
Chanthaburi : exploration des alentours de la plage de Laem Sing
Je continue cette exploration de la province de Chanthaburi, située à environ 3h30 de Bangkok. Après vous avoir parlé de la ville et son histoire, de ses principaux parcs nationaux comme celui de Namtok Phlio, le plus « connu » et dernièrement, une balade dans les terres entre le village de Nong Bua et « l’île » de Ko Proet, je vous emmène cette fois le long de la côte.
Et je précise bien qu’il s’agit là de Laem Sing à Chanthaburi, car il existe aussi une plage de ce même nom au milieu de la côte ouest de Phuket (qui vaut aussi le coup d’œil soit dit en passant), même si là il s’agit aussi de tout un district de la province de Chanthaburi en plus d’être le nom de la plage principale.
La plage de Laem Sing
Et on commence donc par le centre névralgique de la zone si je puis dire, la plage de Laem Sing, que l’on peut considérer comme la plage principale de la région. S’étalant sur plus de 3 km, on retrouve une série de petits resorts, essentiellement sur la partie Est de la plage et bien évidemment quelques restaurants.






Je faisais un premier arrêt photo alors que la distance entre la route et la plage dépasse à peine les 40 m. Pour se faire, je passais à travers un terrain utilisé par un pêcheur local (avec son consentement bien sûr) pour fabriquer ses paniers de pêche en bois. Sur cette portion de Laem Sing, la plage n’est pas très large et surtout bordée de cocotiers.
Par opposition, plus on arrivait sur la partie Ouest, se rapprochant du pont enjambant la rivière Chanthaburi, plus la végétation changeait puisque c’est bordé par des sapins et la plage est alors bien plus large. C’est là qu’on se posait, à l’un des restaurants disposant de tables directement sur la plage. Je n’ai malheureusement pas le nom (il n’est pas indiqué sur Google Maps…) mais je sais que le parking est juste à côté du Leamsing Beach Resort (voir ici sur GMaps)
Tuek Daeng (bâtiment rouge) et Khuk Khi Kai
C’est moins d’un kilomètre après le restaurant qu’on arrivait au niveau de la place du « bâtiment rouge » (Tuek Daeng en Thaï). Nom sobre désignant cet édifice restant de l’occupation française. Le bâtiment fut construit dès le début de cette période, en 1893, en même temps que la prison de Khuk Khi Kai.
Tuek Daeng est un simple bâtiment composées de briques dont les murs sont peints en rouge et d’un toit en tuiles également rouges. D’un seul étage, Tuek Daeng s’étale sur 32 mères de long pour 7 mètres de large. À l’intérieur, vous y trouverez de cinq pièces, toutes reliées les unes aux autres. Il fut construit sur les restes d’un autre fort Thaïlandais construit pendant la guerre siamoise-vietnamienne fort Phikhat Patchamit, dont les briques ont été utilisés/recyclés pour la construction. C’était le quartier général français de l’estuaire de Laem Sing et servait de logement pour les soldats de la garnison basés au camp de Laem Sing jusqu’à l’arrêt de l’occupation de Chanthaburi en 1904.




Bien plus tard en 1984, le bâtiment a été rénové en bibliothèque publique du district de Laem Sing. Mais l’idée n’a pas persisté et de nos jours, le lieu n’est plus une bibliothèque et ouvre comme une simple attraction touristique, avec entrée gratuite, vu qu’il n’y a plus grand chose dedans à part quelques panneaux explicatifs uniquement en Thaï et un vieux canon. C’est le seul bâtiment ayant survécu après toutes ces années car si rien de particulier n’est mentionné, il ne devait alors pas y avoir qu’un seul bâtiment à cet emplacement, qui accueillait toute un bataillon (le reste étant à l’autre camp, situé dans la ville de Chanthaburi).
À côté du bâtiment, c’est un quartier plutôt calme au moment de notre passage. C’est à côté du bord de mer où l’on a une vue sur le pont enjambant la rivière de Chanthaburi qui se jette dans la mer à cet endroit. On aperçoit au loin un temple blanc au nom tout trouvé, le Wat Khao Laem Sing (temple de la colline de la péninsule du lion) et des bateaux de pêche parqués dans la zone.






