Phu Chi Fah : un lever de soleil au-dessus des nuages
Si vous êtes du genre matinal, ou simplement prêt à vous lever aux aurores pour admirer un magnifique spectacle naturel, alors Phu Chi Fah est une excellente option.
Le nord de la Thaïlande regorge de montagnes et de points de vue, mais ils ne sont pas tous facilement accessibles. L’un des avantages du Phu Chi Fah, c’est qu’il suffit d’une courte marche d’environ 700 mètres depuis le parking pour atteindre le sommet (certes, en montée, mais rien d’insurmontable).
Une attraction populaire en hiver
Comme toutes les montagnes de la région, Phu Chi Fah est particulièrement prisé entre novembre et février, période correspondant à l’hiver thaïlandais.
Pourquoi cette période est idéale ?
✔️ L’air est plus frais et recherché par les citadins.
✔️ La vue est plus dégagée qu’en saison chaude.
✔️ La fameuse mer de nuages, qui recouvre souvent la vallée au lever du soleil, est plus fréquente.

Zen au Phu Chi Fah.
Un site victime de son succès
L’inconvénient, c’est que le Phu Chi Fah attire de plus en plus de visiteurs, notamment des Thaïlandais et les photographes amateurs dont je fais aussi parti… Si vous voulez éviter la foule, il est conseillé de privilégier une visite en semaine et hors jours fériés.
Mais pas d’inquiétude : dès que le soleil est levé, la majorité des touristes redescendent rapidement. Vers 7h30, il ne reste souvent plus que quelques photographes, et l’endroit retrouve vite son calme.
Comment se rendre au Phu Chi Fah ?
Si vous souhaitez voir le lever de soleil au Phu Chi Fah, l’idéal est d’arriver la veille et de dormir sur place pour éviter un départ nocturne trop long depuis Chiang Rai.
En voiture ou en scooter : la meilleure option
Louer son propre véhicule reste le moyen le plus pratique pour s’y rendre, surtout si vous souhaitez profiter des routes panoramiques et multiplier les arrêts en chemin (genre moi qui m’arrête toutes les 10 minutes pour faire des photos et illustrer cet article ). D’ailleurs, rien que le trajet vaut le détour.
Se rendre au Phu Chi Fah n’a pas forcément besoin d’être un objectif en soi, surtout si c’est juste pour voir la mer de nuages. D’autant qu’il existe d’autres sommets le long de cette chaîne de montagne avec des vues tout aussi exceptionnelle dans les environs, comme le Phu Chi Dao ou encore le Doi Pha Tang qui se visite facilement dans la foulée.
La route en elle-même est une véritable expérience, traversant des villages isolés et offrant des points de vue magnifiques sur cette région, la plus orientale de la province de Chiang Rai.
J’ai adoré parcourir cette route en fin d’après-midi : les couleurs, l’impression d’être seul au monde, et bien sûr, ce cadre incroyable.
Le Phu Chi Fah se trouve à environ 100 km de Chiang Rai (comptez 1h30 de trajet), mais l’itinéraire peut varier selon le chemin que vous empruntez.
Le trajet le plus court et le plus efficace
Plutôt que de suivre l’itinéraire souvent suggéré par le GPS (via la 1020 et la 1155), le plus rapide est de passer par la 1421. Cette route coupe directement à travers la campagne et rejoint la 1155 en montant via la 4018. Non seulement vous économisez 30 km, mais en plus la 1421 est désormais une belle double voie tout du long, rendant le trajet plus fluide et agréable.
L’itinéraire via la 1020 et la 1155 (parfois recommandé par le GPS)
Si vous suivez l’itinéraire « classique », vous passerez par la route 1020, qui fait un détour vers le sud avant de rejoindre la 1155 après la petite ville de Thoeng. Cette option est un peu plus longue, mais elle reste intéressante pour ceux qui veulent profiter de paysages plus variés en chemin.





