
Doi Tung et la route 1149 : panoramas et café Akha à Ban Pha Hi
Doi Tung est surtout connu pour ses jardins superbement fleuris et Phra Tamnak Doi Tung, une villa ayant servi de résidence à la princesse Srinagarindra, grand-mère de l’actuel roi Rama X.
Cela reste une destination classique de la région, souvent incluse dans les excursions à la journée depuis Chiang Rai. Mais si vous voyagez en indépendant et que vous êtes un peu curieux, il y a bien plus à découvrir dans les environs.
Si Doi Tung est accessible en une heure depuis Chiang Rai, on peut aussi en faire une belle boucle à la journée en passant par Chiang Saen et le parc du Triangle d’Or (dont je parle ici), en combinant avec le marché frontalier de Mae Sai avant de rejoindre Doi Tung via la route 1149.
Cette petite route grimpe brusquement dans les montagnes, longeant la frontière birmane. Elle traverse plusieurs villages producteurs de café, dont Ban Pha Hi, et offre des panoramas imprenables sur le pays voisin.
La route 1149 : un itinéraire en bordure de la Birmanie
J’en parlais à l’instant, et c’est le fil conducteur de ces visites. La route 1149 revient vraiment à flirter avec la Birmanie, celle-ci longeant la crête de la montagne Doi Nang Non, qui fait office de véritable frontière naturelle avec son voisin. À la base, la route démarre à partir du carrefour avec la route 1290, qui arrive direct du Hall of Opium et le Triangle d’Or.

Vue sur la montagne Doi Nang Non.
Ce carrefour est proche du centre-ville de Mae Sai, à seulement 3 km du poste frontière. Il est d’ailleurs possible de rejoindre cette même route 1149 depuis la rue Tessaban Road 5, situé juste à côté du marché de Mae Sai.
Ban Pha Mi, le point de départ
Pour ma part, j’ai démarré cet itinéraire depuis une route intermédiaire située à 2 km du carrefour. Celle-ci mène au village de Ban Pha Mi, qui tire son nom du Doi Pha Mi situé à côté. Petite info bonus, en passant par là, vous êtes à côté de Tham Luang Nang Non, situé à 2 km seulement de la montée vers le village.
Cette grotte, en réalité un ensemble de cavité situé sous le Doi Nang Non, est devenue célèbre suite à l’incident impliquant 12 membres d’une équipe de foot locale et leur coach, qui se sont retrouvés coincés dans la grotte suite à une grosse pluie d’orage en juillet 2018.
Lors de mes premiers passage par cette route, la zone restait relativement connue que des locaux et sous les radars, mais cette mise en lumière soudaine et internationale allait changer un peu la donne… Car oui, cette célébrité n’est pas resté sans conséquences, avec une envie marquée par la population de découvrir cette région, et donc un engouement pour parcourir la route et ses villages.
Si, de par sa proximité avec Mae Sai et la vallée, Ban Pha Mi jouissait déjà d’une certaine popularité avant ça, avec la présence avérée de quelques cafés sur son flanc, Ban Pha Hi, situé un peu plus loin, s’est vue métamorphosée en seulement quelques années suite à cet évènement… mais j’y viens après.


Toujours est-il que la première fois que je me rendais dans le coin, j’en prenais plein les yeux avec ces montagnes de roches karstiques qui se présentaient face à moi. Je ne le savais pas encore à l’époque (je m’y rendais quelques mois plus tard) mais c’est des paysages qui ne sont pas sans rappeler, dans une moindre mesure, les montagnes du nord du Vietnam.
La route qui serpentent dans le village était encore qu’une petite route pavée, à peine plus large qu’une voiture malgré que ce soit en double sens. Et si depuis c’est goudronné et un poil plus large (mais pas tant que ça), la montée par ici vaut toujours le coup, surtout que la vue depuis le haut du village reste tout aussi belle. Une bonne mise en jambe pour la suite qui s’annonçait tout aussi intéressante.

