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Nakhon Ratchasima, anciennement appelée Khorat — un nom que les locaux continuent d’utiliser au quotidien — est un peu comme la porte d’entrée de l’Isan, cette vaste région du nord-est de la Thaïlande, encore largement ignorée par la plupart des voyageurs.

Beaucoup se contentent de la traverser sans vraiment s’y arrêter, et pourtant, Khorat mérite qu’on lui accorde un peu de temps. Même si c’est une ville d’importance, on y trouve cette ambiance tranquille propre à l’Isan, des temples parfois étonnants, et quelques curiosités historiques, dont plusieurs vestiges khmers, planqués en périphérie.

Ce n’est peut-être pas la destination la plus vibrante du pays, mais si vous êtes curieux, que vous aimez sortir un peu des grands classiques ou simplement faire une escale sans pression, Khorat a de quoi surprendre.

Notez que pour cette fois, je me suis limité à la ville et à ce qu’il y a autour. D’autres sites intéressants existent dans la province, mais ils mériteraient un article à part entière.

Nakhon Ratchasima : balades et visites dans le centre historique

Comme je l’évoquais juste au-dessus, la ville a beau compter 140 000 habitants, son centre reste à taille humaine, et assez compact pour se découvrir à pied. Ce n’est pas la ville la plus spectaculaire, mais on y croise quelques temples intéressants, un monument vénéré dans toute la région, et quelques bâtisses à l’architecture remarquable.

Pour mieux vous repérer, voici une carte avec tous les lieux mentionnés dans cet article, en ville comme en périphérie :

Le saviez-vous ?

Le nom Khorat (โคราช), encore très utilisé aujourd’hui, viendrait de l’ancien mot khmer Koreach (គោរាជ), qui ferait référence à une cité royale. Ce nom a été progressivement remplacé dans les usages officiels par Nakhon Ratchasima, notamment dans le cadre de la politique de thaïfication de l’Isan à partir de la fin du XIXe siècle. Malgré ce changement, le nom d’origine reste très largement utilisé par les locaux.

Histoire en bref

Khorat a été fondée en 1656 sur ordre du roi Narai le Grand, à l’époque d’Ayutthaya. Il voulait en faire une ville-frontière solide face aux incursions venues du Cambodge, du Laos ou du Vietnam. Pour ça, il fit construire une enceinte fortifiée… Selon certaines sources, le plan de la ville fut confié à un ingénieur français. Ce serait ce qui explique le quadrillage plus net du vieux centre, plutôt inhabituel dans l’urbanisme thaïlandais.

Wat Phayap

On commence par le Wat Phayap, situé dans le coin nord-ouest de la vieille ville. Pour remettre les choses dans leur contexte : je m’étais garé dans l’enceinte du temple, qui m’a donc servi de point de départ pour explorer le centre historique à pied (à l’exception du Wat Sala Loi, un peu excentré, bien qu’accessible à pied si vous n’êtes pas véhiculé).

Ce temple royal se démarque par plusieurs aspects, à commencer par sa grotte artificielle aménagée à l’intérieur même d’un bâtiment. Une curiosité à laquelle on ne s’attend pas forcément : s’il est courant de voir des temples construits dans des grottes naturelles, l’inverse est plutôt rare.

Au-delà de cette “grotte” peu commune, le reste des bâtiments du temple est résolument moderne — même si la fondation du lieu remonte à celle de la ville elle-même. La salle de prière principale a été reconstruite pour remplacer celle d’origine, tombée en ruine. L’architecture change des habituelles structures aux façades blanches : ici, une courbure donne au bâtiment la forme d’une jonque, volontairement inspirée de l’époque d’Ayutthaya à son apogée.

Autre particularité : l’édifice est majoritairement composé de marbre. À l’intérieur, on retrouve une statue de Bouddha — classique en soi — mais représentée dans une posture inhabituelle, différente de la position assise jambes croisées, main sur le genou, qu’on voit presque partout ailleurs.

Enfin, cette statue dorée est installée sous une coupole de marbre, et flanquée de deux gardiens en forme de lions khmers. Un temple vraiment singulier, qui mérite à ce titre une petite visite.

Suan Rak Park et le monument de Thao Suranari (Ya Mo)

On continue forcément par le cœur symbolique de la ville : le monument dédié à Thao Suranari, surnommée « la courageuse », aussi appelée Ya Mo (Grand-mère Mo), figure héroïque de la région. Sa statue, dressée sur une grande esplanade, est un véritable lieu de recueillement pour les habitants.

