Perdu dans les montagnes de Phetchabun à 800 m d’altitude, le Wat Phra That Pha Sorn Kaew est l’un de ces temples qui surprennent dès l’arrivée, avec ses cinq Bouddhas blancs et son grand chedi décoré de mosaïques.
Le site est récent, créé comme centre de méditation, mais ce n’est pas un simple temple “de plus” comme on en voit beaucoup en Thaïlande : son esthétique vraiment unique et son emplacement, perché au milieu des crêtes, lui donnent une atmosphère à part. Rien que la vue et l’environnement valent déjà la visite, et c’est clairement un lieu différent de ce qu’on voit habituellement en Thaïlande.
1. Petite histoire et origine
Comme je l’évoque à l’instant, le Wat Pha Sorn Kaew est un temple récent, dont la construction a débuté en 2004. Il est un exemple classique de la naissance d’un lieu religieux en Thaïlande. Il est initié par un couple de particuliers, qui acquiert alors 25 rai (équivalent à 4 hectares) sur l’arête de cette montagne, surface qui sera rapidement quadruplée quand d’autres fidèles se joignirent à leurs dons.
Animé d’une grande dévotion, le but était d’en faire un centre de méditation et de retraite spirituelle pour les moines bouddhistes et les laïcs. Suite au séjour de deux moines venus pratiquer le Dhamma ici, alors que le site n’incluait que deux cahutes au toit de chaume pour les accueillir, des proches et des amis vinrent les aider financièrement à bâtir un temple bouddhiste, à commencer par le chedi.
Comme souvent en Thaïlande, le lieu démarrait sobrement son activité, sans statut de temple à proprement parler. Il n’est devenu un “Wat” officiel qu’après sa reconnaissance par le National Office of Buddhism (NOB), en 2013, adoptant son nom complet de Wat Phra That Pha Kaew.
Ce statut de “Wat” est important, car cela signifie que le temple peut organiser des ordinations monastiques officielles et possède un ubosot (salle d’ordination) consacré. Enfin, il est aujourd’hui reconnu non seulement par l’administration bouddhiste, mais aussi par le Roi, suite à la réception de sa charte royale d’ordination en 2016.


C’est un statut très prestigieux que tous les temples n’ont pas, qui, en plus de son environnement privilégié, lui ont valu très vite de devenir un site prisé des touristes thaïlandais. On y croise d’ailleurs généralement peu de touristes étrangers, car le temple est relativement éloigné des principaux sites touristiques de Thaïlande.
À ce jour, le temple comprend des dizaines de “kuti” (maisons pour moines), une salle polyvalente, une salle de méditation de quatre étages et un chedi de neuf étages. Il compte plusieurs parkings, et même un 7-11 (seven eleven) à l’arrière.
Il continue de se développer grâce à l’afflux des nombreux dons et évolue en permanence. Rien qu’entre deux de mes visites, j’ai vu un nouveau chedi apparaître juste derrière “l’original”, et les constructions en cours visibles de part et d’autre du temple témoignent de son évolution à venir.


2. Architecture et composition du site
Concrètement, le Wat Pha Sorn Kaew est un temple découpé en deux zones distinctes, simplement séparées par la route, qui se poursuit légèrement plus haut à flanc de montagne.
D’un côté, on a le grand chedi à neuf étages, décoré de mosaïques ; de l’autre, les fameuses cinq statues de Bouddha alignées, qui offrent un point de vue sur Khao Kho depuis leur grande terrasse ouverte.


2.1 Les cinq Bouddhas alignés
Je commence volontairement par cette partie du temple, parce qu’à chaque fois que je viens ici, c’est vers les cinq Bouddhas que je file en premier. Dieu sait si j’en ai vu des temples et des statues en Thaïlande, mais un ensemble comme celui-là, on n’en croise pas tous les jours. Et avec ce décor derrière, difficile de ne pas être attiré en premier par cette perspective, surtout que la vue est l’une des plus belles depuis ce côté du complexe.
Achevée en 2014 et officiellement appelée Prasat Satchaparami, cette construction se repère de loin quand on serpente dans les montagnes. Et dès qu’on arrive en vue du site, on comprend pourquoi : les cinq figures blanches, parfaitement imbriquées les unes dans les autres, volent littéralement la vedette au reste du complexe. Oui, un Bouddha dans un temple thaïlandais, rien de plus normal… mais cinq, de tailles croissantes, alignés de cette manière ? Là, on est clairement dans quelque chose d’unique.


