
Que faire à Nakhon Si Thammarat ? Un coin du sud encore ignoré des touristes
Connaissez-vous Nakhon Si Thammarat ? Peut-être en avez-vous déjà entendu parler, ou même transité par là — certains passent par cette ville, qui possède un aéroport, au lieu de Surat Thani pour rejoindre les îles du golfe de Thaïlande.
Mais la réalité, c’est que peu de voyageurs prennent vraiment le temps de descendre jusque-là… Toute la péninsule entre Surat Thani jusqu’à Songkhla est relativement délaissée. À part ceux qui filent vers Ko Lipe, via Hat Yai, rares sont ceux qui s’y arrêtent.
Pourtant, la province de Nakhon Si Thammarat a pas mal d’arguments. On y trouve à la fois des plages, beaucoup étant déserte, mais aussi des montagnes, dont la principale, avec le Khao Luang, culmine à 1 400 m et globalement, une population accueillante car on n’y trouve pas les travers des zones hyper touristiques.
C’est aussi la région d’origine de ma femme, ce qui m’a permis d’y revenir plusieurs fois, sans pression, au fil des années. Et à chaque fois, je découvre un nouveau coin, de nouvelles plages et une ambiance locale toujours préservée.
Alors, que faire à Nakhon Si Thammarat ? Voici un aperçu des endroits à voir, des villages à explorer, et quelques idées si vous avez envie de sortir des itinéraires classiques.
La ville de Nakhon Si Thammarat
La ville en elle-même n’a, soyons honnêtes, rien de très séduisant, comme beaucoup de villes de province. Elle peut se résumer à deux grandes artères en parallèles qui s’étirent tout en longueur, des quartiers résidentiels sans charme particulier, et une circulation pas toujours agréable.



Mais si vous êtes curieux et que vous prenez le temps de flâner un peu, vous y trouverez quand même quelques points d’intérêt, à commencer par le Wat Phra Mahathat Woramahawihan.
Wat Mahathat : un temple important
Le Wat Phra Mahathat Woramahawihan, plus simplement appelé Wat Mahathat, est un haut lieu du bouddhisme dans le sud, et même l’un des douze temples les plus sacrés de Thaïlande. C’est aussi l’un des plus anciens encore en activité. Fondé au 13ᵉ siècle, il est surtout connu pour son grand stupa de style sri-lankais, dont la flèche dorée culmine à 56 mètres.


À certaines périodes de l’année, des processions importantes y sont organisées, attirant des fidèles venus de toute la région (voir encadré plus bas). Et si vous tombez le bon jour, il est même possible d’accéder à la plateforme supérieure qui permet de faire le tour du chedi.
Le cloître qui entoure la structure principale est bordé d’une série de statues de Bouddha, dont beaucoup sont recouvertes de feuilles d’or posées par les fidèles. Quant aux piliers du temple, ils sont décorés de peintures représentant des scènes du Ramakien, la version thaïlandaise du Ramayana.





Autour du stupa, vous trouverez plusieurs bâtiments secondaires — notamment plusieurs viharns — mais ce qui distingue particulièrement ce temple, c’est la multiplication de petits chedis encerclant le principal, donnant à l’ensemble un vrai charme graphique.
Même sans être passionné par les temples, ça vaut le détour. L’ambiance y est paisible, et l’entrée est gratuite pour tous.
À noter qu’il existe un petit regroupement de temples dans les parages : juste en face, vous trouverez le Wat Na Phra Borommathat, et juste au sud du Wat Mahathat, le Wat Na Phra Lan.

Façade du Wat Na Phra Borommathat.
Baan Tan Khun Ratwut Vicharn
Litérallement juste en face du Wat Mahathat, vous pouvez voir une belle maison d’époque dont la partie supérieure est en bois de teck. Baan Tan Khun Ratwut Vicharn, construite en 1902, appartenait à une famille noble locale. Elle a longtemps servi d’école avant d’être laissée à l’abandon, puis restaurée dans les années 1990 par des descendants du propriétaire d’origine.
Aujourd’hui, c’est une petite maison-musée sans prétention, mais intéressante à visiter si vous aimez les ambiances d’antan. À l’intérieur, on trouve quelques photos d’époque, des meubles anciens et des explications sur la famille et l’histoire du lieu. Rien de très interactif, mais l’ensemble a un certain charme, surtout si vous êtes déjà dans le coin.