Dans les deux cas, la 1155 est une route panoramique offrant de superbes points de vue avant d’arriver au village du Phu Chi Fah.
À noter :
- Les routes sont magnifiques, avec de nombreux points de vue pour admirer le décor.
- L’état des routes s’est amélioré depuis quelques années, mais restez vigilant sur certains tronçons car les pentes sont particulièrement raide.
- Prévoyez assez d’essence, car il y a peu de stations sur la portion de montagne.
Mon conseil :
Si vous êtes à l’aise avec la conduite (voir les conditions pour conduire en Thaïlande), louer une voiture (plus sûr) reste le meilleur choix pour être flexible et profiter du trajet, qui est une expérience à part entière. Quand je dis scooter, envisagez un gros cylindré, ou même moto si vous pouvez car vu les routes et la distance, c’est bien plus recommandé.
En bus ou transport public : faisable, mais moins pratique
Si vous ne souhaitez pas louer de véhicule, des options existent, mais elles demandent plus de temps et d’organisation.
1️⃣ Bus depuis Chiang Rai :
- En haute saison (novembre-février), il existe des minibus directs depuis la gare routière de Chiang Rai jusqu’au village du Phu Chi Fah.
- Départs entre 7h15 et 13h.
- Prix : environ 100 Bahts.
2️⃣ Bus jusqu’à Thoeng + transport local (hors saison) :
- Prenez un bus pour Thoeng (environ 30 Bahts).
- De là, il faut trouver un tuk-tuk ou un pick-up pour monter au Phu Chi Fah (⚠️ comptez environ 700 Bahts pour 50 km, donc peu rentable seul).
- Il est parfois possible de partager un pick-up avec d’autres voyageurs ou négocier avec un local pour un trajet plus économique.
Accès au Phu Chi Fah : mise à jour importante
Depuis ma première visite, l’accès au sommet a changé. Désormais, il n’est plus possible de monter au parking final avec son propre véhicule. Il faut obligatoirement emprunter un pick-up collectif parmi ceux qui circulent sur la route longeant le village.
Comment ça marche ?
✔️ Prévenez votre guesthouse à l’avance de l’heure à laquelle vous souhaitez partir.
✔️ Un pick-up viendra vous récupérer pour vous emmener au point de départ.
✔️ Tarif imposé :
- 30 Bahts par personne l’aller
- 30 Bahts pour le retour

Parking avec l’enchaînement des pick-ups.
Ce système de transport obligatoire s’est imposé au fil des années, une tendance qu’on retrouve de plus en plus sur certains sites touristiques en Thaïlande. C’est plus vraiment une surprise, mais ça reste agaçant, surtout quand chaque nouvelle contrainte devient une occasion de faire payer un peu plus…
Toutefois, il semblerait que cette restriction ne concerne que le lever de soleil. En journée, le parking reste probablement accessible librement, car le problème de surnombre ne se pose plus. C’est d’ailleurs la raison première de la mise en place de ce système de roulement avec les pick-ups.
Vivre le lever de soleil au Phu Chi Fah
Se lever tôt, ce n’est pas vraiment mon truc… sauf quand c’est pour un lever de soleil en montagne. Là, la motivation est toute autre. Il est à peine 5h du matin quand je quitte mon bungalow, encore à moitié endormi.
La toute première fois, j’avais pu monter par moi-même au parking mais la démarche reste la même avec le nouveau système, il suffit d’attendre le pick-up, réservé la veille.

La montée dans le noir total.
Après un petit trajet dans le noir à l’arrière du pick-up, on arrive enfin au point de départ. Il reste encore 700 mètres à grimper. Sur le parking, les échoppes sont alignées, tenues principalement par les femmes du village, majoritairement issues de l’ethnie Hmong. On y trouve un peu de tout : souvenirs, cafés solubles pour se réveiller un peu, et nouilles instantanées pour prendre des forces.
Si besoin, on vous propose aussi des lampes torches (100 bahts pièce), bien utiles pour repérer où vous mettez les pieds en montant. La montée n’est pas longue, mais à cette heure-là, et dans l’obscurité totale, faut se motiver un coup. L’ambiance hyper matinale, combiné à la fraîcheur et au brouillard, donne une dimension particulière à cette courte ascension.

Notez que certains jours, le brouillard ne se lève pas, c’est à prendre en compte.
Une fois en haut, il faut encore trouver un bon spot. Le sommet du Phu Chi Fah se dresse devant moi, une falaise abrupte plongeant vers le Laos, et surtout… une foule déjà bien installée, si vous y êtes un weekend.
La première fois, j’avoue être un peu perdu sur le coup. Pour rappel, il fait encore tout noir, et ne connaissant pas la configuration des lieux, je ne savais pas trop où me placer pour admirer le spectacle. J’ai d’abord tenté d’aller jusqu’au sommet, où je suis resté quelques minutes, avant de me rendre compte que l’endroit ne me convenait pas vraiment, trop oppressant avec cette foule autour.
Je repère alors un petit lopin de terre en contrebas, où quelques photographes ont déjà installé leurs trépieds. Je m’y installe tranquillement et attends la venue du soleil.
Les fois suivantes, je savais où aller et j’arrivais à me caler directement au sommet, autour de la borne indiquant l’altitude du Phu Chi Fah : 1 628 m. Dans tous les cas, mieux vaut arriver en avance pour bien se placer.