Quant à Khuk Khi Kai, c’est une petite tour en brique carrée de seulement 4,4 mètres de large de chaque côté et de 7 mètres de haut, ayant deux rangées d’aérations et un haut toit. Située à 350 m du bâtiment rouge, il s’agit en fait d’une prison (parfois considéré comme la plus petite prison au monde) car oui, il n’y avait rien d’autre que cette seule tour. Construite par les Français dès 1893, elle avait pour fonction d’enfermer les Thaïlandais qui résistaient aux troupes françaises.
Le nom actuel Khuk Khi Kai peut se traduire par la prison aux crottes de poules. Du temps de son utilisation, il n’y avait pas de toit comme on pourrait penser qu’il a disparu, mais seulement une grille avec un poulailler… Les poulets déversaient alors continuellement leurs excréments sur les prisonniers… Yeurk…





Phairi Phinat Fort
Pour s’y rendre, on passait le pont Taksin Maharaj, qui offre une belle vue sur l’estuaire. On longeait ensuite la route passant la péninsule de Laem Sing, où se trouve notre prochaine étape, les ruines du vieux fort. Soyons honnête, il n’y a pas grand chose à voir en tant que tel. Mais c’est si on prend en compte uniquement l’aspect « ancien fort » puisque c’est ça qu’on vous indique. Et du vieux fort, il ne reste que quelques vieux canons (Même pas sûr qu’ils soient d’origine, mais probablement rajouté histoire de dire « hey vous avez vu, y’avait un fort là hein !?« ) et des traces au sol rappelant la fonction des lieux.
À savoir qu’il s’agissait essentiellement de tourelles à canons pour protéger la côte en cas d’invasion de la marine Vietnamienne. Le royaume craignant un retour de bâton suite à l’invasion siamoise au sud du Viêtnam au cours de la 2e guerre siamoise-vietnamienne (1831-1834), alors que les deux nations se battaient notamment sur le contrôle du Cambodge. C’est donc sous le règne de Rama III (1824-1851) qu’est ordonné la construction de ce fort, qui possède une vue stratégique sur la plage de Laem Sing.




En faisant aujourd’hui un excellent spot pour admirer la plage et la vue offerte par cette colline. C’est aussi un lieu de refuge pour des macaques traînant dans cette zone, l’occasion d’observer un peu des singes sauvage si vous n’en avez pas encore eu la possibilité en Thaïlande.
En plus ce point de vue et des « restes » du fort, on peut y voir un vieux chedi en contre-haut. S’il y avait déjà une première version d’un chedi plus petit dont je n’ai pas trouvé de date, ce dernier a été construit par dessus celui d’origine en 1904 pendant le règne de Rama V. Intitulé le chedi de la liberté, ce dernier fut construit pour commémorer le retrait des troupes françaises de Laem Sing, après que la France ait rendu le territoire de Chanthaburi au Siam (faisant suite à l’incident de Pak Nam, que j’évoque dans mon article sur la ville de Chanthaburi).
Le vieux phare de Laem Sing
Moins d’un kilomètre après cet arrêt au fort, on poursuivant sur la route longeant le bord de mer sur la péninsule de Laem Sing, direction le phare. Je savais que pour atteindre ce dernier, il fallait marcher un peu dans la forêt. Mais avant cela, on s’arrêtait voir un genre de sanctuaire au bord de mer, où l’on avait une vue sur la plage de Laem Sing. À la base, c’est parce qu’on pensait qu’il y aurait quelque part des toilettes, mais aussi parce que la route ne va pas plus loin. On s’était garé en contre-haut de cet endroit et après quelques photos, on passait la barrière indiquant la fin de la route pour poursuivre notre chemin vers le phare.
On passait les maisons du staff gérant le phare et la zone (même si ce dernier marche aujourd’hui automatiquement, alimenté par un panneau solaire) qui bordent une plage de gravier (gros sable on va dire plutôt), puis on traversait un petit pont qui mène à l’entrée du chemin montant dans la colline où se trouve le phare. En tout, il y a 400 m de grimpette pour y accéder. Attention aux gravas, mais le tout reste assez facile, car on atteignait le phare en à peine 15 minutes.
À côté, une vieille cabane en bois qui servait autrefois au personnel est à l’abandon. La vue depuis le phare est superbe et domine tout Laem Sing, notamment la plage, le pont Taksin Maharaj et l’estuaire de Laem Sing, où arrive la rivière de Chanthaburi dans la mer. Et en parlant du nom, savez vous que cela signifie le cap du lion ? Cela vient du fait qu’au pied de cette péninsule se trouve un rocher dont on dit qu’il représente une tête de lion. Pour le voir, vous avez un point de vue à 50 m du phare, et en plus du rocher, vous pouvez apercevoir au loin une petite île, appelée Ko Chula (probablement nommée en l’honneur de Rama V).





