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Chanthaburi : le pèlerinage du Khao Khitchakut

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Chaque année, pendant une courte période, le Khao Khitchakut devient l’un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés de l’est de la Thaïlande (et même l’un des plus populaires dans tout le pays). Ce pèlerinage mène au Khao Phra Bat, l’un des points culminants du parc national de Khao Khitchakut, dans la province de Chanthaburi, que j’affectionne particulièrement.

Le mont Khao Phra Bat abrite une empreinte sacrée de Bouddha particulièrement vénérée, à laquelle les fidèles attribuent des pouvoirs de protection, de guérison et d’accomplissement des vœux. Une ascension courte sur le papier, mais loin d’être anodine sur le terrain, offrant une expérience unique dans la ferveur bouddhiste.

Un pèlerinage accessible que deux mois par an

Le pèlerinage du Khao Khitchakut n’est accessible que pendant une courte période de l’année, généralement de fin janvier à mars / début avril (selon les années). Le reste du temps, l’accès au sommet est totalement fermé, mais le reste du parc national de Khao Khitchakut, qui inclut quelques cascades, reste, lui, ouvert.

Cette ouverture très limitée s’explique d’abord pour des raisons de sécurité : pendant la saison des pluies, la montagne devient glissante, boueuse, et tout simplement trop dangereuse pour accueillir des foules.

bouddha sur rocher vue sur campagne de chanthaburi

À cela s’ajoute une contrainte logistique importante. L’ascension mobilise chaque jour des pick-up 4×4, une gestion stricte des flux, des équipes de secours, des zones de repos, des vendeurs, et tout un encadrement impossible à maintenir sur une longue période.

Le calendrier du pèlerinage tombe en général dans la même période que Makha Bucha, l’une des grandes fêtes bouddhistes en Thaïlande, célébrée en février. Même si les dates ne sont pas officiellement liées, cette proximité renforce naturellement la portée spirituelle de l’ascension.

Résultat : sur ces quelques semaines, des foules venues de tout le pays convergent vers Chanthaburi, parfois par dizaines de milliers lors des pics d’affluence, surtout le week-end. Ce caractère temporaire renforce encore l’intensité de l’expérience, en faisant de l’ascension un moment à part, presque “hors du temps”.

Après si la période d’ouverture est strictement limitée dans l’année, une fois le pèlerinage lancé, l’ascension peut en revanche se faire en théorie 24h/24, ce qui explique aussi pourquoi certains choisissent d’y monter de nuit.

route menant a la montagne de khao khitchakut chanthaburi

Pour remettre dans le contexte, on y est allé la première fois en pleine période Covid, le site ayant ouvert comme d’habitude, mais vu les circonstances, la foule était quasi inexistante. De plus, on y est allé deux jours avant la fermeture, quand le gros des pèlerins avait déjà effectué le voyage — des conditions idéales donc pour découvrir ce lieu préservé.

On a pu vite comparer en réitérant l’expérience l’année suivante, justement de nuit, avec une fréquentation redevenue normale.

En 2026, le pèlerinage est prévu du 19 janvier au 19 mars (dates données par les autorités locales, visible ici), mais elles varient légèrement chaque année. Pensez à vérifier les dates actualisées avant votre venue.

Une ascension courte, mais bien physique

Pour beaucoup de fidèles, l’ascension ne se résume pas à une simple visite. Le fait de gravir la montagne fait partie intégrante de la démarche spirituelle. Monter jusqu’à l’empreinte permet de “gagner du mérite” (tham bun), une notion essentielle dans le bouddhisme thaï, liée au karma et aux bonnes actions. Plus l’effort est important, plus le mérite est considéré comme grand.

Et même si le gros de la montée se fait ici en pick-up, le tronçon final à pied est vécu comme un véritable passage symbolique pour dépasser ses limites. L’effort physique est directement associé à la démarche religieuse, au point que certains surnomment la montée le “Stairway to Heaven” — “l’escalier vers le paradis”, en version franchouillarde, comme la célèbre chanson de Led Zeppelin.

escalier le long du sentier de pelerinage de khao khitchakut
« Un kilomètre à pied, ça useee; ça usee »

Les points de départ de l’ascension

Officiellement, la ville de Chanthaburi, située à 30 km de là, peut servir de point de chute et donc de départ pour ce pèlerinage, puisque des vans et pick-up partent depuis la gare routière.

