Haut
  >  Voyage en Thaïlande   >  Provinces du Nord   >  Chiang Mai   >  5 temples intéressants à voir autour de Chiang Mai
entree principale wat lok mali - chiang mai
5
(5)

Peu d’imagination concernant le titre de ce nouvel article, d’autant que j’en ai déjà écrit un similaire au nom évocateur, 5 temples à voir hors de la vieille ville de Chiang Mai. Pour autant, appelons un chat un chat, puisque c’est bien ce que je vous propose aujourd’hui, avec la découverte de 5 autres temples à visiter, tous situés en dehors de la vieille-ville (dont je n’ai paradoxalement pas encore rédigé d’article !).

Tous, à l’exception d’un, sont des temples que j’ai visité récemment, c’est pourquoi j’avais envie de vous les partager maintenant. L’idée comme à chaque fois, est de vous proposer des sites intéressants, je fais donc toujours des recherches en amont pour trouver des temples qui se démarquent, soit par leur architecture, soit par leur emplacement ou toute autre raison valable. Tous ici ont donc un certain intérêt, historique et/ou visuel, car autrement, on pourrait en lister des centaines… et ça deviendrait lassant (déjà que 5 seraient de trop pour certains !).

Après, c’est mon ressenti perso, j’aime bien découvrir des temples, la balle est dans votre camp, libre à vous de voir si vous pensez que cela vaut le déplacement, mais au moins, les lister ici permet déjà d’en apprendre leur existence.

Les 5 temples sur une carte

Wat Chet Yot, Phra Aram Luang

Horaires d’ouvertures :
Ouverts tous les jours de 6h00 à 18h00.

Frais d’entrée :
L’entrée est gratuite même si les dons sont très appréciés.

C’est le seul temple que je n’ai pas visité récemment, et même pour le coup, c’était il y a pas mal d’année, d’où la qualité des photos… Mais j’en avais jusqu’alors jamais parlé, entre autres parce que j’avais oublié avec le temps quel était le nom de ce temple et où il se trouvait… Et à vrai dire, jusqu’à il y a pas si longtemps, on ne peut pas dire que j’avais beaucoup écrit d’articles sur Chiang Mai même. Ayant fini par retrouver l’identité de ce « mystérieux » temple, je me suis dis que c’est l’occasion ou jamais de l’évoquer, après tout, il s’intègre plutôt bien dans cette liste, car c’est un temple qui n’est certes pas dans le centre mais qui n’en est pas non plus éloigné (un peu le but de cette liste donc). Si vous êtes un peu familier de Chiang Mai, le Wat Chet Yot est situé à moins d’un kilomètre du centre commercial Maya, lui-même sur la route menant au Doi Suthep.

Le Wat Chet Yot, aussi appelé Wat Photharam Maha Vihara ou référencé sous le nom de Phra Aram Luang sur Google Maps. C’est un temple du 15e siècle qui a la particularité d’avoir un viharn principal surmonté de 7 chedis (d’où le nom « Chet Yot »). C’est une architecture à l’influence indienne, mais pas seulement, car il intègre aussi des éléments propres au style lanna ainsi que lao ou chinois. Plus précisément, il s’agissait d’un temple royal, construit sous le règne du roi Tilokkarat, souverain du royaume Lanna de 1441 à 1487. Ce dernier envoya un groupe de moines au royaume de Bagan (Myanmar) pour y étudier l’architecture du temple de la Mahabodhi, lui-même inspiré du temple du même nom, situé à Bodh Gaya (nord de l’Inde), où Siddhartha Gautama, le Bouddha, a atteint l’Illumination (un lieu qu’on avait visité).

Les murs du viharn sont recouverts de sculptures et de bas-reliefs, dont certaines possèdent un très bon niveau de conservation, témoignant de la finesse des détails apportées à l’édifice. Une sorte de tunnel permet d’accéder à l’intérieur, qui abrite bien évidemment une imposante statue de bouddha dorée. Autour du viharn, on retrouve plusieurs structures classiques comme un ubosot (salle d’ordination), plus moderne, ainsi qu’un autre viharn, de forme rectangulaire.

