Spécial Halloween: Thaïlande, esprit es-tu là ?
En Thaïlande, la place des morts est assez prépondérante dans le quotidien, entre les maisons aux esprits, les différents festivals et l’omniprésence dans les séries Thaïs et au cinéma des fantômes et autres esprits, ces derniers sont à la fois craints et respectés.
En pleine période de la fête des morts, c’est le moment idéal pour passer en revue la vision qu’ont les Thaïlandais sur la vie après la mort, comment cela se répercute au quotidien et puis c’est l’occasion de vous donner quelques idées de lieux de visites et festivals sur le thème.
Alors, le cœur bien accroché ? Âmes sensibles s’abstenir, c’est parti !
Les maisons aux esprits
Les Thaïs considèrent qu’en plus, des hommes et des animaux, la terre est peuplée d’esprits. Par conséquent lorsqu’ils jettent leur dévolu sur un terrain et souhaitent construire leur maison (cela vaut aussi pour des immeubles et toutes constructions), ils doivent alors partager le dit terrain avec le ou les esprits occupant déjà cette parcelle.
D’où la présence des « maisons aux esprits« , ces véritables petites maisons aux allures de temple miniature, posées généralement sur un piédestal. L’emplacement de ces maisons est régi par tout un tas de critères qui va de l’orientation (plutôt au nord sinon au sud), la hauteur (à hauteur des yeux, d’où le piédestal) etc.
La fonction première est de s’assurer la protection du chao thi, sorte de gardien et protecteur, en le mettant à l’aise avec cette habitation mise à disposition, régulièrement on y vient pour déposer des offrandes (le plus souvent, il s’agit de fleurs, d’encens et de la nourriture, riz, fruits et boisson).
A noter que l’opposé des chao thi, ce sont les « phi », des esprits malveillants, souvent référé à des fantômes. Ce sont eux qui sont souvent représentés dans les histoires au cinéma et série télé Thaïlandaise.
L’allure et la taille de la maison aux esprits est proportionnelle à la richesse de la demeure qu’elle protège, ceci afin de ne pas rendre l’esprit jaloux. Celle-ci était à l’origine en bois, tout comme l’étais les maisons traditionnelles.
Quelques détails sur le rôle des maisons aux esprits sur l’ami Wikipedia.
Si la construction est importante, la maison aux esprits devient carrément un petit sanctuaire, avec une habitation sous forme d’un petit temple dédié à Brahma, le dieu créateur dans l’Hindouisme (figure à 4 visages).
Cas concret, le sanctuaire d’Erawan, au carrefour de Ratchaprasong à Bangkok.
Sanctuaire d’Erawan
Le sanctuaire d’Erawan est un exemple de « maison aux esprits » plus élaborée. Sa construction fut décidée après que la date du début des travaux d’un grand hôtel gouvernemental, le Erawan Hotel, fut considérée comme mauvaise (normalement la date est calculée avant par un astrologue).
Avant la construction du sanctuaire, les travaux de l’hôtel accumulaient une série d’incidents incluant dépassements de coûts, ouvriers se blessant et la perte d’une cargaison de marbre italien, destiné à la décoration de l’hôtel de luxe.
Le rapport avec les esprits ? Le carrefour où fut construit l’hôtel servait autrefois de place publique pour les exécutions des criminels.
Etabli en 1956, l’hôtel d’origine a depuis été détruit et remplacé par le Grand Hyatt mais le sanctuaire est resté. La statue de Brahma a été vandalisée à 2 reprises dont la dernière fois était aussi récemment que 2006, le vandale s’est fait aussitôt battre à mort, preuve qu’on ne plaisante pas avec les esprits… (Même si la réaction disproportionnée créa un scandale à l’époque).
Phi Thi Kon : le festival des fantômes
Chaque année entre Mars et Juillet (la date est sélectionnée chaque année par un medium) a lieu le festival des fantômes à Dan Sai, dans la province de Loei (dans la région d’Issan). Appelé localement Phi Ta Khon, les habitants des villages s’habillent de vêtement multicolore avec de grands masques, représentants.
Le festival s’étale sur 3 jours, au premier jour, ils invitent les esprits de la rivière Mun à les protéger, au second jour il y a des concours de danses, des parades et le dernier jour est consacré à l’écoute des chants des moines.
Source de la photo : wikipedia
Sat Duan Sip : le festival du dixième mois lunaire
C’est un festival qui a lieu chaque année en Septembre ou début Octobre dans le sud de la Thaïlande, à Nakhon Si Thammarat. Les Thaïs pensent que pendant cette période, les défunts sont autorisés à visiter les vivants et leur famille du premier au dernier jour de la lune décroissante dans le dixième mois lunaire.
Ces fêtes traditionnelles inclus des spectacles et des expositions d’art et de culture, des marchés provisoires avec un grand nombre de produits locaux, dégustations de spécialités locales, un spectacle de son et lumière, feux d’artifice.
La caractéristique principale du festival est d’offrir de la nourriture aux moines et dans les monastères.
Source photo : Bangkok101.com
Wang saen suk : le jardin de l’enfer
Situé à 90 km de Bangkok, sur la route menant à Pattaya, vous pourrez visiter un jardin pas comme les autres. Situé à côté d’un temple à Chonburi, ce jardin est une représentation de ce que les Bouddhistes se font de l’enfer.
Malgré les scènes brutales et gores, c’est généralement en famille que l’on visite ce jardin particulier. Des statues montrent de manière réaliste et crue diverses situations et tortures possible.
Après avoir passé un panneau « Bienvenue en enfer ! », les visiteurs y rencontrent des pécheurs bouillis dans des chaudrons de cuivre, dévorés par des chiens de l’enfer, émaciés etc.
Comme le jour du jugement pour les catholiques, certains bouddhistes pensent que l’âme est jugée, si le karma est négatif, alors ce sera un passage par la case enfer. La majorité pense plutôt pour une simple réincarnation, la devise reste dans tous les cas :
« Donnez un peu chaque jour, vous aurez une vie heureuse. »
C’est pourquoi les Thaïs sont de très fervents religieux qui se rendent régulièrement dans les temples, donne à manger le matin aux moines et que de nombreux événements sont liés au but de faire un mérite, une bonne action.
Wat Muang : autre exemple d’un jardin des enfers
Notez que plusieurs temples en Thaïlande peuvent avoir une zone consacré à ce « jardin des enfers ». Un exemple étant le Wat Muang, situé à Ang Thong (90 km aussi de Bangkok, au nord cette fois, pas très loin d’Ayutthaya)
Outre le jardin des enfers, le Wat Muang est surtout connu pour son impressionnant Bouddha assis de 94 m, le plus grand à ce jour dans tout le pays.
Wat Rong Khun, le temple blanc de Chiang Rai
Crée par l’artiste Chalermchai Kositpipat, le temple, en fait véritable œuvre d’art, possède lui aussi une certaine représentation de ce que peut être l’enfer.
À l’entrée du temple se trouve une passerelle sous laquelle se trouve un puits de l’enfer, ou des centaines de mains d’âmes damnées essayent de sortir et d’échapper à leur triste sort.
Juste après, se trouve de chaque côté 2 imposant démons, qui pointent un doigt accusateur sur vous.
Minh Anh
Esr ce qu’ils sont vraiment superstitieux , les thais ?
Romain
De maniere generale, oh que oui !