Mais si, comme moi, vous êtes motorisés, vous pouvez dormir dans les parages directement et rejoindre l’un des trois ou quatre temples au pied de la montagne d’où sont organisés les aller-retour en pick-up jusqu’au point de départ de la randonnée.

La première fois, c’est au Wat Krating (วัดกะทิง) qu’on se rendait (photos ci-dessus), situé 5 km en aval du temple qu’on utilisait l’année suivante, le Wat Phluang (วัดพลวง). Ce dernier étant le plus proche de la montagne, il est devenu le véritable centre névralgique du pèlerinage de Khao Khitchakut.

Comme c’est aussi le plus important service de transport du coin, vous y trouverez tout un tas de restaurants provisoires et de boutiques de souvenirs, rendant l’endroit particulièrement animé ; de quoi se mettre direct dans le bain en termes d’ambiance.

La montée en pick-up jusqu’au point de départ de la marche

Quel que soit votre temple de départ, le déroulé est le même. Il faut d’abord s’acquitter du ticket de transport, valable pour un aller-retour, sachant que le prix est de 100 bahts par personne pour un aller simple.

Les pick-up, ces fameux « songthaews », partent généralement toutes les 5 à 15 minutes dès qu’ils sont pleins ; chaque 4×4 peut transporter de 8 à 12 passagers selon le modèle et son aménagement. Vous verrez que les pick-up sont numérotés, mais c’est surtout pour faciliter la gestion des flux et l’organisation des rotations.

Sur place, on vous dirige simplement vers le prochain véhicule disponible, et au retour il suffit en général de reprendre un pick-up dans la file, sans se soucier d’un numéro précis. En revanche, les jours de très forte affluence, votre ticket de transport comporte un numéro. Il ne correspond pas au véhicule, mais à votre numéro d’appel : c’est lui qui indique votre ordre de passage dans la file d’attente.

Depuis le Wat Phluang, on rejoint très vite le pied du barrage, que l’on gravit ensuite par une route longeant l’impressionnante structure. Peu après, les véhicules marquent un arrêt au poste de garde forestier, puisqu’il faut payer l’entrée au parc national séparément du transport (200 bahts pour les étrangers).

passage du barrage montee vers khao khitchakut chanthaburi

Ensuite, on est parti pour un trajet d’environ 30 minutes. On comprends vite pourquoi ces voitures sont nécessaires. La route forestière menant à Khao Phra Bat étant escarpée et surtout en mauvais état (chemin de terre), aucun véhicule privé n’y est autorisé.

C’est une aventure en soi : sur les quelque 5 km de montée, on passe d’environ 120 m d’altitude à la station de départ à près de 850 m à celle d’arrivée, soit une pente moyenne avoisinant les 14 %.

montee en pickup au khao khitchakut chanthaburi
Allez c’est parti !

Petite anecdote  : si en Thaïlande on conduit normalement à gauche, ici, on alterne…. Selon les sections et virages, on alterne entre gauche et droite, en fonction de l’état de la route. Les conducteurs se préviennent évidemment en klaxonnant avant chaque courbe pour éviter toute collision. Souvent, les croisements entre véhicules donnent lieu à un salut entre pèlerins.

C’est une ambiance bon enfant, avec nos co-voyageurs du moment s’expriment parfois comme sur une montagne russe, avec des exclamations quand le pick-up écrase la pédale en amorçant un virage, faisant gentiment valdinguer nos corps sous l’effet des poussées.

Le dernier kilomètre à pied

En arrivant, on est déposé sur une aire aménagée qui rappelle à quel point l’organisation est désormais bien rodée. Si j’imagine qu’il y a quelques années en arrière, il ne devait pas y avoir grand-chose, il y a aujourd’hui plusieurs installations ici (entièrement rénovées entre nos deux passages, d’ailleurs), en plus du poste des gardes. À commencer par des toilettes, de quoi grignoter (des nouilles instantanées essentiellement) et s’hydrater.