L’ancienne route pavée qui montait à Ban Pha Mi.
Sur le Doi Nang Non
En haut de Ban Pha Mi, la route 1149 s’offre à vous. Si vous tournez à droite, vous redescendez vers Mae Sai. C’est donc à gauche que je m’engageais, amorçant la montée vers la crête du Doi Nang Non, la principale montagne sur laquelle la route 1149 serpente avant d’atteindre Ban Pha Hi.
Après 2 km, la montée devient plus raide avec une série de virages en épingle. Avant la dernière courbe, j’aperçois une plateforme en bambou installée sur le bas-côté (côté descente), avec une vue qui mérite clairement un arrêt. Dommage qu’il n’y ait pas de parking, car en voiture, cela oblige à s’arrêter côté montagne (attention au fossé), en se serrant au maximum pour ne pas gêner la circulation.

Panorama depuis le point de vue proche de Ban Pha Mi.
Si vous préférez éviter de vous arrêter en bord de route, une alternative est de vous rendre au « Life Museum », qui n’a rien d’un musée mais qui s’avère être un chouette café-restaurant avec une belle vue. Vous pouvez aussi opter pour le Phamee Hill (ผาหมีฮิลล์), situé quelques mètres avant.
La montée est courte mais intense, avec un dénivelé raide. Attention à ne pas trop empiéter dans les virages, car la visibilité est limitée.
En prenant de l’altitude, la végétation change progressivement. À partir d’un certain moment, des pins commencent à border la route. Selon les années, la densité de la végétation varie sur la droite.

La route 1149 qui serpente le long du Doi Nang Non.
Les premières fois que je suis passé ici, le paysage était plutôt dégagé, ce qui incitait vraiment à s’arrêter pour profiter du panorama. Ce que je faisais bien sûr : après m’être garé tant bien que mal, je sautais par-dessus un léger fossé sur le bas-côté de la route et me retrouvais face aux montagnes du Myanmar.
Il faut savoir que la crête du Doi Nang Non marque officiellement la frontière. Et puisqu’il n’y a aucune barrière physique le long de cette portion de route, techniquement, en passant le fossé, j’avais les pieds en Birmanie au moment de prendre la photo panoramique ci-dessous.
Généralement, cette route est déserte. On croise quelques autochtones en moto, mais il est facile de s’arrêter pour prendre des photos. Il y a plusieurs spots évidents où profiter de la vue sur les montagnes voisines.
Le long de cette portion de la route 1149, vous croiserez aussi vos premières plantations de café. Les caféiers sont plantés directement au bord de la route, sur le flanc de la montagne, à l’abri des grands pins.

Des plantations de café à l’ombre des pins le long de la route 1149.
Ban Pha Hi : un village Akha perché et son café local
Lorsque j’ai découvert cette montagne pour la première fois, c’était précisément pour rejoindre Ban Pha Hi. J’avais repéré qu’on y produisait du café et que c’était un village Akha. Après, sur ce dernier point, ça ne saute pas aux yeux, à part la balançoire traditionnelle qu’on peut apercevoir à l’entrée du village.
Pour le reste, ça ressemble plutôt à un village de campagne classique, à la différence près qu’il est perché à 1 200 m d’altitude et qu’on y voit plus de constructions en dur que de maisons en bois, preuve que le commerce du café est un bon business !

La balançoire traditionnelle Akha du village.
Un village encore discret avant Tham Luang
Lors de ma toute première visite, Ban Pha Hi était encore sous les radars. Il y avait à peine quelques visiteurs, le parking à l’entrée du village servait plus de terrain de jeu aux gamins qu’autre chose, et on ne trouvait que deux cafés en tout et pour tout.


Je m’étais rendu dans celui que je considère comme « l’original », le Pha Hee Coffee (alors oui, même si le village s’appelle Ban Pha Hi, le café a choisi l’orthographe Hee).
Installé dans la cour d’une maison familiale, c’était à l’époque une simple terrasse ouverte donnant sur un panorama incroyable, entre deux pics montagneux. C’est expressément cette vue, repérée sur Google Maps, qui m’avait poussé à prendre cette route 1149.
Et comme j’aime le café, autant le goûter directement au plus près de la source ! La barista du Pha Hee Coffee porte des traits typiquement Akha, et déjà à l’époque, ils mettaient à disposition une coiffe traditionnelle et des vêtements pour les photos souvenirs.
Un peu partout dans le village, on voyait des étals de grains de café en train de sécher, des plants de caféiers à proximité de la coopérative, qui était alors librement accessible.