Au sommet du Phu Chi Fah.
L’attente commence. L’air est frais, on n’entend que des murmures et le vent léger qui siffle dans les herbes hautes. Puis, vers 6h30, soit une heure après mon ascension, le spectacle débute progressivement. Un halo orangé illumine peu à peu l’horizon, et en quelques minutes, le soleil émerge doucement d’une mer de nuages.


C’est exactement ce que j’étais venu chercher : ce paysage si particulier, où les sommets semblent flotter au-dessus d’un océan de brume. Les appareils crépitent, certains lâchent un « waouh » d’admiration, d’autres savourent simplement l’instant.
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Comme évoqué plus haut, la majorité des visiteurs font leur session « instagram » vite fait et commence à redescendre dès 7h30. Pour donner une idée bien précise, je vous mets deux photos, une à 7h15 et l’autre à 8h00, pratiquement depuis le même spot, la différence est flagrante !


C’est le moment où on peut profiter un peu de l’atmosphère, en traînant sur place, longeant la crète sur les sentiers alentours. On peut aussi apercevoir la vallée du côté thaïlandais si cela se dégage.
L’ambiance a complètement changé : maintenant qu’il n’y a plus que quelques photographes et quelques irréductibles rêveurs, on sent vraiment la sérénité du lieu. J’ai du mal à partir, car alors que je suis presque seul, on s’y sent bien ici.
Je prends mon temps avant de redescendre. Après tout, c’est pour ces moments-là que je me lève à l’aube. À l’aller c’est encore un peu tôt, et comme il fait noir, on ne les verrai pas vraiment mais sur le chemin du retour au parking, vous croiserez plusieurs enfants en tenue traditionnelle Hmong, chantant pour récolter quelques pièces.
La plupart sont très jeunes, des gamines de 4 à 8 ans, et honnêtement, c’est un phénomène qui me laisse toujours un peu perplexe. Difficile de ne pas être agacé par l’idée que leurs parents les poussent à grapiller quelques sous plutôt que de simplement profiter de leur week-end d’enfants. Je ne sais pas s’ils sont aussi présents en semaine, mais en tout cas, c’est un rituel bien ancré ici.


Où dormir au Phu Chi Fah ?
Pour profiter pleinement du lever de soleil, passer la nuit sur place est la meilleure option. Ça évite un départ en pleine nuit depuis Chiang Rai, et surtout, ça permet d’arriver un minimum reposé au sommet.
La première fois, j’avais repéré quelques hôtels à l’avance, mais une fois sur place, j’ai préféré me fier à mon instinct et m’arrêter dans un petit resort perché sur la colline, juste avant le coucher du soleil. L’endroit n’avait pas vraiment de nom officiel à cette époque car il venait tout juste d’ouvrir. Il est maintenant référencé sur Google Maps sous le nom de Phuchifa Resort.
L’endroit était simple mais correct, et à 400 Bahts la nuit, c’était imbattable, surtout avec cette vue sur les montagnes depuis mon balcon.


Depuis, les hébergements se sont multipliés. Plusieurs petits resorts et bungalows ont poussé comme des champignons ces dernières années, dont certains proposent des tentes tout confort.
Dès l’entrée de la zone principale, on trouve une dizaine de guesthouses agglutinés sur la colline. En tant que tel, ce n’est pas vraiment un village, bien qu’on y trouve quelques commerces et des restaurants le long de la route, mais c’est plus une zone de logements qu’un véritable village.
Le « vrai » village de Phu Chi Fah est légèrement en retrait, à 5 km de là, avec là aussi quelques options d’hébergement comme le Man Fah Hill (ม่านฟ้าฮิลล์ ภูชี้ฟ้า). Dans la zone principale, vous avez le Long Huk Kao Phu Chi Fa ou encore le happycamp phuchifa. En vous éloignant un peu, il y a le U Krit Farm Hill Resort (อุกฤษฟาร์มฮิลล์ ภูชี้ฟ้า), qui est le moins cher que j’ai pu repérer dans le coin (700 bahts).
Petit bonus : Le coucher de soleil depuis le village peut aussi être très sympa, avec une lumière dorée sur les montagnes environnantes. Une belle mise en bouche avant le spectacle du matin.


Tarifs et réservation : le revers du succès
Avec le succès du Phu Chi Fah, les hébergements ont monté en gamme, et les prix ont suivi…
- En haute saison, les tarifs moyens tournent autour de 1 500 – 2 000 Bahts (40 à 60 €).
- Hors saison, on trouve plus d’options aux alentours de 30 €.
L’autre problème, c’est que peu d’établissements sont disponibles sur Agoda ou Booking. Les seuls répertoriés sont en gros ceux mentionnés plus haut. La plupart se réservent via Facebook, le moyen de communication de prédilection des Thaïlandais.
Ceci s’explique par le fait que peu d’étrangers viennent ici par eux-mêmes. La majorité visite Phu Chi Fah dans le cadre d’une excursion organisée depuis Chiang Rai.
Si vous préférez une excursion à la journée clé en main, voici une option pratique :
⚠️ En weekend, il vaut mieux réserver à l’avance. En semaine, on peut tenter de trouver sur place, mais c’est un peu au petit bonheur la chance.
Mon dernier test en date ? Un resort avec des tentes, le Phutawancamp Phuchifa, réservé directement via leur page Facebook (et heureusement, ils peuvent communiquer en anglais dans ce cas précis).


