Wat Mahathat
วัดมหาธาตุ (« Le temple de la grande relique sacrée »)
- Emplacement : Parc historique d’Ayutthaya
- Fondation : 1374
- Tarif d’entrée : 80 ฿
- Horaires : 8h-18h30 (tous les jours)

Wat Mahathat est sans doute le temple le plus connu des ruines d’Ayutthaya. C’était l’un des temples les plus importants du royaume d’Ayutthaya, comme le suggère justement son nom, qu’on peut traduire par « temple de la grande relique » (un nom du coup courant, qu’on retrouve dans plusieurs temples du pays, notamment au parc historique de Sukhothai et Nakhon Si Thammarat pour ne citer que ces deux).
Son attraction principale étant la célèbre tête de Bouddha qui s’est retrouvée piégée par les racines d’un arbre de la Bodhi (ou figuier des pagodes, arbre sacré en Thaïlande). Il faut admettre que malgré la taille modeste de ladite tête, ce heureux hasard de l’histoire et de la nature, dénote et offre un spectacle atypique aux nombreux visiteurs curieux.

Un incontournable dans le parc historique, pas juste pour la tête de Bouddha qui reste une curiosité, mais bien pour le passé riche des lieux et l’ensemble des ruines plutôt photogénique.
Histoire du Wat Mahathat
Le temple a été fondé en 1374 par le roi Borommaracha I, 3e souverain à régner sur le nouveau royaume d’Ayutthaya. Il a été construit pour y abriter des reliques importantes de Bouddha et en faire le siège du patriarche, le « chef » des moines bouddhistes en Thaïlande. Un prang (chedi reprenant les codes architecturaux des temples hindous, notamment khmers), est alors érigé pour enchâsser les reliques de Bouddha. C’est alors l’un des plus grands à son époque approchant les 40 m, le tout posé sur une large base de 46 m.
Et si certaines sources établissent l’origine du temple à la fondation de la nouvelle cité comme capitale, dès 1350, ce qui reste sûr est que le roi Borommaracha I (r. 1370-1388) y fit d’importantes constructions, ainsi que son neveu et successeur, le roi Ramesuan (r. 1388-1395), qui agrandira le temple et lui donnera surtout son nom actuel, Wat Mahathat, le temple à la grande relique.
Le Wat Mahathat est alors le plus important temple de l’époque et représentait le centre du bouddhisme dans le royaume d’Ayutthaya. C’est également un temple royal, et de ce fait, il est construit à proximité du palais royal, aujourd’hui disparu. Les rois y ont célébrés ici des cérémonies importantes, comme la cérémonie royale de Kathin, où les membres de la famille royale distribuent de nouvelles robes pour les moines.

La ville étant construite autour de rivières et canaux (pour s’en rendre compte, jetez un œil au carrefour situé entre le Wat Mahathat et le Wat Ratchaburana voisin, vous y verrez les restes d’un pont), le sol était meuble et instable. Par conséquent, le prang central s’est effondré une première fois en 1631 lors du règne de Prasat Thong (r. 1629-1656), mais fut restauré dès 1633 et agrandi au passage, atteignant alors une hauteur de 44 m de haut (sans compter l’éventuelle flèche symbolisant l’arme de Shiva, qui surplombe généralement les prangs).
Lorsque les Birmans ont envahi et détruit en grande partie Ayutthaya en 1767, le Wat Mahathat a été incendié, le résultat donnant son aspect actuel au site. Ou presque… Car le prang central avait survécu cet affront, mais ça l’avait affaiblit… Il s’effondra soudainement en 1904, peu après qu’une photo, datée vers fin 1903 – début 1904, l’immortalisait une dernière fois en entier. L’édifice finira par s’écrouler totalement en 1911 . La base sera restaurée dans les années 50 par le département des Beaux-arts pour lui donner son aspect actuel.

Architecture du Wat Mahathat
Le plan du Wat Mahathat suit les concepts des anciens temples khmers d’Angkor au Cambodge. Des temples aux formes pyramidales symbolisant le Mont Meru, montagne mythique considérée comme l’axe du monde dans les mythologies persane, jaïne, bouddhique et surtout hindoue. Montagne à ne pas confondre avec le volcan Méru situé à Tanzanie (non loin du Kilimandjaro).

