Explorer Kuala Lumpur : les incontournables de la capitale malaisienne
Bienvenue à Kuala Lumpur, un melting-pot culturel et le cœur palpitant de la Malaisie. Cette ville dynamique, à l’origine un simple hameau fondée en 1857 pour desservir les mines d’étain, est aujourd’hui un étonnant mélange d’architecture moderne et de bâtiments historiques, rappelant notamment son passé colonial. Son atmosphère unique est enrichie par sa population diverse, représentant la mosaïque culturelle de la Malaisie.
Dans cet article, actualisé et enrichi depuis sa première version, je vous invite à découvrir Kuala Lumpur. Que ce soit pour une escapade rapide ou une exploration approfondie, ce guide vous révélera les incontournables de la ville, des majestueuses grottes de Batu, un peu à l’écart, aux immanquables du centre urbain.
Une escapade urbaine dans un ville qui attire chaque année un peu plus de visiteurs, atteignant même l’honorable 6e position lors du classement 2023 des villes les plus visités au monde.
Informations Pratiques pour Visiter Kuala Lumpur
Avant d’aller dans le vif du sujet, voici quelques informations générales à retenir :
Monnaie Locale : Le Ringgit malaisien (MYR) est la monnaie officielle. Les cartes de crédit sont largement acceptées, mais il est conseillé d’avoir de l’argent liquide pour les petits commerces et les marchés.
Meilleure Période pour Visiter : Kuala Lumpur a un climat équatorial avec des températures chaudes toute l’année. Les mois de mai à juillet et de décembre à février sont généralement plus secs, mais préparez-vous à des averses occasionnelles.
Transport : La ville est bien desservie par les transports en commun, incluant le métro léger (LRT), le monorail, et les bus. Le Grab (équivalent d’Uber en Asie du Sud-Est) est également une option pratique. Pour les déplacements depuis et vers l’aéroport, le KLIA Ekspres est rapide et efficace.
Conseils de Sécurité : Kuala Lumpur est généralement sûre, mais soyez vigilant contre les pickpockets dans les zones touristiques.
Cuisine Locale : Ne manquez pas de goûter à la cuisine locale variée. Des stands de rue aux restaurants gastronomiques, vous trouverez une fusion de saveurs malaises, chinoises et indiennes. Les plats à essayer incluent le Nasi Lemak, le Roti Canai et le Laksa.
Conseils Culturels : Respectez les coutumes locales, en particulier dans les lieux de culte. Habillez-vous modestement lorsque vous visitez des mosquées ou des temples.
L’essentiel de Kuala Lumpur sur une carte
Voici la carte représentant les centre d’intérêts, avec un exemple de balade possible à la journée, à peu près 8 km de marche à pied si vous faites tout d’un coup.
Pour voir où se trouve les grottes de Batu, il suffit de dézoomer un coup puisque la carte est centrée par défaut sur le centre-ville.
Les incontournables de Kuala Lumpur
Je commence par le seul site excentré, mais facilement accessible via le train.
Batu Caves
Après les tours Petronas, les grottes de Batu sont certainement l’attraction la plus connue de Kuala Lumpur. Ce réseau de cavités se trouvent en périphérie de la ville, à une dizaine de kilomètres du centre. Niché dans une falaise calcaire, le site est depuis plus d’un siècle un lieu de culte important pour les hindous. Il est notamment dédié à la divinité appelée Kârttikeya ou Murugan, le dieu de la guerre, dont l’imposante statue dorée de 42 m à l’entrée est là pour nous le rappeler.
Des singes vous regarderont monter les 272 marches colorées montant vers la grotte principale. Plusieurs bâtiments se trouvent dans cette véritable « cathédrale » de roche, qui s’étale sur 100 m pour une hauteur équivalente. Le principal temple se situe au bout de ce passage gigantesque, dans une zone qui s’avère plus un gouffre qu’une grotte. Outre des singes, des macaques à longue queue, on y croise aussi des poules qui cohabitent dans cet espace sacré.