On y vient prier, allumer de l’encens, faire des offrandes… et ça ne désemplit quasiment jamais. Encore moins le jour de notre visite, en plein nouvel an, où on a pu aussi assister à des démonstrations de danse traditionnelle. C’est un bon point de départ pour ressentir l’attachement des locaux à leur histoire.

Juste derrière la statue, on peut voir l’une des quatre portes d’origine de la ville fortifiée : Pratu Chumphon (Chumphon Gate). C’est la seule porte d’origine conservée, datant donc du XVIIe siècle. Les autres que l’on peut apercevoir autour de la ville sont des reconstructions contemporaines — et la différence saute aux yeux. Pratu Chumphon constitue un témoignage rare de l’architecture de l’époque, avec sa petite maison en bois de style thaïlandais posée au-dessus, décorée de pignons aux crêtes en forme de dents, représentant le dos du Naga.

porte de chumphon nakhon ratchasima khorat

Chumphon Gate.

Qui était Thao Suranari ?

Thao Suranari, plus connue sous le nom de Ya Mo, est considérée comme l’héroïne de Khorat. En 1826, alors que les troupes du prince Anouvong de Vientiane lançaient une offensive contre la ville, elle joua un rôle décisif dans la défense du territoire.

L’histoire raconte qu’après la prise de la ville, Ya Mo, épouse du gouverneur local, aurait organisé une contre-attaque depuis l’intérieur. Elle aurait aidé à armer les prisonniers thaïs, utilisé la ruse pour affaiblir l’ennemi — en les faisant boire ou en les distrayant — et motivé la population à se soulever. Cette résistance permit de retourner la situation et de libérer la ville.

detail sculpture heroines de khorat

Ce courage exceptionnel a fait d’elle une figure emblématique, honorée chaque année par les habitants de Nakhon Ratchasima. Son monument est devenu un symbole de fierté locale, et plusieurs lieux de la ville sont liés à sa mémoire, comme le Wat Sala Loi, qui abrite ses cendres.

Toujours dans cette zone, de l’autre côté de la route, se trouve une autre curiosité locale : Ruen Korat. Bien que le lieu semble aujourd’hui fermé, il s’agissait d’une sorte de petit musée privé, librement accessible. Installé dans une maison traditionnelle en bois sur pilotis, il exposait quelques objets anciens, outils agricoles et équipements domestiques typiques de l’Isan. Le site, entouré de grands arbres, accueillait aussi parfois des expositions artistiques.

maison musée ruen korat nakhon ratchasima

Façade de la maison « Ruen Korat ».

Notons enfin que l’esplanade où se trouve la statue de Ya Mo s’étend dans le prolongement de Suan Rak (dont le nom signifie littéralement “jardin de l’amour”), un espace vert aménagé sur environ 400 mètres au-dessus des anciennes douves. On y trouve quelques bancs alignés à l’ombre des arbres, mais le reste du parc manque un peu de verdure : la majorité des installations consiste en une grande zone dallée avec fontaines et bassins tout en longueur. Cela dit, la présence d’installations artistiques modernes apporte un peu d’originalité à l’ensemble.

Tout au bout, après une portion de douve, on retrouve une autre porte reconstituée : le Monument de la Victoire, aussi appelée Yamo Gate. Cette version contemporaine intègre un petit espace d’observation, et plusieurs sculptures d’éléphants y sont disséminées sur le parvis.

Balade en ville et pause café

Entre deux visites, on se retrouve à déambuler dans les rues du vieux Khorat. Ça vaut toujours le coup de flâner un peu dans le centre : on tombe vite sur un patchwork architectural comme on en voit souvent dans les villes thaïlandaises. Un mélange de bâtiments anciens bien conservés ou un peu fatigués, des maisons en bois aux shophouses sino-thaïes avec moulures décoratives, jusqu’aux indissociables façades modernistes typiques des années 60-70, tous racontent quelque chose du passé de la ville.

On passe aussi devant un cyclo-pousse encore en service. Ces engins se font plus discrets aujourd’hui, mais ce monsieur rappelle qu’ici, on vit à un autre rythme. L’ambiance générale, avec ses enchevêtrements de fils électriques au-dessus des rues et ses petits passages étroits — comme celui qui mène au sanctuaire San Chao Bun Paisan — est typique d’une balade urbaine en Thaïlande.