Khao Laem Sing Forest Park et la plage d’Ao Krathing
Après avoir repris la voiture, on revenait au niveau du croisement juste après le « fort » (où l’on croisait plusieurs singes au milieu de la route) pour cette fois prendre l’autre route, également en cul-de-sac et menant au « Forest Park« . Khao Laem Sing Forest Park est une zone protégée de la péninsule (mais qui n’a pas le statut de parc national, notamment de par sa surface très restreinte). Et en dehors de la forêt qui l’entoure, c’était surtout de voir la plage associée au parc qui m’intéressait.
Certaines personnes remontaient de leur baignade tandis qu’on descendait les escaliers menant à la plage d’Ao Krathing (j’écris toujours le nom local comme avec les temples et le fameux mot « Wat », mais pour info, Ao signifie « baie »).
En arrivant dans le sous-bois bordant la plage, un panneau indique « gentiment » de faire attention aux éventuels serpents venimeux traînant dans la zone. Bon, on va faire gaffe alors. Nous sommes alors peu après 16h, il n’y a pas grand monde, à part quelques familles d’un côté, et un groupe se mettant à picoler sur l’une des tables de pique nique disponible. C’est là l’avantage d’un parc national, où ce genre de comportement y est alors prohibé, parce que bon, ici, je doute malheureusement que tous leurs déchets ont bien été ramassé à la fin…
On ne s’éternisait pas trop sur cette pourtant belle plage, car je voulais voir une autre plage dans la foulée, mais c’est un bel emplacement pour se reposer un temps si jamais. Le sable est doux, plutôt clair et l’ensemble m’avait paru plutôt propre.






Hat Ao Yang
Dernière étape pour cette journée, avant de rejoindre notre hôtel. Comme c’était dans une autre zone que Laem Sing, ce sera pour un autre article, mais si l’hôtel vous intéresse, c’était le Peggy’s Cove Resort, situé vers la plage de Kung Wiman. On voulait changer de l’hôtel qu’on avait prit à Chanthaburi, histoire de et afin de se rapprocher (un peu) de Bangkok (y’avait que 30 km de différence mais bon).
Pour en revenir à notre dernière visite, on peut traduire le nom de ce lieu par la plage de la baie aux hévéas (l’arbre à caoutchouc). Ici, le sable est d’une couleur presque orange (accentué par le coucher de soleil auquel nous assistions) mais comme il y a des rochers, je ne sais pas si c’est propice à la baignade. Toutefois, la zone est un peu développée puisqu’on croisait quelques hôtels et restaurants. C’est une plage avec une berge aménagée, mais entouré de végétation et comme c’est en cul-de-sac, j’imagine que ça reste généralement assez calme.
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