Les montagnes du nord du Vietnam regorgent de petits villages où sont éparpillés toutes les variétés des minorités ethniques. Celles-ci se retrouvent au moins une fois par semaine pour vendre leurs denrées au marché.
Si nous venions de voir celui de Bac Ha, on voulait voir quelque chose de plus différent. C’est donc vers Lung Phin que nous nous rendions le même jour, car le marché a aussi lieu le dimanche.
Lung Phin, petit village de montagne
Il faut compter une petite vingtaine de minutes pour monter jusqu’à Lung Phin depuis Bac Ha (pour une distance de 12 km).
Nous le faisions non sans croiser des habitants ayant fini leur course ou vendu ce qu’ils avaient à Bac Ha et revenant chez eux a pied, marchant le long de la route.
Alors en admiration devant ces gens qui doivent se taper des kilomètres à pied, c’est en voyant une petite dame d’un certain âge qu’on décidait de lui donnait un petit coup de pouce. Malgré la barrière de la langue, elle comprit vite qu’on lui offrait de monter avec nous, offre qu’elle accepta rapidement avec joie.
Nous étions donc 3 sur la moto pendant environ 4 km, celle-ci nous demandant alors de la déposer vers une maison, située là en bord de route. Pas de paroles, remerciement tout en sourire et content de notre action face à la joie de cette mamie qui manifestement n’était certainement pas contre ce gain de temps.
On arrivait peu après à Lung Phin et déjà, j’étais conquis par cette ambiance plus campagnarde.
Au marché du dimanche de Lung Phin
Attention à ne pas confondre avec l’autre marché de Lung Phin; situé, lui, plus proche d’Ha Giang, à quelque 300 km de là.
Ce marché de Lung Phin est situé au bord de la route principale du coin, la même que celle où nous repasserons en début d’après-midi pour rejoindre Vinh Quang, notre prochaine étape.
On retrouve les Hmong fleuris bien entendu, mais aussi d’autres minorités ethniques parmi celles citées dans l’article précédent (voir ici)
L’ambiance est détendue, quelques regards se tournent vers nous, mais on ne sent pas épié ni regardé de travers. On croisera juste un autre couple de touriste, je vous le donne dans le mille, des Français (nous sommes partout !!).
Là aussi, bien que l’endroit soit plus petit, nous sommes restés un peu plus d’une heure à observer les gens commercer, partager un repas, rigoler. Un bon moment plaisant.
On peut voir juste à côté ce qui semble être l’ancien emplacement, en train d’être rénové ou je ne sais quoi, c’est ce que suggère en tout cas la présence d’un écriteau avec le nom « Cho Lung Phinh ».
Prochaine etape, Vinh Quang
Chronologiquement, nous sommes allés au marché après celui de Bac Ha, puis nous étions revenus vers Bac Ha, en visitant le palais du roi Hmong au passage. Ensuite, je chargeais la moto pendant que Jitima faisant encore quelques emplettes, on partait ensuite manger dans un restaurant non loin.
Il était déjà 12h30 passé lorsque nous prenions enfin la route. 80 km de trajet, ce jour pour rallier Bac Ha à Vinh Quang.
Concrètement, comme nous avions un peu de souplesse dans notre programme, j’avais finalement décidé de couper la route en 2 temps, prévoyant à l’origine d’aller d’une traite jusqu’à Ha Giang depuis Bac Ha, ce qui nous aurait fait 160 km.
Avec des routes de montagne, croyez-moi, c’est long. Du coup, j’ai regardé la carte la veille et cherché une ville où l’on pourrait s’arrêter vers la mi-chemin. Et bingo, Vinh Quang est donc notre prochaine étape.
Après une heure de route, on faisait une longue pause de 30 min, alors qu’on croisait un groupe d’enfants qui commençait à courir après notre moto en nous voyant passer (quelle longue phrase !).