Si ce n’est pas déjà le cas, prenez de quoi boire avant d’entamer l’ascension finale.

Deux zones de prière sont également aménagées sur cette aire de départ. La première est installée au pied d’un arbre, sur une plateforme qui fait un peu office de rond-point, là où les pick-up peuvent se remettre dans le bon sens avant d’entamer la descente. L’autre zone est située juste à droite des premières marches de l’ascension. Elle inclut des arbres à dons, ainsi que de quoi accrocher des plaques pour marquer son passage.

Effort physique oblige, on trouve aussi un poste de secours, avec une ambulance prête à partir en cas de besoin. Pour bien se rendre compte du niveau de difficulté, il faut comprendre que l’on démarre le sentier à environ 850 m d’altitude, pour une arrivée peu après les 1 000 m. En somme, sur à peine 1,2 km, on avale près de 250 m de dénivelé, soit une pente moyenne autour de 20 % — ce qui n’est pas anodin.

Pour cette raison, des porteurs sont présents au point de départ pour accompagner les personnes les plus fragiles jusqu’au lieu sacré.

porteurs pelerinage de khao khitchakut chanthaburi
Les porteurs en action.

Lorsqu’on franchit cette porte symbolique, composée de fils blancs, on entre véritablement dans la partie spirituelle de l’ascension. Ces fils sacrés, appelés sai sin, sont utilisés dans les rituels bouddhistes pour la protection, la bénédiction et la transmission des mérites. On en croisera d’ailleurs tout au long de la montée.

Pareil également avec des boîtes pour collecter des dons qu’on verra réparties tout le long, sachant que la tradition est de donner au moins un peu à chaque boîte si votre vœux s’est exaucée.

On est alors parti pour une ascension d’environ 50 minutes, arrêts compris. La toute première section consiste en une série de marches en brique ; ça reste encore assez facile, ce qui permet d’atteindre un premier stop au bout d’une dizaine de minutes.

Plus loin sur le sentier, une autre installation reprend ces fils blancs, cette fois autour d’une statue dorée représentant un moine tenant un éventail cérémoniel (pour rappel, pas de pointe sur la tête = pas Bouddha). Si cet espace était vide la première fois — sûrement à cause du Covid —, lors de notre second passage, un moine était assis à ses côtés. Il bénissait au passage ceux qui s’arrêtaient quelques secondes. Car même dans l’effort, le pèlerinage reste omniprésent.

À peine plus haut, on traverse un espace où se concentrent plusieurs aménagements : statues diverses (bouddhas, Ganesh, gardiens du Ramakien), mais aussi des colonnes de billets — souvent des coupures de 20 bahts — qui pendouillent librement un peu partout. Si j’ai l’habitude depuis toutes ces années de voir des billets exposés de cette manière, c’est toujours déroutant de voir autant d’argent à la vue de tous.

En avançant lentement, on prend aussi le temps d’observer ce qui nous entoure. C’est ainsi que je tombe sur une sauterelle-feuille, parfaitement camouflée sur un rocher recouvert de feuilles d’or, au point de se confondre totalement avec le décor.

Même si ce n’est que le début, ces petits arrêts permettent de souffler un coup. La section qui suit, toujours sous forme d’escalier, est cette fois bordée d’une longue rangée de cloches, dont la tradition, vous le devinerez, est de faire sonner chacune d’entre elles. Un seau avec des bâtons est mis à disposition de chaque côté de la série pour les faire résonner — ça évite de vous éclater les doigts.

C’est à partir de là que ça se corse. La montée se fait plus ardue, avec une série de marches qui semble interminable. Enfin, si je détaille, ce n’est pas une montée continue (et heureusement) mais une alternance de sections qui grimpent, d’autres qui redescendent légèrement… avec aussi quelques zones plates, toujours ponctuées de nouvelles suites de cloches (mais pas en permanence).