L’essor du village et l’explosion du tourisme
À chaque passage, je vois Ban Pha Hi évoluer. D’abord, le Pha Hee Coffee a doublé sa surface, puis ils ont ajouté des plateformes photos avec la possibilité de boire son café les pieds dans le vide. Voir l’évolution de ce dernier entre 2017 et 2022 :


À ce moment-là, il y avait déjà plus de visiteurs, mais le village gardait encore un certain équilibre. Puis un jour, le choc.
Le parking était plein (bon c’était un weekend, ça joue aussi), des plateformes panoramiques avaient été ajoutées un peu partout, mais surtout, deux grands immeubles avaient surgi au-dessus du café original : des hôtels ! Pire ! Un imposant hôtel s’est carrément incrusté au milieu de la plantation principal du village !




Aujourd’hui, Ban Pha Hi compte plus d’une dizaine de homestays et au moins cinq ou six cafés supplémentaires. De plus, la coopérative n’est plus accessible. Exit le calme des débuts, même si le village reste très fréquenté par les Thaïlandais plutôt que par les touristes étrangers.
Alors, est-ce que ça vaut toujours le détour ? Oui, quand même, la vue reste incroyable. Mais voir un endroit changer aussi rapidement a toujours quelque chose de frustrant.


Passage par la base militaire : une zone stratégique en altitude
Moins de 3 km après Ban Pha Hi, en poursuivant sur la route 1149, vous croiserez sur votre droite une zone délimitée par une barrière en bambou. Si vous êtes attentif, vous devriez apercevoir un drapeau jaune, vert et rouge flottant sur un mât. Vous l’aurez compris, c’est la Birmanie. Plus précisément, il s’agit d’un avant-poste militaire birman !
Quelques mètres plus loin, vous arriverez à un poste de contrôle thaïlandais. La barrière est fermée par défaut, donc il faut s’arrêter. On vous demandera juste d’où vous venez et où vous allez, dites simplement que vous allez à « Doi Tung » et on vous laissera passer sans problème.
Juste après ce passage, vous tomberez sur l’avant-poste militaire thaïlandais (repéré par Chang Moob Military Outpost sur Google Maps), qui lui, est accessible au public. Vous pouvez vous garer à proximité, et après une simple signature sur un registre, un couloir en zigzag en bambou mène au sommet de la base.






De là-haut, la vue est imprenable sur les montagnes birmanes, avec un village visible en contrebas. La base est tellement paisible qu’en dehors de quelques abris de protection contre d’hypothétiques explosions, on y trouve… un petit café, installé directement dans l’enceinte de l’avant-poste militaire ! Typiquement thaïlandais.
Doi Tung et ses environs
Moins d’un kilomètre après les avant-postes militaires, on arrive enfin dans la zone du Doi Tung. En poursuivant sur la route 1149, on traverse une petite zone élargie, avec un parking sur la gauche et un genre de marché local, avec un alignement de marchands sur la droite, vendant principalement des fruits et légumes.
Le parking permet de visiter le Mae Fah Luang Arboretum, à ne pas confondre avec les jardins de la villa royale, situés plus loin. N’étant pas fan de fleurs, je ne m’y suis jamais arrêté, mais pour les amateurs de botanique, ce site abrite une collection de plantes rares et des parterres de fleurs colorés, accessibles via des sentiers ombragés.
Juste à côté, une plateforme panoramique permet d’admirer la vallée. Un tunnel piéton passe sous la route pour accéder à une autre plateforme, offrant cette fois une vue sur les montagnes environnantes.