Chaque année, un pèlerinage a lieu, rassemblant jusqu’à 1,5 million de personnes ! Ils se retrouvent alors pour la fête hindoue du Thaipusam. C’est un des lieux de culte les plus importants en dehors de l’Inde.
Concrètement, vous avez plusieurs autres grottes regroupées dans cette même falaise. À hauteur de la 204e marche, il y a une bifurcation menant à la Dark Cave (« grotte sombre »), qui se visite avec un guide, car elle n’est pas éclairée et nécessite donc des lampes torches pour parcourir les 2 kilomètres de chemin à travers les 6 chambres qui composent cette grotte. À ma dernière visite (2023), cette dernière était fermé au public, probablement en cours de réaménagements. Pour la visiter, il faut compter 2 à 3h donc autant avoir du temps devant soit.
Proche de la station de KTM, vous avez sur la gauche une autre grotte, dont le chemin à l’entrée est marquée par une grande statue d’Hanuman et sa tête de singe. Ramayana Cave, qui, comme le nom peut l’indiquer, relate la fameuse épopée indienne, aussi populaire en Thaïlande (qu’on appelle ici Ramakien) avec des peintures flashy et autres sculptures. L’entrée y est payante.
Il y a enfin une zone appelée Cave Villa, qui propose des shows avec danse traditionnelle, un mini zoo et aussi des cavités aménagés. Le tout est payant et plutôt destiné aux familles. Perso, outre mon budget limité, je n’en voyais pas l’intérêt, autant me concentrer sur l’essentiel.
KLCC et les tours jumelles Petronas
On peut ne pas aimer les villes, mais si on aime l’architecture dans le sens large, il est toujours intéressant de voir de plus prêt ce building qui sort de l’ordinaire. Si c’est avant tout le quartier général du géant pétrolier Malais, Petronas (d’où le nom, oui), force est de constater que ces tours jumelles ont un attrait indéniable.
Et il faut admettre qu’elles sont plutôt impressionnantes. N’oublions pas qu’avec leurs 452 mètres, ce fut les tours les plus hautes du monde pendant quelques années (de son inauguration en 1998 jusqu’à celle de la tour Taipei 101 en 2004). À ce jour, ça reste les plus hautes tours jumelles du monde.
Personnellement, la première fois que j’entendais parlé et voyais ces tours, c’est en regardant le film « Haute Voltige » avec le regretté Sean Connery et Catherine Zeta-Jones, loin de m’imaginer que je serais au pied de cette dernière, une bonne décennie plus tard.
Si aujourd’hui ce ne sont plus les plus grands édifices du pays, remplacé par la nouvelle tour Merdeka 118 qui culmine à 679 m (qui est devenue la 2e plus haute du monde derrière la fameuse Burj Khalifa), elles restent indissociables du paysage de la ville et ses nombreux gratte-ciel.
Pour l’anecdote, Kuala Lumpur est classé numéro 7 mondial en termes de ville avec le nombre de tours dépassant les 150 m (Bangkok se défend pas mal en étant à la 14e place).
Si la partie supérieure ne contient essentiellement que des bureaux, la partie inférieure inclut un mall avec divers lieux de divertissements et boutiques. On y trouve aussi une salle de concert, et même une mosquée. Les étages supérieurs sont accessibles aux touristes, vous avez d’abord la passerelle panoramique (skybridge), visible entre les 41e et 42e étages, à 170 m de hauteur. Il y a également une plateforme d’observation située à 370 m de hauteur au 86e étage.
À noter que la passerelle a pour fonction première de transvaser les occupants d’une tour à l’autre en cas d’incendie, c’est quand même bon à savoir.
Construit sur l’emplacement d’un ancien stade, le site, qui dans sa globalité s’appelle KLCC pour Kuala Lumpur Convention Center, inclut derrière les tours un grand parc avec des bassins dont un fait office de piscine publique.
