
Kanchanaburi : visite au Wat Tham Suea et alentours
Quand on pense à Kanchanaburi, on pense surtout au pont de la rivière Kwaï et aux musées liés à la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, il y a aussi des coins bien plus paisibles et spirituels à découvrir dans les environs immédiats de la ville.
Lors d’un court passage dans la région — malgré un temps bien maussade — on en a profité pour explorer un peu autour de Kanchanaburi. Le Wat Tham Suea, perché sur sa colline et visible de loin, faisait naturellement partie des arrêts du séjour. Et tant qu’à être dans le coin, on en a profité pour découvrir d’autres lieux calmes et intéressants accessibles sans trop s’éloigner.
Le Wat Tham Suea
Histoire de remettre du contexte, cette visite a eu lieu l’après-midi après avoir assisté à une cérémonie du Kathina à laquelle on était invité dans les parages. C’était donc le lendemain des principales visites que j’évoque ci-après, mais je la place ici en premier, car c’est plus logique d’articuler cet article autour de ce temple devenu iconique de la région.
Le temple étant situé non loin du Meena Café d’où l’on venait (j’en parle juste après), j’en profitais pour y refaire un tour. Ce n’était pas la première fois que je venais, mais je n’avais encore jamais pris le temps de monter dans la grande tour qui domine le complexe. Et surtout, je n’avais pas eu l’occasion de profiter de la vue avec les rizières bien pleines et le paysage bien vert en cette saison.
Cette fois-ci, pas de funiculaire (option à 20 bahts), je montais à pied, par les marches.


Après quelques photos de l’imposant Bouddha et du panorama sur les rizières, on s’engageait dans la grande tour pyramidale de 7 étages — la Phra Chedi Khiri Borommathat Pagoda — pour profiter d’un superbe point de vue sur le temple et ses environs. Au sommet, on retrouve plusieurs statues de Bouddha et un coin propice aux prières, que Jitima ne manquait pas d’honorer après l’ascension. (pas d’ascenseur, il a été prévu dans sa conception, mais n’a à ce jour jamais été complété…)





La configuration du site permet une vue panoramique à 360° : d’un côté, la rivière Mae Klong ; de l’autre, les montagnes à l’horizon et les rizières tout autour. On voit également très bien la tour chinoise du temple voisin, le Wat Tham Khao Noi.
Avec toutes ces marches, ce ne fut pas une visite de tout repos, mais l’ambiance du lieu, combinée à ce décor naturel, en fait pour moi un incontournable à Kanchanaburi — et une belle manière de conclure ce petit séjour.


Les cafés au bord des rizières
Comme un peu partout en Thaïlande, Kanchanaburi n’échappe pas à la présence de belles rizières. En ce mois d’octobre, elles étaient bien pleines, d’un vert vif qui embellit naturellement le paysage.
Et ces dernières années, la tendance dans tout le pays, c’est d’implanter un café au beau milieu des champs, avec vue. Sur les rizières, bien sûr, mais si ça peut combiner avec un temple, une montagne ou un site populaire en fond, c’est encore mieux. Dans un pays où l’image domine les réseaux sociaux, tout endroit un tant soit peu “instagrammable” peut rapidement devenir une attraction à part entière.
Ici, en plus des rizières, on profite d’un superbe panorama sur le Wat Tham Suea, perché sur une colline à l’horizon, qui domine ce petit bout de campagne aux portes de la ville.
C’est d’ailleurs là qu’on a commencé notre mini roadtrip dans les environs : la veille de la cérémonie, on a fait un premier arrêt dans l’un de ces cafés. J’avais déjà repéré cet ensemble d’adresses plantées au milieu des rizières lors d’un précédent passage au temple quelques mois plus tôt, sans avoir eu l’occasion de tester. Entre-temps, j’avais vu défiler pas mal de photos, et le spot qui revenait sans cesse, c’était le Meena Café.
C’est donc là qu’on s’est dirigés, après s’être garés comme on a pu le long d’un chemin de terre, bordé par une ribambelle de voitures de Thaïlandais venus profiter de leur week-end. Ce n’était pas un choix très réfléchi au départ, mais l’endroit avait l’air bien aménagé, avec une bonne vue sur le temple… et surtout, de quoi manger — ce qui était important vu l’heure.
Après une petite séance photo (obligatoire, soyons honnêtes), on a réussi à se dégoter un chouette coin où s’installer. Pour moi, un classique efficace : un bon Pad Kha Prao Moo, bien relevé, comme je les aime. Une fois repus, on a profité encore un peu de la vue malgré le crachin, avant de repartir. La pluie n’a visiblement pas découragé les gens : le spot restait bien animé.