Suchart Subsin Shadow Puppetry Museum
Aussi appelé Ban Nang Talung, ce musée est dédié à l’art traditionnel du Nang Talung, le théâtre d’ombres du sud de la Thaïlande. Utilisées pour raconter des légendes thaïlandaises au son de musiques traditionnelles, ces marionnettes en cuir font partie intégrante du patrimoine culturel local.
Fondé par Suchart Subsin, un artiste reconnu au niveau national, le musée présente une vaste collection de marionnettes, d’instruments de musique et de documents liés à l’univers de ces spectacles. On y trouve aussi du matériel ancien, des objets rares, et même des pièces venues d’autres pays où cet art est pratiqué (Chine, Inde, Indonésie, Turquie…).


C’est la dernière “attraction” de la ville que j’ai visitée à ce jour. J’avais tendance à remettre ça à plus tard, sachant que je reviens régulièrement à Nakhon Si (raccourci pour les intimes). Malheureusement, j’ai un peu trop attendu, et je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer l’artiste lui-même, décédé en 2015.
Dès l’arrivée, on est accueilli par l’ombre bienvenue d’un large banian, et une première maison se présente à nous : c’est ici que vivait et travaillait Suchart Subsin. On y découvre des marionnettes en cuir finement découpées, et on peut observer le processus de création, de la conception à la découpe, en passant par le tannage et la peinture.
Le jour de notre passage, une dame d’un certain âge appliquait des couleurs sur une marionnette, pendant qu’un autre artisan commençait le travail de découpe. Après avoir reporté un motif d’éléphant à l’aide d’un gabarit, il sculptait à la main chaque détail du cuir.
Depuis la cour, on peut rejoindre une autre maison. Vous trouverez le cœur du musée : la collection de marionnettes, d’objets de spectacle et quelques antiquités, dont certaines remontent à 1795 !


En résumé, c’est un petit musée familial, sans prétention mais sincère, qui met à l’honneur un pan important de la culture du sud. L’entrée est gratuite, mais vous pouvez soutenir l’endroit en achetant un souvenir.
À noter : certains jours, le musée organise des spectacles d’ombres. Une participation de 100 bahts est demandée pour y assister — une belle façon de faire vivre l’art que l’on vient de découvrir.
Autres coins à explorer en ville
Pour compléter une visite du centre, je vous conseille aussi de faire un tour du côté des marchés. Il y en a plusieurs, chacun avec sa propre ambiance :
- Le Talat Nat Khang Sala Klang (ตลาดนัด ข้างศาลากลาง), un marché de plein air situé à côté de la mairie provinciale. Très vivant, on y trouve de la street food, des vêtements, des gadgets… L’ambiance est très locale.



- Le Tha Ma Market (ตลาดท่าม้า), plus petit mais très typique. C’est un marché couvert de quartier : produits frais, viande, poisson, épices, et quelques stands pour manger sur le pouce. C’est un endroit que j’ai déjà fréquenté car pas loin de la maison familiale.
- Le Municipality Market Tha Sak (ตลาดสดเทศบาลท่าสะท้อน), plus central, est une bonne option en journée pour plonger dans le Nakhon populaire. C’est là que la famille fait les gros achats pour le Nouvel An chinois.


- Et le soir, si vous cherchez à grignoter dans une ambiance détendue, direction le Lang Dao Night Market (ตลาดหลังดาว), un petit marché nocturne avec quelques stands de bouffe et de vêtements. Pas très touristique, mais sympa pour un dîner pas cher.
Côté curiosités urbaines, l’ancien site de la prison de Nakhon Si Thammarat a été transformé en parc : le Si Thammasokarat Public Park. Il reste quelques miradors et des pans de mur, avec une particularité assez inattendue : ils sont… rose. Vous êtes ici à côté des anciens remparts de la ville. Ce ne sont pas des vestiges spectaculaires, mais ça donne une idée du passé historique de la cité.