Juste aux abords du parc KLCC, il y a aussi une mosquée à l’allure un peu futuriste, Asy-Syakirin Mosque KLCC. Cette dernière était, lors de mon dernier passage, entouré par d’imposants travaux alors qu’une grosse surface au nord de KLCC est en cours de réaménagement, lié à la nouvelle ligne de métro jaune, qui passe par là.
KL Tower et Bukit Nanas Forest Reserve
Prochaine étape, la tour de Kuala Lumpur, sobrement appelé « KL Tower » (ou Menara KL en Malais). Haute de 421 mètres, antenne comprise, c’est une parfaite alternative aux tours Petronas pour avoir un superbe point de vue sur la ville, d’autant qu’en plus de sa hauteur, celle-ci est construite au sommet d’une petite colline. Il y a concrètement 3 hauteurs pour apprécier les alentours.
La première, appelée « Tower Walk« , permet de faire le tour de la tour (ben oui…) sur une passerelle aménagé à quelques seulement au-dessus de la plateforme d’entrée. Plus haut, vous avez le classique « Observation Desk« , qui permet d’admirer la ville à l’abri derrière une vitre et enfin tout en haut, le « Sky Deck« , où vous serez alors à l’air libre (de ce fait, l’accès est interdit les jours de pluie et d’orage).
Il y a toujours un restaurant, l’Atmosphère 360, plus haut restaurant de Malaisie puisqu’il est situé à 282 m au-dessus du sol, mais les autres attractions se renouvellent et changent dans le temps. À ce jour, vous aurez près de la tour un mini zoo et une maison « à l’envers » (Upside Down House). En revanche, ce qui ne change pas et en faisait pour moi le principal attrait pour ce coin, c’est la réserve forestière de Bukit Nanas (qui veut dire ananas), 9 hectares de forêt tropicale tout autour de la colline, telle qu’était la forêt dans la région avant l’implantation de la ville de Kuala Lumpur.
Malheureusement, lors de ma première venue, celle-ci était en cours de réaménagement (ajout de passerelle aérienne principalement) et lorsque j’ai voulu y revenir, j’ai zappé qu’on était un Vendredi donc c’était fermé…
Si vous voulez savoir à quoi cela ressemble vous pouvez regarder ce site (en anglais) parlant de la réserve, renommé en KL Forest Eco-Park : https://www.rainforestjournal.com/a-walk-through-the-bukit-nanas-forest-reserve/.
Masjid Jamek et River of Life
Vous ne pourrez la louper car la mosquée se trouve directement en sortie du métro de la station du même nom, Masjid Jamek. C’est par là que vous sortirez si vous comptez vous rendre sur la place Merdeka située à quelques pas de là.
La mosquée a été construite en 1909, ce qui en fait l’une des plus vieille de la capitale. Elle arbore un style Maure et était pendant longtemps la principale mosquée de la ville. Son emplacement, à la confluence des rivières Klang et Gombak n’est pas anodin, car c’est là même que les premiers habitants de ce qui allait devenir Kuala Lumpur, débarquaient. C’est aussi de là que découle le nom de la ville, « Kuala » désigne en effet le point où deux rivières se rejoignent ou un estuaire, et « Lumpur » peut se traduire par « boue ». Kuala Lumpur signifie donc « confluent boueux » en malais.
Vous avez un pont piéton qui permet de traverser la rivière Gombak et de se rendre directement vers la place Merdeka. Vous pouvez aussi longer la rivière Klang des deux côtés des berges. Se faisant, vous pouvez passer derrière le palais du Sultan Abdul Samad. C’est toute cette zone qui est qualifiée du terme « River of Life« .
Il y a un petit café sympa quoiqu’un peu cher près du point de vue sur la mosquée, au niveau du pont de l’avenue Pasar Besar (l’ancien marché). Bien que la rivière est aujourd’hui bétonnée pour mieux la canaliser, c’est joliment aménagé, avec pas mal de verdure et les façades de plusieurs bâtiments anciens alentours sont décorés avec de grandes fresques. Le spot est aussi connu pour ses installations avec une fontaine au niveau du bout du triangle de la mosquée et une brume d’eau qui est projetée à intervalle régulier, donnant une atmosphère particulière au lieu.