À partir de là, on commence à avoir des vues sur la vallée, et le chemin se sépare en deux sens, le flux pouvant être tel qu’il faut absolument un côté pour monter et l’autre pour descendre. La première fois, comme c’était très calme, on a pu alterner les sens sans se poser la question, mais si vous vous engagez le jour J, je pense qu’il est impossible de se tromper.

Au bout d’une demi-heure, sans encore se douter qu’on était presque au bout, on arrive après une énième série de marches à ce qui ressemble à un embranchement. Un passage inattendu, avec sur la gauche une passerelle qui s’enfonce dans les arbres pour rejoindre une zone entourée de rochers.

Là encore, un moine est calé dans un abri, prêt à bénir les passants. Au bout, une vue magnifique s’ouvre sur la montagne, la vallée et le bout de chemin que l’on vient de parcourir.

Un panneau indique que le petit sanctuaire placé au bord d’un rocher est censé apporter la bonne fortune si l’on dépose son portefeuille (comme dit l’adage, qui ne tente rien n’a rien…) dans le creux d’une marque semblable à une patte de tigre — d’où ces effigies visibles.

C’est juste avant de quitter cette zone que j’aperçois, posé sur un tapis de mousse, un beau scarabée rhinocéros qui attire immédiatement l’œil, avec ses allures de petit monstre préhistorique. Une présence surprise, mais relativement logique dans cette jungle humide une bonne partie de l’année, comme en témoignent les nombreux rochers couverts de mousse croisés jusque-là.

De retour sur les marches, on se faufile dans un passage étroit entre deux gros rochers, et après même pas dix minutes, on comprend qu’on touche au but : l’empreinte de Bouddha.

Ascension complète à pied : pour les plus motivés

Si la majorité opte, comme nous, pour le gros de la montée en pick-up, il est aussi possible de faire l’ascension complète à pied pour les plus fervents croyants, ou ceux qui aiment les vrais défis.

Même si je doute que beaucoup d’entre vous choisissent cette option, il existe deux variantes :

  1. La première consiste à se garer en haut du barrage, juste avant le premier poste des gardes forestiers, et à longer la même route d’accès qu’empruntent les pick-up avant de bifurquer dans la forêt peu après la moitié du parcours, là où se trouve une station intermédiaire (soit un total d’environ 6,5 km).
    Si l’on a croisé quelques courageux effectuant ce périple, ce n’est pas la plus recommandée, puisqu’elle longe un moment le chemin de terre où défilent les véhicules effectuant leur aller-retour incessant entre le temple et la zone de départ.
  2. La seconde option démarre de l’autre côté du réservoir. Un accès permet de s’enfoncer légèrement en voiture sur environ 1,5 km au pied de la montagne, après quoi une randonnée d’environ 3 km (mon estimation) permet de rejoindre le rocher à l’empreinte par un autre versant.

Khao Phra Bat et l’empreinte de Bouddha

En voyant ce gros rocher posé là en équilibre, je ne peux m’empêcher de faire un certain parallèle avec le rocher d’or de Kyaiktiyo, l’accès un peu folklo en véhicule inclus. On y retrouve à la fois cet aspect religieux / pèlerinage et un gros rocher se démarquant dans la montagne. Mais la comparaison s’arrête là.

 

arrivee au khao phra bat de khao khitchakut
Les dernières marches avant d’arriver à Khao Phra Bat et l’empreinte.

gros rocher sacré de khao khitchakut chanthaburi

Ici, le rocher est moins en position d’équilibre et il n’est pas recouvert de dorure comme chez le pays voisin. L’autre grosse différence, outre la saisonnalité, c’est qu’on a pas toute une mini-ville qui s’est développée autour : on ne compte ici qu’un bâtiment servant à abriter les moines qui bénissent à la chaîne, et quelques kiosques pour effectuer toutes sortes de donations.