C’est dire si la seule photo que j’ai, elle date ! C’était pas encore repeint en rose, et surtout, y’a encore une cabine téléphonique visible !
En vous rendant vers la sortie sud de la cité, vous tomberez sur le Musée national de Nakhon Si Thammarat (National Museum). Construit dans les années 1970, c’est un bâtiment sans grand charme mais qui abrite une collection intéressante sur l’histoire et la culture du sud— de la préhistoire jusqu’au XXᵉ siècle.
On y trouve des objets issus de fouilles dans les sept provinces du sud, des statues religieuses anciennes, de l’artisanat, et quelques pièces rares. L’entrée est payante (200 bahts). Si vous aimez les musées calmes, bien fournis, c’est une halte à envisager — notamment si vous avez une journée pluvieuse à occuper.
Enfin, pour une pause plus verte, vous pouvez faire un tour dans l’un des rares espaces verts de la ville : le Suan Sanam Chalerm Phrakiat R9 – Phrom Na Nakhon Uthit (สวนสาธารณะเฉลิมพระเกียรติ ร.9). C’est un parc public prisé des joggeurs en fin de journée, mais aussi des familles venues s’y détendre.







Plages et villages de pêcheurs
La province de Nakhon Si Thammarat s’étire le long de plus de 130 km de côte, donnant sur le golfe de Thaïlande. Peu exploitée touristiquement, cette façade maritime alterne plages tranquilles, mangroves et petits villages de pêcheurs. Ce n’est pas ici que vous trouverez des bars de plage ou des transats alignés, mais si vous aimez les coins calmes et les étendues désertes, vous serez probablement servi.
Khanom
La baie d’Ao Khanom englobe toute la partie nord de la province de Nakhon Si Thammarat. Si la plage de Khanom existe, vous avez selon l’emplacement des dénominations propre à chaque zone. Certaines plages sont bordées de collines comme Khwaeng Phao Beach au nord, ou encore la plage de Nai Phlao Beach tout au sud, offrant un cadre un peu plus « intime » quand le gros de Khanom s’avère une longue bande de plage qui s’étire sur plus de 7 km.
L’un dans l’autre, c’est dans ce district que vous trouverez le plus de commodités et une ambiance de station balnéaire, principalement destinée aux visiteurs thaïlandais. Vous aurez quelques resorts, restos et cafés en bord de mer. Sa popularité relative est sûrement dû à sa proximité avec la province voisine de Surat Thani, où se trouve notamment Ko Samui dans le golfe non loin. Certains voyageurs en quête de calme choisissant Khanom pour se retrouver loin de l’agitation du golfe.

Un bout de plage au nord de Khanom.
D’ailleurs, un couple de Français y a ouvert un petit resort il y a quelques années, le Petit Saint Tropez. Je ne sais pas si ce sont toujours les mêmes propriétaire mais je le mentionne ici car ça peut en intéresser certains : petit cadre tranquille, les pieds dans l’eau, parfait pour se poser un moment.
Au-delà des plages, le nord de Khanom réserve aussi quelques curiosités naturelles et maritimes intéressantes. L’une d’elles est la Coral Pagoda (เจดีย์ปะการัง), perchée sur la petite colline de Khao That et construite à partir de corail fossilisé. On y accède par une courte montée, et la vue depuis le sommet offre un panorama dégagé sur la baie qui lui fait face. Parmi les autres attractions de la région, je peux citer la grotte de Khao Wang Thong, située à 17,5 km de la plage de Nai Plao, la plus populaire de Khanom.
En redescendant vers la mer, notamment du côté du cape Prathap ou de Talet Bay, il est possible d’embarquer pour aller observer les célèbres dauphins roses, qui vivent dans les eaux calmes du golfe à proximité. Ces mêmes quais servent aussi parfois de point de départ vers quelques îles — car oui, il y a aussi des îles à Nakhon Si Thammarat.

Chaiyathat, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Ce n’est clairement pas là que vous irez faire de la farniente : elles sont totalement sauvages et inhabitées. La plus grande est Ko Tha Rai, tandis que les autres, plus petites, sont Ko Noi et Ko Nui — cette dernière abritant un petit sanctuaire perché au centre de l’île. Depuis les mêmes points de départ, il est aussi possible de rejoindre quelques îles du golfe comme Ko Rap, Ko Tan ou Ko Mat Sum, situées juste en face, côté Surat Thani.
Sichon
En descendant un peu plus au sud, vous arrivez à Sichon, un district qui englobe à la fois la zone côtière et une partie des montagnes situées dans les terres.
Tout comme à Khanom, Sichon se découpe en plusieurs plages. L’essentiel est composé de deux longues bandes de sable : une première au nord d’environ 6 km, puis une seconde, encore plus étendue, qui s’étale sur plus de 10 km. Entre les deux se trouve la plage de Sichon Beach à proprement parler, plus petite mais utilisée comme point de repère central.