Il se trouve qu’avant de visiter le Wat Tham Suea, on était retourné juste au Meena Café, avec un couple d’amis à Jitima, également présents à la cérémonie. Et bien qu’y étant allé la veille, je ne manquais pas de refaire quelques photos, car ce coup-ci, il ne pleuvait pas.




Histoire de prendre un dessert et par curiosité, on se rendait ensuite chez le voisin, qui fait plus restaurant que café. Ce dernier n’est pas du tout aménagé de la même manière. Pas de rizière en son sein, mais un jardin aménagé autour d’un bassin rempli de magnifiques carpes Koï de toutes les couleurs, et toujours cette vue sur le temple. Le plus, des trottinettes mises à disposition pour faire le tour dudit jardin, l’occasion d’une petite dose de rigolade pour cette journée détente.



Un arbre « à pluie » remarquable (Giant Raintree)
C’est sous ce terme générique anglophone que vous verrez cet arbre repéré sur Google Maps, aussi connu sous le nom scientifique d’Albizia saman, souvent raccourci au seul terme « Saman ». On l’appelle parfois « bois noir d’Haïti » ou bien encore Monkey Pod Tree, « arbre à gousses de singe« , en bon français, c’est d’ailleurs sous ce terme qu’un panneau l’indique une fois sur place.
Une multitude d’appellations donc pour nommer cette espèce originaire d’Amérique du Sud, devenue commune en Asie du Sud-est après son introduction dans la région. Mais histoire de rester cohérent, perso, je l’appellerai simplement « arbre à pluie« .
Se pose alors la question de pourquoi ce terme d’arbre à pluie. L’une des suppositions évidente étant liées à sa canopée très large, semblable à un parasol géant, pouvant atteindre les 40 m de diamètre. Mais c’est trompeur, car s’il offre une belle surface pour se mettre à l’ombre sous son tronc, ce type d’arbre laisser pourtant volontiers passer la pluie entre ses feuilles.
Sa particularité vient justement de ses folioles (feuilles composées), qui se replient à la tombée de la nuit, pour se rouvrir le lendemain matin. Un phénomène qui se produit également lorsque le temps devient couvert ou pluvieux, l’eau pouvant alors atteindre le sol au pied de l’arbre.
Si l’un des plus célèbre arbre à pluie était le « Samán de Güere », situé à Maracay, au Venezuela, avec un diamètre de 60 m au niveau de la canopée, ce dernier s’est arraché en 2000 suite à un fort orage, après 500 ans d’existence (estimation de son âge). Cela laisse la place au spécimen de Kanchanaburi comme un bon candidat aux dimensions d’exceptions, car bien que de taille plus modeste à son aîné du Venezuela, l’arbre à pluie de Kanchanaburi atteint tout de même 52 m de diamètre pour une hauteur de 20 m.
Vu sa proximité avec la zone des cafés aux rizières, une visite s’imposait dans la foulée. Longtemps ignoré, le vénérable arbre centenaire était jusqu’à récemment accessible via un simple parking avec aucun aménagement autours. Il trônait simplement là au bord d’une petite route locale avant que les autorités locales ne décident de le mettre un peu plus en avant.
Lors de notre visite, outre un parking certes toujours non goudronnés mais un peu plus balisé, on y trouvait l’indissociable petit marché avec de quoi grignoter et l’arbre en lui-même est maintenant entouré d’une plateforme en bois permettant d’en faire le tour. Les aménagements comprennent aussi un petit jardin fleuri au pied de l’arbre.
Il faut admettre que ce genre de merveille de la nature ne laisse pas indifférent, l’arbre en impose et mérite bien un petit arrêt, d’autant que l’accès reste gratuit (et encore heureux). L’air de rien, à faire nos photos et le tour du site, on restait une bonne demi-heure avant de passer à notre prochaine visite.
Le Wat Tham Khao Laem
C’était moi qui l’avait noté dans ma liste « à voir ». La raison première étant que ce temple est en train d’y construire une imposante statue de Bouddha, assise à flanc de colline. Et qui dit Bouddha + colline = vue qui va avec. Pour nous y rendre, on passait à travers les prairies et haras des chevaux royaux, utilisés notamment lors des cérémonies importantes comme lors du couronnement de Rama X (la route en question n’étant ouverte au public qu’à des horaires précis).
Par curiosité, je m’arrêtait aussi vite fait derrière un autre petit temple local, alors qu’on fait face à un pan de montagne et qu’un chemin zigzag vers l’inconnu…