Je ne connais pas l’histoire exacte de ce rocher, mais contrairement aux grandes empreintes de Bouddha sculptées que l’on peut voir dans certains temples, ici, il ne s’agit pas d’une représentation travaillée ou décorée de symboles. L’empreinte est directement issue de la forme naturelle du rocher, interprétée comme sacrée et consacrée au fil du temps par les fidèles.

Après, il faut aussi admettre que de voir cet imposant roc posé là, au milieu de nulle part, donne un côté singulier au lieu. Comme c’était calme cette première fois, on avait tout le loisir de s’approcher pour aller y apposer une feuille d’or, la tradition. Attention, car la pente au pied du gros bloc est bien raide : en chaussettes comme j’étais, ça rendait l’exercice d’équilibre franchement périlleux.

Outre coller des feuilles d’or, le petit « jeu » local consiste à coincer une pièce dans les aspérités du rocher. Un exercice auquel je m’essayerai — j’aime bien laisser une trace, et c’était mon petit challenge du jour. Le temps de faire tout ça, plus la série de photos qui va bien, on est resté environ vingt minutes.

Les rubans rouges de Pha Daeng

Pensant avoir fait le tour, je remarque alors qu’un chemin se poursuit à l’arrière du site. Un escalier mène dans un premier temps sur une plateforme d’où l’on a une vue plongeante sur le rocher et l’étendue en contrebas.

Le sentier continue ensuite en s’enfonçant dans la forêt. Ça monte et descend légèrement, mais comme on est globalement sur la crête, c’est moins éprouvant que l’ascension principale… même si ça se mérite quand même.

On passe un premier sanctuaire où l’on retrouve les plaques nominatives que les fidèles (nous compris) signent avant de les accrocher aux fils blancs tendus entre les arbres, ainsi qu’un abri abritant plusieurs statues de Bouddha. D’ici, on profite à nouveau d’une belle vue sur la montagne.

Dans les parages, d’autres abris et petits sanctuaires sont disséminés, certains pouvant accueillir des moines, d’autres servant simplement de lieux de prière.

En s’enfonçant toujours plus loin, on atteint un passage plus délicat qui plonge assez sèchement vers le bas (avec le panneau “attention” qui va bien), avant d’arriver sur un léger plat où se trouve un petit poste de secours. Juste derrière, le sentier remonte brièvement et débouche sur une nouvelle zone.

La curiosité m’incite à suivre les différents panneaux, qui mènent systématiquement vers de nouveaux coins de recueillement. Je passe ainsi sous une grosse roche, et tombe sur un tapis installé au pied d’un autre rocher : encore une zone de prière.

En tout, le parcours se prolonge sur environ 300 mètres jusqu’à un point précis dans la forêt appelé “Pha Daeng”, dont la traduction littérale signifie “tissus rouges”. C’est ici que les fidèles viennent écrire un vœu, leur nom et la date de passage sur un ruban rouge, avant de l’accrocher aux branches ou aux cordes tendues entre les arbres.

Le rouge, en Thaïlande, est une couleur associée à la protection (de la nation normalement), la passion, le pouvoir, l’audace ou encore la richesse (surtout pour les personnes d’origine chinoise). C’est aussi une couleur qui peut être associée à la chance — d’où cette véritable forêt de rubans, qui donne au lieu une atmosphère assez saisissante.

Bien évidemment, arrivés jusque-là, on ne se prive pas d’accrocher à notre tour notre ruban, tous les deux. Impossible de savoir à quelle fréquence ils sont retirés pour faire de la place, mais on a en tout cas conclu notre pèlerinage comme il se doit.

L’air de rien, cet aller-retour dans les bois nous aura pris une bonne heure supplémentaire à Khao Khitchakut. Avant d’entamer la descente, on repasse une obligatoirement au niveau du gros rocher. On traîne un peu histoire de s’imprégner encore un peu du lieu — sans savoir qu’on y reviendrait l’année suivante.

En explorant les alentours, je tombe alors sur une petite cavité coincée entre deux gros blocs. Un petit groupe de personnes s’y trouve en pleine méditation.