Un peu plus loin, on tombe sur un café joliment installé dans une vieille bâtisse : le Faifo Oldtown Café & Floral. Il porte bien son nom : au-delà de l’intérieur fleuri, sa façade affiche des sculptures florales en bois et en stuc, typiques de l’influence sino-thaïe. Le tout a un charme rétro bien dosé. Une bonne raison de faire ici notre petite pause café, devenu un rituel quand on explore une ville.

En se rendant vers notre prochain point d’exploration, on passe juste à côté du City Pillar Shrine — le fameux sanctuaire du pilier de la ville qu’on retrouve dans pratiquement toutes les grandes municipalités du pays.

sanctuaire pilier de la ville nakhon ratchasima khorat

Le « City Pillar Shrine » de Nakhon Ratchasima.

Wat Pha Narai Maha Rat

On arrive au cœur du rectangle formant la vieille ville de Nakhon Ratchasima. Le Wat Phra Narai Maha Rat — littéralement le temple du roi Narai le Grand, monarque à l’origine de l’expansion de la ville — est l’un des temples majeurs de Khorat. Son emplacement central n’est pas anodin : à l’époque, des figures nobles comme Thao Suranari résidaient juste en face du site.

Un de ses attraits vient de son Ubosot (hall d’ordination), placé à l’écart sur un petit îlot entouré d’un étang. C’est d’ailleurs par là que j’ai commencé la visite. Ce n’est pas une configuration unique, mais ça donne toujours un petit cachet au lieu. Le bâtiment lui-même est plutôt moderne, avec des couleurs vives et un intérieur sobre — que je n’ai de toute façon pas pu accéder ce jour-là.

La cour est en grande partie ombragée, ce qui mérite d’être noté tant les temples urbains sont souvent très minéraux. On y croise un lieu de prière à l’air libre, gardé par une statue similaire à celles que l’on retrouve en plus grand au Wat Phra Kaew à Bangkok.

La salle de prière principale — distincte du bâtiment d’ordination, plutôt réservé aux moines — est appelée ici Viharn Luang, pour souligner le statut royal du temple. Elle complète l’ensemble classique des bâtiments que l’on retrouve dans les temples thaïlandais, mais se distingue par ses dimensions particulièrement imposantes.

L’accès au Viharn se fait par un escalier flanqué de deux Nagas géants à sept têtes. À l’intérieur, on découvre l’image principale de Bouddha, devant laquelle les fidèles viennent prier et faire leurs offrandes. Son style n’est pas sans rappeler le célèbre Bouddha du Wat Phra Si Rattana Mahathat, à Phitsanulok. Les motifs, ajoutés lors de la rénovation, se répètent sur les murs et le plafond et créent une belle harmonie visuelle.

De l’autre côté du complexe, on retrouve l’incontournable chedi doré, ainsi qu’une statue du roi Narai, ajoutée plus récemment. Des aménagements modernes (parking, accès dégagé) rendent l’entrée principale du temple plus lisible depuis la rue.

chedi arriere du wat phra narai maha rat nakhon ratchasima

Wat Sala Loi

Wat Sala Loi est un temple important de Nakhon Ratchasima, associé à la figure historique de Thao Suranari. Le temple aurait été fondé par Ya Mo elle-même : selon la légende, après la victoire contre l’armée de Vientiane, elle aurait fait construire un radeau en forme de pavillon, qu’elle laissa dériver sur la rivière Lam Takhong, avec la promesse de construire un temple à l’endroit où il s’échouerait. Vous l’aurez compris : le radeau s’est arrêté à l’emplacement actuel de Wat Sala Loi.

Ya Mo est décédée en 1853 à l’âge de 81 ans, et son mari fit ériger un chedi dans l’enceinte du temple pour y conserver ses cendres. Wat Sala Loi est ainsi devenu un lieu de mémoire profondément respecté par les habitants de Khorat.

cour du wat sala loi nakhon ratchasima

Si l’on trouve encore une chapelle datant de la fondation du temple au XIXe siècle, Wat Sala Loi est surtout connu pour son Ubosot moderne, construit en 1967. Il se distingue par son style architectural original : une salle de prière en forme de jonque, conçue dans un style dit “thaï appliqué” et recouverte de tuiles en argile locale. Cette originalité lui a valu en 1973, une distinction décernée par la Société des Architectes du Siam le comme plus bel édifice religieux d’avant-garde.