Notez qu’il existe désormais une superbe route côtière reliant Khanom à Sichon, qui traverse une colline faisant partie du parc national de Hat Khanom – Mu Ko Thale Tai. La route en elle-même mérite presque le détour, tant elle offre de beaux panoramas.
Sinon à Sichon, vous trouverez certes quelques resorts et cafés éparpillés le long de la côte, mais l’ensemble reste globalement préservé. On y trouve encore de belles portions de plages désertes, parfois bordées de cocotiers. La zone la plus animée se situe au nord, près de la plage isolée de Phlai Dam Beach, où l’on trouvait un bon spot pour se relaxer quelques heures : le HuuLaa Beachclub Sichon.



Si vous êtes dans le coin, difficile de passer à côté du Wat Chedi (Ai Khai) — วัดเจดีย์ (ไอ้ไข่), un temple désormais célèbre dans tout le pays. Il doit sa renommée à la figure d’Ai Khai, un jeune esprit vénéré pour sa capacité à exaucer les vœux. Résultat ? Le lieu est en permanence animé par une foule de fidèles venus faire des offrandes, prier, et remercier en allumant des pétards ou en offrant des statues… de coq !
Et c’est peut-être l’image la plus marquante du site : des milliers de coqs en résine, de toutes tailles et de toutes couleurs, alignés autour du temple. Un capharnaüm coloré, devenu emblématique du Wat Chedi qui est en métamorphose permanente vu comment les constructions s’ajoutent. Ce n’est clairement pas un coin paisible, mais ça reste un exemple fascinant de ferveur populaire en Thaïlande.



Tha Sala
Si vous continuez encore un peu plus vers le sud, en direction de Tha Sala, vous tomberez sur d’autres plages encore plus isolées. Il n’y a pas grand-chose de structuré, mais on trouve tout de même quelques cafés, restaurants et petits resorts autour de Bo Non Beach.
Au-delà, c’est juste la mer, du sable, et souvent, personne à l’horizon. Lors d’un passage, on s’était arrêté à hauteur de Ban Nai Thung, un village musulman vivant de la pêche. On y avait justement rencontré des pêcheurs rentrés de mer, tandis que leurs femmes étaient en train de démêler les filets.





À côté se trouvait une poissonnerie en pleine activité, spécialisée dans les crevettes et les crabes. Ce genre de moment ne paie pas de mine, mais c’est ce qui fait le charme du coin.
Pour ceux qui aiment rouler un peu au hasard et s’arrêter là où la route touche la mer, c’est un bon coin à explorer. Sans promesse particulière, mais avec cette impression d’être là où personne ne pense jamais à venir, et c’est très bien comme ça.



Pak Phanang et la presqu’île de Laem Talumphuk
Pak Phanang, situé au sud-est de Nakhon Si Thammarat, est connue pour la production d’un met particulier… Vous croiserez peut-être lors de votre séjour en Thaïlande ces petits paniers remplis de pots contenant une sorte de gelée translucide. Il s’agit d’une boisson populaire en Asie, censée avoir de nombreuses vertus… et fabriquée à partir de… nids d’hirondelles ! Ces nids sont eux-mêmes créés avec la salive de l’oiseau, et leur récolte est devenue un véritable business.
Ici à Pak Phanang, plutôt que de risquer une récolte acrobatique (les nids étant traditionnellement récupérés à flanc de falaise ou dans des grottes), on construit littéralement des immeubles à hirondelles : de grandes bâtisses grises (pas franchement jolies), uniquement conçues pour que les oiseaux y nichent. Une fois les nids récupérés, ils sont ensuite vendus à prix d’or pour la fabrication de ces fameuses boissons.


Un peu plus loin se trouve la presqu’île de Laem Talumphuk. C’est un coin paisible, propice à une balade ou à un déjeuner en bord de mer. À environ 6 km du bout du cap et de son point de vue, on trouve un petit regroupement de restaurants de fruits de mer réputés dans la région, installés en bordure de la plage de Talumphuk Cape Beach.
Ce coin du littoral reste peu fréquenté. Mais si vous êtes dans le secteur, c’est une bonne idée d’y faire un détour, ne serait-ce que pour découvrir une autre facette du Sud, entre traditions locales et vie tranquille au bord de l’eau.