En arrivant au Wat Tham Khao Laem, le contraste était saisissant avec les visites précédentes : calme, silence, et quelques moines accompagnés d’habitants semblaient finaliser les préparatifs d’une fête, sans doute en lien avec une cérémonie du Kathina à venir.
La grande statue de Bouddha étant encore en construction, je me suis renseigné auprès des moines pour savoir s’il était possible d’approcher. Ce jour-là, aucun ouvrier à l’horizon — feu vert obtenu, je m’élançais seul sur les marches. Jitima, peu motivée et fidèle à elle-même, préférait caresser les chiens du temple.
C’est un sentiment particulier de se retrouver au milieu de cet imposant chantier mis en pause, seul, même si je devine la présence de singes dans les environs comme l’attestent les traces de pattes dans le béton séché des marches y menant.
Je poursuis en mode explorateur, grimpant quelques échelles bringuebalantes jusqu’à la future plateforme, au pied de la statue. L’occasion de faire quelques photos, comme ça je pourrais avoir un “avant/après”, car je risque fort d’y repasser un jour. On sent déjà que ce lieu, une fois terminé, deviendra un joli spot panoramique. D’ici, on surplombe tout le sud de Kanchanaburi, avec les collines à l’ouest et une vue dégagée malgré un ciel bien chargé ce jour-là.





En contrebas, on distingue la fameuse rivière Kwai, parcourue par de longues barges et restos flottants, souvent loués pour des fêtes privées. Et même d’ici, difficile d’ignorer leur passage : les sonos saturées brisent le calme ambiant et nous rappellent qu’on reste bien en Thaïlande. Après quelques derniers clichés, je redescends doucement pour rejoindre la suite de nos pérégrinations.



Depuis ce spot privilégié, je peux voir de l’autre côté le chedi doré d’un autre temple, qui domine sa petite colline de l’autre côté de la rivière (voir encadré ci-après).

Là-haut, sur la colline…
Les rues de la vieille ville de Kanchanaburi
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la vieille ville de Kanchanaburi n’est pas autour du pont, qui était justement à l’époque construit en périphérie. La vieille ville de Kanchanaburi, qui remonte essentiellement à la 2e moitié du XIXe siècle, se trouve à moins de 4 km au Sud-est du pont, et comprend notamment la rue Pakprak Road, ainsi que la zone autour du pilier sacré de la ville (City Pillar Shrine).
Outre les restes des remparts qui protégeaient la petite cité, on y trouve quelques belles façades de maisons, avec notamment une architecture sino-portugaise que j’affectionne particulièrement mais aussi des maisons en bois typique et quelques baraques plus huppé.
À vrai dire, et moi le premier, la ville tirant d’abord son attraction du pont, je n’avais jamais fait l’effort de pousser la visite jusqu’à la vieille ville. Lorsque j’ai su qu’on y trouvait une architecture intéressante, je me suis toujours dit que j’y jetterai un œil. L’occasion s’est donc présenté avec ce séjour à Kanchanaburi non planifié.
Pour l’anecdote, je me garais derrière l’ancienne papeterie, qui date de la Seconde Guerre mondiale et qui produisait une pâte à papier destiné à la fabrication de billets de banque. Cette vénérable usine, attraction locale encore méconnue devrait devenir un musée et abrite dans son grand jardin l’entourant quelques belles bâtisses, dont une qu’on voit très bien depuis le bord de l’artère principale, qui traverse le centre-ville.
En me garant dans les parages, ça me permettait de prendre quelques photos des lieux puis de longer l’ancienne muraille pour arriver au niveau de la partie intéressante de la vieille ville. Ce que je ne savais pas de toute façon, c’est que je n’aurais pas pu me garer plus loin dans la rue ce jour-là, car nous étions un samedi, jour du marché de nuit (avec le dimanche). Des barrières étaient donc en train d’être disposées pour bloquer l’accès et laisser ainsi le champ libre aux marchands afin d’installer leurs stands.
Même si nous étions encore qu’en milieu d’après-midi, et malgré le mauvais temps, quelques stands étaient déjà présents lorsqu’on s’engageait sur la rue Pakprak. C’est juste après la partie avec la muraille englobant l’ancienne entrée de la vieille ville.
Après une petite centaine de mètre, on tombait sur une belle maison rénovée, avec une façade jaune, devenue un café, le Baan Sitthisang. Le crachin devenant insistant, on se dit qu’un petit stop caféine ne sera pas de trop. L’intérieur est coquet et met plutôt bien en avant l’aspect antique du bâtiment. Malheureusement, la qualité du café en lui-même n’était pas au rendez-vous et ne nous incitait guère à trainer ici en sirotant gentiment notre breuvage…
On repartait donc plus vite que prévu, non sans jeter un œil à leur terrasse, accessible via un escalier extérieur, situé derrière la maison.