À l’intérieur, les murs sont sobrement peints en blanc, sans les fresques murales habituelles que l’on retrouve dans la plupart des temples. La statue de Bouddha, elle aussi blanche, reflète cette sobriété. Elle est représentée debout, dans une posture où les deux mains sont tournées vers l’avant — un geste connu sous le nom d’abhaya-mudrā, symbole de protection et d’apaisement.

Le chedi qui abriterait les cendres de Ya Mo reprend des éléments de l’architecture khmère, se démarquant complètement du style classique en forme de cloche, tant par sa silhouette que par les matériaux utilisés.

chedi du wat sala loi nakhon ratchasima

Parmi les autres installations du temple, on peut voir un pont qui enjambe un petit étang situé juste derrière l’Ubosot — le jour de notre visite, il était couvert de lanternes. À l’arrière du complexe, un jardin aménagé avec des cascades artificielles attire les familles, qui viennent s’y rafraîchir ou faire des photos.

Explorer les environs de Khorat

Si vous avez un peu de temps devant vous, et surtout si vous êtes véhiculé, plusieurs visites intéressantes peuvent se faire dans un rayon d’environ une heure autour de Khorat. Qu’il s’agisse de temples anciens, de monuments plus récents ou simplement de paysages à découvrir, ces excursions offrent un bon complément à la découverte du centre.

Comme cet article se concentre sur la ville elle-même, les sites mentionnés ici ont été choisis parce qu’ils se trouvent le long de l’axe routier menant à Khorat, ou sont à proximité immédiate, comme le Prasat Phnom Wan, situé à une dizaine de kilomètres à peine.

Prasat Phnom Wan

Le Prasat Phnom Wan est un ancien sanctuaire khmer bien conservé, situé à une quinzaine de kilomètres de Khorat. Moins connu et de taille plus modeste que le complexe historique de Phimai, il n’en demeure pas moins l’un des vestiges khmers majeurs de la région. Selon les sources, le sanctuaire aurait été fondé comme temple hindou aux Xe ou XIe siècles, avant d’être transformé en sanctuaire bouddhiste à partir du XIVe siècle.

Le site s’étend dans un environnement légèrement boisé, avec autour du sanctuaire principal quelques vestiges de constructions secondaires et des blocs de pierre regroupés çà et là, probablement en attente d’inventaire ou de restauration.

Le cœur du sanctuaire est constitué d’un prang (tour sanctuaire de style khmer, parfois improprement appelé stupa) précédé d’une antichambre voûtée, aux murs en pierre et aux fenêtres à balustres. Le tout se trouve au centre d’une cour entourée d’un mur d’enceinte en latérite et en grès. On remarque également l’usage de brique rouge, probablement ajouté lors de la reconversion du temple en lieu de culte bouddhiste.

À l’intérieur de l’antichambre, plusieurs statues de Bouddha subsistent, dont une abritée dans une petite pièce annexe, où flotte encore l’odeur de l’encens. Drapée de tissus et décorée de guirlandes, la statue est toujours vénérée, et des fidèles viennent y faire leurs offrandes.

Juste sous le prang, on remarque l’alignement rigoureux des blocs formant le toit de l’édifice. Plusieurs pierres portent encore des numérotations visibles, des éléments récents, taillés sur mesure pour la restauration du sanctuaire dans les années 1990. Ces marquages ont permis d’assembler la structure selon le plan d’origine, en intégrant les blocs neufs aux éléments anciens manquants ou trop dégradés.

Sur l’extérieur, si vous cherchez des bas-reliefs finement sculptés comme à Phimai, vous remarquerez justement qu’il y en a peu. Et pour cause, le temple est considéré comme inachevé. On y observe cependant des éléments ébauchés, notamment un fronton représentant une arche de nagas, où seuls les volumes ont été esquissés. Ce genre de détail apporte un précieux témoignage sur la manière de travailler des artisans khmers : ils commençaient par dégrossir la pierre pour poser les formes générales, avant de revenir sculpter les détails, zone par zone.

On retrouve malgré tout quelques décorations florales sur les pilastres du prang, ainsi qu’un beau linteau typique du style Baphuon, représentant une divinité assise au-dessus d’un kâla, dont les bras étirent des guirlandes sortant de sa bouche. En creusant un peu pour préparer cet article, j’ai appris que plusieurs autres linteaux provenant du site ont été transférés au musée de Phimai, tandis que le plus ancien est aujourd’hui conservé au musée national de Bangkok.