Stupa du Doi Chang Mub près de l’arboretum. Chainwit., CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Près de l’arboretum, un sentier part du marché et mène au stupa du Doi Chang Mub, une petite pagode perchée sur un rocher qui, vue de profil, ressemble à un éléphant prosterné. L’endroit est entouré de pins majestueux et d’un banian aux racines enchevêtrées.
La bifurcation vers Doi Tung
Peu après l’arboretum, on arrive à une bifurcation. Quelle que soit la direction choisie, la route reste la 1149 et les deux itinéraires se rejoignent plus bas. Cependant, les attractions varient selon le choix :
À gauche : Vers le Wat Phra That Doi Tung
Un kilomètre après l’embranchement, vous arriverez à une nouvelle bifurcation. En poursuivant à droite, vous continuez la descente de la route 1149, tandis qu’en allant à gauche, vous montez vers le temple.
Juste à droite, au bord de la route, se trouve un petit restaurant. Si vous n’avez pas encore mangé, c’est une option sympa, bien que, en général, je préfère faire une pause à Ban Pha Hi. Mais j’ai déjà testé ce restaurant et c’est très bon.
À côté, des escaliers mènent à une première partie du temple. Ici, on trouve un viharn moderne et un chedi doré, mais l’endroit n’a pas grand intérêt, donc vous pouvez le zapper et continuer en face. Un panneau indique alors le Phra That Doi Tung à 1 km.
La montée vers le temple
Lors de ma première visite, la route menant au temple était étroite, juste assez large pour deux véhicules qui se croisent. À l’époque, il était même encore possible de se garer directement dans l’enceinte du temple.
Depuis, la route a été entièrement refaite. À un moment, on bénéficie d’une vue dégagée sur la vallée et même sur Ban Pha Hi, visible au loin.
Pour le parking, deux options possibles :
- Le premier (petit), peu après le point de vue, avec quelques boutiques, snacks et toilettes. De là, un escalier bordé de Nagas mène au temple.
- Le second (plus grand), situé plus haut, permet d’accéder directement à l’entrée du temple pour les moins motivés à monter à pied.
Si vous optez pour les escaliers, un sentier dallé et ombragé vous attend, bordé des deux côtés par un impressionnant alignement de cloches. Ça reste facile d’accès car à part au début, c’est essentiellement plat et il y a moins de 300 mètres à parcourir avant d’atteindre la terrasse du temple.


Un temple important qui se métamorphose
De ce que j’ai pu trouver comme info, le Wat Phra That Doi Tung est mentionné dans certaines sources comme un temple vieux de près de 1 000 ans. Dans sa version actuelle, il est surtout connu pour ses deux chedis dorés jumeaux, construits dans le style Lanna. Il est aussi un lieu de pèlerinage important pour les bouddhistes.
Car ce temple, bien que modeste, fait partie des 12 principaux temples du pays, chacun étant associé à un signe du zodiaque chinois. Tous sont situés dans le nord (dont quatre rien que dans la province de Chiang Mai), sauf le Wat Phra That Phanom, situé non loin du Mékong en Issan (région nord-est).
En l’occurrence ici, le Wat Phra That Doi Tung est associé au signe du Cochon, qui correspond à mon signe !


Là encore, j’ai vu ce temple évoluer au fil du temps. Déjà après quelques années, il a subi un sérieux lifting. Ça encore c’est normal et n’a rien de choquant. Mais c’est en voyant des photos récentes que j’ai constaté d’autres changements :
- Le sol entièrement refait
- Ajout d’une nouvelle structure sur le côté du temple
- Extension de la plateforme autour du temple
Le plus gênant dans tout ça ? C’est que le site offrait autrefois une vraie sérénité, entouré par la végétation. Mais pour privilégier la vue, l’extension a conduit à l’abattage des arbres… Pourtant, un point de vue existait déjà à seulement 300 mètres du temple !
En effet, vous trouverez un escalier sur le côté gauche menant à un petit sentier débouchant sur une plateforme panoramique. Pourquoi donc raser les arbres alors qu’il y avait déjà un belvédère dédié ?
À droite : Vers le village de Ban Musoe Laba
Reprenons depuis la bifurcation. Imaginons que vous avez vu assez de temples et que vous choisissez la route 1149 à droite. Après 3 km, vous arriverez à l’entrée d’un village : Ban Musoe Laba.
Il s’agit d’un village Lahu, une ethnie originaire du Yunnan, en Chine. Les Lahu font partie des six principaux groupes ethniques considérés comme des tribus des montagnes en Thaïlande.
À l’image de Ban Pha Hi, rien ne distingue particulièrement Ban Musoe Laba sur le plan architectural, du moins pas suffisamment pour identifier clairement son appartenance ethnique. Mais là encore, l’intérêt réside dans une combinaison entre la vue et… le café, bien sûr !

