Nous démarrions cette journée par un « classique » à Varanasi : embarquer sur un bateau pour naviguer le long de la rive du Gange. Très animé le matin puisque c’est l’un des moments privilégiés pour venir s’y baigner/purifier, faire sa lessive et autre utilité qu’ils ont pu trouver à venir au bord du fleuve sacré.
Balade en bateau le long des rives du Gange
Debout à 6h, nous nous préparons tranquillement, le rendez-vous étant fixé à 7h et le ghat n’est qu’à 10 min à pied de notre hôtel. L’ambiance matinale est très appréciable, c’est calme, car il n’y a pas encore de klaxons à tout-va ni même grand monde dans les rues, en fait, c’est désert.
Alors que le soleil se lève à peine, la température est encore supportable, j’ai quand même le sentiment que les Indiens sont des lèves tard, proportionnellement à cette heure, les rues en Thaïlande sont déjà pleines de boui boui de rues remplis de travailleurs en plein petit déj.
En arrivant près des bateaux au Assi ghat, nous n’aurons croisés tout au plus que quelques vaches et des habitants qui dorment dehors, faute de place dans leur cahute familiale…
Nous sommes un poil en avance. On attendait concrètement la personne avec qui ont avait négocié la veille, mais rien à l’horizon. Jusqu’à ce qu’un mec nous aborde et dans un anglais inexistant arrivera à nous faire comprendre que c’est avec lui qu’on va faire notre balade, ok tant qu’on peut y aller, qu’importe qui nous accompagne.
Normalement, la balade dure 2h (1h aller et 1h retour), notre rameur étant un peu lent, on mettra un peu plus, sans compter le temps d’arrêt au principal ghat où se font les crémations (visite d’1/2 heure en gros) c’est donc une petite promenade de près de 3h.
Observer ces ghats c’est un peu comme être témoin d’un passé toujours présent.
Le temps de naviguer entre le Assi ghat donc et jusqu’au Manikarnika Ghat, un parcours d’environ 2,5 km. Pratiquement chaque ghat est bordé par un temple, ce qui fait que la ville est aussi surnommée « la cité aux temples ».
Le bateau avance lentement le long de la rive du Gange, largement le temps d’observer la population qui se baigne, se lave ou lave son linge, se purifie, s’adonne au yoga ou à la méditation. Cela laisse aussi le temps d’admirer tous ces fameux temples.
Observer ces ghats, c’est un peu comme être témoin d’un passé toujours présent. En regardant plus tard de vieilles photos et tableaux d’il y a 100 ans ou plus, cela donne vraiment une impression de temps figé, les rituels et le train de vie est resté le même depuis des siècles.
Arrivé au Manikarnika Ghat, on nous propose de descendre pour une petite visite, sur le moment, on n’a pas plus envie que ça, mais apparemment, on n’a pas vraiment le choix, on n’est pas idiot, on se doute bien pourquoi. Le Manikarnika Ghat est le principal où se passent les crémations. Le jour où nous y étions, c’était plutôt calme. Un bûcher venait de se terminer alors qu’un autre venait de démarrer.
Les photos y sont évidemment interdites. Comme je le disais dans l’article de présentation sur Varanasi une crémation coûte cher.
Ce qui fait que les pauvres (entre autres, c’est aussi le cas des enfants de moins de 5 ans, des lépreux, de ceux mordus par un serpent, des suicidés ou des femmes enceintes) n’ont pas droit à une crémation, leurs corps sont juste laissés dans la rivière telle quelle. Il est donc courant de voir des cadavres flotter dans les environs, si vous y êtes sensible, il vaut mieux être prévenu, pour notre part, nous n’y pensions pas sur le moment et de toute façon, nous n’en avons pas vu.
Pour en revenir au sujet, qui dit cher dit qu’après cette petite visite express du ghat où, en marchant au milieu du mélange de cendres et de bouts d’os qui traînent.
On nous explique la quantité de bois nécessaire pour brûler un corps, que les gens dans tous les bâtiments alentours sont des gens malades, mourant qui attendent leur dernière heure avant de se faire incinérer ici même, on nous demande évidemment une petite collation.
Sachant que sur le coup, c’est un « up to you » (comme vous le voulez) qu’on nous avance mais quand le guide des lieux nous voit sortir quelques petits billets tout d’un coup, c’est « ah non, il faut au moins tant », une donation en Inde ça s’apparente à du racket…
Cela ne nous empêchera pas d’apprécier le chemin du retour qui a des allures de rewind vu qu’on repasse donc devant les mêmes endroits (forcément…), on croisera entre autres un groupe de moines Thai, en mode touriste que Jitima avait déjà croisé dans l’avion dans son vol Bangkok-Calcutta, avant de rejoindre tranquillement les berges du Assi Gaht et payer les 500 Roupies convenus.
Aurélien @ Voyage Way
Beau récit et bien agrémenté de photos.
Je me suis moi aussi levé très tôt pour une balade matinale en bateau sur le Gange, bien mieux qu’au coucher de soleil.
Les ghats sont beaucoup plus vivants tôt le matin.
Romain
Disons qu’on avait un peu hésité à y aller le soir également car j’avais entendu que cela valait aussi le coup, ambiance différente mais vaut le coup d’œil.
Merci en tout cas pour le compliment, j’apprécie !