On comptabilise également 3 chedis, deux petits dont un à base octogonale, et un plus imposant, à base carré, celui contenant les cendres du roi Tilokkarat.

Wat Lok Moli

Horaires d’ouvertures :
Ouverts tous les jours de 6h00 à 17h00.

Frais d’entrée :
L’entrée est gratuite.

Parfois orthographié Wat Lok Molee (une variante plus « anglophone »), il s’agit d’un des plus anciens temples de Chiang Mai, puisque sa fondation remonte au 14e siècle. Il avait probablement le statut de temple royal, bien qu’il se trouve en dehors du carré central formant le vieux Chiang Mai. La plupart des structures actuelles sont toutefois plus récentes, avec certaines datant toutefois du 16e siècle.

C’est le cas de sa pièce maîtresse, un imposant chedi à base carré, construit en 1527. Il contiendrait les cendres de plusieurs monarques de la dynastie Mengrai, les dirigeants du royaume Lanna entre les 13e et 16e siècle. Chaque côté du chedi comporte une niche abritant une statuette de bouddha. À la même époque, un viharn avait été construit, mais il n’en subsiste que la base en brique. Le grand viharn qui se trouve actuellement devant le chedi est une reconstruction contemporaine.

En effet, suite à l’invasion de la région par les Birmans, le royaume Lanna resta tributaire de leur voisin pendant plus de deux siècles (1558-1775). Son indépendance sera finalement acquise au prix d’une importante guerre contre les Birmans, entraînant des destructions telles que Chiang Mai fut carrément abandonné pendant plus de 20 ans (1775-1797). Tout comme la cité donc, le Wat Lok Moli tomba en désuétude et termina en ruine.

Il faudra attendre le milieu du 20e siècle pour voir le temple être rénové, alors que le royaume Lanna faisait partie intégrante du royaume de Thaïlande depuis seulement un demi-siècle. Et pour en revenir au viharn, malgré son aspect « ancien », avec sa structure en bois reprenant bien les codes du style Lanna, il date de 2003. L’entrée du viharn est gardé par deux Nagas (serpent mythologique) et sa façade est ornée de motifs floraux finement sculptés ainsi que des scénettes illustrant la vie de Bouddha.

Même son entrée principale, une grande structure en brique gardée par deux statues de gardiens, vaut le coup d’oeil. Globalement, le Wat Lok Moli est un bel exemple d’architecture Lanna, lanternes de décorations incluses, et à deux pas du carré central, donc facile d’accès.

C’est globalement un temple apprécié par les instagrammeurs et herbe mais perso, je dois avouer qu’il a son charme, et sa proximité avec la vieille ville en fond sans aucun doute un temple intéressant à visiter si vous avez un attrait pour l’architecture et les temples.

Wat Pa Pao

Horaires d’ouvertures :
Ouverts tous les jours de 6h00 à 18h00.

Frais d’entrée :
L’entrée est gratuite.

Le Wat Pa Pao, qui peut se traduire par le « temple du bosquet aux arbres Pao », est également situé à deux pas du carré central de Chiang Mai, il est même à tout juste 1 km du Wat Lok Moli. Si l’on n’a pas affaire ici à un temple très ancien, sa particularité réside surtout dans son architecture, car c’est un temple birman et plus précisément de style Shan. Le Wat Pa Pao est construit en 1883 sous le règne du dernier roi de Chiang Mai, Inthawichayanon, d’où découle le nom donné au sommet de Thaïlande, le fameux Doi Inthanon.

au wat pa pao - chiang mai

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, l’industrie de l’exploitation forestière du teck est alors en plein boom dans le nord de la Thaïlande. Attiré par cette opportunité, un grand nombre de travailleurs birmans ont émigré en Thaïlande et notamment à Chiang Mai depuis les États Shan du nord-est de la Birmanie et ont construit leurs propres lieux de culte.

En pénétrant la cour du temple, on remarque un mur avec des portes d’entrée en briques cintrées entourant un grand chedi et un viharn, la salle de réunion du temple. Malheureusement, le viharn original, en bois, a disparu pour laisser la place à un bâtiment en ciment. Ce dernier reste toutefois dans l’esprit Shan, reconnaissable à son toit à cinq niveaux, appelé Pyatthat, décoré de motifs colorés et surmonté d’un genre d’ombrelle cérémoniel dorée appelée hti.