Place de l’indépendance (Merdeka square)
On arrive dans ce qui représente un peu le centre névralgique, ou plutôt, historique de la ville. Celle-ci est surtout intéressante pour tous les bâtiments l’entourant et permet d’avoir un aperçu de l’ancien Kuala Lumpur. L’édifice qui prédomine est l’ancien palais du Sultan Abdul Samad, construit entre 1894 et 1897, qui fût un temps une sorte de palais de justice hébergeant la cour fédérale de Malaisie avant de devenir un bâtiment pour le gouvernement (actuellement le ministère de l’information, de la communication et de la culture).
Ce long bâtiment de 160 m est reconnaissable à sa tour avec une horloge en son centre et surtout par son architecture moghol (ancien royaume d’Inde). Cela contraste avec celui qui lui fait face, l’ancien club-house de Selangor (Royal Selangor Club). Le Royal Selangor Club a été construit à l’emplacement actuel en 1890 et servait de lieu de rencontre pour les membres de haut rang de la société coloniale britannique.
Car oui, ne l’oublions pas, la Malaisie faisait partie de l’empire Britannique jusqu’en 1957, année de son indépendance. Kuala Lumpur s’est donc essentiellement développé sous l’égide des Britanniques, d’où la présence à côté de la place d’une église (St Mary’s Cathedral), construite en 1895.
Le bout de terrain qui compose aujourd’hui cette place était initialement nommé « Parade Ground« , puis elle devint connue sous le terme de « Padang« . En 1892, le résident britannique par intérim Ernest Birch (résident étant un terme désignant un représentant officiel d’une puissance coloniale pratiquant un gouvernement indirect, en somme, celui qui gouvernait la colonie), était passionné de cricket. Il fait faire lisser le sol afin qu’il puisse être utilisé comme terrain de cricket et pour d’autres sports.
La place en elle-même est plus grande qu’un terrain de foot puisqu’elle mesure plus de 160 m de long pour plus de 80 m de large. Au bout de la place, se trouve le plus grand mât pour drapeau du pays, où flotte fièrement les couleurs de la Malaisie depuis 1957, sur l’endroit même où eu lieu la cérémonie de passation de pouvoir qui voyait descendre de ce même mât le drapeau britannique, qui y resta près de 100 ans. Pour autant, il faudra attendre octobre 1989 pour que le Padang soit renommé logiquement « Dataran Merdeka », la place de l’indépendance.
Autour de cette place, outre les bâtiments déjà mentionnés, vous avez aussi d’autres constructions notables. Juste avant d’arriver sur la place, vous avez l’ancien siège du Département d’enquête des États malais fédérés (Federate Malaysian State ou FMS, vous verrez donc le terme Old FMS Survey Office). Construit en 1909 et complété l’année suivante, cet élégant bâtiment a été également conçu dans un style architectural moghol, également connu sous le nom de style architectural indo-sarrasin.
C’est un style hybride d’architecture néo-moghole, avec un mélange de style architectural britannique néo-classique et néo-renaissance. Beaucoup de bâtiments publics construits entre la fin du 19e et début 20e dans les colonies britanniques reprennent ce style, avant tout en Inde, mais par la suite exporté et repris ici en Malaisie, Singapour, mais aussi au Myanmar (Birmanie).
De l’autre côté, il y a deux bâtiments côte à côte. L’un est l’ancien édifice abritant les locaux de la Chartered Bank of India (branche régionale de la banque britannique aujourd’hui appelée Standard Chartered), alors la toute première succursale bancaire de Kuala Lumpur. Construit également en 1909 sur l’emplacement d’une première version d’une bâtisse devenue trop petite pour mener à bien les nombreuses opérations bancaires, ce dernier est moins notable en termes d’architecture mais il a été classé édifice du patrimoine national en 2005.
