Kanchanaburi : visite au Wat Tham Suea et alentours
Je vous parlais précédemment de la cérémonie de Kathina, auquel nous étions venu assister à Kanchanaburi. Comme nous n’allions pas juste faire l’aller-retour que pour ça, on profitait d’être dans cette belle région à 3 h de Bangkok pour visiter un peu, malgré un temps maussade.
Ne restant pas non plus très longtemps, on se concentrait sur les abords immédiats de la ville, l’occasion de voir qu’il n’y a pas que le pont et les musées consacrées aux horreurs de la guerre à Kanchanaburi même.
Les cafés au bord des rizières
Comme un peu partout en Thaïlande, Kanchanaburi ne fait pas exception avec la présence de rizières, qui étaient alors en ce mois d’octobre, bien pleine, avec ce vert caractéristique qui embellit naturellement le paysage.
Et la mode ces dernières années en Thaïlande, c’est de consacrer un bout de champs pour y implanter un café avec une vue sur les rizières et si possible, combinant une vue sur une attraction locale. A l’heure où l’image domine les réseaux sociaux, tout site se prêtant bien pour un spot Instagram peu vite faire fureur.
Et ici, outre les rizières, il y a cette vue sur le superbe temple (Wat) Tham Suea, qui domine un bout de colline comptant parmi les hauteurs qui entourent la ville.
Ce fut par ailleurs notre premier stop, la veille avant de nous rendre à la cérémonie. J’avais repéré cet ensemble de cafés bordant les rizières situées derrière la colline alors que je m’étais rendu pour la première fois au temple une floppée de mois en arrière. Avant d’avoir cette occasion de pouvoir tester moi-même, j’avais entre temps vu défiler des photos de ces spots dont le plus populaire est sans conteste le Meena Café.
C’est par ailleurs vers ce dernier qu’on se dirigeait après s’être garé comme on a pu le long du chemin de terre, bordé par les voitures des nombreux Thaïlandais en weekend. A la base pas un choix prémédité, mais c’est celui qui avait l’air d’offrir les meilleures infrastructures, une excellente vue sur le temple, et de quoi manger aussi, ce qui, vu l’heure, avait son importance.
Après quelques photos qui s’imposaient, on arrivait à se trouver un chouette spot pour se poser manger, avec pour moi l’un de mes plats de base préféré, un super Pad Kha Prao Moo (du porc épicé avec feuilles de basilic). On fois repu, on terminait la séance photo malgré le crachin qui gâchait un peu l’instant mais n’empêchait pas le monde d’affluer et faire de même.
Histoire de prendre un dessert et par curiosité, on se rendait ensuite chez le voisin, qui fait plus restaurant que café. Ce dernier n’est pas du tout aménagé de la même manière. Pas de rizière en son sein, mais un jardin aménagé autour d’un bassin rempli de magnifiques carpes Koï de toutes les couleurs, et toujours cette vue sur le temple. Le plus, des trottinettes mises à disposition pour faire le tour dudit jardin, l’occasion d’une petite dose de rigolade pour cette journée détente.
Giant rain tree (l’arbre à pluie géant)
C’est sous ce terme générique anglophone que vous verrez cet arbre repéré sur Google Maps, aussi connu sous le nom scientifique d’Albizia saman, souvent raccourci au seul terme « Saman ». On l’appelle parfois « bois noir d’Haïti » ou bien encore Monkey Pod Tree, « arbre à gousses de singe« , en bon français, c’est d’ailleurs sous ce terme qu’un panneau l’indique une fois sur place.
Une multitude d’appellations donc pour nommer cette espèce originaire d’Amérique du Sud, devenue commune en Asie du Sud-est après son introduction dans la région. Mais histoire de rester cohérent, perso, je l’appellerai simplement « arbre à pluie« .
Se pose alors la question de pourquoi ce terme d’arbre à pluie. L’une des suppositions évidente étant liées à sa canopée très large, semblable à un parasol géant, pouvant atteindre les 40 m de diamètre. Mais c’est trompeur, car s’il offre une belle surface pour se mettre à l’ombre sous son tronc, ce type d’arbre laisser pourtant volontiers passer la pluie entre ses feuilles.
Sa particularité vient justement de ses folioles (feuilles composées), qui se replient à la tombée de la nuit, pour se rouvrir le lendemain matin. Un phénomène qui se produit également lorsque le temps devient couvert ou pluvieux, l’eau pouvant alors atteindre le sol au pied de l’arbre.