Légèrement plus au sud de la péninsule, vous trouverez d’autres plages, désertes pour la plupart, si ce n’est quelques pêcheurs qu’on croise en train de mettre leur embarcation sous un abri de fortune. Le tout est bordé de cocotiers. Alors oui, c’est pas les plages paradisiaques telles qu’on peut se les imaginer, mais elles sont pour nous tout seul !
Point de vue côtier à Pak Nakhon
Si vous explorez l’autre côté du cap de Laem Talumphuk, à seulement quelques kilomètres à l’est de la ville, dans le secteur de Pak Nakhon (ปากนคร), on trouve un long ponton en béton qui s’avance dans la baie. Ce lieu, connu localement sous le nom de « จุดชมวิวอ่าวเมืองนครฯ », offre un joli panorama sur le littoral, couvert de mangrove sur cette partie.
C’est un coin peu fréquenté, simple mais agréable, parfait pour une petite pause en fin de journée. C’est d’ailleurs à ce moment de la journée qu’on y allait, croisant des familles en train de dîner dehors sur leur terrasse, ou les mômes du village en train de se chahuter. L’accès longe un canal où se trouve des maisons sur pilotis et des barques de pêcheurs.


Pour conclure cette section balnéaire, je dirais que le littoral de Nakhon Si Thammarat, avec ces 130 km de côtes, alterne plages désertes, petits ports, villages discrets et quelques zones de mangrove. C’est un bord de mer qui ne fait pas de bruit, sans grands aménagements ni tourisme de masse. Juste des paysages simples, une ambiance tranquille, et cette sensation d’avoir tout l’espace pour soi.
La montagne de Khao Luang et le village de Kiriwong
Une belle montagne, comme tant d’autres, pourrait-on dire. Mais Khao Luang a quelque chose de particulier. Peut-être parce qu’elle reste encore assez peu fréquentée, surtout en semaine, ou pour sa nature luxuriante et les sourires des gens du coin.
La montagne fait partie du Khao Luang National Park, un vaste espace protégé couvrant une partie centrale de la province, réputé pour sa biodiversité, ses forêts denses et surtout… ses nombreuses cascades.

Paysage de montagne au village de Khiriwong.
Dans les environs du village de Khiriwong, on trouve plusieurs petites chutes d’eau accessibles librement, sans droit d’entrée. On s’est par exemple arrêté un jour avec mes neveux et nièces à la Wang Mai Pak Waterfall, parfaite pour une après-midi détente en famille. Rien de spectaculaire, mais un coin nature très sympa pour pique-niquer et se rafraîchir.
Niché au creux de la montagne, le village de Khiriwong mérite une petite visite. Pas tant pour son architecture remarquable (qui ne l’est pas) mais plutôt parce qu’il est réputé pour sa production de fruits — mangoustan, durian, ramboutan ou encore pakria (sator) —, et c’est aussi un village d’artisans. Plusieurs groupes se sont spécialisés : jus et vins de fruits, confitures (oui, même de durian), teintures naturelles, tissage à base de fibres de coco…
La communauté est même reconnue en Thaïlande comme un exemple de tourisme durable. Elle a été primée dès 1998 par l’Office du Tourisme pour sa gestion écologique et communautaire.


En plus de découvrir une belle nature, on peut ainsi aussi observer le mode de vie local, échanger avec les habitants et goûter à quelques spécialités maison. Une étape simple, mais pleine de charme.
Thung Song : nature, cascades et ambiance locale
Situé au sud-ouest de la province, Thung Song est un district assez peu visité. On y trouve notamment le Namtok Yong National Park, connu pour sa rivière et sa cascade au pied de laquelle se trouve une large piscine naturelle. C’est un spot prisés par les familles thaïes le weekend et les chaudes journées d’été pour pique-niquer et se rafraîchir.
Le coin abrite aussi un petit site spirituel, Putthasathan Tham Talod, une grotte aménagée en sanctuaire avec plusieurs statues de Bouddha, dont un Bouddha couché.
À noter que d’autres cascades se trouvent dans les environs, comme Nan Plio Waterfall ou Wang Pring Waterfall, mais elles sont plus difficiles d’accès. J’avais d’ailleurs tenté d’aller jusqu’à cette dernière, mais la route finissait par grimper pour devenir un chemin de terre. Avec ma voiture de l’époque, je n’avais pas osé pousser plus loin… Mais le trajet en lui-même était sympa : bordé par la rivière et des plantations d’hévéas, c’était déjà une belle balade.