1- Les abords de la tête dans les racines
On commence par le plus évident. La zone autour de la tête. Vous passerez d’abord une forme de « cimetière » de pierre, des blocs de latérite et restes de statues de Bouddha entreposées à cette endroit.
On passe à proximité d’un premier petit viharn alors qu’on peut déjà distinguer l’arbre qui provoque ce phénomène devenu l’attraction principale du temple (et presque la vitrine à lui seul d’Ayutthaya). S’il n’y avait pas une foule se pressant devant pour les photos, on passerait facilement devant sans s’en rendre compte… Une plateforme est aménagée devant pour s’assoir et se prendre en photo devant (debout c’est une impolitesse qu’un garde sur place saura vous rappeler).
Pour l’anecdote, la tête a failli prendre cher lors d’un orage violent il y a quelques années qui a arrachés plusieurs grosses branches au ficus qui a la surplombe. On peut voir la cicatrice d’une grosse branche tombée sur la racine qui jouxte la tête à droite.
Juste à côté se trouve un autre viharn avec au fond une statue de Bouddha assise à l’ombre des arbres, donnant un aspect assez photogénique à l’ensemble. Avec la tête dans les racines à côté, ça donne une belle entrée en matière pour découvrir le Wat Mahathat.


2- Le prang central et la galerie de bouddhas
Les temples comme le Wat Mahathat ont donc été construits pour symboliser la vision hindoue et bouddhiste de l’univers.
Le mont Meru est alors symbolisé par le prang central (n°1 sur la carte ci-dessus), posé sur une plate-forme surélevée au centre du temple, le centre de l’univers entouré d’océans. Le prang central est entouré de quatre plus petits à chaque coin de la galerie, qui entoure la structure principal. Sur le même principe que les temples Thaï contemporains, on trouvait d’innombrables images du Bouddha jalonnant la galerie, autrefois couverte d’un toit en bois et dont il ne reste aujourd’hui que des amas de pierres peinant à reconstituer ce qui fut autrefois le joyau du royaume.
3- Viharn Luang
Situé à l’Est du prang, ce grand hall de 40 m de long était la salle de prière principale des moines. C’est le bâtiment répertorié n°2 et indiqué « Main Vihara » sur la carte, vihara étant un terme sanskrit d’où est dérivé le terme Thaï utilisé de nos jours, Viharn. Son entrée est orienté plein Est pour faire face au lever de soleil tandis que l’autre côté est connecté au cloître.
On peut deviner les restes du piédestal en brique où se trouvait auparavant la principale statue de Bouddha, tandis qu’il ne reste qu’une seule colonne debout, des deux rangées originelles qui supportait le toit massif de ce bâtiment. Également survivant, avec l’aide d’une béquille en béton, un bout de façade subsiste, permettant de voir le style d’ouverture qu’avaient les temples de l’époque en guise de fenêtre (appelée « False Window » en anglais, je ne trouve pas de traduction exact mais je pense que le terme s’en rapprochant en français serait « fenêtre en meurtrière »).
4- L’ubosot (la salle d’ordination)
À l’opposé du Viharn, côté Ouest cette fois, se trouve la salle d’ordination (n°3 sur la carte). C’est là où les novices ont été ordonnés moines afin d’intégrer les rangs monastiques. On reconnaît la fonction de ce bâtiment, plus petit que le Viharn notamment, aux stèles entourant l’édifice.

5- Les Chedis du temple et autres structures
On note la présence de nombreux chedis entourant l’édifice, dont ceux près de la fameuse tête. L’un deux, de forme octogonales est notable puisque plus rare, typique du style Môn. Certains comportent des statues dans les niches l’entourant, beaucoup sont bien penchés, rappelant l’aspect fragile du sol.
On trouve aussi plusieurs petits viharns secondaire, la plupart dont il ne reste que le socle. Il y a également les restes de la porte à l’ouest du temple ainsi qu’une petite salle de prière avec son toit non loin.


Emplacement du Wat Mahathat
BON à savoir
Le site étant important, on y trouve de quoi acheter des souvenirs, à boire et même un nouveau café-pâtisserie avec une terrasse donnant sur l’étang derrière. La zone a été complètement refaite, rendant les espaces plus organisés. Vous trouverez des toilettes climatisés payante (10 bahts) et à côté se trouve une maquette du temple, pour comprendre à quoi il ressemblait du temps de sa splendeur.
Photos du Wat Mahathat