Une petite anecdote le concernant, lors des importantes inondations de 1926, alors que le personnel continuant de travailler aux étages en étant acheminé sur place par bateau, les coffres étaient eux sous l’eau… Des millions de dollars de billets de banque mouillés ont alors été déposés sur le Padang (la place Merdeka à côté donc) pour sécher ! Il va de soi que lors de ce processus, la place était entourée par des gardes armés.
À côté de l’ancienne banque, vous avez un bâtiment ouvert au public, repéré Kuala Lumpur City Gallery, à côté duquel se trouve une structure populaire affichant « I love KL ». Il s’agissait à l’origine des locaux de l’ancienne imprimerie gouvernementale. Bien qu’il fut complété en 1899, il arbore un style d’architecture jacobéenne, propre au 17e siècle. De nos jours, il est converti en centre d’information avec des souvenirs en vente. Il faut aussi office de lieu culturel avec des expositions et atelier de fabrication.
Dernier bâtiment notable dans cette large zone, c’est en face de l’ancienne Chartered Bank. Ce qui est aujourd’hui un musée sur l’histoire des textiles était à l’origine les bureaux de la compagnie de chemin de fer des États fédérés malais (Old FMS Railway Office), la vieille gare principale de Kuala Lumpur étant à seulement 700 m de là.
Là encore, l’édifice remplaça la première version devenue trop petite et remplacé en 1905. Également de conception indo-sarrasine, un style qui n’est pas seulement à la mode mais s’adaptant au climat tropical de la Malaisie d’alors.
Mosquée nationale et l’ancienne gare de Kuala Lumpur
Dans le prolongement de la place Merdeka, vous pourrez également voir quelques bâtiments distingués. En longeant le bâtiment du Sultan vers le sud, vous passerez devant le Dayabumi Complex, un grand building en forme d’étoile à 8 branches, un design inspiré par l’Islam.
Cette tour imposante de 157 m très reconnaissable, fut l’un des premiers gratte-ciel de Kuala Lumpur, apparu au début des années 80. C’est un centre d’affaire qui englobe notamment le bureau de poste général de Kuala Lumpur et jusqu’en 2015, incluait un centre commercial aujourd’hui démoli pour laissé la place à une nouvelle tour plus imposante, et oui, Kuala Lumpur est en croissance constante !
À quelques encablures de là, c’est la mosquée nationale de Masjid Negera (Masjid qui signifie mosquée en malais). Avec une capacité d’accueil de 15 000 personnes, c’est l’une des plus grandes d’Asie du Sud-est. Elle est plutôt moderne car datant de 1965 du coup je n’ai pas pris le temps d’y faire un tour, mettant la priorité sur les bâtiments plus anciens.
Ma prochaine visite se trouvait pratiquement juste en face, où se trouve l’ancienne gare de Kuala Lumpur. Quand je dis « ancienne », c’est surtout parce que son rôle n’est plus central comme avant, car la gare est toujours en service. Mais le nouveau hub du transport ferré est maintenant l’apanage KL Sentral, situé à la station d’avant.
C’est aussi ancien, car le bâtiment date de 1910, est le moindre qu’on puisse dire est que son architecture se remarque. Lorsque je prenais le métro aérien et passait devant la toute première fois, je me faisais la réflexion que je voulais voir ce building de plus près, sans savoir alors ce que c’était (et pour l’anecdote, je pensais que c’était une mosquée). Je ne fus d’ailleurs pas surpris que la gare fût 4e sur la liste des 26 plus belles gares du monde, il y a de ça quelques années.
Une première version existait dès 1885 et ne dura donc que 15 années avant d’être considéré comme obsolète et remplacé par la version actuelle. Son caractère donne l’impression d’une esthétique Néo-Mauresque, alors que, là encore, on retrouve les caractéristiques d’une architecture Néo-Moghol.