Riviere vers Wang Pring Waterfall.
Je parle plus en détail de cette escapade nature dans un article dédié : Nature et cascades, moment détente à Thung Song.
Khlong Daen Market : un marché « flottant » sur deux provinces
Pour compléter cette exploration des coins moins connus de la province, ne manquez pas le Khlong Daen Market, un marché insolite situé à la frontière entre Nakhon Si Thammarat et Songkhla. L’aspect insolite ? Une partie du marché se trouve dans une province, l’autre dans une autre. Traversé par un canal, il est parfois présenté comme un marché « flottant », même si les étals sont bien installés sur la terre ferme de part et d’autre de l’eau.




Malheureusement ce dernier n’est ouvert que le samedi. Donc quand on y est allé, c’était particulièrement calme. Mais quelques échoppes étaient ouvertes et l’endroit s’avère très photogénique.
C’est bordé par plein de maisons en bois, dont certaines plus en retrait présentent une architecture traditionnelle du sud de la Thaïlande : toit à plusieurs pans, ornements sculptés sous les rebords, structure entièrement en bois et surélevée sur pilotis. Ce genre de bâtisse, à mi-chemin entre maison thaïe méridionale et influences musulmanes locales, donne un charme fou à ce marché un peu hors du temps.





Il s’avère que sur cette partie du marché, on est à « Songkhla ». En marchant quelques centaines de mètres à peine, un petit pont enjambant le canal nous ramenait côté « Nakhon Si Thammarat », à hauteur d’un temple local : le Wat Khlong Daen. Un temple modeste, mais dont l’environnement lui confère un certain cachet.
Le viharn principal reste classique dans sa structure, mais il est entouré de jardins bien entretenus et de plusieurs vieilles bâtisses, en bois ou en dur. L’un des bâtiments, avec ses murs clairs et sa toiture rouge à deux niveaux, évoque une architecture coloniale-thaïe hybride plutôt inhabituelle.
Un temple qui ne paye pas de mine mais où flotte une vraie atmosphère locale. Personne à l’horizon, si ce n’est quelques moines en train de vaquer à leurs occupations.




Comment se rendre à Nakhon Si Thammarat
À force d’y revenir, j’ai eu l’occasion de tester tous les moyens de transport pour venir ici : avion, bus, train… et même en voiture perso. Voici un petit tour d’horizon pour vous aider à choisir.
En avion
C’est évidemment, et de loin, le plus rapide et le plus simple.
- Durée : 1h15 de vol depuis Bangkok (Don Mueang)
- Compagnies : AirAsia, Nok Air et Thai Lion Air
- Aéroport d’arrivée : Aéroport International de Nakhon Si Thammarat (NST)
- Tarif moyen : 800 à 1 300 bahts selon la période
Idéal pour éviter les longues heures de route. Les vols sont fréquents, avec des départs matin et soir. Et même si l’aéroport portait déjà le titre d’« international », il a récemment fait peau neuve : nouvelles infrastructures, bâtiment moderne, et ambitions régionales à la hausse.


En bus
C’est l’option la plus économique et un bon compromis si vous voulez voyager de nuit sans vous ruiner.
- Durée : 12 à 13 heures de trajet
- Départ : Terminal sud de Bangkok (Southern Bus Terminal / Sai Tai Mai)
- Arrivée : Nakhon Si Thammarat Bus Station, situé à moins de 2 km du centre
- Compagnies : Transport Co Ltd et d’autres lignes privées (souvent avec terminus à Hat Yai ou Songkhla)
- Tarif moyen :
- Seconde classe : 450 – 500 bahts
- Première classe : 550 – 650 bahts
Le trajet de nuit est le plus courant. Le bus est climatisé, souvent équipé de sièges inclinables et d’une collation. La ligne continue généralement jusqu’à Hat Yai ou Songkhla, donc vérifiez bien les arrêts en chemin.