Je ne les dérangerai pas longtemps : quelques clics, et nous voilà ressortis. Il est temps de retrouver les pick-up. Le trajet est plus simple dans ce sens, même si les genoux et les mollets, eux, ne sont pas tout à fait du même avis.

Pour donner une idée du temps à consacrer à cette balade spirituelle, lors de cette première découverte, entre le moment où l’on a quitté le temple de départ et le retour, il s’est écoulé environ 5 heures, réparties comme suit :

  • Trajet en pick-up aller-retour : 1h
  • Dernier kilomètre aller-retour : 1h30
  • Temps sur place (incluant l’aller-retour vers Pha Daeng) : 2h

Alors oui, si vous comptez, ça fait 4h30. Le décalage correspond aux 30 minutes d’attente nécessaires avant de redescendre.

La 2ᵉ fois, comme on connaissait déjà, on s’est moins attardé : ce même aller-retour nous avait pris environ 3h30.

Le Khao Khitchakut de nuit : une autre atmosphère

Comme le vœu de madame s’était exaucé, on était donc reparti l’année suivante vers Khao Khitchakut. Comme la première fois, on choisissait volontairement de s’y rendre en toute fin de pèlerinage, deux jours avant la clôture.

Et, pour éviter un maximum de monde, on mettait les chances de notre côté en y allant non pas en journée, mais en soirée. On est donc partis tranquillement de Bangkok en début d’après-midi ; il faut environ 4 h pour rejoindre le Wat Phluang, qui serait cette fois notre base de départ pour le tour en pick-up.

On voit tout de suite la différence en termes d’affluence par rapport à la dernière fois, mais l’attente n’est pas longue. On arrive au pied de la randonnée avant la tombée de la nuit, peu après 18 h.

Avec les haut-parleurs qui s’activent, la foule plus nombreuse et cette brume qui s’installe rapidement, l’atmosphère est radicalement différente. Je remarque le long du parcours que c’est nettement plus « décoré », des rubans partout le long du trajet, des billets qui pendouillent à chaque zone de passage.

Difficile à dire si c’est « mieux » ou « moins bien », parce que c’est juste une autre ambiance : plus vivante, moins contemplative que le calme presque irréel de la première fois. C’est sans doute plus proche de ce qui s’y passe habituellement en terme de fréquentation même si là ça restait très acceptable, on circulait sans jouer des coudes.

Si en journée, on peut admirer le paysage, avec cette brume, la nuit donne une impression de se plonger un peu plus dans la contemplation spirituelle. Personnellement, les jeux de lumières qui font se détacher les ombres des gens et des statues me fascinent et j’apprécie autant l’expérience que de jour.

En haut, on est quasiment la tête dans le brouillard. Les projecteurs éclairent le passage, et la lumière se diffuse dans la brume donnant un décor presque fantomatique. Comme je voulais capturer cette atmosphère, on est retourné aux mêmes points que lors de la première visite, y compris l’extension vers Pha Daeng, où l’on accrochera un ruban rouge une nouvelle fois.

Par contre, contrairement aux apparences, comme on est au mois de mars, malgré cette brume et l’altitude, il ne faisait pas particulièrement frais. Avant d’entamer la descente pour clôturer ce pèlerinage V2, on assistait à une cérémonie commune avec des moines priant au pied du rocher.

priere collective avec moines au khao khitchakut de nuit

seance de priere collective au pelerinage de khao khitchakut de nuit

Et à force de voir de nombreuses personnes faire de même, on n’a pas résisté à se prendre un petit bol de nouilles instantanées pour se rassasier un petit coup, puisqu’on est monté là sans dîner. Le temps de revenir à la voiture et rejoindre notre hôtel à Chanthaburi, il était environ 22h.

retour au pickup pelerinage khao khitchakut de nuit
Il est temps de redescendre.

station des pickups au pelerinage khao khitchakut de nuit
Un peu d’attente pour repartir mais ça allait.