Pour compléter la boucle dans cette zone, je rejoignais le devant de la gare, passant devant l’imposant édifice qui est le siège social de KTMB (l’équivalent de la SNCF malaisienne). S’il y avait déjà des bureaux pour la société des chemins de fer (qui est présentement le musée du textile évoqué plus haut), son emplacement s’avéra vite peu pratique, car éloigné de la nouvelle gare (celle que je nomme plus haut « ancienne gare », crée en 1911).
Il est donc décidé de construire juste en face de la rutilante gare de Kuala Lumpur de nouveaux locaux, dont les travaux débutent en 1914 pour se terminer en 1917. Le bâtiment de 3 étages, reprend sans surprise le style architectural indo-sarrasin.
Central Market et Petaling Street (Chinatown)
Avec sa façade Art Déco toute bleue, le Central Market, connu localement sous le nom de « Pasar Seni« , ne passe pas inaperçu. À l’origine, il y avait un marché frais un peu plus au nord (où se trouve le square Dataran Medan Pasar). En 1888, il est décidé la construction d’un nouveau marché traditionnel de produits frais, idéalement situé entre la gare et la place Merdeka, de l’autre côté de la rivière.
Cependant, la croissance rapide de Kuala Lumpur, passant de 18 000 habitants dans les années 1880 à 120 000 arrivé à 1930 implique un agrandissement du marché, devenu trop étroit. Le nouveau bâtiment, de style Art Déco, est complété en 1937 et restera le principal lieu d’approvisionnement de viandes et légumes frais pour les habitants, jusqu’à la fin des années 70. Le développement de la ville amenant alors la zone à une congestion du trafic rendant obsolète l’utilisation du marché qui est déménagé au nord de la ville (proche de Batu Caves).
Le marché est alors resté vacant un temps puis il est envisagé dans un premier temps de le démolir, pour laisser la place à un nouveau complexe d’hôtels et bureaux, initié par ceux-là même qui construiront la tour Dayabumi. Les années 80 amenant son lot de problème économique, et la pression de la population sur le gouvernement pour préserver le bâtiment évitera au Central Market de terminer rasé sous le coup des bulldozers.
Il est alors converti en une galerie d’art géante, avec un ensemble de boutiques centrées sur l’artisanat local et des restaurants. C’est un lieu idéal pour terminer la journée, vous pourrez acheter des souvenirs, vêtements, etc. et surtout vous restaurer et boire après une journée sous la chaleur humide qui peut être un brin épuisante !
Juste à côté du marché en parallèle, vous avez une petite allée couverte, avec un toit au design atypique. Ce bout de rue de moins de 100 m est appelée Kasturi Walk, et fait office de marché aux puces.
À seulement 200 m de là, vous arriverez à l’entrée d’une autre allée couverte, Petaling Street. Cette rue commerçante est plus longue que Katsuri Walk, car elle s’étend sur près de 300 m. Vous êtes alors au cœur de Chinatown, car évidemment, comme toute grande ville qui se respecte, il y a là aussi un quartier chinois.
Dans ce secteur, vous y retrouverez une architecture typique de ces régions, que l’on retrouve même jusqu’à Phuket Town, ville qui s’est développée également grâce à l’industrie minière et à son exploitation massive par des immigrants chinois.
En tant que telle, Petaling Street est une galerie marchande avec un peu de tout mais qui manque d’intérêt, d’autant que la rue s’active surtout à partir de 17h. Par contre, si vous n’êtes pas familier de l’Asie et plus particulièrement des temples et sanctuaires chinois, ça peut être l’occasion d’en voir dans ce coin.
À deux pas de l’entrée, vous avez par exemple le Sin Sze Si Ya Temple, et dans une rue parallèle à Petaling, le petit temple Guan Di, où par ailleurs dans cette même rue Jalan Tun H S Lee, vous avez le plus ancien temple hindou de Kuala Lumpur, Sri Maha Mariamman, datant du XIXe siècle, reconnaissable à sa grande tour colorée richement sculptée.
