de vue, hors, en face du haut de l’échelle, j’entrevois des peintures de Bouddha visible sur la paroi rocheuse. Je laisse donc de côté le chemin sur la gauche et empreinte l’échelle. J’ai apprécié découvrir cette petite touche artistique et spirituelle, en ne manquant pas, comme un signe de victoire, à faire sonner le petit gong se trouvant là.
Phou Phanang View Points : le sommet
Encore quelques petites minutes le temps de trouver le bon endroit et le sommet s’offre enfin à moi. Une large roche plate fait office de point de vue. Un amas de déchets indique bien une présence régulière, et je me suis à ce moment-là fait la réflexion : « mais qui se tape de redescendre toutes les poubelles croisées !? ».
Un rondin posé là permet de s’asseoir et d’admirer la vue sur la vallée, j’aperçois même depuis ce spot la petite maison où est garé mon scooter. Après quelques minutes à faire des photos et le temps de voir passer un hélico à basse altitude, j’ai bien repris mon souffle et part un peu explorer les environs. Un chemin longe un peu le sommet et des planches permettent de passer des crevasses. J’arrive alors vers une autre échelle en bois, bien aménagée avec une rambarde s’il vous plaît !
Je me retrouve alors de l’autre côté de la cavité rencontré quelque temps avant. Je croise de longue toiles d’araignées s’étalant de haut en bas de cette dernière. Peu après, je passe devant un petit bassin aménagé au pied de la cavité, alimenté par l’eau coulant de cette dernière, « protégé » par un Naga. Un tuyau avec robinet permet d’utiliser un peu de cette eau pour se rafraîchir un coup le visage, ça fait grandement du bien avant de redescendre, car à ce stade, la petite bouteille d’eau que j’avais emporté, était vide donc j’étais un peu en surchauffe.
Juste après ce bassin, je réalise qu’il y a la première échelle, c’était donc ça le chemin que je voyais partir sur la gauche, en somme, j’ai fait une boucle autour du sommet, pouvait pas mieux faire pour visiter le coin. Évidemment, la descente est plus rapide, car j’ai pas eu besoin cette fois de m’arrêter et il me fallait pour le coup 30 minutes. Se faisant, je croisais un petit groupe de locaux, deux nanas et un mec, me saluant dans un Anglais étonnamment impeccable malgré mon interaction en Thaï.
Ils emportaient de quoi pique-niquer au sommet, sûrement vu l’heure, pour assister au coucher du soleil (j’imagine même pas par contre la galère à redescendre après…). Au total, j’aurais donc passé 2h sur place, plus les 2h aller-retour depuis Vientiane, j’arrivais vers 17h, avant la tombée du jour, parfait !
En petit « bonus », je vous mets une vidéo (c’est assez rare pour être noté !) mais je voulais montrer l’ambiance de ce qu’est une route au Laos, particulièrement sur cet aspect « route cabossée ». En plus, vous pouvez entendre comme mon scooter pétaradait à chaque fois que je ralentissais…
Manquait plus qu’une bonne douche et un massage pour terminer cette dure journée en beauté ! Et pour le massage, c’est au Shuya que je me rendais ce soir là, après l’excellent massage à l’huile que j’y avais reçu la veille.
Pour en savoir plus sur Vientiane, consultez mon article complet sur cette ville :
Les incontournables de Vientiane : Guide pour explorer la paisible capitale du Laos