Funérailles royales et nationales en Thaïlande
Le 2 Janvier dernier marquait le décès de la princesse Galyani Vadhana (soeur ainée du roi actuel, qui va fêter ces 81 ans le 5 Décembre prochain), morte d’un cancer à l’âge de 84 ans. Il a donc fallu attendre plus de 10 mois pour assister à la crémation de la princesse. C’est de coutume en Thaïlande. Le corps a été embaumé pour être conservé. Il a fallu construire un pavillon crématoire composé d’un bûcher funéraire formé par une tour de 40 mètres de haut.
La cérémonie s’est déroulée sur 6 jours du 14 au 19 Novembre. Une minute de silence a été demandé au peuple le Samedi 15 à 22h. Plus de 5000 militaires en habits de parade ont participé dans l’accompagnement de son dernier voyage. Dans la nuit du 15 au 16 des spectacles de marionnettes, d’ombres et des concerts de musique classique et traditionnelle ont eu lieu.
Déroulement des funérailles royales
Le Dimanche 16 Novembre au matin les cendres étaient récoltés ainsi que les restes de la dépouille mortelle qui ont été ramenés par deux palanquins en cortège à la salle du trône du Dusit Maha Prasat.
Le lundi 17 novembre, une cérémonie religieuse eu lieu dans la salle du trône du Dusit Maha Prasat.
Le lendemain, mardi 18 novembre, toujours dans la salle du trône du Dusit Maha Prasat, départ de l’urne contenant les cendres royales pour être enchâssée dans la salle du trône du Chakri Maha Prasat, qui fait aussi partie du Grand Palais.
Le mercredi 19 novembre, les restes non calcinés de la dépouille mortelle ont été transportés pour être enchâssés au Rangsi Vadhana Memorial du Wat Ratchabophit, à Bangkok.
La princesse Galyani tient une place privilégiée dans le cœur des Thaïlandais pour son engagement continuel et son combat permanent en matière d’éducation et de santé publique. On ne compte plus les associations qu’elle a fondées, parrainées et encouragées. Elle avait consacré beaucoup d’énergie à des projets d’éducation, de santé, de développement rural et culturel (elle avait notamment sa propre fondation de financement d’études de musiciens prometteurs).
Parfaitement francophone, elle avait été élevée le 25 décembre à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur pour son rôle dans la promotion de la langue française en Thaïlande et pour l’amitié qu’elle a toujours portée à la France. La princesse Galyani avait commencée sa carrière comme professeur de français à l’université Chulalongkorn de Bangkok.
Après une pause professionnelle d’une dizaine d’années, elle avait pris la tête en 1969 du département de français à l’université Thammasat et avait animé plus tard l’Association des professeurs de français en Thaïlande (l’ATPF, fondé en 1977).
Pour ces raisons et parce que j’ai pu voir combien Jitima en a été affectée (quelques larmes devant les images touchantes de la princesse passant en boucle à la télé) je l’ai accompagné au Dusit Maha Prasat tout de noir vêtu afin de rendre hommage à une grande dame de ce pays et de la francophonie.
Arrivé devant le grand palais c’est l’heure de l’ouverture, ouvert officiellement pour les Thaïs, pas pour les touristes qui attendent sagement 8h30 (il était 8h20 quand nous sommes arrivés).
Jitima fonce droit devant l’entrée pendant que j’entend qu’on me lance « only thai people », le genre de situation qui énerve Jitima qui ne comprend pas ce côté ultra nationaliste que peut avoir l’administration Thaï (comme le fait de devoir payer 300 bahts l’entrée du grand Palais alors que pour un Thaï c’est gratuit…)
Pour ma part je n’ai pas payé les 300 bahts car en l’occurrence je ne venais pas pour visiter mais juste aller rendre hommage, et bien qu’un garde commence à m’interpeller Jitima agacé (car persuadé qu’habillés en noir et vu où on allait il n’y avait pas à se justifier alors que moi j’avais un doute si je pouvais rentrer direct comme ça) se voit donc contraint à expliquer que l’on va juste au Dusit Maha Prasat pour la princesse.
Cela fait 2 ans déjà que je n’avais pas mis les pieds ici.
Pour ceux qui veulent visiter je conseille de venir le matin, outre la température plus clémente la lumière en est que meilleure.
Après avoir attendu notre tour sur une chaise (et au préalable mis ma chemise dans mon pantalon et boutonner jusqu’au cou) nous entrons dans le bâtiment. Les photos sont évidemment prohibées à l’intérieur, « en souvenir » on vous tend une photo façon carte postale du lieu à la sortie, prouvant en quelque sorte votre passage ici.
Nous entrons, nous asseyons dans une posture à adopter face à quelqu’un de haut rang (les jambes repliés sur le côté et non simplement assis sur les genoux) puis il faut s’incliner, les mains jointes puis les 2 mains touchent le sol, et tout le monde prie, attendons quelques minutes puis nous ressortons pour laisser la place à un autre groupe.
Le Dusit Maha Prasat.
Un groupe de femme sortant du temple.
A voir le visage de cette grand-mère, la mort n’a pas l’air si dramatique que cela… Le bouddhisme y est certainement pour quelque chose
Nous quittons le Grand Palais.
Et repassons devant le tour de crémation avant de prendre
le bus pour rentrer.