Si l’un des plus célèbre arbre à pluie était le « Samán de Güere », situé à Maracay, au Venezuela, avec un diamètre de 60 m au niveau de la canopée, ce dernier s’est arraché en 2000 suite à un fort orage, après 500 ans d’existence (estimation de son âge). Cela laisse la place au spécimen de Kanchanaburi comme un bon candidat aux dimensions d’exceptions, car bien que de taille plus modeste à son aîné du Venezuela, l’arbre à pluie de Kanchanaburi atteint tout de même 52 m de diamètre pour une hauteur de 20 m.
Vu sa proximité avec la zone des cafés aux rizières, une visite s’imposait dans la foulée. Longtemps ignoré, le vénérable arbre centenaire était jusqu’à récemment accessible via un simple parking avec aucun aménagement autours. Il trônait simplement là au bord d’une petite route locale avant que les autorités locales ne décident de le mettre un peu plus en avant.
Lors de notre visite, outre un parking certes toujours non goudronnés mais un peu plus balisé, on y trouvait l’indissociable petit marché avec de quoi grignoter et l’arbre en lui-même est maintenant entouré d’une plateforme en bois permettant d’en faire le tour. Les aménagements comprennent aussi un petit jardin fleuri au pied de l’arbre.
Il faut admettre que ce genre de merveille de la nature ne laisse pas indifférent, l’arbre en impose et mérite bien un petit arrêt, car si l’accès était contrôlé pour cause de Covid, il n’en restait pas moins gratuit (et encore heureux). L’air de rien, à faire nos photos et le tour du site, on restait une bonne demi-heure avant de passer à notre prochaine visite.
Le Wat Tham Khao Laem
C’était moi qui l’avait noté dans ma liste « à voir ». La raison première étant que ce temple est en train d’y construire une imposante statue de Bouddha, assise à flanc de colline. Et qui dit Bouddha + colline = vue qui va avec. Pour nous y rendre, on passait les prairies et haras des chevaux royaux, utilisés notamment lors des cérémonies importantes comme lors du couronnement de Rama X.
Par curiosité, on s’arrêtait aussi vite fait derrière un autre petit temple local pour y admirer la vue l’entourant avant de se diriger vers le Wat Tham Khao Laem.
En arrivant, c’était bien calme et contrastait avec les visites précédentes. Quelques moines et habitants du coin avaient l’air de finaliser des préparatifs pour une fête, probablement pour à leur tour accueillir une cérémonie du Kathina.
Bien que la construction du grand Bouddha soit toujours en cours, il m’a été possible de visiter le chantier, alors que ce jour-là, il n’y avait pas d’ouvriers y travaillant dessus et que je demandais auparavant aux moines du coin la permission d’y jeter un oeil.
C’est seul que je m’engageais sur les marches, Jitima ayant la flemme et préférant dire bonjour aux chiens du temple. C’est un sentiment particulier de se retrouver au milieu de cet imposant chantier mis en pause, seul, même si je devine la présence de singes dans les environs comme l’attestent les traces de pattes dans le béton séché des marches y menant.
Je suis en mode explorateur, et me fraye un chemin jusqu’à la plateforme au pied de la statue en gravissant quelques échelles bringuebalantes, non sans prendre quelques photos, histoire d’avoir un avant/après. Je foule à présent la future terrasse qui saura sans nulle doute attirer les curieux avides de point de vue. D’ici, on domine le sud de la ville de Kanchanaburi et les collines situées à l’ouest.
L’avantage de cette saison, c’est que tout est bien vert et que si le ciel est bien chargé, la visibilité reste excellente. Depuis mon spot privilégié, je peux aussi apercevoir en contrebas la fameuse rivière Kwai, qui, sur cette portion, est parcouru par de nombreux restaurants flottants loués en famille ou par des entreprises pour y célébrer des événements.
Et vu la puissance des sonos, vous ne pourrez pas les louper d’ici, car on les entends très bien défiler sur la rivière, cassant la quiétude de ce moment de communion avec la nature qui nous entoure. Une fois que j’estimais avoir assez de photos, il était temps pour moi de redescendre et rejoindre notre prochaine vite, la vieille ville de Kanchanaburi.