Le saviez-vous ?
Le style Baphuon est un style architectural khmer développé au XIᵉ siècle, sous le règne d’Udayadityavarman II. On le reconnaît notamment à ses linteaux finement sculptés incluant une divinité assise sur un kâla (un démon sans mâchoire). Ce style marque une transition entre les formes encore rigides de la période précédente et les compositions plus fluides de l’art khmer classique.

Dans l’angle sud-ouest du site, on peut voir la seule autre structure dans l’enceinte, les vestiges d’une petite tour construite en grès. L’absence de décorations sculptées ne permet pas de la dater avec précision, mais l’usage de blocs de grande taille à sa base suggère qu’elle remonte à une période plus ancienne, probablement entre le VIIe et le IXe siècle. Sa forme et son emplacement rappellent d’ailleurs celle d’une tour secondaire que l’on retrouve dans la cour du sanctuaire de Phnom Rung.

vue ensemble cour prasat phnom wan nakhon ratchasima

La seule autre structure du sanctuaire, sur le côté du Prang.

Pour finir la description de ce site, sachez que l’entrée principale du sanctuaire se faisait à l’Est, par un gopura qui fait aujourd’hui face à un temple bouddhiste moderne, construit juste à côté et portant d’ailleurs le même nom. En longeant ce dernier, vous verrez une petite ruine discrète, mentionnée sous le nom de Noen Oraphim sur les cartes, juste avant d’atteindre un étang couvert de lotus et de nénuphars.

Petite anecdote : comme souvent en Thaïlande, des chiens errent librement autour du sanctuaire. Celui-ci n’a pas fait exception, mais l’une d’entre eux — une chienne très sociable — nous a accompagnés tout au long de la visite… jusqu’à grimper dans la voiture, comme si elle attendait qu’on l’adopte ! Autant dire que Jitima était à deux doigts de l’embarquer, alors qu’on venait de perdre l’un de nos deux chiens.

Infos pratiques

  • Ouvert tous les jours, de 07h30 à 17h30
  • Tarif d’entrée :
    – Thaïlandais : 10 THB
    – Étrangers : 80 THB

Autres vestiges khmers dans les environs

Si vous avez encore un peu de temps (et de motivation), il existe d’autres sites khmers à découvrir autour de Khorat, la plupart étant situé en aval de la cité. Ils n’ont rien de la grandeur de Phimai ou même de Phnom Wan, mais peuvent valoir un arrêt si vous êtes dans le coin et appréciez la vieille pierre.

    • Muang Sema
      Un site historique abritant les vestiges d’une ancienne cité Dvāravatī, situé à 40 km de Khorat. On y trouve les restes d’une enceinte en terre, quelques structures anciennes, ainsi qu’un petit musée local. Le site est surtout connu pour le temple voisin, le Wat Thammachak Semaram (ou Wat Phra Non Khlong Khwang), où se trouve ce qui est considéré comme le plus ancien Bouddha couché de Thaïlande : une grande statue en grès d’environ 13 mètres de long, probablement sculptée entre le VIᵉ et le VIIᵉ siècle, à l’époque du royaume de Dvāravatī.
    • Prasat Non Ku et Prasat Muangkhaek
      Les deux sites se trouvent sur la même route, au sud-est de la ville, à environ 6 km de la nationale. Le premier se résume à la base d’une tour en grès, entourée de vestiges mêlant quelques blocs de grès et briques rouges. Le Prasat Muangkhaek, situé à seulement 600 m, est un petit sanctuaire en grès et brique rouge datant du début du Xe siècle. Très abîmé et privé de son cloître, il offre néanmoins l’occasion de s’aventurer un peu dans la campagne environnante.
    • Wat Prang Muangkao
      À seulement 3 km des deux précédents, cette autre petite ruine se trouve dans l’enceinte d’un temple actif. Il s’agit d’un sanctuaire en latérite et grès, remontant aux XIIᵉ–XIIIᵉ siècles. Il aurait servi de chapelle pour l’un des hôpitaux fondés sous le règne de Jayavarman VII, à une époque où le souverain faisait ériger ce type d’édifice dans tout son empire.
Sikhio Stone Quarry Site

Un peu à part dans cette liste, ce site n’est pas un sanctuaire khmer, mais une ancienne carrière de grès. Située à une dizaine de kilomètres au sud de Sikhio, elle aurait servi à extraire les blocs utilisés pour la construction de certains temples de la région. On peut encore y voir les traces laissées par les découpes sur les dalles, ce qui donne un aperçu assez concret du travail de taille de l’époque. Rien d’extraordinaire en soi, mais si vous passez dans le coin, un petit arrêt peut valoir le coup par curiosité.

