
L’attraction principale de Thakhek, ce sont ces pitons rocheux, semblables à ceux que l’on peut voir dans la région de Vang Vieng ainsi qu’à ces grottes, disséminées çà et là, le long de cette magnifique route traversant tout le Laos d’ouest en est jusqu’au Vietnam, qui n’est seulement qu’à 144 km (au plus proche, nous étions à 128 km). Thakhek c’est une petite ville typique du Laos, à savoir son marché local, ses anciens bâtiments dans le style colonial et son intérêt touristique est croissant depuis l’ouverture fin 2011 du 3e pont de l’amitié thai-lao, ces ponts offrant un point de passage entre la Thaïlande (ici, Nakhon Phanom) et le Laos.
Bienvenue dans la province de Khammouane
Voici la liste de nos visites de la journée, le point le plus éloigné n’est qu’à 16 km de Thakhek, mais en tout, c’est un près de 50 km que nous avons parcouru dans la région.
- Tham Xang, la grotte de l’éléphant
- Tham Nong Pha Fa, la grotte aux Bouddhas
- La grotte de Tham Nang Aen
- Bonus : Tha Falang
Nous avons loué pour cette journée une moto semi automatique, tarif = 70 000 kip (280 bahts ou 6 €) Nous sommes allés dans le premier magasin de location croisé, en traversant la route depuis notre hôtel, c’est une boutique sur le côté de la place (opposé au côté de notre hôtel), se référer à la carte en bas de l’article. Note : il y a une version chinoise (Zongshen), une copie de la version que l’on trouve en Thaïlande (le fameux Honda Wave), nous avons pris la version Chinoise car pratiquement 2 fois moins cher !! En plus de ne pas vraiment voir la différence esthétiquement parlant, il marchait nickel !
Tham Xang, la grotte de l’éléphant
Premier arrêt, Tham Xang (qui se dit Chang en Thai mais le son ch n’existe pas en Lao, voilà une des différences entre le Thai et le Lao), la grotte de l’éléphant. L’histoire de cette grotte étant qu’autrefois les gens du coin craignaient les lieux en raison d’une formation de calcaire à l’intérieur qui ressemblait à une sorte de tête d’un monstre démoniaque, bon faut dire que dans une grotte on fait souvent des visites guidées avec des formes sur les stalagmites et stalactites du genre « alors là vous avez le rocher crocodile, là le chameau à trois bosses etc » ça marche comme ça…. Mais là non, on prenait la forme au sérieux et c’était même tabou de boire de l’eau qui coulait de la grotte. En 1956, lorsque le village alentour de Ban Tham se retrouvait pris d’une épidémie de je ne sais quoi, ni une ni deux les résidents ont décidé de détruire la « tête diabolique » à la dynamite (rien que ça, font pas dans la dentelle…).
L’explosion éclata bien évidemment le rocher en question, apparu alors une autre forme, ailleurs dans la grotte, et là, c’était en forme de tête d’éléphant (ah ben oui, c’est plus esthétique), et la santé des villageois s’améliora. Depuis lors, la tête d’éléphant est vénérée, et la grotte est devenue un important sanctuaire bouddhiste dans la région. Des pèlerins visitent le site chaque année, généralement autour nouvel an Lao (comme en Thaïlande, en avril), en aspergeant un peu d’eau sur la tête d’éléphant et priant pour une bonne santé.
Info insolite : il est à noter que les soldats japonais ont utilisé les crottes de chauve-souris logeant dans cette grotte pour faire de la poudre à canon pendant la Seconde Guerre mondiale, et dans les années 1960 et 1970, les villageois ont utilisés la grotte pour s’abriter durant la guerre d’Indochine.
Emplacement : situé au nord-est de Thakhek, Tham Xang est la grotte la plus proche de la ville. Suivez la Route 12 sur 6 km puis tournez à droite (la grotte est indiquée), continuez sur 1 km sur un chemin de terre jusqu’au village de Ban Tham. La grotte est indiquée, il faut tourner à gauche à l’entrée du village, traverser le ruisseau via un petit pont de bois, faisable en moto, mais en saison sèche, probablement non-visitable pendant la saison des pluies de mai à octobre en raison de possibles inondations, l’alternative étant de continuer plus loin sur la route 12 (sur 2,400m), un autre chemin mène devant la grotte.
On profitait d’être dans le coin pour visiter un peu les alentours, à la base, je cherchais un point de vue indiqué sur GMaps, mais j’ai fini par laisser tomber vu que ça avait l’air de mener dans la cambrousse… Du coup, je calais la moto sous un arbre, on empruntait un petit pont provisoire fait de 2 bouts de planches et on allait voir le temple local. Puis un tour dans le village, plutôt désert vu la chaleur.
Beaucoup de gamins dans les environs, les adultes bossant dans les champs (on en croisa quelques-uns quand même). Je reste surpris même ici de croiser des smartphones dans les mains de certains villageois (pareil à Savannakhet, déjà des accrocs…) On restait un petit moment à discuter avec des gamins en train de jouer dans le temple, avant de finalement retourner à notre moto et continuer notre périple du jour.