Et comme souvent, tout a une signification, et ici, cette disposition en rangée représente symboliquement les cinq grandes étapes du chemin de l’Éveil, de la naissance du Bouddha à l’enseignement du Dhamma. Ce n’est pas une tradition courante dans la statuaire thaïe, ce qui explique le côté spectaculaire et unique de cette composition.
En détaillant un peu, les cinq statues symbolisent :
- Le Bouddha à la naissance
- Le Bouddha dans sa jeunesse / prince Siddhartha
- Le Bouddha dans l’ascèse
- Le Bouddha lors de l’illumination
- Le Bouddha enseignant / transmettant le Dhamma
Ce qui explique aussi pourquoi la coiffe (souvent symbolisée par une pointe en forme de “flamme”) n’est présente que sur la plus grande statue, celle pour laquelle le Bouddha avait déjà atteint l’illumination.
Pour pousser la symbolique jusqu’au bout, je tiens à souligner l’importance du chiffre cinq dans le bouddhisme theravāda :
→ il correspond également aux cinq préceptes (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre d’inconduite sexuelle, ne pas mentir et ne pas consommer de substances intoxicantes)
→ on peut aussi l’associer aux cinq agrégats (ou skandhas), qui sont les composantes psychophysiques constituant l’individu selon le bouddhisme : la forme (corps physique), la sensation (sentiments), la perception (reconnaissance des objets), les formations mentales (habitudes) et la conscience (reflétant la perception et l’activité mentale).
Le socle soutenant les cinq Bouddhas abrite deux salles réparties sur deux étages, qui se visitent. La première, au niveau de la terrasse principale, est une grande pièce, plutôt vide, avec un espace de prière recouvert par des tapis.
À l’étage, une salle tapissée de bois, y compris le superbe parquet luisant, avec un plafond richement décoré. Les Thaïlandais se recueillent ici devant un grand Bouddha couché, également blanc comme à l’extérieur (symbole de pureté, qui est aussi le blanc du drapeau thaïlandais).
Il y a également de belles sculptures aux détails finement exécutés ainsi que des vitrines exposant des objets religieux et quelques statues de Bouddha de tailles et d’apparences diverses. Un étal permet d’effectuer des donations, soit directement soit via l’achat d’objets en souvenir.





Plus haut, une salle plus petite abrite d’autres statues, dans un décor cette fois tapissé de petits miroirs et d’ornements qui donnent à l’ensemble un aspect argenté et brillant.
Depuis la terrasse entourant la statue, on a cette vue imprenable sur les montagnes du nord de Phetchabun, qui, selon la saison, peuvent être recouvertes d’une brume matinale, ajoutant une touche mystique à ce lieu d’exception.
Parmi les autres structures de ce côté du temple, on trouve une petite salle annexe abritant une statue en pierre (à sa couleur verte, je dirais qu’elle est faite de jade, référence au Bouddha d’Émeraude de Bangkok) et probablement utilisée pour des séances de méditation.
Elle est entourée d’un jardin tropical en escalier, agrémenté de pins — communs à cette altitude en Thaïlande — et de bassins, dont certains étaient remplis de fleurs de lotus.





2.2 Le grand stupa en mosaïques
Tel un phare au milieu des montagnes, c’est l’édifice central du temple car c’est la première structure à y avoir vu le jour. C’est elle qui a donné l’élan au projet et posé l’identité visuelle du site.
Son architecture tranche certes avec les chedis thaïlandais classiques en forme de cloche. Pourtant, il m’attirait moins au premier abord : dans ses grandes lignes, ça reste un chedi comme on peut en voir ailleurs. Il m’évoque notamment le Wat Thaton, dans la province de Chiang Mai, ou — dans une moindre mesure — les deux chedis royaux du Doi Inthanon — également à Chiang Mai.
Un style moins “marquant” que les cinq Bouddhas, même si l’ensemble reste très beau. C’est vraiment en s’approchant qu’on réalise à quel point ce stupa se distingue : de très large surfaces sont recouvertes de mosaïques de verre, de miroirs et de céramiques colorées, créant un rendu très singulier, entre esthétique thaïe et touches contemporaines qui ne sont pas sans rappeler le modernisme de Gaudí à Barcelone.





La pagode principale se compose de neuf étages, avec une partie supérieure dorée qui évoque les pétales d’un bouton de lotus fermé. Une fois qu’on observe les détails et la richesse de son habillage, même ce chedi « banal » à première vue, devient soudain aussi intéressant.
Parmi les matériaux utilisés, on retrouve notamment de la porcelaine Benjarong, littéralement « cinq couleurs » (même si certaines pièces peuvent en comporter davantage), une céramique thaïlandaise renommée.