Wat Luang Phor Toh

Pour remettre un peu de contexte, je n’ai pas visité ce temple lors du même séjour que les autres lieux mentionnés. Mais étant situé à une quarantaine de kilomètres, directement au bord de la route menant à Nakhon Ratchasima, il a toute sa place dans cet article.

Petite précision sur son nom : ce n’est pas tout à fait clair s’il s’agit officiellement d’un Wat (un temple enregistré) ou simplement d’un sanctuaire ou d’une fondation. En Thaïlande, tous les lieux de culte ne portent pas le statut officiel de « Wat » : ce titre n’est accordé qu’après validation par l’autorité supervisant les affaires religieuses (le Bureau national du bouddhisme, pour être exact).

Sur Google Maps, on peut d’ailleurs voir plusieurs noms associés au site. Par exemple, le bâtiment administratif à l’entrée est répertorié comme Somdej Phra Buddhachan (Toh Phromrangsi) Foundation Metta Baramee, tandis que l’édifice principal est noté Mulanithi Luang Pho Tosornphong — « mulanithi » pouvant se traduire par « fondation », ce qui donnerait “Fondation Luang Pho Toh de Soraphong”.

ubosot wat luang phor toh siraphong nakhon ratchasima

L’Ubosot à l’écart du temple (le 3e ci-après).

Un troisième bâtiment, une chapelle située à l’écart, porte le nom de Temple of Wat Luang Pho To Soraphong — un mélange qui reflète les deux figures associées au lieu :

  • Luang Phor Toh, le moine vénéré auquel le site est dédié,
  • et Sorapong Chatree, immense star du cinéma thaïlandais, qui a largement financé la création du site à partir de 2001. L’acteur, très respecté dans le pays, est crédité comme l’un des principaux bienfaiteurs du projet.

Le saviez-vous ?
Luang Phor Toh était un moine bouddhiste particulièrement vénéré en Thaïlande. Il a vécu entre 1788 et 1872, durant la période de Rattanakosin, et fut rattaché au courant Mahanikaya du bouddhisme. Il enseigna au Wat Rakhangkhositaram à Bangkok (plus couramment appelé Wat Rakhang) et gagna une profonde estime populaire, jusqu’à obtenir le titre prestigieux de Somdet Phra Buddhacarya.

Son image est encore aujourd’hui associée à la sagesse, à la compassion et à la protection spirituelle, et on la retrouve dans de nombreux temples — parfois à des dimensions monumentales, comme au Wat Huay Mongkol à Hua Hin.

Le site dans son ensemble est un grand complexe religieux moderne, centré autour d’une immense statue dorée de Luang Phor Toh, entourée de plusieurs bâtiments, tous récents. Rien que le trajet depuis la route jusqu’au parking montre le soin apporté à l’aménagement du lieu. On traverse un espace parfaitement entretenu, qui n’a rien à envier à un terrain de golf.

batiment annexe au wat luang phor toh nakhon ratchasima

Une construction annexe non terminée.

Depuis le parking, on distingue une structure monumentale toujours en construction, ceinte de barrières vertes. L’envergure du bâtiment laisse deviner un projet ambitieux, mais le chantier semble à l’arrêt — probablement suite au décès, en 2022, de Sorapong Chatree, principal mécène du site. Ce type de lieu est souvent amené à évoluer en continu, avec de nouveaux édifices ajoutés au fil du temps, mais ici, l’élan semble s’être interrompu. J’ai notamment su qu’un projet de Bouddha couché de 100 mètres ne s’est jamais concrétisé.

Pour rejoindre le bâtiment principal, on traverse un joli jardin, presque une petite forêt avec ses ruisseaux. Un petit pont mène à la chapelle centrale, qui évoque presque un château sorti d’un décor d’heroic fantasy.