Pour ma part, je prolongeais ma balade quelque 200 m plus loin que Petaling Street et atterrissait devant le Chan She Shu Yuen Clan Ancestral Hall. Si cela ressemble et fait aussi office de temple chinois, sa fonction première est un lieu associatif. Il s’agit d’un lieu de rencontre très courant chez les migrants chinois, une association clanique étant une sorte de club pour les personnes portant le même nom de famille qui, dans ce cas, est ‘Chan’ et ‘Chen’ dont les noms sont écrits en utilisant les mêmes caractères chinois.
L’association a notamment pour but d’aider les nouveaux immigrants à s’installer, à trouver du travail, etc. Ce hall a été construit entre 1899 et 1906 dans un style Cantonnais, d’où le clan est originaire. Depuis ma dernière visite, sa façade est passée du vert au gris, et l’édifice se trouve aujourd’hui pratiquement au pied de la plus grande tour du pays (Merdeka 118).
C’est devant cette maison clanique que je croisais un groupe de jeunes écoliers et dont j’en tirais le portrait d’une jeune fille dont je suis assez content du rendu.
Quartier de Kampung Baru et le Saloma Bridge
Dernier ajout en date et nouveauté à Kuala Lumpur. Le quartier de Kampung Baru se trouve quelque part de l’autre côté du périphérique, non loin des tours jumelles. Il est accessible notamment par le nouveau métro, depuis la station Raja Uda, par laquelle j’arrivais.
C’est en voyant une photo sur Instagram (aussi décriée soit l’influence de l’appli, dont je me montre assez critique face aux dérives, elle a parfois du bon pour découvrir de nouveaux endroits) que je dénichais ce quartier populaire qui a l’avantage de proposer un cadre très local, avec des maisons traditionnelles en bois et une vue partielle sur le centre-ville, offrant un cadre contrasté très photogénique.
C’est plus particulièrement dans la petite rue de Jalan Syed Mahadi et sa voisine, Jalan Salleh, que je me rendais pour obtenir la série de photos ci-après. J’y croisais là un monsieur qui m’aborda, alors que ce dernier rendait visite à de la famille. Un peu curieux, il me demandait les questions classiques d’où je venais et ce qui m’amenait dans ce quartier tranquille.
C’était afin de rejoindre le centre-ville que je tombais par hasard sur la nouvelle attraction de la ville (en tout cas « vendue » comme telle), le pont Saloma (localement Pintasan Saloma). J’ai longé pour se faire le périphérique sur environ 700 m et c’était le premier pont que je croisais pour repasser de l’autre côté.
Il s’agit d’une passerelle pour piéton et cycliste, avec un accès par ascenseur (que j’ai utilisé, car j’avoue avoir eu la flemme sur le moment…), qui enjambe à la fois le périphérique et la rivière Klang. L’ensemble du pont n’est pas long, seulement 69 m, mais il possède un design architectural inspiré par les feuilles de bétel. Il permet de rejoindre le coeur de la ville et ses tours Petronas, KLCC et s’avère donc une connexion entre le vieux et Kuala Lumpur moderne.
La vue est effectivement sympa, car on peut voir le vieux quartier derrière, et de l’autre côté du pont, il s’agit d’un important cimetière musulman qui s’étale sur plus de 5 hectares, offrant un contraste saisissant avec les immeubles contemporain juste derrière.
Se déplacer à Kuala Lumpur
Vous l’aurez compris en lisant cet article, le transport roi à Kuala Lumpur, c’est le métro. Avec à ce jour 12 lignes mélangeant métro souterrain, aérien, monorail et train de banlieue (KTM), vous pourrez voir tout l’essentiel de la ville grâce au réseau ferré.
En combinant avec la marche à pied, il n’y a guère besoin de prendre un taxi, ce qui permet une économie non-négligeable, car le métro est bon marché, chaque trajet revenant en moyenne de 0.5€ à 1€ selon la distance.
