Pour cette 4e journée en Inde, nous décidions de faire un crochet d’une journée au nord de Bodhgaya, plus précisément vers Rajgir et Nalanda. Les 2 sites sont distants d’environ 15km et se font donc dans la même journée.
Comme c’est tout de même à environ 100 km de Bodhgaya, il nous fallait un moyen de transport et pour ça nous remercions encore le temple Thai qui nous permettra d’avoir notre chauffeur perso, certes pas gratuit quand même, mais c’est quand même un plus, notamment parce qu’au moins il est digne de confiance, pas besoin de chercher plus loin et pas besoin de se battre pour avoir un prix raisonnable.
C’est donc de bonne heure que nous partions, direction donc les ruines de Rajgir, autrefois connu sous le nom de Rajagriha.
Les ruines de Rajgir
La ville était entourée d’une grande muraille et possédait un fort, une ville prospère où Bouddha vint à plusieurs reprises dans ces collines pour méditer et enseigner.
Aujourd’hui, il reste donc quelques traces de ce passé glorieux.
Le trajet se fait au milieu d’une campagne semi-désertique, très sèche. Nous passons entre 2 collines où l’on peut voir les restes de la vieille muraille de 2000 ans et plus et arrivons quelques kilomètres plus loin sur le site permettant de monter sur une des collines où Bouddha venait enseigner.
Pour accéder, vous avez le choix entre un téléphérique bien local (60 Rs) ou monter a pied… On choisira le téléphérique, car Jitima est encore limitée niveau marche à pied.
Au sommet, on trouve donc, outre la vue sur toute la plaine alentour, un temple sans attirance particulière et une stupa de la paix, donné par le Japon (il y a 80 stupas de ce type dans le monde entier dont une que l’on a vu au Sri Lanka un mois plus tôt). À noter la présence de singes au sommet (des entelles)
Ce lieu, appelé localement Gridhakuta (traduit selon les sources par « mont » ou « pic des vautours » ou Pic de l’Aigle) comporte outre le temple japonais, les restes d’un temple un peu en contrebas, ainsi que la grotte de Saptaparni qui aurait servi de lieu de « résidence » au Bouddha et serait l’endroit où se serait tenu le premier concile bouddhique 2 mois après la mort de celui-ci.
Nous nous arrêterons vite fait au passage aux restes de la prison de Bimbasara, un des premiers rois d’un des seize anciens royaumes indien, Rajgir était alors la capitale de ce royaume de Magadha, il fut emprisonné par son propre fils.
Enfin, on allait aux grottes de Son Bhandar dont je ne suis pas sûr d’en capter toute l’histoire si ce n’est l’évidente trace de sculptures de Bouddha et donc devait avoir une vocation religieuse. Le guide sur place ne sera pas très aidant, car son accent était plutôt incompréhensible (et pourtant, on est loin d’être mauvais en anglais…)
Ce fut le dernier site visité sur Rajgir avant d’aller vers l’ancienne université de Nalanda.
L’ancienne université bouddhiste de Nalanda
Après cette visite (assez express, je dois dire) de Rajgir, nous sommes donc allés à Nalanda, c’était d’ailleurs pour ma part la raison principale de notre venue dans le coin.
Nalanda était, comme le titre l’indique, une université, crée au IIIe siècle, c’était une des premières dans le monde et sa spécialité était bien évidemment vue l’historique des lieux les études bouddhiques, mais pas que, à son apogée les quelque 2000 professeurs enseignaient aussi bien les sciences, la philosophie, la littérature ou les mathématiques aux quelque 10 000 étudiants, qui venaient principalement d’Asie.
Une description de la vie au campus, qui incluait aussi des dortoirs pour les étudiants, fut établi par un moine chinois du nom de Xuanzang qui voyage à 2 reprises en Inde.
Mais alors que le bouddhisme était déjà un peu sur le déclin vers la fin du XIIe, la religion fut particulièrement mise à mal lorsque les armées musulmanes turques débarquèrent à Nalanda en 1197, mettant à sac l’université qui ne s’en relèvera jamais, malgré une tentative quelque 30 ans plus tard, des soldats turcs reviendront chasser les derniers étudiants et professeurs dans une université déjà en ruine.
Petite anecdote, il fut à un moment donné envisagé de redonner vie au site, car un projet d’une nouvelle université à Nalanda est bel et bien d’actualité. Le site étant évidemment trop abîmé, on préféra attribuer un nouveau terrain à quelque 20km de cette ancienne université.
Le but est de redonner ses lettres de noblesse à la région du Bihar en lui redonnant une université moderne pouvant accueillir des étudiants du monde entier, mais aussi pour éviter la fuite des « cerveaux », beaucoup d’Indiens partant étudier dans de grandes universités à l’étranger sans forcément y revenir…
Cet héritage de l’ancienne université devrait voir ces premières facultés ouvrir dès la fin de l’année prochaine, avis aux amateurs, voici à quoi cela doit ressembler :
Pour revenir à l’ancienne, que nous venons visiter, voilà un plan des lieux :
Il y avait un grand stupa (qui fût agrandie à 6 reprises) et jusqu’à 5 temples répartis dans le campus. En s’imaginant le site complet (c’est pas évident) et grouillant de vie, cela devait vraiment être une université incroyable.
Pas évident de visiter et d’apprécier un tel lieu avec la chaleur écrasante de ce jour, mais je ne regrette pas le déplacement.
Le prix du billet est de 100 Rs seulement soit 200 Rs pour nous deux, autant que ce que je donnais à un mendiant à Rajgir…
A côté du site, il y a apparemment un musée, mais avec la chaleur et la fatigue, on préférait rentrer vers Bodhgaya.