Lors de notre 2e journée à Yangon, avant un retour fissa en Thaïlande, il nous fallait absolument visiter LE monument de la ville, véritable symbole du pays, la pagode de Shwedagon. Mais avant cela, nous avions encore du temps pour parcourir un peu la vieille ville de Yangon, avec son ambiance un peu « hors du temps ».
Yangon, une ville un peu hors du temps
Ce qui caractérise Yangon est un peu ce qui rend l’Asie typique. Une ville grouillante de monde, vivante. Les rues sont comme une sorte de grand magasin ambulant où l’on peut tout trouver et acheter.
Les câbles électriques pendouillent à foison, mais ce qui frappe surtout ici, c’est l’aspect vétuste des bâtiments. Mais pas que, sur le peu de voitures qui circulent, on voit des taxis, qu’on prendra, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles ont des kilomètres au compteur.
La ville a un peu une allure fantomatique concernant les habitations, pas étonnant que les gens traînent dehors plutôt que dedans tant ça donne l’impression que tout pourrait s’écrouler à tous moment. De la végétation couvre même certaines façades, à tel point qu’on imagine mal des gens vivant là, et pourtant, on distingue bien des habitants par les fenêtres ouvertes. On y fait quelques rencontres, on donne encore quelques vêtements.
Il n’est pas rare ici de se faire aborder juste pour discuter, même si sur le coup, on s’est méfié après le coup du moine. Et notre prochaine rencontre s’est faites avec une charmante vieille dame très contente de parler en anglais (il y avait vraiment très peu de touristes à cette époque). Elle nous montrait toute fière son petit carnet rempli de petit mots des voyageurs qu’elle a croisée jusqu’alors, le tout en vapotant une genre de cigarette/cigare à sa sauce. Voyant par ailleurs des mots en français, je décidais d’y laisser notre trace également.
Les reliques de la pagode de Shwedagon
Situé sur la petite colline de Singuratta à 2 km du centre-ville, c’est la pagode la plus importante en Birmanie. Elle contiendrait outre 8 cheveux du Bouddha Siddhartha Gautama, plusieurs autres reliques d’autre Bouddhas (il y en 28 reconnus). Rappelons que Bouddha est un titre pour celui ayant « atteint l’éveil » (la délivrance du cycle des réincarnations sur terre) et ne désigne donc pas une personne en particulier.
Siddhartha Gautama est connu pour avoir été le fondateur du Bouddhisme tel qu’on le connaît aujourd’hui, et c’est aussi surtout celui qui, de son vivant, transportera ses paroles et développera considérablement le Bouddhisme à travers les régions de l’Asie du Sud et Sud-est. D’autres Bouddhas l’ont précédés et notamment Dipankara qui inspira le prince Siddhartha Gautama pour suivre la voie du Bouddha.
C’est durant son ère qu‘il prononça le vœu de devenir un Bouddha dans le futur ; Dipankara lui assurant qu’il atteindrait son but.
Pagode de Shwedagon, le symbole de Yangon
Certains textes monastiques indiquent que la pagode principale aurait été fondée du vivant de Bouddha Gautama. D’après les archéologues, la construction se situerait plutôt entre le VIe et le Xe siècle et le stupa était bien plus petit à l’origine.
Toujours est-il que le site dû subir un premier lifting au XIVe qui amena sa hauteur aux alentours de 20 m, encore loin des 98 m actuels. L’aspect actuel date de la fin du XVIIIe siècle, après une réparation suite à l’effondrement du sommet dû à un tremblement de terre en 1768.
Aujourd’hui, c’est un ensemble de 72 autres pagodes, pagodons, salles de prières aux quatre coins cardinaux et autres édifices religieux à l’architecture typiquement birmane. Comme nous avons un peu déambulé dans la ville après nous être levés un peu tard, nous arrivions au temple alors que le soleil se couchait déjà (bon, mais faut dire que c’est un couche-tôt aussi).
Nous arrivons par l’entrée sud où se situe ces deux énormes lions (des chinthes, lions mythiques) qui gardent l’entrée. Ils ont été offerts par le roi Tharrawaddy (qui régna de 1837 a 1846 en Birmanie) lors de sa visite en 1841. On avait tout juste le temps de profiter des dernières lueurs de la journée pour visiter, et c’est dans le noir pour l’essentiel qu’on découvrait cette pagode étincelante.
Il y règne une vraie ferveur, chaque jour, des milliers de fidèles viennent prier, se recueillir (A l’époque, sans vraiment de touristes)
Des guides improvisés ou officiels (on sait pas trop), proposent leur service. Parce qu’on nous forçait un peu la main on finissait par se faire accompagner par l’un deux, apprenant tout de même beaucoup de chose sur les lieux. Toute la visite se faisait sous l’œil bien éclairé de la lune.
Situé sur la flèche de la pagode, le hti, typique de la Birmanie est une sorte d’ombrelle ornementale qui couronne presque toutes les stûpas du pays. Le hti est souvent décoré de clochettes d’or et ornée de pierres précieuses. Son sommet, le seinbu, une petite sphère d’or contient généralement des diamants.
Celle exposée ici est le hti précédent, offert par l’avant-dernier roi de Birmanie Mindon Min. Le hti actuel possède entre plus de 1000 clochettes, des milliers de diamants et notamment tune émeraude de 76 carats rien que ça.
Les cloches de la pagode de Shwedagon
On peut voir plusieurs cloches dans l’enceinte de la pagode. L’une d’elles, une grosse cloche de 24 tonnes datant de 1778 fût dérobée par les britanniques durant la première guerre Anglo-birmane (1824-26), mais elle coula dans la rivière Hlaing. Elle n’a été renflouée qu’en 1926.
Une autre cloche de 30 tonnes celle ci et datant de 1485 connu un destin similaire auparavant, elle fût dérobée par l’aventurier portugais Philippe de Brito en 1608 qui pilla le site.
Brito avait l’intention de la fondre pour en faire des canons pour défendre son bastion à l’époque situé à Syriam (aujourd’hui Thanlyin). Celle ci coula près de Pegou lors de son transport sur la rivière, elle s’y trouve encore aujourd’hui car elle n’a jamais été récupérée… si vous avez l’âme d’un aventurier en voilà une belle occasion !
Laurent
Oh un nouveau design pour le blog 🙂 Et bien c’est pas mal du tout, félicitation Romain !
Romain
ahah, merci, oui le blog en avait bien besoin, ça faisait déjà 3 ans que j’avais le précédent il était temps de renouvelé, j’ai encore pleins d’idée en tête, l’essentiel pour l’instant était de poser les bases !
Mario
Bonjour Romain,
La pagode Schwedagon est une visite incontournable à Yangon, en effet. J’y suis allé également au coucher du soleil. J’ai bien aimé l’endroit et l’atmosphère qui s’en dégageait. Par contre, j’ai trouvé que toutes les petites lumières clignotantes font un peu kitsch et enlèvent un peu de charme. N’as-tu pas trouvé que ça faisait un peu « Disney » tout ça ?
Romain
Je dois admettre que ces petites lumières m’avaient déroutés à l’époque, je trouvais ça également kitsch et particulièrement décalé avec l’ambiance sereine des lieux…