Pour vous y retrouver, voici une carte (à jour de 2023) avec toutes les lignes de métro :
Pour vous rendre à votre prochaine destination dans la péninsule, KL Sentral sera là encore votre point à rejoindre. Vous aurez autant les train que les bus long courrier.
C’est aussi là qu’il faudra vous rendre si vous voulez prendre le bus pour rejoindre l’aéroport international (pour l’anecdote, la dernière fois, j’ai pas réussi à trouver la station de bus, car en suivant les panneaux j’ai atterri dans le centre commercial voisin et après j’ai manqué de temps donc j’ai dû me rabattre sur le KLIA Ekspres plus cher…)
Si vous voulez réserver à l’avance, vous pouvez tester l’outil de recherche ci-après mais il semble limité pour les bus, du coup le mieux c’est d’aller sur le site Bus Online Tickets.
Rejoindre le centre-ville depuis l’aéroport international (KLIA)
Il y a deux moyens pratique pour rejoindre le centre-ville. Les tarifs ci-dessous étant pour rejoindre KL Sentral, le point central d’arrivée, d’où vous pourrez facilement prendre un métro vers votre hôtel.
- Bus (Express Coach) : départ toutes les 30 minutes, 10 RM par adulte (18RM si vous prenez un aller-retour)
- Train (KLIA Ekspres) : départ toutes les 20 à 30 minutes selon l’horaire, 55 RM par adulte (100 RM pour l’aller-retour)
Pour le train, quitte à payer plus cher, vérifiez bien qu’il s’agit de la version express, qui rejoint KL Sentral sans stops, la version avec arrêts étant le KLIA Transit (le coût est le même). En train, la version express permet de rejoindre le centre en seulement 30 minutes tandis qu’il faut compter une bonne heure en bus.
Où loger à Kuala Lumpur
Un article sur la visite de Kuala Lumpur ne serait complet sans proposer des options d’hébergements, enfin pour le coup, une seule option, car il me semble plus pertinent de proposer mon dernier hôtel testé.
Pour moins de 40€ (j’ai eu droit à une belle promo), je bénéficiais d’un établissement de bon standing, bien placé face à la verdure de Bukit Nanas et proche d’une station de métro. Je cherchais en plus un hôtel avec vue sympa et même si pour le coup l’architecture autour de la piscine gênait pour voir en face, il restait la vue sur le côté depuis le bar.
Pour trouver pleins d’autres options, vous pouvez donner un coup de pouce au blog en réservant votre hébergement via l’outil de recherche ci-dessous :
Mehdi
J’ai aussi adoré Putrajaya pas loin de KL, son architecture vaut le détour. 😉
Maxime
Je me rend prochainement à Kuala Lumpur pour une journée et j’ai adoré votre article ! Merci des conseils 😉
Romain
Merci ! Bonne visite de Kuala Lumpur !
camses
super conseils merci bcp je passe la journée demain a KL j’hésite mtnt entre le centre ou battu cave je suis perdue !!!!
Romain
Voir un peu des 2 dans la journée reste tout à fait possible… Quel fut le choix finalement ?
Wes
Masjid veut dire mosquée en arabe et non pas en malais. Ne dites pas de bêtises!
Romain
Attention à ne pas confondre l’origine d’un mot et son utilisation. Masjid est bien le mot utilisé en Malais pour désigner une mosquée, et certainement que l’origine du mot est arabe. C’est comme tous les mots français d’origine anglaise qu’on utilise et vice versa, un mot peut avoir une signification dans une langue d’origine et garder cette même signification dans sa propre langue.
Christophe
Bonjour. De passage à KL pour le travail la mauvaise nouvelle d’un vol retour retardé d’une journée s’est transformée en opportunité de visiter la ville. J’ai donc scrupuleusement respecté votre parcours . Ce qui m’a permis une ballade super chouette et un découverte maximale en un temps record. Merci à vous ! C’était vraiment super
Romain
Bonjour,
Merci pour ce retour d’expérience ! C’est toujours gratifiant de voir les conseils appliqués et surtout appréciés !