Les rues de la vieille ville de Kanchanaburi
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la vieille ville de Kanchanaburi n’est pas autour du pont, qui était justement à l’époque construit en dehors de celle-ci. La vieille ville de Kanchanaburi, qui remonte essentiellement à la 2e moitié du XIXe siècle, se trouve à 4 km à l’Est du pont, et comprend notamment la rue Pakprak Road, ainsi que la zone autour du pilier sacré de la ville (City Pillar Shrine).
Outre les restes des remparts qui protégeaient la petite cité, on y trouve quelques belles façades de maisons, avec notamment une architecture sino-portugaise que j’affectionne particulièrement mais aussi des maisons en bois typique et quelques baraques plus huppé.
A vrai dire, et moi le premier, la ville tirant d’abord son attraction du pont, peu de personnes poussent la visite jusqu’à la vieille-ville, qui du coup est excentré par rapport à ce dernier. Mais lorsque j’ai su qu’on y trouvait une architecture intéressante, je me suis toujours dit que j’y jetterai un œil. L’occasion lors de ce passage à Kanchanaburi était donc la bonne.
Pour l’anecdote, je me garais derrière l’ancienne papeterie, qui date de la Seconde Guerre mondiale et qui produisait une pâte à papier destiné à la fabrication de billets de banque. Cette vénérable usine, attraction locale encore méconnue devrait devenir un musée et abrite dans son grand jardin l’entourant quelques belles bâtisses dont une qu’on voit bien depuis le bord de la route principale traversant le centre-ville.
Me garer là me permettait de prendre quelques photos des lieux puis de longer l’ancienne muraille pour arriver au niveau de la partie intéressante de la rue. Ce que je ne savais pas de toute façon, c’est que je n’aurais pas pu me garer plus loin dans la rue ce jour-là, car nous étions un samedi, jour du marché de nuit (avec le dimanche). Des barrières étaient donc en train d’être placées pour laisser le champ libre aux marchands afin d’installer leurs stands.
Même si nous étions encore qu’en milieu d’après-midi et malgré le mauvais temps, quelques stands étaient déjà là lorsqu’on s’engageait sur la rue, juste après la partie de la muraille englobant l’ancienne entrée de la vieille ville.
Après une petite centaine de mètre, on tombait sur une belle maison rénovée, avec une façade jaune, devenue un café, le Baan Sitthisang. Le crachin devenant insistant, on se dit qu’un petit stop caféine ne sera pas de trop. L’intérieur est coquet et met plutôt bien en avant l’aspect antique du bâtiment. Malheureusement, la qualité du café en lui-même n’était pas au rendez-vous et ne nous incitait guère à trainer ici en sirotant gentiment notre breuvage…
On repartait donc plus vite que prévu, non sans jeter un œil à leur terrasse, accessible via un escalier extérieur, situé derrière la maison.
Nous voilà ensuite repartis dans la rue malgré la pluie qui nous lâche plus. On croise encore quelques maisons plus toute jeune, dont l’intérieur a gardé un air d’antan. Un exemple avec la maison de Chuan Panich, qui date de 1929 et dont le panneau à l’entrée nous indique que la rue Pakprak, dans laquelle nous sommes, longeait autrefois la rivière Kwai, dont le temps a dévié son cours, aujourd’hui à 200 m de là.
L’actuel propriétaire était assis au fond en attendant le chaland, l’occasion pour Jitima, curieuse, de poser quelques questions. On restait là un bon quart d’heure à taper la discute avant poursuivre notre balade, toujours sous la pluie. On croisait alors quelques autres belles façades, dont celle un peu curieuse de Toem Thong Residence, dont la porte d’entrée donnait des airs de temple chinois.
Plus loin, on tombait sur l’ancienne boutique à deux étages, Boonchai Panich House, qui mélange les architectures chinoises et européennes. Toujours plus loin, on apercevait une sacré bâtisse, entourée de son écrin de verdure, cachée derrière le mur délimitant la propriété. Peu après, on rebroussait chemin car on ne voyait plus d’autres maisons intéressantes et après 500 m sous la pluie, on sentait la fatigue, ou du mois, une certaine lassitude.
En revenant, on passait devant une boutique avec des légumes frais, en profitant pour faire quelques emplettes, avant de faire un crochet vers le marché au frais de Kanchanaburi (Mueang Kanchanaburi Fresh Market).
Quelques minutes plus tard, on était de retour au niveau du marché du weekend, qui restait bien calme avec ce temps pourri, et cela terminait ce petit tour dans la vieille ville de Kanchanaburi, qui franchement vaut bien une petite balade si vous aimez l’histoire et l’architecture. Si c’est certainement plus agréable avec un beau soleil, on a quand même apprécié la découverte.