Tham Nong Pha Fa, la grotte aux Bouddhas
C’est seulement en 2004 qu’elle fut (re) découverte par un villageois. Voyant des chauves-souris s’engouffrer dans un trou, celui-ci les suivit (c’est une spécialité culinaire locale…), escaladant pour se faire la falaise sur une hauteur de 15 m (il devait avoir très faim…). En jetant un œil à travers l’entrée étroite de la cavité, il aperçus d’abord une statue Bouddha et en rentrant, il découvrit avec stupeur qu’elle contenait plus de 220 statues de Bouddhas, allant de quelques cm à plus d’1 m.
Ne croyant d’abord à ce qu’il avait vu, il n’en parla à personne et ne reviendra qu’une semaine plus tard avec d’autres villageois afin de vérifier. C’est depuis devenu un point touristique majeur. Les villageois protégeant la grotte en la surveillant 24h/24 ! Les photos sont interdites à l’intérieur, mais je confirme que des villageois étaient bien là ! Ils ont même pris une télé avec eux… Si l’origine de ces statues reste assez flou (certaines seraient d’origine khmère, Vietnamienne), la raison de leur présence ici reste un mystère.
Il y a sur place de quoi se restaurer et s’hydrater, pas beaucoup de choix, mais on avait faim et surtout soif vu la chaleur écrasante. Il y a également un marché avec souvenir et autres babioles en vente, le tout est à côté du parking. Le point d’entrée où il faut payer le ticket est à 220 m de là.

Il est possible de louer une barque et visiter l’intérieur de la falaise via la rivière souterraine.
La grotte de Tham Nang Aen
Si apparemment devant cette grotte il y a une sorte de mini zoo, ce que je constatais, c’est que l’endroit est prisé par les Lao pour venir pique-niquer en famille ou entre amis. Cette grotte fut découverte par un Français. Sa particularité est d’avoir une rivière souterraine, longue d’un peu plus d’1 km, que l’on peut parcourir via la location d’une barque avec un guide. C’est d’ailleurs l’option que l’on prenait. La grotte fait parfois 30 m de hauteur, il y a quelques formations rocheuses intéressantes.
Ce qu’on appréciait le plus, c’est d’être absolument tout seul. Se retrouver là au milieu d’une grotte avec la seule lumière de nos petites lampes torches d’explorateur sur le front, c’est juste une expérience à part. Il se trouve que notre guide était un jeune Thai de 15 ans, ayant fait le choix d’arrêter l’école pour venir faire le guide ici (il y a pas mal de Thai qui viennent ici, notamment depuis la visite d’une princesse en 1987), ce qui est presque paradoxal quand on sait que c’est généralement plutôt les Laotiens qui cherchent une nouvelle vie en Thaïlande.
En tout, la visite dura 2h, le temps de faire l’aller-retour vers l’autre bout de la grotte, mais aussi d’explorer cet autre bout. Un amas de gros blocs de rochers, qu’on suspecte de s’être effondré après un bombardement dans la région. La lumière est visible, mais il fait relativement noir. Il n’y a aucun aménagement et c’est parfois un peu folklo pour progresser le long. Mais c’est ce que rend la visite unique. Le guide nous montrait des bouts d’os de vache posés là, on ne sait pourquoi, différentes formations calcaires typiques des grottes, une eau sacrée s’écoulant du plafond, etc.
Bonus : Tha Falang
Je le marque comme un « bonus » car il ne s’agit pas ici d’une grotte mais d’un coin au bord de l’eau qui servait du temps de l’Indochine d’aire de pique nique. Tha Falang voulant dire littéralement « point d’amarrage des français ». Aujourd’hui c’est surtout devenu un spot de baignade mais malheureusement on ne peut pas dire que les gens soient des « amis de la nature » tant c’était plutôt sale… Pas la rivière elle même, non, et heureusement quand même, mais le spot lui même, un petit bout de terre et de rocher au bord de la dite rivière est jonché de canette, reste de feu de camp et papiers… dommage.







Infos pratiques
Où dormir à Thakhek :
J’avais choisi le Inthira Hotel, surtout pour ses critiques plutôt bonne même s’il s’avère que son emplacement était aussi top.
Où manger à Thakhek :
Un peu par flemme, on ne mangera essentiellement qu’au restaurant de notre hôtel, ce ne sera pas faute d’avoir cherché ! Après tout, j’y mangeais là une excellente mousse au chocolat en dessert dont vous m’en direz des nouvelles ! Il y avait d’autres restaurants, notamment près de la rivière, un autre dans la même rue, mais rien qui nous inspirait, et comme après tout, c’était bien bon au Inthira et bien ma foi… On prendra également un « roti » (une sorte de pancake, délicieux !) devant la place (qui elle même fait pratiquement face à l’hôtel Inthira
Se rendre à Thakhek :
Comme précisé, il est maintenant possible de se rendre à Thakhek depuis la Thaïlande toute proche, vous pouvez donc prendre un avion depuis Bangkok (ou autre) jusqu’à Nakhon Phanom et de là prendre un bus, le trajet lui même ne dure qu’une heure mais il faut aussi compter le temps du passage de la frontière (rajouter environ 1h).
Sinon vous pouvez vous y rendre depuis Vientiane, la capitale qui est à environ 5h de bus. Dans notre cas, nous venions depuis Savannakhet, le trajet ne dure qu’environ 3 heures (arrêts compris).
Carte avec les points de repère et trajets effectués jusqu’aux différentes grottes :