N’oubliez pas qu’on est en Thaïlande, donc avant d’entrer sous le porche menant à la cour circulaire, il faut bien entendu se déchausser sur la droite (à côté des toilettes). Selon la saison, les dalles peuvent être très chaudes sous le soleil thaïlandais, donc même si ça semble contradictoire dans un pays chaud, porter des chaussettes peut franchement aider.


Autour de la pagode, l’esplanade est tout aussi remarquable que l’édifice lui-même. C’est aussi le cas du monumental escalier menant à la plateforme de l’étage supérieur du chedi, coloré et visuellement du plus bel effet.
Chaque palier extérieur offre différents points de vue sur les montagnes environnantes, avec au loin les hôtels qui se sont implantés peu à peu. On peut surtout admirer de près les compositions décoratives qui se prolongent sur les colonnes, les balustrades et les arches qui entourent le bâtiment.



À l’intérieur, l’ensemble est globalement moins impressionnant que l’extérieur, mais il reste plein de surprises. C’est à l’image du temple : extrêmement riche visuellement. Chaque étage a son ambiance propre, mais on retrouve partout la même esthétique : mosaïques scintillantes, couleurs vives, fresques détaillées et jeux de lumière qui donnent l’impression d’être dans un décor presque onirique plutôt que dans un temple thaï classique.
On entre tantôt dans une vaste salle circulaire décorée de fresques représentant des scènes de la vie du Bouddha, avec murs et sols recouverts de motifs colorés, et un plafond peint façon ciel cosmique. Dans un autre espace, une installation inattendue présente un arbre au feuillage blanc posé sur un monticule couvert de perles et d’objets brillants, représentations du Bouddha entouré d’entités célestes et des vitraux qui renvoient la lumière dans toutes les directions.


Plus haut, les décors changent encore : un étage est dédié à la prière et aux offrandes, avec de nombreuses statues dorées et des fidèles qui viennent faire leurs donations. Pour circuler entre les niveaux, on peut emprunter un escalier logé dans une grande colonne centrale entièrement recouverte de mosaïques argentées, au milieu de laquelle descend un immense lustre sur plusieurs étages.
L’ensemble reste difficile à comparer : un mélange d’art religieux, d’artisanat local, de kitsch assumé et de symbolisme bouddhiste omniprésent.


Dans les dernières nouveauté, un second chedi a été construit juste derrière le principal. Plus sobre dans son décor, il se démarque pourtant immédiatement : son style est clairement birman. Je n’en connais pas la raison exacte mais difficile de ne pas y voir une version plus petite du Shwedagon de Yangon.
C’est d’autant inattendu que Phetchabun est une province située plutôt côté Laos que côté Birmanie. Mais cette addition renforce l’impression d’un temple en perpétuelle expansion, où les influences architecturales s’accumulent au gré des dons et des projets. Et ça peut évoluer vite car il ne s’est écoulé qu’un peu plus d’un an entre mes deux visites.

3. Infos pratiques
À savoir avant la visite
- Horaires : le complexe du temple est ouvert tous les jours de 8h00 à 17h00 en semaine. Les weekends, l’horaire est étendu et ouvre de 6h00 à 18h00.
- Tarif : gratuit. Donation bienvenue
- Tenue vestimentaire : épaules et jambes couvertes obligatoires.
- Parking : plusieurs parkings autour du temple, le principal est directement sur la gauche en arrivant. Affluence élevée le week-end. Coût : 30 bahts.
- Temps de visite : prévoir une bonne heure pour faire le tour des deux zones et visiter les différents étages et terrasses.