Meilleure période pour visiter le Phu Chi Fah
Phu Chi Fah est accessible toute l’année, mais toutes les saisons ne se valent pas. La période idéale pour en profiter au mieux, c’est clairement l’hiver, entre novembre et février.
C’est à cette période que vous aurez les meilleures chances d’observer la fameuse mer de nuages, qui recouvre souvent la vallée au lever du soleil. L’air est plus frais, la visibilité plus dégagée, et les montagnes conservent encore leur verdure après la saison des pluies.
Novembre – février : la meilleure période
- Températures fraîches et agréables (prévoir une veste, surtout le matin).
- Mer de nuages fréquente (surtout en décembre-janvier).
- Végétation encore bien verte après la saison des pluies.
Mars – mai : la saison chaude, pas idéale
- Paysage plus sec, l’herbe jaunit.
- Brume de chaleur et de pollution liée aux brûlis qui réduit la visibilité.
- Moins de chances d’avoir une belle mer de nuages.
- Seul atout : c’est la période de floraison des sakuras thaïlandais dans cette région.




Juin – octobre : la saison des pluies
- Pluie pouvant être fréquente, surtout septembre et octobre, rendant le sol glissant.
- Vue plus dégagée possible après une averse, mais plus aléatoire.
- Dans les avantages, paysage très vert et luxuriant, parfait pour ceux qui aiment la nature dans son état le plus sauvage.
+ Si vous pouvez choisir, décembre et janvier restent les mois parfaits, avec le meilleur équilibre entre fraîcheur, ciel dégagé et spectacle de la mer de nuages.
– À éviter, septembre et octobre, les deux mois les plus pluvieux dans le nord du pays.
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Alors, Phu Chi Fah ou Phu Chi Fah pas ?
Bozonnet
Bonjour et merci Romain pour ton blog précieux.
On est à Mae Salong et on envisage un lever de soleil au phu chi fa dans les prochains jours avec les enfants.
Pense tu que ça en vaille la peine en cette saison ? Il pleut pas mal depuis notre arrivée dans le Nord et la brume est aussi très présente…merci à toi et bonne continuation
Guillaume
Romain
Bonjour,
En cette saison ça pourrait être couvert et il n’y aura pas la mer de nuage…. Après la montagne est belle dans ce coin, vous pouvez aussi admirer la vue au Doi Pha Tang non loin de là si vous en avez la possibilité.
Steph
Salut, très jolies tes photos et bravo pour ton blog ! Je pars demain de Chiang Mai à Phayao et de Phayao à Chiang Kong. J’aimerais prendre la route 1093 celle qui est la plus proche du Laos. Pour la première fois je ne serai pas en moto, mais avec un petite toyota de location … Penses-tu qu’on puisse passer en voiture sur cette route ? Je ne parle pas de la 1055, mais bien la route 1093 qui à l’air bien raide … Merci d’avance pour ta réponse
Steph
Romain
Bonjour,
Merci pour le compliment ! Cette route est tout à fait praticable en voiture, je l’ai prise plusieurs fois en allant du Phu Chi Fah jusque Chiang Khong. Je connais pas la partie basse entre Phayao et le Phu Chi Fah du coup mais ça doit logiquement être du même acabit. C’est une route qui est superbe en tout cas, refaite sur certaines portions, il faut avoir de bons freins et à la descente, y aller vraiment doucement et en 1re car la pente est raide en effet.
Louise
Bonjour,
Votre blog est une mine d’information, merci!
Je souhaiterais me rendre à Phu Chi Fah depuis Chiang Kong en bus. Pouvez vous m’indiquer s’il en existe? La durée du trajet ainsi que son prix?
D’avance merci!
Lousie
Romain
Bonjour,
A ma connaissance il devrait y avoir 3 songthaews (les pick-ups taxi commun) partant de Chiang Khong à respectivement 7h30, 8h30 et 12h30. Le trajet dure environ 2 heures et coûte dans les 100 Bahts (si partagé), selon la demande, il pourrait être nécessaire de privatiser… Je ne sais pas d’où ils se prennent mais logiquement ça doit être au Chiang Khong Local Bus Station.