Le Wat Tham Suea
Cette visite a eu lieu après la cérémonie du Kathina, le lendemain des principales autres visites de ce séjour, dont je viens de parler ci-dessus.
On était juste avant, retourné un coup au Meena Café avec un couple d’amis à Jitima, et bien qu’y étant allé la veille, je ne manquais pas de refaire quelques photos, car ce coup-ci, il ne pleuvait pas.
Le temple étant à côté, je voulais y refaire un tour, car si je m’y étais déjà rendu auparavant, je n’avais jamais pris le temps de monter dans la tour et surtout, je n’avais pas pu profiter de la vue avec les rizières bien pleine. Cette fois-ci, je n’utilisais pas le petit funiculaire que vous pouvez prendre moyennant 20 bahts, mais la force des jambes en gravissant les marches.
Après avoir fait des photos de l’imposant Bouddha et de la vue sur les rizières derrière, on s’engageait dans la grande tour pyramidale de 7 étages (Phra Chedi Khiri Borommathat Pagoda), afin de profiter de la vue imprenable sur le temple et ses environs. Au sommet, la zone comporte plusieurs statues de Bouddha et est propice aux prières, que Jitima ne manquait pas de faire.
D’un côté, on a vue sur la rivière Mae Klong, de l’autre, outre les montagnes au loin et les rizières, on voit bien la tour chinoise du temple voisin, le Wat Tham Khao Noi. Avec toutes ces marches, ce ne fut pas une visite de tout repos, mais l’ambiance du temple et la vue en font un incontournable à Kanchanaburi et concluait parfaitement ce petit séjour.
Suggestion d’hébergement à Kanchanaburi
Je vous avais déjà sorti une sélection d’hôtels où dormir dans mon article récapitulant les 6 visites incontournables à Kanchanaburi mais parce que mon spot favori (le Chez Bure – Homestay) n’était pas dispo, j’ai du me rabattre sur un autre choix. Et tant qu’à faire, pourquoi pas tester un nouvel endroit !
- Latima Boutique Hostel fut donc notre choix commun, parce qu’il offrait un bon rapport qualité/prix aux vues des photos, il est proche du pont pour ceux que ça intéresse, et il y a une piscine. Si l’établissement est au bord de la route principale, le bruit ne nous a pas dérangé car les chambres ne sont pas côté route. Le lit était confortable, la chambre est de taille raisonnable et le tout est d’aspect moderne, l’hôtel ayant ouvert au début de la pandémie.
Si on a pas pu tester le petit déj car on partait trop tôt le lendemain matin, on avait par contre pu tester un restaurant local se trouvant dans la rue d’accès à l’hôtel derrière (accès au parking, par opposition avec la route principale passant devant), alors que se tenait à côté la foire annuelle de Kanchanaburi.
Donadio
Bonjour Romain
Merci pour ton article et tes photos.
Je retrouve tout ce que j’aime dans cette ville ou je passe chaque années plusieurs semaines, sauf malheureusement 2021 qui me prive de ce plaisir
Cordialement
Romain
Bonjour Annie,
Même moi je n’aurais probablement pas l’occasion cette année de m’y rendre ? merci encore de m’avoir lu !
Joseph
Superbes commentaires de tous ces lieux extraordinaires de Thaïlande, de très bons souvenirs avant le covid !!! Merci de me faire rêver un peu.
Romain
Merci à vous d’apprécier mon article, c’est le genre de commentaire motivant pour persévérer !
Juliana
Merci pour ces documents, j adore cette ville et j ai hâte de pouvoir y retourner ! Peut être début d année 22 …..
Romain
Merci à vous ! Il y a je pense beaucoup de monde sur les starting block pour revenir en Thaïlande dès que possible, en espérant que ce soit effectivement début 2022,wait and see!
juliana
bonjour Romain ,finalement 2022 c est pas top ,trop complique et rien de sur pour aller en thailande ,nous sommes restes en europe et espérant vraiment que 2023 nous apporte cette joie !
bonne annee 2022
Romain
Bonjour,
Honnêtement, c’est pas si compliqué, et à l’inverse, la récompense est grande ! Car visiter les plages du sud en ce moment sans la foule, c’est un régal ! Mais bon, je comprends que la paperasse ça décourage pas mal de gens qui veulent pas se prendre la tête pour partir en vacances (ce qui reste logique)… Patience donc 🙂