Fraîchement débarqué le matin même après notre trajet en train depuis Ella, nous voici donc à Nuwara Eliya. Ancienne station de montagne dès 1846, alors que les Britanniques dominaient la région.
Située à une altitude de 1868 m, Nuwara Eliya (qu’on prononce en gros Nourélia) est connue pour son climat plus doux et frais (comparé au reste du pays). Les Anglais étant les fans qu’on connaît du thé, ils développèrent la zone comme plantations de thé, mettant en route ce qui allait devenir l’une des économies importantes du pays (le commerce du thé représente 2% du PIB aujourd’hui).
On y trouve aussi des bâtiments construits sur le modèle des maisons britanniques, donnant alors le surnom à la ville de la petite Angleterre (Little England).
Nanu Oya – Nuwara Eliya : mission trouver un hôtel
Le trajet depuis la gare de Nanu Oya fait environ 6km. La veille j’avais réservé un hôtel à la hâte, le problème étant que celui-ci est plus loin que ce que je pensais et non situé à Nuwara Eliya même (pour info, c’était le Thuruliya Lodge, à 26km du centre de Nuwara, dommage, ça avait l’air top). Arrivé à la gare et après renseignement auprès du seul chauffeur de tuk tuk prêt à nous emmener, on décidait de le suivre pour se trouver un hôtel en ville.
Ce trajet en tuk tuk depuis la gare nous a pris environ 1/2 heure (Crevaison incluse, oui… Ce n’était pas notre journée…) pour enfin atteindre la petite bourgade de Nuwara Eliya.
En lui définissant notre budget avant de partir, il nous emmenait direct à un endroit. Vu sa manière de nous pousser à aller à l’hôtel en question, certainement qu’il doit avoir un deal avec eux…
Malheureusement on était pas emballé, l’hôtel est un peu en perdition donc on demande à aller ailleurs, il nous fais visiter d’abord l’hôtel voisin avant d’aller vers un autre quelques 100m plus loin. Celui ci était très bien (je l’avais vu dans les guides) mais le budget était évidemment plus élevé… (l’hôtel Trevene, 6000 Roupies la nuit.
Cet hôtel est même mieux que sur les photos que j’ai pu en voir) vu qu’on commençait à perdre du temps, on était prêt à y mettre le budget, mais on ne pouvait payer que par carte de crédit et on nous annonce qu’on ne peut payer qu’en cash… Un peu vexé qu’un hôtel de cet acabit ne puisse pas être payé par carte bancaire, on part vite fait dans l’embarras sans savoir trop quoi faire, et le chauffeur de tuk tuk commençait à se demander quoi faire de nous…
On finit par revenir dans le premier hôtel, lors de la visite des chambres, ils m’avaient notamment montré les nouvelles chambres qu’ils ont rénovés et étaient donc un peu plus cher. Soit, on ne va pas s’éterniser et l’on paya les 4000 Roupies pour la nuit que l’on a à passer sur Nuwara Eliya, notre hôtel fût donc le New Tour Inn .
L’hôtel est plutôt bien situé, juste derrière le parc Victoria et non loin du terminal de bus. Pas le grand luxe mais les nouvelles chambres sont correctes (les anciennes laissent un peu à désirer car elles sentent l’humidité, mais sont qu’à 3000 Roupies).
[EDIT 2017 : ils ont depuis tout rénové, ça a l’air mieux même si encore humide mais par contre c’est plus cher qu’avant…]
Au marché de Nuwara Eliya
Longeant la route passant devant notre hôtel, nous rejoignons assez vite (400m) la station de bus, elle même jouxtant le marché de Nuwara Eliya. On était alors en mode improvisation totale, sachant tout de même que notre venue à Nuwara signifiait pour nous « visiter une plantation de thé ». On traîna d’abord dans le coin, n’allant pas vraiment plus loin que ce bout de rue longeant le marché. Ce qu’on pourrait appeler je pense, le centre-ville.
On finit donc par simplement revenir à la station de bus, non sans avoir eu un bon petit repas dans le coin et demandons un bus pour aller à l’usine principale du coin, la Pedro Tea Estate (qui se traduit littéralement par la plantation de thé de Pedro).
Pedro Tea Estate et visite au coeur d’une plantation de thé
Le bus qui va vers l’usine se remplit au fur et à mesure, polis, je laissais ma place à une dame plus âgée. Je me retrouvais alors saucissonné debout à me balancer à chaque virage.
Ça va que le trajet était assez court, puisque seulement 3.5 km nous séparaient de la station de bus jusqu’à la plantation. Comptez 54 petit Roupies à 2 pour ce trajet (c’est donné quoi).
Situé sur la route Uda Pussellawa et non loin du réservoir d’eau de Bomburella, la Pedro Tea Estate date de 1885. La visite nous a coûté 400 Roupies pour 2, petite dégustation offerte à la fin incluse.