En train
Il s’avère que l’année où l’on s’y rendait en bus à l’aller, on optait pour le train au retour. J’ai donc testé le train de nuit dans le sens Nakhon Si THammarat → Bangkok. Mais qu’importe le sens, on va pas se mentir, ce n’est pas ce qu’il y a de plus rapide… Parti à 15h, on est arrivé le lendemain à 7h du matin, soit un trajet de 16 h à l’époque (le réseau s’étant amélioré depuis, c’est normalement faisable en 14h « seulement »).
- Durée : comptez 15 heures pour avoir de la marge
- Départ : Bang Sue Grand Station, alias Krung Thep Aphiwat
- Arrivée : Gare de Nakhon Si Thammarat
- Tarif : de 450 à 1 500 bahts (selon la classe)
C’est long, mais c’est une vraie petite aventure à l’ancienne. On admire les paysages en journée, on observe les scènes de vie dans les gares ou le long des rails, et on s’endort comme on peut au bruit du train.



Si vous hésitez sur quelle ligne prendre, sachez que le train n°85 reste le meilleur choix. Il propose des voitures de 1re et 2e classe climatisées (avec couchettes), et les wagons sont globalement plus récents et mieux entretenus. Ce qui explique aussi un tarif un peu plus élevé par rapport aux autres trains (comme les n°167 ou 171).
Vous pouvez réserver vos billets (train ou bus) à l’avance ici :
En voiture
J’ai déjà fait le trajet plusieurs fois en conduisant moi-même, histoire d’avoir plus de liberté.
- Distance : environ 780 km depuis Bangkok
- Durée : 11 à 13 heures selon les pauses et circulation
- Route : par la nationale 4 (Phetkasem) puis la 41 et enfin la 401 via Prachuap Khiri Khan, Chumphon et Surat Thani
- Avantage : flexibilité pour faire des étapes
Sortir de Bangkok peut s’avérer délicat, mais lorsque l’autoroute survolant la tristement célèbre route Rama II sera terminée, cela simplifiera cette partie du trajet. Cela reste parfait si vous voyagez en couple ou en famille, et que vous aimez prendre votre temps. Dans mon cas, faire ce trajet a été l’occasion de m’arrêter par étape.


Cela permet non seulement de fractionner le trajet, mais aussi de varier les ambiances entre mer, montagne et nature.
Où dormir à Nakhon Si Thammarat
J’ai eu l’occasion qu’à une seule reprise de dormir en ville, puisque je suis autrement hébergé par la famille de ma femme… C’était au Baan Supannikar Boutique Hotel, un petit établissement aux allures de motel mais il est très bien situé dans la ville et au calme. Excellent rapport qualité/prix, c’est propre et confortable, que demander de plus !