Se rendre à Khao Khitchakut

Comme je l’ai déjà largement évoqué, le Khao Khitchakut se situe dans la province de Chanthaburi, à environ 4 heures de route à l’est de Bangkok. La ville de Chanthaburi qui peut d’ailleurs servir d’étape sympa si vous poursuivez votre séjour vers les îles du Golfe au large de Trat (Ko Chang, Ko Mak et Ko Kood, qui gagnent d’ailleurs ces derniers temps en popularité).

Depuis Bangkok

En voiture (le plus simple et le plus souple)

Comptez environ 4h à 4h30 de trajet selon la circulation.
On passe en général par :

  • l’autoroute n°7 en direction de Chonburi ;
  • puis la route n°344 et la n°3 vers Chanthaburi.

Une fois dans la province, il faut rejoindre l’un des temples de départ servant de base pour les pick-up
(comme le Wat Phluang ou d’autres points organisés selon l’année).

une station de depart pour khao khitchakut chanthaburi
Une station de départ pour le Khao Khitchakut.

En bus

Des bus relient Bangkok à Chanthaburi depuis :

  • Ekkamai (Eastern Bus Terminal)
  • Mochit (Northern Bus Terminal)

Trajet : environ 4h30 à 5h.

Une fois à Chanthaburi, il devrait y avoir dès la gare routière, de quoi poursuivre directement vers le pied de la montagne en minubus ou songthaew.

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Accès final : le pick-up

Pour rappel, les véhicules privés sont interdits sur la montée. L’ascension commence donc obligatoirement par un trajet en pick-up 4×4, organisé en continu :

  • trajet d’environ 20 minutes ;
  • conduite très sportive ;
  • tarifs fixés chaque année par l’organisation locale (normalement 100 bahts aller).
  • l’entrée au parc national se paye séparément (vous pouvez pas y échapper)

Le pick-up vous dépose au point de départ du sentier pédestre, pour la dernière portion à pied.

croisement de pickup montee khao khitchakut chanthaburi
Et bonjour !

Où dormir à proximité de Khao Khitchakut

Pour loger près de Khao Khitchakut, deux options principales s’offrent à vous :

  • dormir directement dans les alentours immédiats des temples de départ (ce qu’on faisait la première fois),
  • ou bien loger à Chanthaburi, plus confortable et mieux équipée (surtout plus pratique si vous n’êtes pas véhiculé).
vue sur riviere a chanthaburi
Vue sur la rivière à Chanthaburi.

Dormir au plus près du départ

Si vous souhaitez être sur place très tôt, ou éviter la route de nuit après l’ascension, il est possible de dormir dans les environs immédiats du Wat Phluang et des autres points de départ.

  • petites guesthouses locales ;
  • bungalows simples ;
  • quelques homestays chez l’habitant.

Le confort est généralement basique, mais largement suffisant pour une nuit. L’avantage principal reste la proximité immédiate des pick-up et l’ambiance particulière du pèlerinage dès le matin.

Dans notre cas, on avait opté pour une guesthouse originale, située à mi-chemin entre la ville et le Wat Phluang. L’établissement s’appelle le Rin Radee Garden, et s’il inclut des hébergements, un restaurant et même un café, son activité première est d’être un verger, spécialisé dans le fruit roi de la région : le durian !

C’est tellement local qu’ils ne sont pas disponibles sur les plateformes de réservations classique, ils ont bien un site, mais ce dernier n’est qu’en Thaï… Sinon vous pouvez les contacter via leur page Facebook, le moyen de communication qu’ils privilégient.

Loger à Chanthaburi

L’autre option, plus confortable, consiste à dormir directement dans la ville de Chanthaburi, située à une trentaine de kilomètres des temples de départ.

  • plus grand choix d’hôtels ;
  • restauration variée ;
  • meilleur confort après l’effort.

C’est aussi une bonne option si vous souhaitez profiter de la ville, et notamment vous balader dans sa vieille rue longeant la rivière. Lors de notre 2ᵉ venue au Khao Khitchakut, on avait opté pour cette option, réservant ainsi au Rangsiya Boutique Hotel, un hôtel récent à moins de 10 minutes de la fameuse rue (Chanthaboon Waterfront Community).

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