Nous voilà ensuite repartis dans la rue malgré la pluie qui nous lâche plus. On croise encore quelques maisons plus toute jeune, dont l’intérieur a gardé un air d’antan. Un exemple avec la maison de Chuan Panich, qui date de 1929 et dont le panneau à l’entrée nous indique que la rue Pakprak, dans laquelle nous sommes, longeait autrefois la rivière Kwai, dont le temps a dévié son cours, aujourd’hui à 200 m de là.
L’actuel propriétaire était assis au fond en attendant le chaland, l’occasion pour Jitima, curieuse, de poser quelques questions. On restait là un bon quart d’heure à taper la discute avant poursuivre notre balade, toujours sous la pluie. On croisait alors quelques autres belles façades, dont celle un peu curieuse de Toem Thong Residence, dont la porte d’entrée donnait des airs de temple chinois.




Plus loin, on tombait sur l’ancienne boutique à deux étages, Boonchai Panich House, qui mélange les architectures chinoises et européennes. Toujours plus loin, on apercevait une sacré bâtisse, entourée de son écrin de verdure, cachée derrière le mur délimitant la propriété. Peu après, on rebroussait chemin car on ne voyait plus d’autres maisons intéressantes et après 500 m sous la pluie, on sentait la fatigue, ou du mois, une certaine lassitude.








En revenant, on passait devant une boutique avec des légumes frais, en profitant pour faire quelques emplettes, avant de faire un crochet vers le marché au frais de Kanchanaburi (Mueang Kanchanaburi Fresh Market).




Quelques minutes plus tard, on était de retour au niveau du marché du weekend, qui restait bien calme avec ce temps pourri, et cela terminait ce petit tour dans la vieille ville de Kanchanaburi, qui franchement vaut bien une petite balade si vous aimez l’histoire et l’architecture. Si c’est certainement plus agréable avec un beau soleil, on a quand même apprécié la découverte.
Suggestions d’hébergements à Kanchanaburi
Je vous avais déjà sorti une sélection d’hôtels où dormir dans mon article récapitulant les 6 visites incontournables à Kanchanaburi mais parce que mon spot favori (le Chez Bure – Homestay) n’était pas dispo, j’ai du me rabattre sur un autre choix. Et tant qu’à faire, pourquoi pas tester un nouvel endroit !
- Latima Boutique Hostel fut donc notre choix commun, parce qu’il offrait un bon rapport qualité/prix à la vue des photos. Il reste également proche du pont pour ceux que ça intéresse, et il y a une piscine. Si l’établissement est au bord de la route principale, le bruit ne nous a pas dérangé, car les chambres ne sont pas situés côté route. Le lit était confortable, la chambre est de taille raisonnable et le tout est d’aspect moderne.


Si on a pas pu tester le petit déj car on partait trop tôt le lendemain matin, on avait par contre pu tester un restaurant local se trouvant dans la rue d’accès à l’hôtel derrière (accès au parking, par opposition avec la route principale passant devant), alors que se tenait à côté la foire annuelle de Kanchanaburi.
Donadio
Bonjour Romain
Merci pour ton article et tes photos.
Je retrouve tout ce que j’aime dans cette ville ou je passe chaque années plusieurs semaines, sauf malheureusement 2021 qui me prive de ce plaisir
Cordialement
Romain
Bonjour Annie,
Même moi je n’aurais probablement pas l’occasion cette année de m’y rendre ? merci encore de m’avoir lu !
Joseph
Superbes commentaires de tous ces lieux extraordinaires de Thaïlande, de très bons souvenirs avant le covid !!! Merci de me faire rêver un peu.
Romain
Merci à vous d’apprécier mon article, c’est le genre de commentaire motivant pour persévérer !
Juliana
Merci pour ces documents, j adore cette ville et j ai hâte de pouvoir y retourner ! Peut être début d année 22 …..
Romain
Merci à vous ! Il y a je pense beaucoup de monde sur les starting block pour revenir en Thaïlande dès que possible, en espérant que ce soit effectivement début 2022,wait and see!
juliana
bonjour Romain ,finalement 2022 c est pas top ,trop complique et rien de sur pour aller en thailande ,nous sommes restes en europe et espérant vraiment que 2023 nous apporte cette joie !
bonne annee 2022
Romain
Bonjour,
Honnêtement, c’est pas si compliqué, et à l’inverse, la récompense est grande ! Car visiter les plages du sud en ce moment sans la foule, c’est un régal ! Mais bon, je comprends que la paperasse ça décourage pas mal de gens qui veulent pas se prendre la tête pour partir en vacances (ce qui reste logique)… Patience donc 🙂