Vue depuis Ban Musoe Laba.
C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé, un jour, connaissant déjà le Phra That Doi Tung, à emprunter cette route et à faire un arrêt ici. Malheureusement, à la date de cette mise à jour (2025), le Laba Cafe and Bistro Doi Tung, le seul café du village, semble fermé.
Dommage, car la vue était vraiment sympa, tout comme l’accueil de la famille qui tenait l’établissement. Après, c’est indiqué comme « fermé temporairement », donc à voir si cela évolue…
Sur le principe : notez que cet itinéraire rallonge légèrement le trajet. En effet, passer par la route 1149 côté Wat Phra That Doi Tung ne représente que 3,7 km jusqu’à l’embranchement où les deux descentes se rejoignent, contre 7 km en passant par ce village.
La villa royale et les jardins de Mae Fah Luang
Peu après la jonction des deux routes 1149, la route devient plus plate. Vous passerez un virage avec un bassin de rétention d’eau en contrebas et juste après un village discret sur votre droite, vous aurez un espace élargie avec des places de parkings visible sur chaque côté.
En face de cette zone se trouve un embranchement. Si vous allez à gauche, cela vous fait poursuivre sur la route 1149 qui dans cette direction, fini par redescendre dans la vallée et retour vers la « civilisation ».
En prenant à droite, c’est indiqué, la route mène vers la Doi Tung Royal Villa. La montée s’étend sur 1,5 km et, tout au long du trajet, des places de parking sont aménagées sur le côté gauche, preuve que l’affluence peut être importante certains jours.