Le chedi principal est en forme de cloche, dont le sommet est également surmonté d’une ombrelle dorée. La structure est entourée par quatre animaux aux allures de lion, avec une tête se rapprochant du dragon, une créature mythologique associée à la chance. Ce sont également ces mêmes créatures qui se retrouvent sur les côtés des petites marches menant à une niche abritant une statuette de Bouddha sur le côté du stupa.

C’était très calme au moment de notre passage et les exemples d’architecture Shan n’étant pas si nombreux en ville, cela en fait un édifice religieux intéressant.

Wat Ram Poeng (Tapotaram)

Horaires d’ouvertures :
Ouverts tous les jours de 7h00 à 17h00.

Frais d’entrée :
L’entrée est gratuite.

Pour ce 4e temple, on descend un peu vers le sud-ouest de Chiang Mai, non loin de l’aéroport et du Wat Umong dont je parlais dans mon précédent article sur les temples autour de Chiang Mai. Nous sommes alors au pied de la montagne du Doi Suthep, un endroit parfait pour se détendre au calme du tumulte de la ville, pourtant pas si loin. Et ça tombe bien, car ce temple sert de centre de méditation, qui accueille également des étrangers, désireux de s’initier à la technique de méditation dite de Vipassana.

entree wat ram poeng - chiang maiwat ram poeng - chiang mai

La fondation du temple remonte au XVe siècle, d’après des inscriptions retrouvées sur une pierre, on connaît même la date précise, le troisième jour du septième mois lunaire, ce qui nous emmène au 26 juillet 1492 (pour les curieux comme moi, j’ai établi cette date en regardant le calendrier lunaire ici, qui indique la nouvelle lune au 24 juillet, marquant le 1er jour du 7e mois lunaire, toutefois, certaines sources indique 1451 comme l’année de la fondation, donc à prendre avec des pincettes). Si de cette période, il ne reste plus grand-chose, il y a toutefois le grand chedi principal, qui témoigne de cette ancienneté, car bien que lourdement rénové, est toujours debout après cinq siècles d’existence. Son base ronde est surmontée par une série d’étage, chacun étant entouré par des niches abritant des statuettes de bouddha.

D’après l’historique du site, la fondation du temple est lié à un sombre destin d’un membre de la famille royale du royaume Lanna, entre trahison et vengeance, véritable début d’un « lakorn » (sitcom) si populaire en Thaïlande. En effet, vengé de la mort de son père, mais probablement avec des remords, le roi Phaya Yot Chiang Mai (พญายอดเชียงราย) décide d’établir ici un monastère pour faire acte de mérite. Et selon la légende, son emplacement fut choisi après qu’un moine attestât ici la présence de reliques enfouies. C’est justement à l’emplacement de ses dernières que fut érigé le stupa (chedi).

Devant le chedi, se trouve le principal viharn, construit en bois de teck et entouré d’une allée couverte, encadrant le viharn et le chedi. Ses structures sont toutes récentes puisqu’entamées en 2016, le viharn en teck ayant remplacé le bâtiment d’origine, qui était aussi de construction moderne, mais avec des matériaux sans valeur ajouté. En revenant au bois, le temple se rapproche des architectures typiques du Lanna.

À quelque 20 mètres à l’Est, se trouve légèrement isolé l’ubosot, la salle d’ordination, également construite en teck. On y accède par une superbe porte surmontée d’une sculpture en forme pyramidale, typique de la région. Cette salle se trouve dépourvue de murs latéraux et abrite une statue de Bouddha, étonnamment sculpté dans de la pierre (je précise, car c’est plus rare et contraste particulièrement avec le bois et ses dorures l’entourant). Le site est également entouré d’un corridor en bois de teck dont le parquet brille et contraste avec les dorures des portes joliment décorées.

Peu visité au moment de notre passage, le tout a beau essentiellement être moderne, le fait qu’ils ont repris les codes originels du style Lanna en fond un spot qui se démarque et mérite donc sa place dans ma liste ici.

