
Il y a six ans, je posais pour la première fois le pied à Yangon — encore appelée Rangoun pour les francophones, ou Rangoon côté anglophone. Et à l’échelle d’un pays comme la Birmanie, six ans, c’est long. Très long.
Car depuis, le pays a bien changé. Après des décennies de régime militaire fermé, la Birmanie s’est timidement ouverte au monde. Et Yangon, l’ancienne capitale, en a été l’un des premiers reflets. Tout n’est pas encore réglé, mais dans la vie quotidienne, l’évolution est palpable. Cet article un peu à part est un vous propose un aperçu de cette ville, encore marquée par son passé mais qui semble se tourner rapidement vers l’avenir.
Un bond dans le temps
L’impression que ça me fait, c’est comme si en l’espace de ces quelques 2-3 ans, la Birmanie (toujours officiellement le « Myanmar » pour rappel) est passé des années 60 aux années 2010… un véritable choc.
Exit donc les rues plutôt calmes et déserte, les vieux téléphones posés sur des tables en guise de cabine téléphonique… maintenant, comme dans toute grande ville, il y a des bouchons, une circulation globalement dense et des voitures partout, tout le monde est déjà accroc aux smartphones et les boutiques high tech fleurissent…







Si je ne peux reprocher à un pays de se moderniser, je ne pouvais m’empêcher de penser que tout ça c’est trop rapide. Je n’ai pas reconnu cette ambiance paisible qui m’avais plu la première fois.
Tout a changé. Même l’anglais, autrefois largement utilisé, avec des habitants à même de vous aborder facilement car ils aimaient voir et discuter avec les rares étrangers s’aventurant par chez eux à l’époque… Étonnement lors de ce séjour, même dans le milieu hôtelier, il a été compliqué de tomber sur quelqu’un ayant ne serait-ce que des notions… Comme si le paradoxe de l’ouverture vers le monde les faisaient se recentrer sur leur langue natale (c’est pas tant un reproche en soi, mais oui, ça crée un paradoxe).
Même la monnaie. Autrefois le dollar était roi, et le pays connu pour avoir cette exigence de devoir être en parfait état. Plus maintenant, la monnaie nationale est la seule utilisée à quelques rares exception près.




Ça construit, ça bouge
D’un autre côté, la ville est plus vivante que jamais. Autrefois, elle ne vivait littéralement plus que sur l’ombre d’elle même. Les bâtiments étaient pour beaucoup délabrés, des plantes et arbres poussant sur bien des façades.
En 2014, on construit de nouveaux bâtiments tout neuf, on repeint, retape. Beaucoup des trottoirs étaient à priori récent et la ville grouille de vie partout. Il y a même des « grands magasins », certes, on est encore loin de l’effervescence de la Thaïlande.
C’est un séjour empreint de souvenirs et d’une certaine nostalgie
Même si nous y étions déjà allés, nous sommes au final revenu aux mêmes endroits. Pagode de Botahtaung, Shwedagon en tête. Mais ce fut aussi l’occasion de se balader un peu plus dans la vieille ville. Mais cette différence avec le Yangon que j’ai connu y a rendu une toute autre saveur.








Je regrette amèrement à l’époque, de ne pas avoir pu apprécier plus longtemps, persuadé alors que j’allais y revenir bientôt… Ce fut presque le cas, mais le voyage fut alors avorté au dernier moment, faute de budget suffisant…

Photo de Yangon en 2006 par Colegota — Digital photo taken by author and post-processed with The GIMP.. Sous licence CC BY-SA 2.5 es via Wikimedia Commons
Avez vous pu aller dans cette ville avant ce « boom » ? Vos avis m’intéresse sur l’évolution subite Yangon (et le pays en général)
Laurent
On ne voit plus de tout les vieux bus verts ? J’ai souvenir que j’avais appris à lire les chiffres birmans afin de savoir quel bus prendre !
Ils étaient tout vieux et tout foutus, mais comme c’est souvent le cas, ils avaient un certain cachet que n’ont plus les bus coréens !
Romain
Non, plus de bus vert du tout, c’est justement ce que j’évoque dans l’article, en se modernisant, la ville perd un peu de son cachet qui l’a rendait justement unique, du moins intéressante.
olivier
C’est vraiment dommage de gâcher le charme ancien de ces villes et de vouloir tout moderniser …
Romain
C’est un sujet délicat… je ne crois pas dans le fond qu’on puisse reprocher à une ville de se moderniser, au contraire, mais c’est la manière, plutôt « brutale », qui est regrettable. Ils ne faudrait pas qu’il fasse la même erreur que Bangkok par exemple, qui, en se modernisant, a perdu des canaux, raser des anciennes maisons et quartiers pour y construire des shopping mall et des condominiums.
Mehdi
Ah Yangon, que de bons souvenirs, merci pour l’article 🙂
Romain
Merci à toi !