Les photos sont interdites à l’intérieur de l’usine. Le processus se résume au séchage des feuilles puis à plusieurs étapes dont la calibration et différents traitements qui donneront différentes qualités au thé.
Visite dans le village Tamoul
Ayant notamment aperçu des cueilleuses qui, comme je l’ai évoqué auparavant, sont généralement Tamoul (une ethnie originaire du nord-est de l’Inde, pas très apprécié des Cingalais). On tenait à aller faire un tour dans un village alentour voir la population locale comme on a pris l’habitude de la faire. Passé les premiers regards étonnés, notre venue a vite pris des allures de spectacle.
Moi prenant des photos, Jitima dessinant des portraits, voilà comment simplement égayer l’espace d’un instant la journée de ces familles. On prendra d’ailleurs l’adresse pour y envoyer les photos (Ce que, je n’ai à ce jour toujours pas fait damn ! Que le temps passe vite ! Mais une promesse est une promesse, les photos arriveront, enfin si la poste le veux bien…).
Visite guidé dans les plantations
Alors que nous retournions vers l’endroit où le bus nous avait déposés, histoire de faire le chemin inverse, un gars que l’on croisait commença à nous inciter à le suivre, pour apparemment nous faire une visite des plantations. Comme je voulais voir les cueilleuses à l’œuvre, je me suis dit pourquoi pas, bon, je me doutais bien que le brave homme finirait par nous demander un peu d’argent…Mais on y allait en connaissance de cause.
Et puis, il avait un bon fond, un brin de folie, mais dans le bon sens, on suit donc cet inconnu qui nous emmène au milieu de la plantation, au pied du Mont Pedro (ah voilà d’où vient le nom de l’usine, ah moins que ce ne soit le même mec qui ait donné le nom à cette montagne…).
Celui-ci m’expliqua quelques trucs, sur la sélection des feuilles de thé, comment le planter, ils nous offris des graines au passage, puis arrivé à un moment, je m’impatiente un peu, car je comprends bien qu’il n’y a pas de cueilleuses à l’œuvre dans le coin, et Jitima fatiguant, qui s’était arrêtée un peu plus bas m’attendait.
Gentiment, je lui dis que je vais redescendre et en papotant, celui-ci m’explique qu’il aime pratiquer les arts martiaux et commence alors à me faire une petite « démonstration »…
Probablement le moment le plus WTF (What The Fuck, j’aime bien ce genre d’expression anglophone qui dans ce cas exprime justement l’inexprimable, un moment des plus bizarre) de tous mes voyages !
Si vous le croisez ne vous inquiétez pas, il n’est pas méchant ! Sur le chemin, alors qu’il nous raccompagnait au bus, il nous montrait sa maison, indiquant sa femme sans chaussures, il demande si Jitima peut lui filer les siennes… On voudrait bien, mais elle va marcher comment après…
Ensuite, on croise un gars tout sourire, annonçant que le monsieur nous accompagnant est son père, bon, pourquoi pas, les âges pourraient correspondre… Mais notre bon monsieur se retourne vers nous avant de nous chuchoter dans son anglais approximatif « Heu, ce n’est pas mon fils lui, il n’a pas toute sa tête… »
Et moi de partir dans un fou rire en voyant cet homme qui m’a fait sa démo de kung fu crazy juste avant et nous balance ça après !
Définitivement un moment inoubliable, le duo du jour prendra la pose ensemble pour le coup. Nous, on repartira tranquille vers notre bus pour revenir en centre-ville non sans avoir refilé 200 roupies à notre guide improvisé qui aurait espéré plus…
Défilé catholique et douce soirée en montagne
Alors que notre hôtel était pourtant à côté de notre hôtel, nous ne visiterons même pas le parc Victoria… À la place, nous irons nous poser sagement dans un petit café juste à proximité de celui-ci, café en extérieur. Endroit agréable et alors que nous sirotions chacun notre boisson, j’entendais de la musique et voyais de l’agitation au loin. La communauté catholique défilait. Allons vois ça de plus près.
Après ça, nous retournions à l’hôtel pour nous doucher, avant de ressortir pour dîner. Nous choisissions d’aller dans un des restaurants indiqués dans le guide. À environ 600m de l’hôtel New Tour Inn, près du stupa dans le centre de Bouddhiste international de Nuwara Eliya, le sobrement dénommé Restaurant Two, qui propose des barbecues entre autre.
Avant de revenir nous coucher on flânait un peu dans le coin, Jitima se prenant un petit bol de nouilles d’un camion « Maggi » (et vos idée ont du génie…)
Lendemain, départ pour Kandy.
Fred Yummy
Excellente la démo d’arts martiaux improvisée ! C’est le genre de moments surréalistes que j’adore en voyage et effectivement rien de tel qu’un bon ‘WTF?!?’ pour les décrire. 😀
Romain
Ah ah ! Oui en effet dans le genre surréaliste j’en « perds » mon français… C’est sur que c’est des moments uniques comme ça qui rendent un voyage mémorable et on en redemande !