Doi Tung Bazaar.
En haut, on trouve un parking de chaque côté de la route, au niveau du Doi Tung Bazaar, un marché local tenu principalement par des membres de l’ethnie Akha, vivant dans le village voisin. C’est d’ailleurs dans ce village que se trouve une maison d’hôte, le Ruea Phu Mok Homestay. Les places de stationnement étant limitées au niveau du bazar, les parkings en contrebas permettent de mieux répartir les véhicules.
Il est à noter que les jardins et la villa royale se visite indépendamment l’une de l’autre, le jardin étant d’un côté de la route et la villa de l’autre.
Mae Fah Luang Garden
Le nom Mae Fah Luang revient souvent dans la région (comme pour l’université Mae Fah Luang) et fait directement référence à la princesse mère, qui a énormément œuvré pour améliorer les conditions de vie des tribus montagnardes du nord. À force de survoler ces montagnes en hélicoptère pour ses missions royales, elle a fini par être surnommée « Mère royale du ciel » ou « Mère royale céleste ».
Le Mae Fah Luang Garden est un superbe jardin botanique de 10 hectares, créé à son initiative pour offrir aux Thaïlandais une expérience similaire aux jardins européens qu’elle avait admirés lors de ses séjours à l’étranger, et plus particulièrement en Suisse.
Ce projet visait aussi à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie des communautés locales, tout en luttant contre la déforestation et la culture du pavot, autrefois répandue dans la région.
Le jardin est réputé pour sa grande variété de plantes et de fleurs, qui évoluent au fil des saisons. Des sentiers aménagés permettent de se promener parmi les parterres fleuris, agrémentés de quelques sculptures artistiques.
Autrefois, on pouvait aussi faire de l’accrobranche au Doi Tung Tree Top Walk, mais cette attraction a fermé. Avant d’accéder aux jardins, il est également possible de visiter le Hall of Inspiration, une exposition interactive consacrée à la famille royale, en particulier la branche des Mahidol, actuellement régnante.
Doi Tung Royal Villa
L’histoire de cette villa est étroitement liée aux efforts de la princesse mère pour améliorer les conditions de vie des populations montagnardes du nord de la Thaïlande. Dès les années 1960, elle s’implique activement dans la région et, lors de ses visites, elle constate l’ampleur de la déforestation due aux cultures sur brûlis et à la production de pavot.
Face à cette situation, elle initie des projets pour restaurer les forêts et offrir des alternatives économiques aux habitants, en promouvant des cultures durables comme le café, le thé et les fleurs.
Inspiré par ces initiatives, le gouvernement thaïlandais lança en 1988 le Doi Tung Development Project, un programme visant à reboiser la région, lutter contre la pauvreté et améliorer l’accès à l’éducation et aux soins de santé. Pour lui permettre de superviser ces efforts de plus près et éviter ses longs voyages annuels en Suisse, il fut décidé de construire une résidence sur place.
Le choix du Doi Tung ne doit rien au hasard : situé à plus de 1 000 mètres d’altitude, il y règne un climat plus doux toute l’année, et ce paysage montagneux (même si objectivement différent) lui rappelaient les environs de la Villa Vadhana où elle séjournait à Lausanne. Elle s’y installa d’ailleurs avant même la fin des travaux dès novembre 1988 et y résida régulièrement jusqu’à la fin de sa vie en 1995, continuant à superviser le développement de la région.
L’architecture de la villa, avec son style chalet en bois, s’inspire d’ailleurs des chalets suisses, tout en intégrant des éléments thaïlandais. La maison se compose de deux étages :
- L’étage supérieur comprend ses quartiers privés, ceux de sa fille la princesse Galyani Vadhana, ainsi qu’une salle de réception, et une cuisine.
- L’étage inférieur est réservé aux zones d’habitation et aux espaces de travail.
Devant la villa, une grande pelouse fleurie offre une vue dégagée sur les montagnes environnantes. À l’arrière, un long balcon bordé de jardinières rappelle son amour des fleurs : c’est ici qu’elle passait de longues heures à jardiner.


À l’intérieur, les photos sont interdites, mais on retrouve plusieurs éléments reflétant les passions de la princesse mère, notamment pour l’astronomie, avec un plafond représentant le système solaire tel qu’il était à la date de sa naissance (le 21 octobre 1900).
Aujourd’hui, la Doi Tung Royal Villa est ouverte au public, offrant un aperçu du mode de vie et de l’engagement de la princesse mère en faveur du développement durable et de la préservation des ressources naturelles.
Comment s’y rendre
Étant une destination hors des sentiers battus, il n’existe pas de transport public direct pour parcourir la route 1149 dans son intégralité.
Si vous souhaitez uniquement visiter le Doi Tung, il est possible de prendre un taxi depuis Chiang Rai ou de rejoindre l’entrée du site en songthaew violet, qui partent de la gare routière centrale de Chiang Rai à horaires fixes.
Dans tous les cas, ces options ne permettent pas d’explorer les villages et points panoramiques le long de la route.
La meilleure solution reste donc la location d’un véhicule :
- En scooter : J’en ai déjà croisé sur cette route, mais ce n’est pas une option que je recommande particulièrement. Les routes de montagne sont parfois abruptes, et la conduite en Thaïlande peut réserver quelques surprises. (Je vous renvoie à mon article sur la conduite en Thaïlande pour plus de détails.)
- En voiture : Plus confortable, surtout si vous comptez multiplier les arrêts. Un 4×4 est recommandé, bien que non indispensable. Certaines portions sont très raides, et en saison des pluies, la route peut devenir glissante.
Excursions organisées
Pour ceux qui préfèrent ne pas conduire mais veulent explorer pleinement cette partie de la province, des excursions depuis Chiang Rai proposent des visites de Doi Tung et ses environs. Certaines incluent également des villages ethniques ou des arrêts panoramiques.
En résumé, le Doi Tung et ses environs permettent une balade mêlant paysages montagneux, histoire locale et traditions. En dehors des jardins et de la villa royale, c’est une escapade qui offre une expérience un peu hors des sentiers battus.
Pour compléter cette visite, il est possible de faire un détour par les plantations de thé de Choui Fong, situées à environ 20 km des jardins, nichées dans la vallée légèrement à l’écart de la route principale menant à Chiang Rai.