Wat Intharawat (Wat Ton Kwen)

Horaires d’ouvertures :
Ouverts tous les jours de 6h00 à 17h00.

Frais d’entrée :
L’entrée est gratuite.

Enfin « last but not least » comme diraient nos amis anglophones, le Wat Intharawat, toujours connu localement sous le nom de Wat Ton Kwen, est considéré comme un exemple exceptionnel de l’architecture classique Lanna. Il se trouve plus au sud, dans le district d’Hang Dong. Le site se trouve non loin du Royal Park Rajapruek, dont la pièce centrale de ce parc récent, reprend justement l’architecture du viharn de ce Wat Intharawat. En plus du hall dédié à la prière, l’ensemble se compose d’un corridor en forme de U, entourant l’édifice principal ainsi que d’un autre pavillon, en forme de croix. Ce pavillon, est le seul exemple de bâtiment cruciforme, s’apparentant au mondop, dans le nord de la Thaïlande.

entrée wat intharawat - chiang mai

cour wat intharawat - chiang mai

Bien qu’il ne soit pas particulièrement ancien, puisque la construction du viharn remonte à 1857 (à l’époque de Rama IV, concernant le royaume alors voisin du Rattanakosin), avec l’ajout du pavillon l’année suivante, le temple n’en reste pas moins loué pour la finesse de ses finitions. Le soin apporté dans sa construction amène d’ailleurs les historiens à penser qu’il s’agit de l’œuvre d’artisans royaux. Une distinction qui lui a valu en 1989 d’être nommé par l’association des architectes siamois comme la pièce d’architecture la plus remarquable. Voyez que je ne sélectionne pas mes temples à la légère !

Rien n’est laissé au hasard, la configuration des lieux symbolisant le Mont Méru (le centre de l’univers), ici le viharn, avec la cour de gravier l’entourant, symbolisant l’océan Srithundorn. Et cet aspect extérieur des lieux n’a pas changé depuis sa création, fait rare, car beaucoup de temples, en se modernisant, transforment souvent les espaces vides et le gazon par des sols bétonnés (à la base pour éviter l’incommodité d’un sol boueux qui rendrait les fidèles réticents à venir se receuillir au temple pendant la saison des pluies…).

Pour rentrer dans le détail de l’architecture du viharn, il possède un toit à trois niveaux sur l’avant et deux niveaux à l’arrière. La partie supérieure du bâtiment ainsi que les colonnes soutenant le toit sont en bois, comme il est plus courant d’en voir dans le nord de la Thaïlande. À l’intérieur, les murs étaient décorés de peintures murales qui sont malheureusement pour la plupart délavées. Les poteaux et une partie de la toiture intérieure sont ornés de motifs dorés, et au fond, on retrouve évidemment la principale statue, également dorée et classiquement en position assise.

Globalement, bonne impression pour ce temple qui se démarque clairement, assez populaire auprès des Thaïlandais, certes parce qu’il est stylé, mais aussi parce que le Wat Intharawat sert régulièrement de décor dans les sitcoms historiques. Malgré cette mise en avant, le temple restait assez tranquille au moment de notre visite (la pandémie aidant quand même).

À noter qu’en face de la cour du temple, se trouve un espace vert, parsemé de plusieurs maisons sur pilotis, dont l’une, servira probablement de café/restaurant d’ici la fin de la pandémie (au moment de notre passage, c’était fermé).

L'article vous a plu ?

Note globale 5 / 5. Nombre de votes : 5

Pas encore de vote. Soyez le premier à noter cet article !

L'article vous a plu ?

Suivez moi sur les réseaux sociaux

Lorsque je découvrais la Thailande en 2006, je ne m'attendais certainement pas à y poser mes valises 2 ans plus tard ! Depuis, je suis basé à Bangkok et je voyage régulièrement à travers toute l'Asie. Je partage mes récits, photos, conseils sur la vie d'expatrié en Thailande et sur les pays d'Asie, pour ceux qui veulent découvrir le pays du sourire, qui cherchent un peu d'aventure et ceux qui rêvent d'Asie (ou ceux qui veulent rêver tout court ;-)

publier un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Optimized by Optimole