4. Quand venir : lumière, saison, affluence
Meilleure lumière
Le temple est exposé plein est et plein ouest selon les zones, ce qui fait que :
- le matin (8h–10h), les cinq Bouddhas sont parfaitement éclairés, sans ombres dures,
- en fin d’après-midi, c’est la pagode qui bénéficie de la plus belle lumière.
Dans les heures centrales (11h–15h), la lumière est plus forte, les mosaïques brillent “à plat” et le sol peut chauffer énormément.
Meilleure saison
La réponse simple habituelle serait en « saison sèche », la réalité est plus subtile que ça, comme je le dis toujours, chaque saison a ses avantages/inconvénient :
Saison sèche (nov. → fév.)
C’est bien, mais pas parfait non plus :
- Ciel bleu presque garanti,
- Visibilité dégagée,
- Affluence plus élevée, surtout le week-end.
Les vues lointaines sur les montagnes de Khao Kho sont surtout possible entre novembre et décembre.
Un bémol : outre l’affluence plus importante, à partir de mi janvier, la chaleur et les brûlis peuvent rendre l’atmosphère voilée et la végétation ternie.
Saison humide (mai → oct.)
C’est une toute autre ambiance :
- brume matinale fréquente,
- nuages qui s’accrochent aux montagnes,
- atmosphère plus mystique,
Les Bouddhas blancs ressortent particulièrement bien dans ces conditions.
Seul bémol : paysage parfois « bouché » par les nuages, averses courtes mais parfois intenses (plus généralement en fin d’après-midi). Septembre et octobre étant, comme une bonne partie du pays, les mois à éviter.
Et comme on dit, une image vaut mille mots, voici une comparaison entre deux saisons, qui illustre parfaitement le changement dans la colorimétrie et le rendu global.
Affluence
- Semaine : assez calme, circulation fluide.
- Week-end et jours fériés thaïlandais : très fréquenté, surtout la zone des cinq Bouddhas (9h30–11h).
- Grandes vacances thaïes (mars–avril) : combo affluence + forte chaleur.
Globalement, pour un temple plus calme : arriver avant 8h30 ou après 16h.

5. Ce qu’on peut voir autour
Les cafés panoramiques et routes de Khao Kho
Qui dit montagne, dit vues. Dans un secteur touristique comme Khao Kho, vous trouverez de nombreux cafés et restaurants offrant des terrasses avec une vue dégagée sur les montagnes ou même sur le temple si vous restez dans les parages proches.
Dans ce concept, j’avais testé le Liangshan Coffee Khaokho, perché sur une colline à une dizaine de kilomètres du temple. Un café-restaurant avec terrasses (oui, avec un s) panoramiques, au thème clairement inspiré de la Chine, avec arches, lanternes et une esthétique un peu “point de vue instagrammable”.





L’accès se fait via un ticket d’entrée (environ 100 baht), qui donne droit à une boisson. L’endroit est pensé pour profiter de la vue : plusieurs plateformes à flanc de colline, des spots photo aménagés et un panorama large sur les montagnes environnantes. L’ensemble plaît beaucoup aux Thaïlandais, qui viennent autant pour la boisson que pour la séance photo.
Autre exemple : le Ratchamangkla Keelapisek Wayside Park View Point, un petit belvédère aménagé le long de la route principale menant au Wat Pha Sorn Kaew. Outre la vue sur les montagnes, on y trouve quelques boutiques comme on en croise souvent en bord de route en Thaïlande, vendant notamment des spécialités locales sous forme de biscuits, snacks et fruits.
En remontant plus haut, vous trouverez aussi un petit café avec une belle vue sur le temple (accessible côté descente, puisqu’on roule à gauche, pour rappel).


Phu Thap Boek
À environ 1 h de route, c’est l’autre site majeur de Phetchabun : la montagne la plus haute de la région (1 768 m) et l’un des points de vue les plus populaires du pays.
À la base, c’est une zone agricole exploitée pour ses cultures de choux et autres légumes qui ont besoin d’un climat plus tempéré pour pousser. Et parce que son versant est particulièrement ouvert sur la vallée, offrant de superbes vues par temps clair sur les reliefs environnants, Phu Thap Boek est devenu un lieu de villégiature pour les Thaïlandais, surtout en hiver, lorsque la célèbre “mer de nuages” apparaît fréquemment.


Parc national de Thung Salaeng Luang
À une cinquantaine de kilomètres de Phetchabun, et presque autant depuis le temple, le parc national de Thung Salaeng Luang offre un décor très différent : de grandes plaines herbeuses façon savane, des forêts de pins, quelques cascades et des panoramas ouverts sur les collines.
C’est un parc assez vaste, particulièrement apprécié pour ses levers de soleil brumeux, l’observation de la faune et ses zones de randonnée faciles. Une option nature intéressante si vous passez plusieurs jours dans la région et que vous voulez alterner entre temples et paysages sauvages.

Parc historique de Si Thep (UNESCO)
Beaucoup plus éloigné (environ 2 h 30 de route), mais toujours dans la province de Phetchabun, le parc historique de Si Thep est le dernier site thaïlandais inscrit à l’UNESCO. L’ensemble est assez compact et se visite facilement en une petite heure. C’est une halte intéressante si vous prévoyez de remonter vers la ville de Phetchabun ou de poursuivre votre route vers le sud pour revenir vers Bangkok.