Plantation de thé de Choui Fong avec le Doi Tung visible au fond.
Depuis ses plantations, vous avez justement une vue sur le Doi Tung, bien visible en toile de fond, parfait pour terminer cette journée dans le nord de la province de Chiang Rai.
Sanchez Aline
Cher Romain !
Merci Romain c’est somptueux ! vos photos sont merveilleuses, je vous adresse tous les plus encourageants et les plus beaux superlatifs. Quelle joie cette belle rencontre !! Vous mettez une fraîcheur harmonieuse, dans ma vie, je suis en retraite avec une santé fragile, après une belle carrière dans l’aérospatiale et dans le tourisme, n’ayant jamais pu aller plus loin, que l’Europe et l’Afrique du nord où je suis née, je vous suis, et admire votre courage, votre passion est un grand trésor, lorsque on l’a, cela veut dire que rien ne nous fait peur et que coûte que coûte nous allons jusqu’au bout et ce n’est pas facile, c’est pourquoi je vous adresse mes chaleureux compliments et mes encouragements, car ne l’oubliez pas je voyage avec vous !!!! (rire) !
Bien à vous
Enila
Romain
Aline,
C’est déjà bien d’avoir pu voyager, certaines personnes ne sortiront jamais de France ! (par choix ou pas), merci beaucoup pour vos encouragements et compliments !
Romain
Bonjour Aline,
Je réponds avec beaucoup de retard mais je vous remercie chaleureusement en retour pour votre message, heureux de vous faire voyage !
Annie SIROP
Bonjour romain
Nous serons à chiang mai pour 9 jours le dernier week-end end de janvier que conseillez vous de visiter ? Merci pour votre reponse
Romain
Bonjour,
9 jours au total ? Il y a pleins de possibilités. La plus commune déjà serait de monter à Chiang Rai 2/3 jours, c’est de là que vous pourrez effectuer la visite décrite dans cet article. En plus de ça, il y a évidemment le temple blanc, le temple bleu et la maison noire entre autres (je parle toujours pour Chiang Rai). Il y a aussi une journée à passer au Elephant Steps avec les éléphants de Sophie qui peut être sympa.
Évidemment je pars du principe que vous n’avez pas encore réservé vos hôtels, parce que si vous êtes « coincé » 9 jours à Chiang Mai, c’est pour le coup un poil trop. Autrement, vous pouvez faire une journée à visiter les principaux temples du centre, Wat Phra Sing, Wat Chedi Luang, Wat Chiang Man. Il y a ensuite une journée à faire au Doi Suthep, en s’arrêtant au Wat Palad dans la montée. Vous pouvez aussi voir quelques cascades même si je trouve qu’elles sont pas top. Pour ça, il vaut mieux se rendre au Doi Inthanon, à 1h au sud de Chiang Mai, c’est là où se trouve le plus haut sommet de Thaïlande (2 565 m).
Sur une autre journée vous pouvez faire les temples périphériques dont je parle ici : https://thailande-et-asie.com/5-temples-voir-hors-vieille-ville-chiang-mai/
Si vous saturez déjà niveau temples, partez explorer Paï et ses environs, c’est entouré par les montagnes, vous pourrez y voir des sources d’eau chaude, des points de vue mais le mieux vu la route, c’est d’y dormir sur place (parce que faire l’aller-retour dans la journée c’est trop de virages et de km)
Enfin il y a une journée possible à passer dans le coin des artisans à San Kamphaeng, puis aller au village de Mae Kamphong. Voilà quelques possibilités en vrac. Je compte évidemment bien organiser tout ça sous la forme d’un article suffisamment clair mais j’ai encore fort à faire…