On distribuait quelques gâteaux qu’on avait, ils étaient, pour la plupart, débordant d’énergie, curieux de ces 2 énergumènes que nous sommes, au milieu des montagnes du Vietnam.
Une sympathique mamie, tout sourire viendra aussi se joindre aux enfants, curieuse elle-même. Plus tard, c’est toute la famille qui nous entourait.
L’homme, tout habillé de noir semblait un peu plus timide, mais essayait de poser des questions, mais la barrière de la langue étant trop forte, tout ce qui a pu être compris, c’est d’où on venait et où on allait.
Pendant que Jitima fit sa série de croquis et dessins, je prenais des photos, j’ai aussi aidé une maman et ces 2 petiots à faire redémarrer sa moto qui avait calé non loin de notre position, une situation plus qu’improbable à ses yeux que de voir cet inconnu étranger l’aider !
À mi-chemin, nous apercevions la petite ville de Coc Pai dans la vallée qui nous faisait face. 20 min plus tard, nous étions en bas. Peu après, on croisait à plusieurs reprises des travaux sur la route en train d’être refaite.
Cette 2e partie de la journée se fait en longeant une rivière (dont un barrage et un lac artificiel en résultant se trouvent non loin de Coc Pai), une route assez facile, car s’il y a quelques virages, la route reste majoritairement plate, contrairement au premier 40 km.
Il nous faudra toutefois 2 heures de plus pour atteindre Vinh Quang, vers 17h30. La faute, entre autre, à mes fesses devenant douloureuse et m’obligeant à m’arrêter souffler…
Où dormir et manger à Vinh Quang
Il nous fallait maintenant nous trouver un logement pour la nuit.
Sachant qu’ici tout est en vietnamien, on avait prévu le coup pour ça en achetant un petit bouquin avec des illustrations et les traductions Thai/Vietnamien.
Sauf que dans le nord, le langage varie légèrement… Et le mot dans notre bouquin n’est visible nul part… On a donc fait preuve de bon sens et d’observation et on en concluait (surtout après que ma femme se rappelait que ce mot lui paraissait familier) que tel bâtiment devait être un hôtel.
Sans trop se prendre la tête, on s’arrêtait donc au premier hôtel croisé peu après notre arrivée, alors que nous venions d’arriver dans ce qui devait être le centre.
Une fois bien installé arrive la mission du soir, trouver un restaurant… On marche en suivant la rue en sortant de notre hôtel, vers la direction opposé de là où nous étions arrivés quelques dizaines de minutes plus tôt.
On continue jusqu’à un carrefour après avoir traversé un pont. Rien de ce qu’on voit n’a l’air vraiment emballant… Mais un restaurant nous semble plutôt animé et on décide donc de se rendre dans celui-ci, et ce fut un excellent choix ! On décidera d’ailleurs d’y retourner pour le petit déj le lendemain matin !
Ce qu’on retient de cet endroit, outre les plats qui étaient les plus tasty jusqu’à présent (et le seront de tout le reste du trip au final !), c’est ce petit monsieur à la bouille franchement sympathique !
On le sentait tout content d’accueillir des étrangers dans ce qu’on pensait être son restaurant (alors qu’a priori, il n’est qu’employé ou éventuellement, le mari, mais apparemment, c’est la femme qui commande…).
Et autant dire que des étrangers à Vinh Quang, ils ne doivent pas en croiser souvent vu les regards qu’on a eus…
Après le repas, celui-ci nous invitait à prendre un thé devant, pendant qu’il s’allumait sa pipe à opium, resté très largement utilisée dans toute cette partie nord du Vietnam.
On n’a pas vraiment discuté, faute de compréhension mutuelle, mais on a apprécié la bonhomie du monsieur !
On verra dans presque tous les restaurants un seau avec une pipe prête et dispo pour les clients, qui fument direct après leur repas.
On fera ensuite une petite balade digestive dans cette rue calme de Vinh Quang, histoire de marcher un peu, car le lendemain, de nouveau quelques heures de moto nous attendent !