6. Comment se rendre à Phetchabun
Vous trouverez des liaisons régulières depuis les principales villes alentour, notamment Phitsanulok (proche de Sukhothaï), qui dispose aussi d’un aéroport si vous souhaitez gagner du temps. Selon votre provenance, vous pouvez faire étape avant à Loei, Khon Kaen, Nakhon Sawan, ou même Lopburi.
Depuis Bangkok
Le plus pratique est de prendre un bus depuis Mo Chit en direction de Lom Sak. Comptez en moyenne 8 à 10 heures selon les compagnies et l’horaire de départ.
À l’arrivée, il existe bien des songthaew qui circulent dans la région de Khao Kho, mais leur circuit exact et leurs horaires sont variables. Comme il n’existe pas de transport direct pour le Wat Pha Sorn Kaew, le plus simple reste d’utiliser un véhicule privé (location ou taxi à la journée depuis Phetchabun).

Un taxi privé depuis Bangkok met généralement 5 à 6 heures pour rejoindre Phetchabun.
Depuis Khao Kho
Si vous logez déjà du côté de Khao Kho, le trajet est rapide : 30 à 40 minutes par une route panoramique, avec plusieurs points de vue en chemin. C’est l’itinéraire le plus naturel : hébergements → temple → continuation vers Phu Thap Boek.
En voiture (ou moto/scooter)
C’est l’option la plus simple pour être autonome. La route est bonne et bien indiquée, et la montée finale ne pose pas de difficulté particulière par temps sec. En revanche, la région peut être très brumeuse le matin ou en saison fraîche : la visibilité peut chuter brusquement sur les crêtes et les routes glissantes par temps humide.
7. Où dormir à proximité
La plupart des visiteurs viennent au Wat Pha Sorn Kaew en simple excursion depuis Khao Kho ou en passant par la route reliant Phitsanulok à Phetchabun. Mais si vous souhaitez rester dans le secteur, sachez que les hébergements sont surtout disséminés sur les collines de Khao Kho, entre le parc national et le temple, davantage que dans la vallée.
Les deux petites localités les plus proches sont Khek Noi (16 km après le temple, côté montagne) et Lomsak (à une trentaine de kilomètres dans la vallée), mais ce ne sont pas forcément là que se trouvent les meilleurs hébergements : la majorité des resorts et guesthouses sont répartis un peu partout en altitude, souvent avec de belles vues sur les montagnes.
Vous pouvez regarder du côté d’hôtels comme Pino Latte Khaokho ou The Imperial Phukaew Hill Resort, deux options classiques de la région.

Dans l’ensemble, les guesthouses et petits resorts de Khao Kho sont nombreux, mais selon la saison il peut être utile de réserver, car les Thaïlandais viennent en nombre le week-end, surtout en hiver. Beaucoup d’hébergements sont également pensés pour la clientèle locale, avec pas mal de concepts type “tente de luxe”, comme au Sunset Resort Khaokho ou au Stratus Resort.
Enfin, Phetchabun, ville principale de la province, peut évidemment servir de base. Elle se trouve à environ 60 km du temple (comptez 1 h). J’ai séjourné à chaque fois au même hôtel, que j’apprécie pour son rooftop et son impression générale de “luxe”, tout en restant à moins de 30 € :


8. Conclusion : Un temple en pleine expansion
Avant de terminer, difficile de ne pas mentionner ce qui saute aux yeux quand on se promène dans l’enceinte : les appels aux dons pour financer de nouvelles constructions. D’un côté, un immense parking en projet, surmonté d’un Bouddha couché géant ; de l’autre, les fondations d’un bâtiment encore plus “pharaonique”.
On retombe là dans un travers typiquement thaïlandais : certains temples, portés par un afflux massif de dons, se sentent obligés de continuer à bâtir encore et encore, quitte à défigurer peu à peu leur environnement.
C’est paradoxal : un lieu censé incarner la simplicité bouddhiste peut devenir une véritable machine à fric. Mais à l’inverse, on ne peut ignorer l’économie réelle qui se développe autour.




Un temple à succès, c’est aussi des emplois : artisans, ouvriers, jardiniers, personnel d’entretien… plus tout le tourisme local, des hôtels aux restaurants, qui fait vivre une bonne partie du secteur.
Il faut donc relativiser l’aspect parfois “Disneyland” et garder en tête l’essentiel : l’architecture du Wat Pha Sorn Kaew, son esthétique unique et son emplacement spectaculaire en font l’un des temples modernes les plus impressionnants du pays.