En bord de plage, si vous voulez être tranquille et n’avez pas peur d’être un peu isolé de tout, vous pouvez vous rendre au Khanom Sea Beach Resort, à 100 km au nord de la ville. Mieux vaut être véhiculé mais c’est une adresse intéressante pour un logement plutôt chic au nord de Khanom.
Autrement je ne peux que vous inciter à faire une petite recherche ici 😉
Pourquoi ça vaut le détour ?
Vous l’aurez compris, Nakhon Si Thammarat réunit ce savant mélange d’authenticité, de paysages variés, de culture forte et de traditions bien vivantes. Mais ce qui marque aussi ici, c’est l’accueil des gens. Dans cette région encore peu fréquentée par les étrangers, les habitants sont souvent chaleureux, curieux et souriants — un vrai plaisir quand on prend le temps de discuter.
Et même si vous avez déjà visité les grands classiques de Nakhon Si Thammarat, vous pourriez encore être surpris par d’autres lieux moins connus mais qui méritent le détour. Je pense notamment à Uthayan Phra Puthha Sasana, un parc étonnant avec ses statues de Bouddha à ciel ouvert, très apprécié des photographes pour son ambiance surréaliste. Ou encore au Wat Phra Thang Sam Chang, un temple actif toute l’année mais particulièrement animé lors du festival végétarien, très fêté dans le sud de la Thaïlande.
Si ce sont le genre “d’ingrédients” que vous recherchez, alors je vous invite à y faire un tour… et à me dire ce que vous en pensez !
hypno180
J’ai vraiment apprécié votre article super intéressant. Vous m’avez vendu la destination et les photos sont vraiment superbes !!!! Tout ce que j’adore, un grand merci !!
Romain
Et bien merci ! ça veut dire « mission accomplie » pour ma part 😉
Laure
Bonjour romain,
Après la lecture de ce reportage, cela m’a donné envie d’une expérience plus authentique de la Thaïlande. Du coup
Je compte me rendre à nakhon si thammarat en février. Au départ de khanom, pouvez vous me dire combien de temps de trajet il faut prévoir.
Puis de nakhon à Krabi ?
Merci.
Romain
Bonjour,
Content que mon article t’aie convaincue ! Depuis Khanom, il faut compter une bonne heure et demi pour se rendre à Nakhon Si Thammarat. Près de 3h pour se rendre ensuite à Krabi.
Allard
Bonjour
Votre article m’a convaincu, je fais une escale de 3-4 jours en août 2018 dans ce joli coin.
Comment est le climat à cette époque ? Pouvez-vous me dire comment rejoindre en ferry Koh Samui ?
Merci pour votre article.
Romain
Bonjour,
C’est la saison des pluies… Pas forcément la meilleure mais la végétation au moins est bien verte et il y a moins de monde 😉 Rejoindre le ferry depuis Nakhon Si Thammarat ? Il doit y avoir des bus se rendant à Surat Thani.
Megard Solène
Bonjour, super, votre blog, il donne envie de faire 1000 choses! Comme vous connaissez bien la region, je me permets de vous poser une question car nous voyageons avec un bébé et devons donc anticiper les transports un minimum… y a-t-il moyen de faire le trajet en bus ou minibus entre l’aeroport de Nakhon Si Thammarat et le village de Kiriwong? Ou s’il faut prendre un taxi, auriez vous une idée du budget à prevoir?
Merci, Solène
Romain
Bonjour,
Depuis l’aéroport, non pas de bus ou minibus, pour ça, il vous faudrait d’abord passer par le centre ville et aller à côté du marché Talad Yao (au bout de la place en face le Chedi Yak), là vous aurez des songthaews (pickups bleus) vous en trouverez qui vous mène là bas (normalement 25 Bahts par personne). Par contre, si vous ne dormez pas sur place, notez que le dernier à repartir vers le centre-ville est à 17h (à vérifier d’ailleurs).
Sinon vous pouvez prendre un taxi direct mais notez qu’il y a 30 km donc comptez dans les 700 Bahts.
Romain
J’ai oublié de préciser, si vous n’avez pas encore vos billets d’avion, notez que la compagnie Nok Air permet un combiné vol vers Nakhon Si Thammarat plus transfert vers Kiriwong 😉
Daniel
Bonjour Romain
Je vais m’installer à Hua Saï où nous avons une maison en Janvier avec mon épouse Thaï. Je voudrais savoir si à ta connaissance il y à des Français déjà installé dans la région.
Merci
Daniel
Romain
Bonjour,
Ne séjournant que brièvement à Nakhon Si Thammarat, je ne sais pas s’il y a des français dans la ville même, en revanche je sais qu’il y a quelques resorts du côté de Khanom (par exemple le Leeloo Paradise Resort), tenu par des compatriotes, donc plus au nord que Hua Sai…
Cordialement.
Cath
Merci pour vos informations intéressantes. Nous pensons nous y rendre en juillet . Est ce le parc national est facile accessible si nous dormons dans la ville ? Y a t il un sangthaew ou un bus pour se rendre au parc khao luang ? Je suppose que ce sont les mêmes que pour se rendre au village. Merci bonne continuation.
Romain
Bonjour,
Désolé pour le temps de réponse. A proprement parlé oui, il y a des songthaew se rendant vers Khao Luang, ces derniers passent par Lan Saka, la localité la plus proche. Ils coûtent 30 bahts par personne pour faire le trajet depuis Nakhon Si Thammarat, avec des départs toutes les heures. Il est possible d’être demandé à être déposé au niveau du quartier général se trouvant à la cascade de Karom Waterfall (Nam Tok Karom). Toutefois ce n’est qu’une des nombreuses cascades du parc et les autres sont accessibles via des routes différentes. De plus, Kiriwong est à 10 bornes de Lan Saka, donc globalement, il serait plus intéressant de louer les services d’un taxi pour la journée car en transports en commun se serait vite limité.