Juste avant d’y entrer, on passe devant une grande fontaine. L’eau y est d’une clarté rare — on croirait la piscine d’un resort. Un cadre impeccable, à l’image du reste du site. Depuis l’entrée, on aperçoit aussi l’Ubosot — c’est le fameux troisième bâtiment évoqué plus haut — reconnaissable à sa base incurvée.

wat luang phor toh nakhon ratchasimafontaine devant le wat luang phor toh nakhon ratchasima

À l’intérieur, les murs bruts et les finitions encore inachevées confirment que le chantier est en suspens, probablement faute de financement. Au fond de la salle, une grande statue dorée de Luang Phor Toh domine l’espace, assise sur un socle précédé de marches en bois.

Visible dès l’entrée, elle attire le regard par sa posture sereine, tandis que la coupole dorée au-dessus accentue son aura. L’ensemble dégage une atmosphère solennelle, renforcée par les hautes colonnes et le volume impressionnant de la pièce. Il y a presque un petit côté kitsch dans l’ensemble, mais il faut avouer que ça en jette.

Petite remarque au passage : juste au nord-ouest du complexe se trouve un autre temple, le Wat Non Kum (วัดโนนกุ่ม), qui le jouxte directement. Il n’a pourtant aucun lien avec le site dédié à Luang Phor Toh. Sur Google Maps, beaucoup de photos associées au Wat Non Kum montrent en réalité le temple voisin — ce qui prête à confusion. Le Wat Non Kum est un monastère plus ancien, avec un sim traditionnel encore visible — c’est la salle d’ordination propre aux temples de l’Isan, souvent plus simple et enracinée dans l’architecture locale.

De ce qu’on peut voir grâce à Gmaps, un Bouddha monumental est en construction, signe que le développement du site semble porté par l’essor du grand complexe voisin.

Infos pratiques

  • Ouvert tous les jours, de 07h00 à 17h00 (moins fréquenté en semaine)
  • Tarif d’entrée : Gratuit pour tout le monde !

Khao Yai Thiang Windmill

Sur les hauteurs, à environ une heure de route avant d’arriver à Khorat, on peut accéder à un point de vue panoramique situé près du village de Khao Yai Thiang — le mot « Windmill » n’est pas là par hasard : une rangée d’éoliennes entoure un grand réservoir et donne tout son caractère au site.

L’endroit attire pas mal de monde pour les photos, car on profite ici d’une vue dégagée sur le lac Lam Thakong et les plaines environnantes, parsemées de collines et de plateaux à l’horizon.

Pour en faire le tour, vous avez plusieurs options : à pied, en voiturette électrique ou, comme on l’a fait, en louant des vélos. L’activité est plutôt rentable pour les loueurs : même si ce n’est pas très cher (50 bahts de l’heure, de mémoire), il faut à peine 30 minutes pour boucler les 2 km du parcours.

De notre côté, on avait choisi le vélo pour aller un peu plus vite : on avait une visite express prévue pour madame avant de reprendre la route vers Bangkok — c’était notre arrêt sur le chemin du retour.

À noter que même si l’altitude n’est pas très élevée (environ 650 m), le coin est bien ventilé. On y était en janvier, et en short-t-shirt, il faisait presque frisquet. Prévoir une petite couche si vous êtes frileux !

Si vous hésitez encore à faire un stop…

Souvent réduite à une simple étape entre Bangkok et le nord-est, Nakhon Ratchasima mérite mieux que son rôle de ville de passage. Et pourtant, entre son centre historique, ses temples originaux, ses vestiges khmers dans les environs et quelques curiosités insolites, la ville peut faire une halte intéressante — surtout si vous vous dirigez vers Phimai, Udon Thani ou Nong Khai, ou que vous souhaitez rayonner vers Buriram et le parc national de Khao Yai, à moins d’1h30 de route.

Ce n’est peut-être pas la destination la plus spectaculaire ou incontournable de l’Isan, mais c’est un bon point d’ancrage pour explorer la région, avec tout le confort d’une grande ville thaïe.

Pas forcément sur votre liste au départ, mais ça change des étapes trop formatées — et ça, c’est déjà un bon point.

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Lorsque je découvrais la Thailande en 2006, je ne m'attendais certainement pas à y poser mes valises 2 ans plus tard ! Depuis, je suis basé à Bangkok et je voyage régulièrement à travers tout le pays (surtout au nord !). Je partage mes récits, photos, conseils pour aider à planifier votre séjour en Thailande et sur les pays d'Asie. Ce blog s'adresse à tous ceux qui veulent découvrir le pays du sourire, qui cherchent un peu d'aventure et ceux qui rêvent d'Asie.

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